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Cherbourg : des parapluies dressés contre l’EPR

Publie le lundi 17 avril 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

de Elisabeth Studer

Quelques 12.500 personnes selon la police, 30.000 selon les organisateurs, ont défilé samedi après-midi à Cherbourg contre le réacteur de nouvelle génération EPR et pour marquer le 20e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Compte-tenu de la pluie battante, ce sont les fameux parapluies de Cherbourg qui ont servi de boucliers aux manifestants.

Vingt déjà ... et combien de personnes avec des problèmes passés, actuels et futurs, atteintes de malformations, problèmes de thyroïdes ... Cela fait néanmoins marcher les ventes de Levothyrox ... tout n’est pas perdu. Et même si, pour ma part, je dois en prendre à vie, relativisons, car ... tant que c’est à vie ...

1 - Manifestation et militants

Pour le porte-parole du réseau "Sortir du nucléaire", Stéphane Lhomme, les chiffres annoncés correspondent à une très forte mobilisation, compte-tenu des difficultés rencontrées pour accéder au site. Selon lui, l’ampleur des manifestants témoigne d’un tournant sur la politique énergétique en France.

De nombreux partis politiques et associations étaient représentés, comme les Verts, Greenpeace, Attac, LCR, Les Amis de la Terre. Etaient également présents le leader alter mondialiste José Bové, les Verts Noël Mamère et Yann Wehrling, et les ex-ministres de l’Environnement Dominique Voynet et Corinne Lepage. Au son des sirènes, les manifestants antinucléaire se sont allongés sur le sol pendant quelques minutes, pour simuler une catastrophe nucléaire. Des militants de toute l’Europe avaient fait le déplacement, venant de la France, mais aussi d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas.

Sous une pluie battante et après quelques prises de paroles de militants anti-nucléaires, dont un membre de Greenpeace Finlande, Harry Lammi, qui a rappelé qu’aucune promesse faite autour de l’EPR en Finlande n’avait été tenue, les militants ont commencé à se diriger vers le centre ville, dans un silence total, en hommage aux victimes de Tchernobyl. Partis du port de Cherbourg, les manifestants ont rejoint la place de la Mairie derrière une banderole jaune clamant : "20 ans après Tchernobyl, stop au réacteur nucléaire EPR". En passant devant la direction départementale d’EDF, ils ont jeté plusieurs milliers de boîtes peintes en jaune et noir, symbolisant les déchets radioactifs.

2 - Les revendications des manifestants

La manifestation avait été organisée dans le but de protester contre le programme nucléaire en France et notamment le projet EPR. Les manifestants antinucléaires souhaitaient montrer leur opposition au projet de réacteur nucléaire de nouvelle génération, qui doit être construit à Flamanville dans la Manche. C’était aussi l’occasion pour les manifestants de marquer l’anniversaire des vingt ans de la catastrophe de Tchernobyl en Ukraine le 26 avril 1986.

« Ce rassemblement vise à "montrer qu’il n’y a pas de consensus, même dans le bunker nucléaire du Cotentin en faveur de l’EPR », selon Didier Anger, coordinateur de la manifestation pour Sortir du nucléaire. "C’est le début de la fin de l’EPR", a estimé pour sa part José Bové qui a critiqué l’inexistence de la concertation publique. "Il n’y a pas de démocratie sur la question du nucléaire : on annonce la décision et ensuite, on débat. On ne peut accepter qu’on décide pour les citoyens", a-t-il dit à la presse. Corinne Lepage a déploré que les trois milliards d’euros nécessaires à la construction de l’EPR "ne seront pas consacrés à des énergies renouvelables et à leurs filières".

3 - Le projet EPR

C’est aux alentours de 2020 que les premières centrales de la génération actuelle atteindront 40 ans (durée de vie minimale pour laquelle elles ont été conçues) et pourraient progressivement être mises à l’arrêt. Par des actions d’ingénierie et de maintenance importantes, EDF cherche à en prolonger l’exploitation en toute sûreté, mais ne peut exclure l’arrêt de certaines d’entre elles et doit s’y préparer. Sans préjuger les décisions futures, EDF souhaite être en mesure de les remplacer par de la production nucléaire à partir de nouvelles centrales.

C’est en cohérence avec la politique énergétique du pays telle qu’elle est actuellement définie, qu’EDF envisage donc de construire Flamanville 3. L’Etat souhaite en effet, maintenir l’option nucléaire ouverte pour l’avenir. Dans cette perspective, EDF et les opérateurs nucléaires internationaux travaillent sur des réacteurs « nouvelle génération », qu’ils qualifient de plus sûrs, plus compétitifs et plus respectueux encore de l’environnement. Version évoluée de réacteurs actuels, l’EPR (European Pressurized Reactor) fait partie de ces nouvelles technologies nucléaires.

En 2004, EDF a décidé d’engager la construction d’une centrale nucléaire de technologie EPR sur son site de Flamanville dans la Manche qui abrite actuellement deux tranches de 1.300 mégawatts chacune. Après le débat public conduit par la CNDP (Commission Nationale du débat Public), le "1er béton" du réacteur devrait débuter fin 2007 pour une mise en service en 2012. Il s’agit d’un projet franco-allemand développé depuis 1991 par Siemens et Areva, destiné à prendre progressivement le relais des 58 réacteurs qui équipent les 19 centrales nucléaires françaises. La construction devrait employer 1.500 personnes, dont 350 chargées de l’exploitation.

A noter par ailleurs, que le numéro un italien de l’électricité ENEL souhaite conclure au printemps un "accord définitif" avec EDF pour participer à l’EPR, et entend devenir "le 2ème opérateur d’électricité en France". ENEL a conclu le 30 mai 2005 un "memorandum of understanding" avec EDF, et négocie depuis cette date les détails de sa participation au réacteur nucléaire de 3ème génération. Le groupe italien va dans un premier temps investir de 250 à 300 millions d’euros pour acquérir 12,5% de l’EPR et a obtenu en contrepartie, dès le 1er janvier, la possibilité d’utiliser de l’énergie fournie par EDF.

Enel commercialise actuellement 1.000 megawatts de capacité en France et devrait arriver à 1.200 megawatts en 2012, selon les termes de son accord avec EDF. Le groupe a pour objectif d’atteindre une part de marché de 7% de la production en 2012, et envisage d’investir 1,7 milliard d’euros sur 20 ans dans l’Hexagone.

4 - Tchernobyl et ses conséquences majeures

Le 26 avril 1986, le réacteur nucléaire n° 4 de la centrale de Tchernobyl explose. Ce sera l’accident le plus important du nucléaire civil. Plusieurs milliers d’Ukrainiens, Biélorusses et Russes sont évacués. La mobilisation internationale est immédiate que ce soit sur le plan humanitaire, financier, technique ou scientifique.

Les opérateurs de la centrale de Tchernobyl préparaient un exercice de sûreté sur le réacteur. L’essai devait permettre de tester le fonctionnement d’un nouveau système de refroidissement de secours. L’accident a eu lieu pendant cet exercice pour deux raisons principales : le réacteur, de type RBMK, présentait plusieurs défauts de conception, dont une instabilité dans certaines plages de fonctionnement, qui a eu pour effet d’entraîner une perte de contrôle, les agents en place ont violé certaines procédures de sécurité, empêchant l’arrêt du réacteur.

Ces déficiences et erreurs ont entraîné une augmentation incontrôlée de la puissance du réacteur et une détérioration importante du combustible, conduisant à un réchauffement brutal de l’eau qui s’est vaporisée dans le cœur du réacteur. Une explosion de vapeur s’est produite alors, à l’intérieur du bâtiment, détruisant partiellement le réacteur et provoquant un incendie.

Depuis avril 1986, de nombreuses études ont été menées dans les pays touchés par les retombées de l’accident. Elles visent principalement à évaluer les conséquences radiologiques, dosimétriques et sanitaires des retombées de Tchernobyl. Les pays les plus touchés par l’accident de Tchernobyl sont ceux qui ont subi les plus fortes retombées radioactives. Il s’agit de la Biélorussie (23% de son territoire touché), de l’Ukraine (7% de son territoire touché) et de la Russie (0,3% du territoire touché).

 http://www.leblogfinance.com/2006/0...

Messages

  • oui se battre contre l’epr sa peut etre interessant
    en attendant les habitant de la région de fos sont abandonnés face a l’incinérateur que veut installé Gaudin
    un referendum anti incinérateur a donné 98% contre son implantation et on tente de nous faire croire que c’est l’interet général qui le veut.

    nicolas

  • ce n’est pas tant une réponse, juste qq réflexions, les habitants de Cherbourg et la région ne "comprennent pas " pourquoi nous sommes contre ce nouvel exploit EPR...ils sont bénéficiaires d’un mode de vie au niveau financier peu ordinaire la COGEMA payant une taxe professionnelle exorbitante (selon elle) ce qui facilite la vie des communes...donc peu d’impôts pour les habitants, du travail, ils nous prennent vraiment pour des empêcheurs de vivre en rond.

    Je voudrais signaler la teneur des débats qui ont eu lieu dimanche matin, pour ma part Wladimir Tchertkoff, Michelle Rivasi et les autres intervenants ont été très positifs dans leurs explications, je pense qu’il en était de même dans les trois autres débats.

    Voilà espèrons que ce mouvement qui avait été mis en sommeil pour tellement de raisons reprenne son souffle. Je signale que les 28/29/30 juillet un rassemblement se fera à Bure contre l’enfouissement des déchets ce qui est une nouvelle honte ! pour l’avenir des populations car il n’y aura là encore aucune garantie que les nappes phréatiques ne soient pas touchées, et que la fissuration du béton n’atteigne pas la terre...bref encore un combat difficile qui nous attend.

    Ah oui qq mots aussi sur les déclarations de Dray, voilà les responsables du PS se grattant la tête pour nous dire en qq lignes qu’ils ne sont pas ok pour EPR, qu’elle misère alors que Jospin en 2002 cherchait par tous les moyens d’essayer de nous refiler une nouvelle centrale dans le beau pays de Mme Royal... BON LA LUTTE SERA ENCORE LONGUE MAIS NOUS NE BAISSONS PAS LES BRAS !!!RESTONS TOUS VIGILANTS

    MAMIE SAM

  • Après la lecture d’un tel texte (tiré de blogfinance...), étant au départ un peu sceptique sur l’alternance à court terme au nucléaire...je le reste tout autant à la fin. Que m’apporte ce texte ?

    Tchernobyl ? Bien plus lié au combat contre la privatisation d’EDF (qui réduira elle la sécurité du nucléaire, en arrosant les réacteurs comme l’été 2003 pour ne pas dire "merde" aux entreprises). Est-on "contre le nucléaire" ou "contre une gestion désastreuse du nucléaire"

    Voynet et Mamère manifestent ? content de pas avoir été avec eux. Les alters allemands ? "Aus der Kerneenergie aussteigen" = "importer du nucléaire pour avoir l’illusion de vivre sans" ? (Uebersetzungsprobe !) dans le genre hypocrite on peut aussi vendre les déchets à l’Afrique !
    Au moins y’avait pas Cohn Bendit.

    l’EPR ? je sais toujours pas ce que c’est, ni pourquoi c’est plus affreux que produire avec des éoliennes (usages efficaces très limités) et du photovoltaïque (inneficace, très très polluant (fabrication et déchets). Je suis plus convaincu par les manifs contre le pacte pour la recherche (orientation stratégique, i.e. à court ou moyen terme, de la recherche).

    Cadarache et la fusion ?

    bref, fatigue :(

    Levochik

  • le petrole augmente
    le nucléaire semble etre une solution
    que faire ?

  • le nucléaire c’est aussi un mode de gestion très centralisé loin des besoins locaux... couteux et énergivore (il faut faire venir l’uranium du NIGER ) en matière d’économie d’énergie et d’investissement dans les énergies renouvelables bcp de choses restent à faire...
    .MERCI aux copains et copines du VAAN Malgré la pluie du samedi l’idée d’un village autogéré anticapitaliste était bonne .Les débats du dimanche très intéressants également malgré la naiveté de certains qui pensent que le ps a changé .Le PS a été et EST ENCORE UN PARTI NUCLeOCRATE .

    amicalement .Elsa

    • En ce qui concerne le VAAAN, j’étais le vendredi soir au village où les voitures étaient bien rangées. Je me suis débrouillé pour rentrer sur Cherbourg, mi-pince, mi-pouce. j’ai trainé à la gare et à l’arrivée du train de 22h40 il y avait 3 types qui cherchaient le VAAN et bien sûr, pas de comité d’accueil. L’autogestion c’est bien sur le papier ; dans la réalité, ça fait mal aux pieds...