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Chez Bosch, dernières heures pour les 35 heures

Publie le mercredi 14 juillet 2004 par Open-Publishing
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L’usine de Vénissieux vote sur le passage aux 36 heures, sans hausse de salaire.

Par Olivier BERTRAND

A Vénissieux (Rhône), les salariés de Bosch travailleront une heure supplémentaire par semaine, sans gagner un sou de plus. Le résultat officiel ne sera connu que dans quelques jours, mais une majorité d’entre eux a accepté le plan soumis par le groupe allemand, qui accepte d’investir chez eux contre une baisse de 12 % des coûts salariaux (Libération du 19 juin). Les employés avaient jusqu’à hier soir pour accepter ou non l’avenant à leur contrat de travail indispensable pour passer de 35 à 36 heures hebdomadaires. « Avec le 14 juillet, nous pouvons encore recevoir un afflux de réponses négatives vendredi voire lundi », note un porte-parole de la branche française du groupe. Il suffit de 10 % de refus pour que l’accord tombe à l’eau. Ce ne sera très probablement pas le cas. En début de semaine, 65 % des salariés avaient envoyé leur réponse, et moins d’une quarantaine le refusait (soit moins de 5 %).

La CGT avait refusé le protocole d’accord signé le 27 mai (par la CFDT et la CGC). « C’était un véritable chantage, estime Guy Fernandez, délégué syndical CGT. Ils ont eu à choisir entre un plan de licenciement dès 2007 ou 2008, ou une remise en cause de leurs acquis. Ils ont opté pour le moindre mal, mais je peux vous dire que, dans les ateliers et les bureaux, les gens ne croient pas à la nécessité de ce plan. Le groupe fait des bénéfices et il est leader sur son marché. »

A Vénissieux, Bosch fabrique des composants d’injection diesel rendus obsolètes par les nouvelles normes environnementales. Plus d’un tiers des 820 emplois seraient menacés à court terme. Dans le même temps, le groupe s’apprête à investir 12 millions d’euros dans une nouvelle ligne fabriquant des composants de la dernière génération. Mais il comptait, dit-il, les mettre en République tchèque. « Ce n’est pas une délocalisation, insiste le porte-parole de l’entreprise. L’investissement n’était pas prévu en France et ce n’est que parce que des partenaires sociaux ont insisté que la direction a négocié l’idée d’investir à la condition d’une baisse des coûts salariaux. Cela n’a rien à voir avec ce que font Siemens ou Mercedes. Dans le cas de Bosch, il s’agit d’une réindustrialisation. » Pour obtenir la nouvelle ligne, les salariés perdront 6 de leurs 20 jours de RTT, tout en s’engageant à trois ans de modération salariale.

Les salariés savent qu’en cas d’acceptation du plan par plus de 90 % de l’entreprise, ceux qui ont refusé seront licenciés économiquement. Les réponses négatives viendraient donc de salariés voulant profiter de l’occasion. Ceux qui s’abstiennent sont réputés accepter le changement. La CGT a conseillé à ses syndiqués de ne pas répondre, en guise de « résistance passive ».

http://www.liberation.fr/page.php?Article=223602

Messages

  • J’ignore si les dirigeants de BOSCH-69 sont des proches du MEDEF ou du ministre des finances mais ne trouvez-vous pas étrange que, juste au moment où celui-ci (poussé par son frère et le baron S. ?) annonce publiquement qu’il faut supprimer la loi sur la réduction du temps de travail, la sté BOSCH impose par le chantage à l’emploi une modification de la durée hebdomadaire de l’activité ?

    JURIDIQUEMENT :
    La modification d’1 des 4 piliers du contrat de W (salaire-durée-lieu-fonction) ne peut se faire que par avenant signé par le salarié (ce qui a été respecté) mais celui-ci doit "bénéficier" d’1 mois de réflexion (droit qui est violé !).

    Si le salarié refuse la modification de son contrat (ce qui est son DROIT) l’employeur doit se situer dans le cadre d’un licenciement pour motif économique (art. L. 321-1 du Code du travail) puisque : << Constitue un licenciement pour motif économique la modification substantielle du contrat...>> Consécutive notamment à des difficultés économiques...

    Or, il semble d’après les syndicats non signataires de cet accord manipulateur, que BOSCH fasse des bénéfices et soit le N°1 de son marché ?... Ce qui va amener le groupe, au cas où des salariés contesteraient ladite rupture, à justifier :

    1) POURQUOI L’ENTREPRISE A ETE INCAPABLE DE GERER LES MUTATIONS TECHNOLOGIQUES POUR PERENNISER LE SITE DE VENISSIEUX ?

    2) FINANCIEREMENT, COMMENT LA STE EXPLIQUE-T-ELLE QUE DE FAIRE TRAVAILLER GRATUITEMENT UNE HEURE DE PLUS/SEMAINE VA GARANTIR UN RETOUR A LA RENTABILITE ? Raffarin fait des émules (voir lundi de Pentecôte...) SUR QUELS CRITERES SE BASENT SES DIRIGEANTS ? jE SERAIS CURIEUX DE LA REPONSE...

    3) QUI DIT LICENCIEMENT ECONOMIQUE DIT RECLASSEMENT OBLIGATOIRE SINON LE CONSEIL DE PRUD’HOMMES (PROCEDURE GRATUITE) JUGERA CES RUPTURES INJUSTIFIEES...

    4) HISTORIQUEMENT, LE PATRONAT QUI EXIGE DES SALARIES TOUJOURS PLUS DE SACRIFICES (AVEC LA COMPLICITE DE PSEUDO SYNDICATS...) N’A JAMAIS MAINTENU UNE USINE OU DES EMPLOIS PAR PHILANTHROPIE

    J’ATTENDS LA SUITE AVEC UN PESSIMISME SCEPTIQUE...

    Francis CORET, conseiller juridique.