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Cesare Battisti : Attention aux dangers venants d’Italie !

Publie le samedi 6 mars 2004 par Open-Publishing

Chers amis,

La légitime euphorie pour la libération de Cesare ne devrait pas vous faire oublier que la menace est partie de l’autre coté des Alpes, où elle ne s’est pas du tout évanouie. Au contraire, on assiste à une espèce de soulèvement collectif de tous les médias contre les magistrats français et leur décision de remettre Cesare en liberté. Les vedettes de la télé sont des juristes français favorables à l’extradition, et des parents des victimes des PAC, sortis de leurs silence après 25 années. Ceux-ci sont les invités d’honneur de toutes les émissions plus populaires. On attribue désormais à Cesare n’importe quel crime. Il va substituer le « Monstre de Florence » dans l’imaginaire populaire.

Hier, 5 mars, pendant l’émission radio plus populaire en absolu, on a laissé dire au ministre de l’agriculture que refuser l’extradition de Cesare serait presque un acte de guerre, comme si l’Italie décidait de soutenir les indépendantistes corses, et on a coupé la parole au seul représentant du comité Battisti (l’écrivain Giuseppe Genna) qui avait accepté l’invitation à intervenir, en lui ricanant en face ; on a continué comme ça dans toutes les principales émissions de la télé, quelques fois à travers des déclarations des directeurs de chaines ; et sur tous les principaux journaux italiens il y avait en première page des articles de journalistes illustres contre Cesare.

Et je ne parle seulement de la droite ! L’un des articles les plus vénéneux était signé par le journaliste de L’Unità (organe des anciens communistes, aujourd’hui Démocrates de Gauche) Oreste Pivetta, où l’on parlait d’un Cesare couvert de sang qui se nourrit à champagne et qui fait des grimaces horribles en fetant sa victoire. Pour ne pas parler du quotidien de centre-gauche La Repubblica, qui vomit sur Cesare chaque jour toutes les ignominies possibles.

Cela ne résume pas toute l’Italie, mais sans dote celle officielle dans toutes ses composantes. L’intention évidente est celle de faire pression de l’extérieur pas seulement sur les politiciens et sur les magistrats français (les « parents des victimes » sont en train d’écrire une lettre ouverte aux juges qui devront se prononcer sur l’extradition), mais aussi sur vos médias. Je m’explique ainsi une certaine timidité, presque défensive, sur des journaux français que j’ai pu lire hier (lisez par exemple sur Le Monde les conclusions de la reconstruction très douteuse des années ’70 en Italie).

Prenez garde, mes amis ! La bataille n’est pas gagnée.