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Châteaubriant mobilisée pour ses martyrs

Publie le lundi 22 octobre 2007 par Open-Publishing

4 000 personnes ont participé à la cérémonie officielle du 66e anniversaire de l’exécution des otages, dont Guy Môquet.

de Nathalie BARIL

La Sablière de Châteaubriant (Loire-Atlantique) était noire de monde hier après-midi. 4 000 personnes, de la région mais aussi de toute la France, avaient fait le déplacement pour venir se recueillir au Mémorial des 27 otages fusillés le 22 octobre 1941. La carrière n’avait connu pareille affluence.

La lecture de la lettre de Guy Môquet, l’un des 27, décidée pour aujourd’hui dans les lycées par le président de la République, a entraîné d’autres mobilisations. Vers 14 h, comme chaque année, le cortège, formé des porte-drapeaux, des représentants des associations d’anciens combattants, de déportés, et de plusieurs associations patriotiques, s’est mis en route en direction de la Sablière.

Plusieurs gerbes de fleurs ont été déposées devant le Mémorial, sous les 27 portraits en noir et blanc des martyrs de la barbarie nazie. Tandis que la Marseillaise et le Chant des partisans résonnaient, l’émotion était forte dans l’assistance mais aussi parmi les officiels. « Non pas des vies données, mais des vies volées »

Ce 66e anniversaire a mis à l’honneur les femmes résistantes grâce à une évocation historique réalisée par le théâtre Messidor. Parmi elles, Odette Nilès, présidente de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé. Elle n’a rien oublié de sa détention au camp de Châteaubriant, alors qu’elle avait 17 ans (lire en dernière page).

C’est aussi à ces combattantes de l’ombre que Marie-Georges Buffet, secrétaire générale du Parti communiste français, a souhaité rendre hommage devant de nombreux représentants du Parti communiste et de la CGT, fortement mobilisés. « Je ne suis pas venue ici participer à cet hommage par effet de mode, a-t-elle précisé.

Ce n’est pas la première fois que je viens. Et le Parti communiste français tient chaque année à honorer la mémoire des 27 et à travers eux, de tous les autres, de toutes les autres morts pour la France et la liberté. » D’une voix forte et pleine d’une émotion retenue, la représentante du PCF a aussi évoqué la lettre du jeune résistant Guy Môquet qu’elle a décidé de lire elle aussi ce matin, sans états d’âme. « Cette lettre qui donne aujourd’hui à notre hommage une signification particulière. »

Et d’ajouter : « Devant cette actualité nouvelle, je dirai au peuple de France : oui, Guy Môquet et les siens ont droit à votre mémoire. Non pas pour des vies données, mais pour des vies volées. Non pas pour leur héroïsme, mais pour leur éclatante humanité. » Sans oublier d’appeler à la résistance aujourd’hui contre la casse des droits sociaux. Même si, « bien sûr, ce n’est pas la même chose ».

Ouest-France du 22 octobre 2007