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Cherchez l’erreur : Assurance Maladie et quelques chiffres

Publie le dimanche 27 juin 2004 par Open-Publishing
5 commentaires


Déficit cumulé de la Sécu : 50 milliards d’euros ;

dette cumulée de l’Etat : 1.000 milliards d’euros ; le "service" de la dette représente 60% des dépenses de l’Etat. A votre avis, ça va dans quelles poches ? Les intérêts de la dette sont passés de 16 milliards d’euros/an en 1993 à plus de 30 milliars d’euros/an en 2003 (chiffres Comptabilité Publique)

l’emprunt Giscard 1973 de 5,6 milliards de francs indexé sur l’or a été remboursé 8,5 fois sa valeur soit 55 milliards de francs et a coûté 35 milliards de francs d’intérêts

Rappel : les professions médicales "libérales" ont un revenu qui est...socialisé (payé par le Sécu)

 revenu moyen d’un cardiologue de ville : 860 000 euros net de frais
 revenu moyen d’un chirurgien privé : 580.000 euros net de frais
 58.000 généralistes prescrivent 85 % des médicaments
 revenu moyen d’un généraliste : 65.000 euros net de frais
 l’industrie pharmaceutique dépense 20.000 euros par an et par médecin, et emploie 24.000 visteurs médicaux soit un "visiteur" pour 2,4 médecins
 la "formation continue" des médecins est entièrement sous contrôle de l’industrie pharmaceutique
 les dépenses en publicité de l’industrie pharmaceutique sont le double des dépenses de recherche
 on dépense 6 fois plus pour les médicaments en France que dans les pays nordiques

 50 milliards d’euros engloutis dans l’OPA Sanofi Aventis (merci la Sécu !)
 les 9 plus grands groupes pharmaceutiques mondiaux (dont Sanofi-Aventis) ont un rendement net après impôt de 45%

19,5 milliards d’euros d’exonération de cotisations patronales, soit 20 %. En 1993, les exonérations étaient de ...4%
en vingt ans, la part des salaires (et cotisations sociales et impôts et taxes) dans la valeur ajoutée a baissé de 10 %
en vingt ans, la part des actionnaires a augmenté de 10%, passant de 30 à 40%
en vingt ans, on est passé de 1 million de chômeurs à 4 millions : puisque qu’on vous dit que la baisse les cotisations patronales "favorise" l’emploi...
1 chômeur sur deux n’est pas indemnisé

100.000 chômeurs , c’est 1,3 milliards d’euros en moins pour la protection sociale

plus values financières des entreprises et organismes financiers, totalement exonérées de cotisations sociales : 160 milliard d’euros
taux de rentabilité des banques : 30%

800 fortunes professionnelles (individus ou familles) détiennent 153 milliards d’euros (non comptée la fortune privée - immobilier, yatch, chevaux, oeuvres d’art, etc...)
15 milliards d’euros pour Liliane Bettencourt
14 milliards d’euros pour Bernard Arnault, petit industriel du Nord à ses débuts, qui a fait sa fortune sur le dépeçage du groupe textile Boussac, avec les aides de l’Etat
10 milliards d’euros pour Dassault, entièrement financés par l’Etat
6 milliards d’euros pour Pinault

117 millions d’euros seulement pour Jean-Claude Delarue. Il faut dire que la télévision publique n’est pas bien riche, En dix ans, c’est pas si mal...

socialisation des pertes : l’Etat, par lintermédiaire de la Caisse des Dépôts et Consignations, apporte 75 millions d’euros à Euro Disney

socialisation des pertes : l’Etat a payé 150 milliards de Francs pour le scandale du Crédit Lyonnais (et c’est loin d’être fini ). Toujours lié au Crédit Lyonais, dans l’"affaire Executive Life", l’Etat paiera 475 millions de dollards + 185 millions de dollards pour le compte de Pinault, sur instruction de son copain Chirac

socialisation des pertes : 60,7 milliards d’euros de dettes pur France Télécom, 20,7 milliards d’euros de pertes annoncées pour l’exercice 2003

Douste Blazy annonce une aide de 150 euros par an aux plus démunis (revenu inférieur à 656 euros/mois), qui concernerait 2 millions de personnes. Actuellement 1,6 millions de personnes la touchent déjà ! Et le surcôut sera pris... sur les fonds sociaux de la Sécu, donc aux plus pauvres !
Le coût d’une mutuelle est de 55 à 60 euros / mois, selon la mutualité, 100 euros /mois à 60 ans...

De 1700 mutuelles à ce jour, il ne devrait en rester que 10 dans dix ans (source : président de la Mutualité)
Les assurances détiennent 10 % du marché...Les mutuelles sont soumises au mêmes règles que les assurances (concurrence oblige !). Qui va gagner ?

Criminel : 150.000 personnes sont exclues de toute couverture maladie ; ce sont les sans papiers...

Aux Etats Unis Revenu moyen 27.000 dollars/an ; Côut de l’assurance maladie privée : 9.000 dollars/an ; 40 millions de personnes sans couverture maladie ; 82 millions de personnes n’ont pas de couverture maladie six mois par an

Messages

  • Ta présentation des chiffres est remarquable.
    Il faut y ajouter à charge un autre élément, qui est lié à la gestion de la trésorerie de la Sécurité Sociale, qui depuis longtemps s’inspire de celle des fonds de pension privés.
    S’agissant de montants considérables, ils ont été, comme les fonds privés en placement, soumis aux fluctuations boursières, et en particulier à la chute des cours à partir de la fin 1999.

    Le cas de la sécurité sociale est représentatif des dérives auxquelles conduisent les pratiques spéculatives en vigueur. Ils pose clairement la question de l’impunité de l’Etat, de l’utilisation du bien commun à la prospérité des intérêts privés : ici les banques et les entreprises bénéficiaires des investissements, l’industrie pharmaceutique, etc.

    Il faudra donc trouver un système qui autonomise la richesse nécessaire à mettre en commun pour assurer la sécurité sociale collective de l’Etat et des intérêts privés.
    On peut aussi remarquer que les privatisations et autres ouvertures de capital, comme les pratiques de démantellement des biens collectifs, interviennent souvent lorsque le mal est déjà fait : mauvaise gestion, endettement, investissements inconséquents voire mafieux.

    Sur ce plan, au delà de la question principale du désaisissement de l’oligarchie industrielle de la gestion des ressources et services collectifs, se pose celle de l’encadrement de ces services : n’oublions pas qu’en France comme en Europe, derrière les élus corrompus, il existe aussi une administration aux mains de polytechniciens, énarques, et j’en passe, héritière d’une tradition initiée par Richelieu, d’auto-promotion, d’esprit de corps, et d’imperméabilité absolue au partage des informations, des conseils techniques, à l’innovation et au changement, se considérant plus encore que les politiques, les garants de la stabilité des choses.

    Notons au passage que cette élite technique est partie intégrante de la représentation syndicale.
    Et que la mise en oeuvre actuelle des stratégies de sappe de la protection sociale n’aurait jamais pu se faire sans qu’elles étudient techniquement ces dossier en préalable.

    clampin

    • On peut aussi remarquer que les privatisations et autres ouvertures de capital, comme les pratiques de démantellement des biens collectifs, interviennent souvent lorsque le mal est déjà fait : mauvaise gestion, endettement, investissements inconséquents voire mafieux.

       Mauvaise gestion ? Pas toujours. Et si oui, celle ci a été bien encouragée par l’ état actionnaire et ainsi préparer la privatisation.

      Notons au passage que cette élite technique est partie intégrante de la représentation syndicale. Et que la mise en oeuvre actuelle des stratégies de sappe de la protection sociale n’aurait jamais pu se faire sans qu’elles étudient techniquement ces dossier en préalable.

       Ca veut tout dire et rien dire. Des faits, des liens.

    • 1) Mauvaise gestion : Jamais le moindre signe de réaction à chaque annonce d’allégement de charges patronales depuis vingt ans. Aucune alerte à caractère médiatique sur le sujet (gestion des recettes). Interventions dans le financement d’équipements lourds ou de pointe neufs rentabilisés uniquement par des pratiques de harcèlement thérapeutique en pédiatrie, radiothérapie, radiologie, etc. ; réactivité bien tardive aux pratiques mercantiles de l’industrie pharmaceutique depuis 1946 (gestion des dépenses)

      2) Un exemple parmi d’autres dans les publications prônant le passage à un système par capitalisation (voir ouvrage de Michel Lamy) :

      http://www.cfecgc.org/050-Publications/30-10_Autres-Publications.asp

      http://www.cnis.fr/cnis/organigramme/LAMY_MICHEL.HTM

      Mais du reste la capacité à sentir le sens du vent et mener carrière se retrouve dans de nombreux ministères et services publics chez les hauts responsables qui, dans notre système d’élites ne font après tout, que leur métier...Je ne fais que constater que cela conduise à agir au détriment de l’intérêt général.

      clampin

  • Au revenu moyen d’un chirurgien privé, ne pas oublier dans bien des cas les "dessous de table" qui tournent entre 2 000 Fr et 8 000 Fr, en liquide bien sùr. Et puis ne oublier le médecin anesthésiste : là aussi, de 1 000 à 4 000 Fr.

    Les dernieres augmentations des généralistes, sous Jospin et 6 mois plus tard avec le Raffarin, c’ est 7 500 / mois de plus en MOYENNE ! ( Chiffre CNAM ).

    Certe les médecins ont fait de longues études ( souvent payées par les parents ) nous soignent, nous sauvent la vie, et c’ est pour eux, disent ils, une juste récompense ces 7 500 FR de plus par mois. Mais ceux qui sont à la base de notre existence, les agriculteurs qui produisent notre pain, à combien sont ils en droit de vendre le kg de blé ? 3 Fr, 50 Fr ou 100 Fr ?

  • Il me semble que des erreurs se sont glissées dans ce texte (répétition, mauvais placement ou absence de ponctuation) :

    "En 1993, les exonérations étaient de ...4% en vingt ans, la part des salaires (et cotisations sociales et impôts et taxes) dans la valeur ajoutée a baissé de 10 % en vingt ans, la part des actionnaires a augmenté de 10%, passant de 30 à 40% en vingt ans, on est passé de 1 million de chômeurs à 4 millions :"
    ainsi que dans le nom de Jean-Luc Delarue qui apparaît sous ’Jean-Claude Delarue’.