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Cécile Duflot : « La gauche souffre de ses divisions »
Publie le vendredi 23 janvier 2009 par Open-Publishing3 commentaires
La gauche en débat. Aujourd’hui, La secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, plaide pour une Europe plus sociale, et critique à ce titre le manifeste des Verts européens, que son parti veut modifier.
Quelle appréciation portez-vous sur l’action de la France et de l’Union européenne quant à l’intervention israélienne à Gaza ?
Cécile Duflot. Les bombardements des populations civiles à Gaza et le blocage de ce territoire palestinien sont scandaleux ! Cette guerre d’agression est inacceptable ! L’heure n’est pas à la prudence mais à la plus ferme condamnation de ces actes. Le gouvernement français et l’Union européenne doivent adopter une position plus ferme vis-à-vis d’Israël. L’Europe doit exiger le retrait des troupes et le respect de résolutions des Nations unies, quitte à prendre des sanctions économiques si Israël ne s’y résout pas. L’heure doit être aussi à la solidarité avec les Palestiniens. Les Verts ont manifesté la leur en participant aux manifestations pour la paix. Samedi encore nous avons accueilli Hind Khoury, déléguée générale de la Palestine en France, à la réunion de notre conseil national.
Que pensez-vous du plan anticrise du gouvernement ?
Cécile Duflot. Le plan de relance concocté par le gouvernement qui mise sur la relance de la croissance et de la consommation, n’est pas à la hauteur de la crise globale que nous traversons. Ce plan ne servira à rien car il ne s’attaque pas aux raisons structurelles de la crise. Pire, il sacrifie les enjeux écologiques et environnementaux. Le gouvernement délivre ainsi un message scandaleux : « Consommer est un devoir civique ! » Il refuse de remettre en question cette logique de consommation de produits inutiles. Pour notre part, nous prônons une autre croissance : celle du mieux vivre, celle de l’éducation, de la santé. Pas celle du PIB !
Tout de même, les syndicats qui appellent à une journée d’action unitaire et interprofessionnelle le 29 janvier prochain, dénoncent unanimement le recul du pouvoir d’achat…
Cécile Duflot. Nous ne nions pas qu’il y a un problème de pouvoir d’achat. Nous pensons que remettre en cause la logique de consommation est aussi une manière d’y répondre. Prenons l’exemple des factures de chauffage particulièrement élevées dont s’acquittent les ménages ! Lancer un programme d’isolation des logements permettrait de réaliser des économies d’énergies bonnes pour l’environnement mais aussi pour le portefeuille des Français. Comment réagissez-vous aux dernières déclarations du chef de l’État sur le droit de grève ?
Cécile Duflot. Nous nous opposons à toute remise en cause du droit de grève. Le président de la République veut museler le mouvement social. Ces déclarations participent de la même logique que celle qui prévaut à la désignation du président de France Télévisions par le chef de l’État ou à la tentative de restreindre les pouvoirs du Parlement notamment en matière d’amendement. Je pense aussi à l’utilisation abusive de la législation antiterroriste. Nous sommes face à une véritable dérive autoritaire qui menace notre démocratie. Nicolas Sarkozy veut étouffer toutes les voix qui s’opposent à sa politique.
Avec la prise en compte des enjeux environnementaux par toutes les formations politiques, les Verts ont-ils encore raison d’être ?
Cécile Duflot. Cette prise en compte relève surtout du discours. À droite, on le mesure à l’aune de ce qui reste du Grenelle de l’environnement. C’est-à-dire pas grand-chose ! Sur ce point, le gouvernement a tôt fait d’oublier ses engagements. En témoigne la relance de plusieurs projets autoroutiers et aéroportuaires. La suppression du poste de secrétaire d’État à l’Écologie, occupé jusqu’alors par Nathalie Kosciusko-Morizet, est aussi édifiante de la réalité de la priorité écologique affichée par le gouvernement. De son côté, la gauche reste aussi profondément marquée par des conceptions productivistes. Il ne peut pas y avoir de politique écologiste sans écologiste aux manettes. L’écologie politique n’est pas seulement une logique qui rompt avec le gaspillage. C’est un projet basé sur la transformation et la justice sociales, qui reprend l’héritage de la gauche. Quel regard portez-vous justement sur l’état de la gauche ?
Cécile Duflot. La gauche a connu trois défaites successives aux élections présidentielles. Il est temps de s’interroger sur les raisons de ces échecs si l’on ne veut pas être à nouveau battus en 2012. Je crois que la gauche souffre de ses divisions qui sont à la fois idéologiques mais qui relèvent aussi de débat de personnes. Avec l’écologie politique, les Verts veulent contribuer au rassemblement de la gauche.
Ce discours n’est-il pas contradictoire avec le fait de soutenir aux européennes des candidats qui comme Daniel Cohn-Bendit ont ardemment fait campagne en faveur du « oui » à la constitution européenne ?
Cécile Duflot. On ne peut pas résumer le débat de 2005 de cette façon. Le référendum de 2005 a été un véritable piège pour la gauche qui a permis alors à Jacques Chirac de la diviser. Ne rangeons pas les gens dans des boîtes datées. En l’occurrence celle du oui et du non. Je crois qu’avec notre démarche aux européennes, nous avons réussi à surmonter ces clivages. Ce qui est important aujourd’hui, c’est notre volonté commune partagée aussi bien par José Bové que Daniel Cohn-Bendit de réorienter profondément l’Europe. C’est devenu un socle très fort chez nous. Nous voulons une Europe antilibérale. Une Europe qui mise sur une relance de l’économie par une politique en faveur d’investissements publics utiles à la société. De ce point de vue nous nous démarquons du manifeste adopté par les Verts européens. Ce texte n’est pas assez social ! Il n’est pas assez incisif ! Ce week-end, notre conseil national a d’ailleurs demandé qu’il soit profondément transformé lors du congrès des Verts européens à la fin mars.
Entretien réalisé par Pierre-Henri Lab
– Posté le mercredi 21 janvier 2009 par Michel Matain
Cécile Duflot : « La gauche souffre de ses divisions »
http://www.humanite.fr/La-gauche-so...
– Cécile Duflot veut "une Europe antilibérale" avec Cohn-Bendit pour tête de liste. Elle affirme par ailleurs que donner la parole au peuple sur une question aussi cruciale que la constitution ultralibérale est un piège tendu à la gauche ! Le peuple ne doit donc pas être consulté sur les questions importantes ? Où est la démocratie ? C’est exactement ce que ne veulent plus nos concitoyens. C’est exactement ce genre de comportement politicien qui aboutit à ce qu’il y ait tant d’abstentionnistes et de découragement. Le double langage démagogique des politiques comme Cécile Duflot nous montre précisément ce qu’il nous faut combattre. J’espère que les Verts de gauche rejoindront le Front de gauche à la prochaine européenne. C’est vraiment la seule façon de ne pas préparer une troisième défaite de la gauche à la prochaine présidentielle.
– Posté le mardi 20 janvier 2009 par un citoyen de gauche sans illusions
« La gauche souffre de ses divisions »
– La bonne blague ! "la gauche souffre de ses divisions" , alors guérissons le mal par le mal : divisons-là encore plus ! Voilà en substance la réponse des Verts. "nous voulons une Europe anti libérale" dit encore Cécile Dulot.Bien. mais elle n’est pas la seule : Jean luc Mélenchon a dit la même chose hier pour le Parti de Gauche, après le PCF, avant le NPA et avec d’autres encore, tels ATTAC par exemple . Alors pourquoi pas une liste commune pour les élections européennes ? Et comment expliquer que la liste "verte "soit conduite par l’histrion Cohn- Bendit partisan d’une constitution européenne ultra libérale ? … Pas sérieux , prière de s’abstenir !
Messages
1. Cécile Duflot : « La gauche souffre de ses divisions », 23 janvier 2009, 12:31
Si on évoque les questions de, protections sociales , services publiques , d’énergie, politiques étrangères etc... , ce ne pas des divisions mais des divergences qui apparaissent !
Alors organisons avec courage des débats contradictoires à gauche et le peuple tranchera !
Qui commence thème par thème ?
C’est tellement plus facile de faire de l’anti-Sarkozisme justifié, mais sans vrai projet alternatif, social et économique !
franchement les attelages , josé Bové/Daniel Cohn-Bendit, MPVieu/JC Gayssot , Hamon/Aubry , Sego/Sego, Hue/Hue , Besancenot/NPA etc...
C’est du sérieux, crédible ?
Nous avons de besoin :
De vrais partis à gauche avec des lignes clairement identifiées , socialistes, communistes, trotskistes , social-démocrate , des propositions en ruptures avec la gauche plurielle , et pas bidons genre 6éme république pour noyer le poisson,
et après, pour les compromis "historique" que chacun devra faire, on jurera !
2. Cécile Duflot : « La gauche souffre de ses divisions », 23 janvier 2009, 19:17, par coconuts
donc les verts sont de gauche !!!
bah je sais pas moi j’ai un doute
3. Cécile Duflot : « La gauche souffre de ses divisions », 23 janvier 2009, 19:57, par Copas
Les raisons des échecs de la gauche ?
Une politique odieuse .... au gouvernement, privatisante, ultra-libérale, des attaques contre les libertés, ...
Les divisions viennent des contradictions qui pèsent, dues à ces politiques pro-capitalistes...
Et ce n’est pas fini. Le choix des verts de soutenir un traité liberticide, anti-démocratique, ultra-libéral en Europe continue de se confirmer.
l’alliance des verts aux européennes avec le libéral Cohn Bendit bétonne ce chemin.
La continuité de la politique du PS de + en + à droite confirme que là aussi les carottes sont cuites.
La division de la gauche vient qu’une partie de celle-ci a violenté les travailleurs, s’est attaquée aux libertés et à la démocratie, agressé uen construction sur des dizaines d’années de grandes conquêtes.
L’échec de la gauche est là, fondamental, les travailleurs écolos , ou pas, ont construits des partis qui se sont retournés contre eux pour les mordre et faire la politique bourgeoise.
Sortir de cela nécessite un autre courage, des batailles unitaires qui soient construites pour des conquêtes et faire reculer le capitalisme et les désastres qui se rapprochent à grande vitesse, désastres économiques comme désastres écologiques d’immense ampleur
La grande crise qui a démarré secoue et secouera de plus en plus tout le champ politique. Nous n’avons encore rien vu. Les divisions n’ont pas fini car elles séparent comme un rift deux continents, celui des interets de la bourgeoisie et celui des travailleurs et du peuple.
Cette faille va prendre de l’ampleur dans l’avenir et la question écologique essentielle sera des deux côtés pour deux lectures, une brune au service de la bourgeoisie, avec un cortège d’horreurs, et l’autre du côté du peuple, humaine, libertophile, ecolo ...
Il y aura donc des scissions partout......... et des fusions partout, des surgissements et des écroulements...dans le champ politique.
De quel côté les verts sont-ils ?