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Cinq ans, ça suffit ! Il faut libérer Marwan Barghouti

Publie le lundi 16 avril 2007 par Open-Publishing
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de Françoise Germain-Robin membre du conseil de campagne de Marie-George Buffet

Il y a tout juste cinq, le 15 avril 2002, Marwan Barghouti, député palestinien et chef du Fatah –le parti fondé par Yasser Arafat – pour la Cisjordanie était arrêté à Ramallah par un commando de l’armée israélienne.

Une arrestation parfaitement illégale puisqu’aux termes des accords d’Oslo signés en 1993 par Israël et l’OLP la ville de Ramallah faisait désormais partie des "territoires autonomes" sous administration de l’Autorité palestinienne et dans lesquels les forces israéliennes n’étaient plus sensées intervenir. En fait, le mois d’avril 2002 vit se dérouler l’opération "Remparts" au cours de laquelle l’armée israélienne réoccupa la plupart des villes palestiniennes autonomes, arrêtant à tour de bras les Palestiniens soupçonnés de prendre part à la deuxième intifada. L’autonomie s’envolait avec le rêve de paix des accords d’Olslo.

Le rapt, illégal, de Marwan Barghouti – jeune dirigeant prometteur qui avait participé à toutes les négociations isaélo-palestiniennes - fut suivi du transfert du prisonnier dans une prison israélienne - seconde illégalité aux termes de la quatrième Convention de Genève – puis de son jugement à Tel Aviv dans des conditions, elles aussi, parfaitement illégales au regard du droit international. Ce faux procès, devait aboutir au verdict, ridicule, de plusieurs condamnations à la prison à vie. Depuis lors, Marwan Barghouti est transféré de prison en prison, régulièrement tenu au secret, privé de visites – notamment de celles de sa femme Fadwa, avocate, qui dirige le Comité pour sa libération.

Ces vexations n’ont pas empêché Marwan Barghouti de continuer à participer activement à la recherche d’une solution politique, pacifique et négociée du conflit israélo-palestinien. C’est lui qui, avec des prisonniers du mouvement Hamas et d’autres organisations, a mis au point le fameux « document des prisonniers » qui devait aboutir, il y a quelques mois, à la formation d’un gouvernement d’union nationale palestinien réunissant autour du président Abbas, chef de l’OLP et du Premier ministre Haniyeh (Hamas) des représentants de presque tous les partis palestiniens et des personnalités indépendantes reconnues internationalement. Le « document des prisonniers », devenu la feuille de route du gouvernement d’union, prône la reprise des négociations de paix avec Israël

Aujourd’hui, le nom de Marwan Barghouti est lié aux discussions en cours pour obtenir la libération du caporal Shalit, fait prisonnier à la frontière de Gaza par une branche armée du Hamas en juin 2006. Car si on parleeaucoup dans les médias du caporal Shalit, on oublie trop souvent de mentionner l’existence de près de 11.000 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, dont 321 enfants, plus de 200 femmes et 41 élus. Leur libération, maintes fois promise lors de divers accords israélo-palestiniens, est sans cesse remise à plus tard. Une liste des noms des prisonniers les plus emblématiques, des femmes, des enfants et des malades, a été remise au gouvernement israélien en échange de la libération du prisonniers Shalit. Le nom de Marwan Barghouti y figure en tête, tant il est vrai que sa remise en liberté serait un signal fort de la réalité d’une volonté de reprendre le chemin de la justice et de la paix de la part d’Israël.

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