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Comores - Législatives : la bataille promet d’être dure, très dure

Publie le mardi 2 juin 2009 par Open-Publishing

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par inoussa ( Journaliste )

L’opposition n’entend pas, cette fois, bouder les urnes. A tout prix, elle veut mettre un coup d’arrêt à l’ambition présidentielle de se maintenir au pouvoir au-delà de 2010. L’opposition sait pertinemment que le sort du mandat présidentiel est entre les mains des futurs parlementaires. Et une éventuelle victoire du camp d’en face ne serait autre que le début d’une nouvelle mandature pour le président Sambi. Le loisir de fixer la date d’harmonisation des élections reviendra alors à ses députés qui ne manqueront sûrement pas de prolonger autant que possible le mandat du guide suprême. Dans cette hypothèse, les Mohéliens devront s’armer de patience parce que l’alternance ne serait pas pour le lendemain. Et ceux qui attendent la tournante de Mohéli (les membres de la CRC en première ligne) pour opérer un retour aux affaires en seront pour leurs frais.

Pour ne rien laisser au hasard, l’opposition espère non seulement présenter des candidatures uniques selon les chances de victoire de chaque parti dans les circonscriptions, mais surtout aligner des grosses pointures qui, dit-on à Moroni, pourront résister aux tentatives de corruption du patron de Comor-Gulg Holding, Bachar Kiwan. Un clin d’œil au député Sidi, accusé d’avoir été « acheté » par ce riche homme d’affaires franco-libanais au plus fort de la polémique sur la citoyenneté économique.

Ne soyez donc pas surpris de voir un ticket Msaidié-Youssouf Said dans le Mboudé comme on en parle ; ni un tandem Abdou Soefo-Mzimba dans le Badjni-Ouest, ni encore un duo Omar Tamou-Me Larifou au Sud-Est, ni Mme Ambari-Dr Tadjiri dans le Hambou. Ce sont, certes, des hypothèses de travail que l’opposition est en train d’étudier, mais elles renseignent éloquemment sur le niveau d’engagement de ces partis dans la bataille des législatives.

A l’heure où les électeurs ont besoin du sang neuf et d’un renouvellement de la classe politique, il est peu probable que cette stratégie qui pourrait s’intituler « On reprend les mêmes et on recommance » puisse donner des résultats probants.

A l’inverse, le pouvoir de l’Union mise sur le renouveau et entend aligner des jeunes cadres (aux dents longues, diront certains) dans ces élections dont l’enjeu est on ne peut plus capital. C’est ainsi qu’on parle, dans certains milieux de la capitale proches de Beit-salam, d’une éventuelle candidature de Sast. Le plus dur, pour eux, sera d’assumer l’héritage de Sambi, de devoir défendre le bilan (très mitigé) du chef de l’Etat qui se résume à quelques promesses d’investissements et à un océan de rendez-vous manqués.

L’Union sera surtout confrontée au casse-tête des arriérés de salaires des agents de l’Etat. Même au sein de la majorité, on se demande encore où vont les recettes de l’Etat, d’autant qu’aucun projet de grande envergure qui pourrait justifier l’usage de tout cet argent n’a été entrepris et que les dernières opérations de paiement l’ont été, en partie, grâce à l’aide de quelques pays amis. « Où va notre argent » se demande le conseiller d’un ministre, ce lundi, au siège de la Snpsf. Le saura-t-on un jour ? « Et mon sang fait un tour lorsque Sambi dit dans ses discours que les agents de l’Etat absorbent beaucoup d’argent » ajouta le même conseiller, dépité.

L’opposition saura-t-elle utiliser à son profit les failles du régime. Est-elle crédible quand on sait que certains d’entre eux trainent, comme des boulets, d’assez curieuses et louches affaires ?

Source : Blog Inoussa
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