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Chronique des USA : Pire que les dealers, les syndicalistes
Publie le lundi 29 mars 2010 par Open-Publishing5 commentaires

de Un écureuil et des pancakes
Dans les grosses entreprises américaines — Walmart, Staples, Target, Food Lion, etc. — les employés fraîchement embauchés doivent souvent visionner des vidéos anti-syndicales lors de leur formation.
C’est Christian et son frère qui m’en ont parlé. Christian a travaillé chez Staples, son frère Matthew, chez Target (chaîne de supermarchés concurrente du géant Walmart).
Au début je ne les croyais pas, je pensais qu’ils me racontaient des bêtises, comme quand je leur avait dit que j’avais hâte de rentrer en France pour m’occuper de mes grenouilles domestiques (que j’élève dans une piscine en plastique et que je fais griller quand j’oublie d’acheter du poulet, sauf quand mon père décroche sa hache du mur pour aller chasser des sangliers, comme les Gaulois dans Age of Empire II)...
En fait pas du tout.
Beaucoup de gens m’ont confirmé avoir visionné de telles vidéos juste après leur embauche.
J’étais déçue de ne pas trouver beaucoup de clips sur le net (apparemment certains auraient été supprimés suite à des menaces de poursuites judiciaires par les avocats des entreprises) mais j’en ai quand même trouvé un, utilisé par Walmart (le géant de la distribution) :
Pendant la première minute, la manager explique que chez Walmart, les cadres ont à coeur d’être à l’écoute de leurs »collaborateurs ».
Mais c’est la deuxième minute la plus drôle, tellement la ficelle est grosse.
Extrait :
Trois employés de Walmart et un manager discutent.
Employé n°1 : « - Quoi ? Tu étais dans un syndicat ?! »
Employé n°2 : « - Hé oui. Mais crois-moi, je ne m’y laisserai plus jamais attraper ! J’ai rendu ma carte. »
Employé n°3 : « - Moi aussi j’étais dans un syndicat. Mais à cause du syndicat, l’entreprise a perdu beaucoup d’argent. On a perdu tous nos clients et résultat, l’entreprise a fermé, et on s’est tous retrouvés au chômage. »
(le manager approuve)
…
Je viens à l’instant de demander à Christian de me re-raconter la vidéo qu’il avait vue pendant sa formation de vendeur chez Staples (magasins de fournitures bureautiques, 70 000 salariés, 27 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2009) :
« Des employés de Staples se garent sur le parking du magasin pour aller travailler. Des types avec des vilaines gueules, à l’air retors (« devious« ) s’approchent des employés.
Ce sont les responsables des syndicats.
Ils proposent aux employé de Staples de rejoindre le syndicat :
– Prenez votre carte, les gars !
Et les employés lèvent la main en signe de refus et répondent fermement :
– Non ! nous on n’en veut pas, de votre syndicat. Tout va bien chez Staples, ici nous sommes écoutés et Staples nous traite très bien ! »
(fin de la scène et début d’un petit documentaire General Motors, ruiné par les syndicats de l’automobile tous liés à la mafia)
Demain, je vous raconterai comment Walmart a éradiqué toute velléité syndicale et comment ils ont inventé la politique manageuriale dite « de la porte ouverte ».
http://ecureuilpancake.wordpress.com/2010/03/29/pire-que-les-dealers-les-syndicaliste/
Messages
1. Chronique des USA : Pire que les dealers, les syndicalistes, 29 mars 2010, 16:28, par momo11
Quoi !Parisot est dans un syndicat.En plus elle ruine les salariés.momo11
1. Chronique des USA : Pire que les dealers, les syndicalistes, 29 mars 2010, 17:44
Elle aimerait beaucoup que cela se passe comme cela en France.
Avec ses copains de l UIMM et autres"syndicats et chambres patronales"
Mais on ne peut pas tout avoir n ’est ce pas Laurence
2. Chronique des USA : Pire que les dealers, les syndicalistes, 31 mars 2010, 10:30, par Fana
Le retour de l’ère Mc Carthy ......
3. Chronique des USA : Pire que les dealers, les syndicalistes, 31 mars 2010, 21:49
Clarification :
Les employés de ces grandes entreprises n’ont pas de syndicats du tout, il ne s’agit donc pas de prendre sa carte, mais de signer une carte menant à un vote pour que le syndicat puisse s’installer. La discussion (très mauvais acteurs, on voit bien qu’ils ne font pas partie du syndicat des acteurs professionnels aux USA !) porte sur la demande des syndicats (qui a d’ailleurs échoué à Washington) pour que les syndicats soient admis sur simple présentations de signatures, et non par vote formel.
C’est pour dire que le processus pour fonder un syndicat dans une entreprise est très dur, tenter d’organiser un syndicat, c’est risquer de se faire virer Le métier d’”organiser,” c’est-à-dire le type qui travaille plus ou moins en secret dans l’entreprise pour fonder un syndicat est des plus passionants, je l’ai fait une fois, je pense m’y remettre encore bientôt…
Popol Vu, United Auto Workers, USA
1. Chronique des USA : Pire que les dealers, les syndicalistes, 31 mars 2010, 22:20
Comme un avant goût de la magnifique loi sur "la représentativité" ici en somme....
:-(