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Complaisance zéro pour l’extrême gauche !

Publie le vendredi 30 juin 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

par François Fillon

LE MONDE | 28.06.06 | 13h36 • Mis à jour le 28.06.06 | 13h36
– http://www.lemonde.fr/web/article/0...

Comme beaucoup de Français, je souhaite que l’élection présidentielle de 2007 soit un grand rendez-vous démocratique. Je rêve d’un face-à-face décapant, transparent et constructif entre les deux formations qui sont susceptibles de gouverner la France : l’UMP et le PS.

Dans cette perspective, la prestation de François Hollande lors de l’émission "A vous de juger" (sur France 2, jeudi 8 juin), fut inquiétante pour tous ceux qui aspirent à une démocratie vivante, crédible et moderne. Je n’ai pas de leçons à donner à l’opposition... Mais voir le premier secrétaire du Parti socialiste caresser dans le sens du poil les idées de l’extrême gauche, le voir indiquer que son parti et celui d’Olivier Besancenot étaient désormais en phase, le voir annoncer qu’il était disposé à voter pour la Ligue communiste révolutionnaire si l’éventualité se présentait, est grave. Le réalisme électoral n’autorise pas à sombrer dans un tel cynisme politique.

Il est temps de dire que l’extrême gauche défend des idées insensées qui, si elles étaient appliquées, couleraient la France. Il est temps de dire que "sa" lutte des classes relève d’une démagogie dangereuse. Il est temps de dire que ce parti méprise la démocratie, que son bagage culturel et historique s’est avéré désastreux sur le plan social, et meurtrier pour des peuples entiers. J’aimerais qu’on m’explique en quoi le trotskisme mérite d’être respecté ! Il est trop facile de dire que tout cela date d’une autre époque. Pour un pays comme le nôtre qui, semble-t-il, est sourcilleux en matière de mémoire historique, j’estime qu’il y a de la négligence à ne pas traiter l’extrême gauche comme elle devrait l’être : c’est-à-dire avec fermeté.

Il faut examiner de près ce qui se dit et s’écrit à la LCR. A l’occasion de son 15e congrès, ce qui fut débattu et adopté mérite d’être pris au sérieux et non de façon badine : "La gauche anticapitaliste et révolutionnaire défendra une perspective de rupture avec l’économie et les institutions capitalistes..." Elle préconisera "l’appropriation sociale des principaux secteurs de l’économie, de l’auto-organisation et de l’action directe des travailleurs pour instaurer une démocratie socialiste..." Voilà ce que veut le parti politique que François Hollande aimerait pouvoir traiter en allié ! Face à de telles propositions, l’indulgence n’est pas acceptable.

Ce qui se passe au PS nous regarde tous, car, au-delà des clivages, notre démocratie est faussée par une lourde ambiguïté culturelle qui est unique en Europe. Gauchisme radical ou social-démocrate : le choix n’a jamais été clairement débattu et assumé en France. Le SPD allemand a tranché en 1959, en se prononçant une fois pour toutes en faveur de l’économie de marché. Quant au Labour anglais, il s’est approprié les réformes de Margaret Thatcher...

Rien de tel chez nous. Parce que les clarifications doctrinales ont été sans cesse différées, parce que le Parti socialiste continue de finasser avec les réalités économiques du monde, la France subit maintenant de plein fouet la surenchère de l’extrême gauche. Le PS court derrière un mal qu’il a lui-même nourri en renonçant à moderniser ses idées. Tout cela archaïse le débat public.

Pendant plus de vingt ans, la droite républicaine a suffisamment combattu l’extrême droite pour exiger aujourd’hui de la gauche qu’elle en fasse de même avec ses extrêmes ! Nous sommes en droit de réclamer des leaders socialistes une clarification intellectuelle et morale face à une extrême gauche qui abhorre l’économie de marché et qui s’inspire d’une idéologie qui a enfanté la terreur et la misère.

La droite républicaine a besoin d’une gauche moderne. L’affrontement sera tout aussi rude, mais il ne sera pas contaminé par des postures trompeuses et des idées dangereuses. On n’enraye pas un nouveau 21 avril 2002 en disant à Olivier Besancenot que ce qu’il dit est juste. Face aux disciples du dirigisme marxiste et face aux adeptes du nationalisme étroit, le PS comme l’UMP ont un défi commun : gagner la bataille des idées sans se compromettre.

François Fillon est ancien ministre, conseiller politique de l’UMP.

Article paru dans l’édition du 29.06.06

Messages

  • Hurlements de rire......

    Ca fait un moment que cette question trotte :

    Alors le PS, l’unité de la gauche, contre la droite, ploum ploum ploum, n’est-ce valable que dans le sens du désistement au PS ?

    J’avais noté la réponse de Hollande à la question piège de Besancenot, et j’attendais les répliques de ce micro-seisme....

    D’abord une reprécision :

    Le PS est-il près, oui ou non, à se desister pour une candidat de la gauche anti-libérale ? Besancenot, José Bové, Buffet, voir Laguillier (hurlements de rire....) ? Où bien n’était-ce qu’un moment d’opportunisme de quelqu’un persuadé que la question ne se posera pas concretement ?
    .... Un peu comme l’internationale chantée à des congrès ?

    Donc , alors il faut poser la question à Royal... Et se cramponer sur la question jusqu’à réponse claire.

    Vive l’autogestion

    Copas

  • "Pendant plus de vingt ans, la droite républicaine a suffisamment combattu l’extrême droite pour exiger aujourd’hui de la gauche qu’elle en fasse de même avec ses extrêmes"

    Le moins que l’on puisse dire est que ce monsieur ne manque vraiment pas d’air, le nombre de fois où la droite " republicaine" s’est alliée avec le FN pour faire barrage à la gauche lors de divers scrutin en fait foi.
    Mais il semble surtout que M. Fillon verrait d’un bon oeil une eventuelle alternance qui ne changerait rien, le PS n’etant à gauche que géographiquement à l’assemblée

    • vous vous méprenez afin de ne pas voir l’essentiel:la politique consiste en des accords sur la base de rapports de force. C’est l’affaiblissement du PCF (affaiblissement auquel beaucoup ont concouru parcequ’il en allait de leurs intérets propres)qui a permis au PS de gouverner comme il l’a fait depuis 83. Lorsque le PC était fort, cela a permis d’obtenir tout ce qu’on défend aujourd’hui.

    • Comme je comprends FFillon. Il commence à fouetter, parce que le vent a commencé à tourner. Effectivement, tant que le PC était plus fort que le PS, il y a eu des avancées sociales. Après son effondrement, le libéralisme a repris du poil de la bête.
      Nous comprenons parfaitement qu’il nous faut recréer les conditions d’un contre-pouvoir puissant pour se faire entendre et se faire respecter. Chaque citoyen a autant de valeur qu’un nanti.
      C’est bien la preuve que ce mouvement unitaire à gauche inquiète drôlement à droite, car porté par le cri du coeur, somme toute légitime, et il se peut que ça titille la partie gauche du PS de qui pourrait bien venir la surprise.

    • Drôle de façon de lutter contre l’extrême droite... Ok, pour prendre des voix au FN, l’UMP est fortiche... pour reprendre ses thèses aussi !!!!! Le conseil est bon, au final : que la gauche reprenne les thèses de l’extrême gauche... et les applique !!!!

  • LA DROITE A BESOIN D’UNE GAUCHE À SES BOTTES !

    Que ce soit l’inénarable Fillon qui nous fasse cet aveu !
    C’est une poilade de première grandeur !
    Que Fillon, par dessus le marché désigne ceux qu’il ne veut pas voir figurer à gauche... çà complète le tableau dans le genre "fait du prince"...

    Alors Ségolène tu sais ce qu’il te reste à faire !

    NOSE DE CHAMPAGNE

  • Ce qui m’a le plus choqué en allant sur le site du journal de référence (Le Monde), ce n’est pas tant l’article de Mr Fillon, dont les propos sont plutôt sans surprise ... Non, ce qui me choque (et je vous encourage à aller y faire un tour), ce sont les réactions des abonnés du journal (car, bien sûr eux et eux seuls ont le droit de s’y exprimer). On y trouve de tout, mais surtout une haine de tout ce que representer un quelconque courant progressiste. A l’instar de leur guide idéologique Fillon (Furher en allemand), tout mouvement progressiste conduit inexorablement à des dictatures féroces de gouvernants contre leur propre peuple, alors que le capitalisme est "naturel" : il est normal que des peuples plus "talentueux" s’emparent des biens, des terres, des cultures des peuples moins avancés (surtout sur le plan militaire ...). En d’autres temps, on parlait aussi "d’espace vital" ...
    A les lire ces internautes (disons 90% d’entre eux), on croirait que seuls les régimes de gauche Trotskistes, Altermondialistes ou Anarchistes ont existé et qu’ils ont tous créé des dictatures sanglantes (comme celle de Cuba par exemple ?). Et donc au nom de cela, il était nécessaire d’appliquer ce que demande notre guide éclairé, à savoir : n’avoir aucune complaisance pour ces "extrèmes". Or il s’avère, qu’à part les régimes Chinois (avec lequel Mr Fillon et ses amis font des affaires), et les régimes communistes de l’ancien URSS et satellites, aucun pays au cours de l’Histoire n’a pu appliquer ces idéologies pour la bonne raison que ces courants idéologiques n’ont jamais eu l’opportunité de s’exercer. Par contre, les idéologies néo-libérales, "social-libérales", ou d’extrème droite ont souvent fait l’exercice du pouvoir (toute l’Amérique du Sud, une bonne partie de l’Afrique et de l’Asie, la Grèce, L’Espagne ...), avec les ravages que l’on connait : misère, guerres, esclavage, racisme, arbitraire, tortures, disparitions ...
    Je comprends d’autant plus mal Mr Fillon, et ses supporters, que s’il se veut sans complaisance envers Mr Le Pen, il adopte sans sourcillier son idéologie : raffles d’enfants, exclusions, surveillance de tout le monde, punition des pauvres, largesses aux riches, suspicion de tous les non blancs ou des musulmans, contrôle total des médias, fabrication d’une "ambiance années 30 ...
    Par contre, pas un mot des revendications de cette "gauche extrème" qui réclame simplement un peu plus de fraternité et de justice sociale.

    Les guillotines ne fleurissent pas sur les places à cause des idéologies d’un Rousseau, d’un Marx ou d’un Trotsky, ou par la soif de sang "naturelle" des sympatisants des idées progressistes, mais seulement par l’acharnement qu’ont les nantis de s’accrocher à leur privilèges, quitte à trahir les leurs ...

    GG

    • Il est exact que sur les forums du monde ont voit maintenant beaucoup de gens développant des positions traditionelles de l’extreme droite, ou de gens aux positions extremement autoritaires. Je dirai plus exactement des idées professant le credo de ce qu’on appelle le neo-conservatisme.

      Cette dérive est un cas notable particulier sur le net et amene à penser qu’il y a risque que le site du Monde, dans sa partie débats , devienne un site brun.

      Là les "lecteurs" ecrivent avec délectation Bezancenot à la place de Besancenot, ach so !

      .../...le socialo-communisme cache sa nature derrière son utopie, des professions de foi théoriques dans les grands idéaux (liberté, égaliét).../...
      Oui mon général, ces putains de droitsdel’hommistes sont des embsuqués preparant le retour de Staline et d’Adolph....

      Suivi de la rage de quelqu"un qu’on devine haut cadre d’une belle entreprise qui hurle qu’on parle de "classe dominante" parceque ça dénote une volonté d’autoritarisme.... L’animal situerai De Gaulle politiquement entre les Brigades rouges et la bande à Baader.

      Quelqu’un qui crie en disant que ce n’est pas vrai que le partage entre dividendes et salaires est de plus en plus au détriment des salaires sur le long terme (sur long terme pas completement inexact, mais il n’y a pas que les dividendes par lesquels la classe bourgeoise accentue son accaparement des richesses produites).
      Ma cassette !

      Un autre intervient sur le style raisonnable....gestion des conflits... C’est normal, les inégalités produisent forcement des frustrations....La faute à l’accumulation necessaire du capital...

      Attaque en termes vifs contre la critique marxiste de l’économie , comparée là à la critique des psychiatres par les scientologues, les critiques marxistes étant traitées de théories à la Lyssenko...

      Enfin un intervenant qui dit que le capitalisme a commis des crimes qui ne le cedent en rien à ceux d’états se prétendant communistes...et objectivement les depassent.
      PS : La guerre de 14-18 pour le partage entre puissances capitalistes fit de 9 à 10 millions de morts, la deuxieme guerre mondiale aboutit à un paroxisme de dizaines de millions de morts, plus près de nous la France fit de 1 à 2 millions de morts en Algérie en une poignée d’années, etc ....

      Réponse immediate du style que là c’est normal, c’est dans la nature humaine, d’ailleurs les Chinois oppriment bien le Tibet...Que le Comecom c’était ça....

      Etc....

      Loin donc du cas qui nous préoccuppe , c’est à dire de savoir si LO et la LCR ont des orientations qui amenent à un régime contraire aux droits de l’homme, aux libertés et au bonheur des peuples, bref amenent fatalement un régime autoritaire...Nous resterons sur notre faim...

      Les "lecteurs" du monde mesurent la longueur de la moustache de Staline, son amidonage, crient d’effroi quand on parle de classe dominante et de partage (là faut pas déconner....on rigole plus), mesure le canif de PolPot, etc...

      Enfin ça concerne le Monde de voir dans ces débats de plus en plus de bruns et de bourgeois agressifs...
      Mais à leur place je m’interrogerai.

      Copas

    • Il est de notoriete publique que Le Monde est à la botte de Sarko et ce depuis avant l’eviction de Plennel

  • Le scandaleux amalgame sur "les extrêmes" est monnaie courante. Même Fabius le pratique.