Accueil > César 2004 : palme à la francophilie
Le grand gagnant de cette 29e cérémonie des César est
incontestablement l’intermittence qui a été au cœur
des préoccupations, des discours de remerciements et,
même, des traits d’humour d’un maître de cérémonie
tout en finesse. Par ailleurs, le jury n’a pas fait
l’erreur de "sur-primer" le film de Rappeneau, qui
n’avait pas eu un accueil fantastique en salles. Il
n’a par contre pas omis de primer Les invasions
barbares de Denys Arcand.
Les invasions d’Arcand
Faire une suite à un long métrage 17 ans après et ce,
pour parler de la mort d’un proche, il fallait le
faire… Après Le déclin de l’empire américain, c’est
donc au tour des Invasions Barbares (et non les
Invasions Berbères de Gad Elmaleh, maître de cérémonie
on ne peut plus maître de lui-même et de la soirée -
un coup de chapeau à lui remettre indéniablement !) de
faire son show.
Primé à Cannes, ce film repart avec le César du
meilleur film de l’année, du meilleur réalisateur et
du meilleur scénario, sous les applaudissements
mérités d’une salle plutôt bon enfant.
Autre gagnant de la soirée, Julie Depardieu qui, fait
exceptionnel, est repartie avec deux César : l’un
comme jeune espoir et l’autre comme Meilleur second
rôle. Nous ne serons sûrement pas les seuls à
considérer que si ce cumul de prix est mérité -
l’actrice ayant prouvé qu’elle savait s’imposer à
l’écran - il n’en demeure pas moins que donner pour
une même actrice et un même rôle deux César est
quelque peu déroutant. Pour ne pas dire… idiot !
Gageons que la limite de la compétition mise en
lumière ici trouve une solution plus adéquate l’année
prochaine.
Enfin, toujours côté acteurs, on signalera les
honneurs décernés à Darry Cowl pour sa prestation dans
Pas sur la bouche, Sylvie Testud dans le "rôle" de
Amélie Nothomb, et le César attribué à Julie
Bertuccelli pour Depuis qu’Otar est parti pour une
première œuvre. Bravo à eux !
Les César techniques
Bien qu’absent de la cérémonie - pour cause de
tournage sur Catwoman de Pitof - Thierry Arbogast
s’est vu remettre le César de la meilleure photo
tandis que Jacqueline Leterrier et Jacques Rouxel ont
reçu celui du Meilleur décor. Son et montage ont été
mis à l’honneur dans les films d’Alain Resnais ainsi
que pour la trilogie Belvaux.
Les César de l’intermittence
Prendre Agnès Jaoui comme porte-parole - à son corps
défendant - des intermittents était des plus
intelligents. Le message, fort et qui a été le
véritable fil rouge de la soirée, a reçu un écho plus
que favorable - une standing ovation pour être précis
– à l’exception du ministre de la Culture qui a été
sur les charbons ardents pendant toute la durée de la
manifestation.
La prestation d’un jeune acteur, par la suite, bien
que moins fort émotionnellement, n’en était pas moins
pertinent tout autant que les signes "ostentatoires"
ou "ostensibles" (c’est selon) portés par les
comédiens et les techniciens tout au long de la
soirée.
Seul bémol, on regrettera la venue sur la scène de
Gérard Depardieu, venu plomber la joie de sa fille
pour le César du meilleur espoir. L’intérêt de son
passage aura été, on en conviendra et tout le monde en
a convenu, totalement nul.
Bravo Tournages !
Enfin, nous ne terminerons pas sans évoquer le César
remis à Mystic River pour le Meilleur film étranger.
Primé à Cannes par le Grand Prix technique de la CST
par Gerry Fisher, le long métrage de Clint Eastwood a
amplement mérité ce prix dont une partie revient -
forcément - à son directeur de la photographie.
En attribuant trois César au film de Denys Arcand,
l’Académie des César a sûrement voulu prouver que la
langue française n’était pas encore une valeur
désuète, supplantée par un américanisme bon teint. A
moins qu’elle n’ait souhaité dire à Jean-Jacques
Aillagon que la diversité française, ça marche encore…
http://www.tournages-lesite.com/pages/infos/infos/cesar04.html