Accueil > Chroniques citoyennes (11) Un toit pour toi
Quand le préfet de la région Auvergne tance le maire de Clermont Ferrand pour son programme HLM trop ambitieux* ou plus exactement pour un programme jugé « exagéré », on croit rêver. On croit d’autant plus rêver que si il y a bien une chose qui manque dans notre pays, c’est bien de logements. Oh ! Je ne parle pas de « cage à lapins » version 1960 mais bien de logements décents accessibles dans de bonnes conditions tant à la location qu’à la vente.
« Des erreurs d’estimations sur les besoins ont entraîné une insuffisance de construction et il manque, selon les experts, entre 800.000 et un million de logements » peut-on lire dans Le Moniteur* du 30 mars dernier et le journaliste de développer sur le thème des hausses inconsidérées des terrains, du coût des matériaux, de la place prise par le logement dans le budget des ménages (+ de 30%). Il précise aussi que l’équilibre ne pourra être atteint que si le logement social redevient vraiment social puisque aujourd’hui, il exclu encore plus du tiers des demandeurs de logements inscrits sur les registres des offices communaux et/ou départementaux.
Et oui, Monsieur le Préfet de la région Auvergne devrait se plonger un peu plus dans les réalités avant d’énoncer de telles énormités. En attendant, c’est le quidam moyen qui trouve de plus en plus difficilement de quoi se loger et pour obtenir un toit, mieux vaut ne pas être célibataire, smicard et à pied.
Pourtant, je reste persuadé que dans nos villages, il existe des tas de bâtiments à l’abandon qui mériteraient de retrouver des locataires ou des propriétaires peu fortunés.
Quand aux centres de nos petites villes, ils dépérissent et les façades lépreuses dans les ruelles sombres témoignent dramatiquement de l’absence d’habitants. Même si l’augmentation du nombre de citoyens est palpable, rien ne justifie que chacun n’est pas un toit. Gageons, puisque c’est le temps des promesses, qu’en lieu et place d’un décret ou d’une nouvelle circulaire, la notion de droit au logement présente dans la constitution soit reconnue et que sa mise en place soit l’objet d’un véritable investissement financier. Gageons aussi qu’en faisant taire la spéculation éhontée qui enflamme la moindre grange, le moindre bout de mur perdu dans un champ, nous revenions à une possible accession à la propriété dans des conditions raisonnables.
A moins que M. le Préfet de la Région Auvergne n’ouvre prochainement une agence immobilière, je l’invite à peser de tout le poids de sa représentation pour favoriser des programmes de plus en plus ambitieux pour satisfaire la demande en logement. Peut-être, nos politiques locaux pourraient eux aussi être tout aussi ambitieux ?
Un toit pour toi, un toit pour moi, un toit pour nous, un toit pour eux…. La ritournelle est plaisante à défaut d’être exacte…
* Marianne n°521 du 14 avril 2007
* revue des professionnels du bâtiment
Le 16 avril 2007
Démocrite