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Centrale de Brennilis (29). Un démantèlement en deux temps proposé

Publie le mercredi 12 mai 2010 par Open-Publishing

12 mai 2010 -

Stoppé en 2007, le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis pourrait bientôt reprendre. L’Autorité de sûreté nucléaire (*) va proposer au gouvernement d’autoriser un démantèlement partiel. Elle envisage ensuite un démantèlement complet à partir de 2013.
Le 23décembre 1966, la centrale nucléaire des monts d’Arrée était la première à être mise en service en France. Mise à l’arrêt après 19 ans d’exploitation, elle devient aussi la première à faire l’objet d’un démantèlement. D’abord, de 1985 à 1992, EDF procède à l’évacuation des combustibles irradiés, à la vidange de circuits et au conditionnement des déchets destinés à être entreposés sur place, le coeur du réacteur devant rester également sur le site. En 2003, changement de stratégie : EDF veut un démantèlement complet des installations -y compris le coeur nucléaire- et obtient par un décret de 2006 l’autorisation de l’engager. Seize mois plus tard, ce décret est annulé pour une raison de procédure par le Conseil d’État, à la suite d’une requête de l’association « Sortir du nucléaire ». Les opérations sont stoppées.

Un avis défavorable... pour le moment

En 2008, EDF a formulé une nouvelle demande d’autorisation de démantèlement complet. Elle semble avoir peu de chances d’aboutir. La commission d’enquête chargée d’instruire la demande a, en effet, rendu fin mars un avis défavorable. « L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a recommandé au gouvernement de suivre cet avis », a annoncé, hier, Thomas Houdré (chef de division de l’ASN, chargé du contrôle du démantèlement de Brennilis). La raison : « Il n’y a pas aujourd’hui de filière de traitement disponible pour le coeur nucléaire, mais une telle filière est prévue pour 2013 ». La décision du gouvernement devrait être prise dans le courant de l’année, et sera très vraisemblablement conforme à l’avis de la commission et de l’ASN. « Nous n’envisageons pas qu’il puisse en aller autrement », commente Hubert Ferry-Wilzcek (délégué de l’ASN Bretagne-Pays de la Loire).

L’ASN tient au démantèlement complet

Pour autant, l’ASN tient à ce que ce démantèlement complet soit effectué à terme. « Nous avons recommandé à EDF de prévoir une nouvelle procédure », poursuit Thomas Houdré. « Elle pourrait être engagée dès 2011 et aboutir sur une décision en 2013 ». La filière de traitement serait alors opérationnelle et prête à accueillir le réacteur. D’ici là, l’ASN souhaite qu’EDF puisse poursuivre les opérations dites de « phase 2 », qui consistent en un démantèlement partiel, au terme duquel il ne subsisterait sur le site que le coeur nucléaire de l’installation. « Nous écrivons en ce moment un projet de décret destiné à autoriser ce démantèlement partiel », fait savoir Thomas Houdré. « Nous allons le proposer sans tarder au gouvernement ».

* Créée en 2006, l’Autorité de sûreté nucléaire est une autorité administrative indépendante. Elle est dirigée par cinq commissaires inamovibles et non renouvelables, et compte 430 agents. Ses missions : la réglementation, le contrôle et l’information du public.