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Communiqué du G10-Solidaires : Jacques Chirac, il plie mais ne rompt pas !

Publie le samedi 3 avril 2004 par Open-Publishing

Jacques Chirac, s’est livré à un exercice périlleux : après la débâcle
électorale de la Droite aux élections régionales, il lui fallait tenter de
relégitimer son gouvernement et sa politique. Jacques Chirac a été obligé de
reconnaître que les critiques de la politique menée depuis deux ans par Jean
Pierre Raffarin était fondée.

Pour faire bonne mesure il a indiqué que certaines situations parmi celles
qui ont été le plus contesté par les mouvements sociaux, devaient être
réexaminées : en particulier l’ASS, la situation des intermittents et celle
de la recherche.

Pour les chômeurs, les restrictions portées à l’ASS (Allocation spécifique
de solidarité versée aux chômeurs en fin de droit) devraient être revues.
Mais aucune proposition n’est faite pour réouvrir le dossier de
l’indemnisation des chômeurs. Le RMA n’est pas remis en question : il
obligera pourtant les chômeurs à accepter n’importe quel travail à un coût
quasi-nul pour les patrons.

Il a reconnu que la lutte des personnels de la
recherche était justifiée en indiquant que le gouvernement
allait réexaminer la répartition des postes entre personnels statutaires et
contractuels. Mais pas de réponse précise sur l’exigence immédiate des
personnels de la recherche d’obtenir 550 postes de titulaires. Concernant
les Intermittents, "la situation des jeunes artistes doit être prise en
compte"...

Mais il n’est pas question de remettre en cause l’agrément
ministériel de la nouvelle Convention. Sur le dossier de la Sécurité
sociale, il renonce à légiférer par ordonnance, ce qui est positif. Mais
"l’assurance - maladie devra être réformée, comme les retraites" ; Jacques
Chirac annonce que " les mesures de redressement seront difficiles " .
O r, on l’a vu pour les retraites, ce sont les droits des salariés qui ont
été diminués, sans que les profits des entreprises ne soient touchés : c’est
le même projet que le gouvernement et le Medef proposent pour la Sécurité
sociale !

Jacques Chirac, par ces annonces, espère déminer le terrain social. Ces
quelques reculs montrent que les mobilisations sociales de ces derniers mois
et le mécontentement exprimé dans les urnes l’ont obligé à infléchir son
discours. Mais il a réaffirmé, sur le fond, la poursuite d’une politique
libérale en maintenant, par exemple, le principe de la baisse des impôts qui
affaiblissent pourtant les moyens de l’Etat et profitent au plus aisés.

Ce discours visait à désamorcer le mécontentement social ; mais il ne
propose pas de s’attaquer aux inégalités, de prendre des mesures pour
réduire le chômage, il n’abandonne pas le démantèlement des services publics
et poursuit la privatisation d’Edf, il poursuit une réforme de la Sécurité
sociale qui affaiblira les solidarités et ne renonce pas à la remise en
cause du droit du travail.

Pour l’Union syndicale-G10 Solidaires, le gouvernement est affaibli par sa
défaite électorale ; mais il ne renonce pas à ses orientations libérales et
antisociales. Il faut donc préparer des mobilisations pour empêcher de
nouveaux reculs sociaux.