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Clairoix : Après la "prime extra-légale", que sont les reclassements des "Conti" de Clairoix devenus ?
Publie le jeudi 28 octobre 2010 par Open-Publishing4 commentaires

HIER :
Souvenons - nous :
Retour en arrière, mardi 18 Décembre 2007 - Le Journal du Dimanche, Maud Pierron :
"C’est dans l’air du temps... Les 1 300 salariés de l’usine de pneumatiques Continental de Sarreguemines ont voté à 75% pour le retour aux 40 heures de travail hebdomadaire, en échange du paiement de leurs RTT ou jours fériés jusqu’ici chômés. (...)"
Motif invoqué par la direction ? Produire plus, alléger les coûts, faire rentrer l’oseille, pour les actionnaires.
Et puis...
Mercredi 11 mars 2009 : la direction annonce la fermeture de l’usine de Clairoix.
"L’usine, qui produisait en 2008 un peu moins de 7 millions de pneus, a revu son budget de production pour 2009 à la baisse, à 5,15 millions de pneus, selon la direction.
Le responsable justifie les mesures prises par une importante baisse de la demande clients par rapport à l’année dernière, notamment en ce qui concerne Toyota. “L’écart entre la demande et la capacité de production est important", a ainsi indiqué Louis Forzy, selon qui Continental, "comme toute entreprise, doit toujours avoir à l’étude tous les scénarios possibles". Néanmoins, dans le contexte ambiant, les plans de réduction pourraient avoir plus de “succès” que des plans d’augmentation".
Ils avaient dit "Oui" à un plan "d’avenir" en 2007, pensant être sauvés pour un long moment. Les salariés avaient dit "Oui" par peur de perdre leur emploi, emmenés par un syndicalisme réformiste à la sauce CFTC.
Le combat qui avait suivi l’annonce de cette fermeture pour négocier le PSE et les primes de départ extra-légales avait été largement suivi ensuite par des médias hypocrites qui 3 ans plus tôt vantaient, sans aucun discernement, le choix intelligent et responsable des ouvriers de Conti Clairoix.
On s’était arrêté ,dans les journaux, à la prime extra-légale nette de 50.000 euros et aux poursuites judiciaires dont certains syndicalistes avaient été l’objet, en représailles contre leurs actions de colère.
Les médias avaient déjà été un peu moins nombreux à parler de la scandaleuse proposition de reclassement en TUNISIE qui avait été faite aux ouvriers licenciés de Clairoix.
Et aujourd’hui, plus aucun média "mainstream" ne s’intéresse à ce que sont devenus les "Conti", (en dehors, parfois, du très médiatique Xavier Matthieu).
AUJOURD’HUI :
Pourtant, comme nous l’indique un article très intéressant de "Gestion Sociale" dont des passages sont cités ci-dessous, la réalité à laquelle sont confrontés les Conti de Clairoix est très loin d’être "rose", et ressemble plutôt à un cauchemar.
De quoi faire réfléchir leurs collègues de Toulouse-Midi Pyrénées, et tous les autres salariés confrontés à ce genre de situation...
Extraits de l’article de "Gestion sociale" :
"(...)Au beau milieu d’un PSE provisionné à hauteur de 220 M€, selon nos informations, et alors que l’usine est fermée depuis plus d’un an, la direction est contrainte de revoir sa copie et muscler le dispositif de reclassement externe.
Un avenant à l’accord de méthode de juin 2009 devrait être signé (...).
Il y avait urgence : 15 mois après l’ouverture de l’antenne Altédia, les reclassements ne décollent pas. Sur les 1 113 employés concernés par le PSE, 113 ont retrouvé un emploi en CDI, CDD ou en intérim de plus de six mois.
Les résultats sont aussi calamiteux pour les congés de mobilité. « Sur les 882 salariés entrés en congé de mobilité en janvier 2010 et suivis par Altédia, seuls 22 ont retrouvé un CDI. Un peu plus de 200 sont en formation, et plus de 630 “Conti” n’ont rien », détaille Antonio Da Costa, secrétaire CFTC du comité d’entreprise.
Le cabinet d’accompagnement est en fait confronté à un marché du travail dévasté : 9 000 emplois industriels ont été supprimés l’an dernier dans le département. « On constate aussi une vraie pression sur les salaires des ouvriers. Les recruteurs potentiels proposent des rémunérations en deçà de celles assurées par le congé de mobilité. On peut comprendre que certains hésitent », explique Alexandra Soumeire, avocate du comité d’entreprise.
Pour neutraliser cet écart et inciter les salariés en congé de mobilité pour 24 mois à chercher activement un nouveau job, la direction propose donc une prime dégressive de 21 200 € à 4 800 €. Ce viatique, rétroactif au 1er juillet 2010, s’éteindra fin septembre 2011.
En outre, l’avenant prévoit une mesure incitative en direction des recruteurs éventuels.
Continental prendra en charge deux mois de salaire pour tout CDI proposé à un ex-« Conti ». (...)
Fin septembre, une réunion houleuse a eu lieu à Roissy entre Altédia, la direction de Continental et les organisations syndicales. Le chef de projet d’Altédia aurait été débarqué et remplacé. « Nous avons demandé à Altédia d’ouvrir une autre antenne emploi à Roissy pour être plus proche des entreprises et de ne plus se contenter d’envoyer les CV des “Conti” en e-mailing », expose Philippe Biernacki (CFDT).
Le cabinet d’accompagnement s’était engagé par contrat à retrouver un emploi dans un rayon de 50 km à 80 % du personnel, rémunéré au moins à 80 % du salaire de référence. L’avenant prévoit un bilan d’étape en janvier 2011. (...)"
Voilà, hélas pour les "Conti" qui en font les frais, de quoi apporter de l’eau au moulin de nombreux syndicalistes CGT qui clament haut et fort que l’urgence des urgences aujourd’hui est la bataille pour l’emploi, son maintien et les conditions de travail en France, et pas la négociation des primes extra-légales en cas de PSE puisque, comme nous le confirment ces extraits , on voit bien que la prime extra-légale ne fait pas tout et qu’une fois licenciés, le plus dur est devant soi.
Messages
1. Clairoix -Après la "prime extra-légale", que sont les reclassements des "Conti" de Clairoix devenus ?, 28 octobre 2010, 23:02, par Roberto Ferrario
Comme c’est possible que Mathieu ne dis rient ?
RF
1. Clairoix -Après la "prime extra-légale", que sont les reclassements des "Conti" de Clairoix devenus ?, 29 octobre 2010, 14:49, par Alain Grizzly
il dit surement plein de choses mais les vrais journalistes, pour diffuser la vraie parole, sont absents ...
2. Clairoix -Après la "prime extra-légale", que sont les reclassements des "Conti" de Clairoix devenus ?, 29 octobre 2010, 16:06, par Roberto Ferrario
Alain je parle du problème du "reclassement" foireux... pas "de plein d’autres choses"... ;-(
Je me attend bien plus d’un "délègue syndical" aussi tant médiatisé...
Mais si pour toi c’est plus important parle du sexe des anges... no problema...
RF
2. Clairoix : Après la "prime extra-légale", que sont les reclassements des "Conti" de Clairoix devenus ?, 2 novembre 2010, 09:05
Quand on fait le choix d’accepter n’importe quoi de la part de la "racaille patronale" pour sauver......sauver quoi au fait ?.....
Il faut pas s’étonner des conséquences.
Les retours en arrière n’ont jamais fait avancer quoi que ce soit pour les salariés,mais gonfler les profits du patronat oui.
LR