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Comores : QUAND SAMBI CONFOND AGITATION ET PERFORMANCE

Publie le lundi 15 juin 2009 par Open-Publishing

Cela fait 3 ans que SAMBI est élu à la magistrature suprême mais, étrangement et après avoir liquidé l’immense confiance que les comoriens avaient placée en lui, il vient juste de se réveiller d’un long sommeil. Il s’aperçoit soudain que certains villages étaient enclavés et dépourvus d’infrastructures de base. Quelle hypocrisie ! Toujours égal à lui-même et croyant en sa bonne étoile, notre Ayatollah local, continue à nous distiller les mensonges les plus sordides et les contrevérités. Pour une fois dans sa carrière, le théologien s’aventure à parler de chiffres, de loi de finances car, il est enfin persuadé que les comoriens ne croient plus aux inepties qu’on leur déverse tous les matins pour les endormir. Ne nous méprenons pas. Les chiffres annoncés sont, selon des sources bien informés inexacts. On nous a parlé d’un audit des société d’Etat réalisé par un cabinet comptable indépendant. Pourquoi selon vous, les résultats de ces études n’ont-ils pas été publiés ? A la place, on nous sort derrière les fagots, des chiffres venant du trésor public, une institution à la botte du pouvoir. Quel est leur degré de crédibilité ?

Visiblement, le foundi n’a pas encore pris la mesure de la gravité de la situation dans notre pays. Pendant qu’il annonce à grand renfort de publicité son intention de mettre de l’ordre dans les finances publiques (mieux vaut tard que jamais !), voilà qu’on apprend que le directeur des hydrocarbures, un ami « très proche » qu’il a fait venir de France, pour profiter du gâteau, s’octroie le luxe insolent d’offrir à ses proches collaborateurs des 4X4. Où est le sérieux ? Nous rappelons qu’il y a à peine 6 mois, cette entreprise était à l’agonie, à limite du dépôt de bilan. Les comoriens qui ont du mal à joindre les deux bouts et les fonctionnaires qui accusent 7 mois d’arriérés de salaire apprécieront à juste titre. Moutso wona ntrongo kamoi para zona, nous avait prévenu le mollah. Si les faits qui nous ont été rapportés sont avérés, le Président SAMBI n’aura d’autre choix que de limoger le directeur indélicat, de faire saisir les véhicules lesquels, doivent être vendus au profit du trésor public. Aux comoriens qui n’ont toujours pas compris, nous vous informons que ce fameux directeur ne possède aucun diplôme ni aucune expérience pour le poste qu’il occupe. A Dijon (France) où il résidait, il n’avait aucune activité professionnelle connue. D’ailleurs et pour ne pas dévoiler « des secrets », ceux qui l’ont côtoyé parlent de lui en de termes très peu élogieux. C’est malheureusement ce genre de personnage opportuniste mais surtout incompétent que SAMBI va dénicher pour diriger une entreprise qui détient il faut le noter, un rôle éminemment stratégique dans l’économie du pays.

Mes chers compatriotes, malheureusement nous ne sommes pas au bout de nos peines car, l’affaire des hydrocarbures n’est que la partie visible de l’iceberg. A l’instar du pouvoir AZALI, le régime SAMBI a érigé la gabegie, les détournements massifs de fonds publics et la mauvaise gestion en système de gouvernement. Où sont partis les milliards offerts par l’Arabie Saoudite pour le projet habitat ? L’Ayatollah pourra t-il un jour nous dire comment la fondation créée par son épouse est financée ? Le Foundi nous parle des effectifs pléthoriques et des recrutements politiques au sein des entités insulaires. A ce sujet, AHA pourra t-il nous fournir la liste des emplois fictifs crées depuis son élection ? Combien d’amis a t-il placés à Beit Salam, dans les différents ministères ou dans les ambassades et consulats à l’étranger ? En tout cas, la fonction publique n’a jamais autant recruté. Les nominations de complaisance effectuées au profit de la quasi totalité des militaires de l’AND et qui ont eu pour conséquence immédiate une hausse vertigineuse du budget, étaient-elles vraiment justifiées ? Pour assainir les finances publiques, Sambi a trouvé l’ingénieuse idée de recruter 700 militaires. Le FMI appréciera. De qui se moque t-on ? SAMBI continue à nous mentir, à nous mener en bateau.

La société Comores Télécom qui détient jusqu’à présent le monopole de la téléphonie, réalise d’énormes bénéfices. Selon des spécialistes, le chiffre annoncé est bien en-dessous de la réalité. De même, en ce qui concerne la SCH, les volumes des carburants importés ne cessent d’augmenter tous les ans notamment, en raison de l’accroissement exponentiel du parc automobile et des besoins divers. La taxes sur les produits pétroliers versée à l’Etat, devrait donc normalement suivre une courbe ascendante. Pour ce qui est des régies de recettes, c’est l’opacité la plus totale. Pour justifier mon propos, je vous cite 2 exemples : Quand vous vous faites établir une fiche individuelle à la préfecture ou un certificat de nationalité au tribunal, vous a t-on déjà remis un reçu des sommes payées ? La réponse est non. Comment pouvez-vous dans ces circonstances, effectuer le contrôle a posteriori pourtant nécessaire dans toute administration ? Je ne veux même pas parler des services des douanes car, nous le savons tous, ce sont toujours les pauvres et ceux qui n’ont pas de connaissances qui paient. Les amis de SAMBI et ceux qui ont leurs entrées à Beit Salam, bénéficient toujours d’exonérations malgré tout le cirque qui est fait sur un durcissement des contrôles et une application stricte des règles de procédures.

Oui, SAMBI confond agitation et performance. Le projet habitat est enterré. Persuadé qu’il avait là, raconté une connerie de plus aux comoriens, le mollah nous parle aujourd’hui de la possibilité pour les nécessiteux de bénéficier de prêts pour améliorer leurs habitations. On appelle cela de l’improvisation car, aucune étude préalable sur les besoins réels et sur la faisabilité du projet n’a été effectuée. C’est juste pour amuser la galerie, de la poudre aux yeux.

En matière de politique étrangère et à entendre les défenseurs du Rais, les Comores brillent aujourd’hui, de mille feux sur la scène internationale. Il suffit d’une simple prise de parole à la tribune des nations-unies ou à la ligue des états arabe pour que tous nos problèmes soient réglés. A ce titre, nous faisons remarquer que les vociférations de Sambi n’ont pas empêché l’organisation par la France, d’un référendum sur l’île comorienne de Mayotte. La visite du Président iranien,pourtant décrié par la communauté internationale, fut pour Sambi, un symbole de reconnaissance et de grandeur. Chacun de nous, appréciera. Profitant d’une tribune internationale, notre Ayatollah s’est ridiculisé en proposant le prix Nobel de la paix à son ami BECHIR, le président du SOUDAN. Dans la série des conneries, il ne pouvait pas faire mieux. Pour ceux qui l’ignorent encore, il convient de rappeler que le général-président, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre. Suite aux accusations portées contre lui et en guise de représailles, il a expulsé plusieurs organisations humanitaires qui s’évertuaient au Darfour, à sauver des êtres humains et surtout des enfants livrés à une mort certaine. Visiblement notre Ayatollah sait bien choisir ses alliés.

Si le balai des délégations en provenance des pays arabes se poursuit à Moroni, rien de concret n’est venu améliorer le quotidien des comoriens. Du brouhaha pour rien. Des promesses, et encore des promesses ! Les projets annoncés, notamment, la construction d’un village touristique au nord de Ngazidja sont remis sine die. Au passage, SAMBI a cédé quasiment à titre gracieux, l’hôtel Itsandra, à ses amis de Comoros Golf Holding. Le produit de la vente qui aurait dû servir à la réfection des routes a disparu dans les méandres du palais et des ministères. Faute de crédits, les travaux ne reprendront certainement jamais.

Après s’être taillé une constitution à la mesure de ses ambitions, SAMBI règne aujourd’hui sans partage par ordonnances. La dérive monarchique annoncée est devenue une réalité.

Le peuple comorien et notamment les responsables de l’opposition doivent enfin noter la gravité de la situation et agir en conséquence. Une victoire aux prochaines échéances électorales (élection des députés et des conseillers) constitue la seule alternative pour éviter à notre peuple des lendemains qui déchantent. Seule l’union des toutes les forces de progrès pourra faire barrage aux visées monarchiques de l’homme au turban et de ses courtisans. Prions pour que ce vœux soit exaucé et pour qu’enfin, le pays retrouve le chemin de la stabilité,de l’entente et du développement.

LE 14 JUIN 2009 / HAKIM ALI SAID

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