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Compte rendu du Débat du 12 septembre sur le stand du PG à la fête de l’Humanité
Publie le lundi 28 septembre 2009 par Open-Publishing1 commentaire
Compte rendu du Débat du 12 septembre sur le stand du PG à la fête de l’Humanité
Samedi après-midi, sur le stand bondé du PG, des représentants de l’autre gauche ont débattu de la proposition dite du « Paquet » : se présenter unis aux trois élections régionales, législatives et présidentielles.
Selon Eric Coquerel, chargé d’introduire le débat, les primaires et l’alliance avec le Modem risquent de conduire à la disparition de la gauche. C’est pourquoi le PG a proposé ce Paquet. Le but de ce débat n’est pas de mettre les organisations au pied du mur en les sommant de répondre, mais de dégager les éléments de la discussion.
Jean-Jacques Boislaroussie, pour la Fédération et Les Alternatifs, fait valoir que « séparées, les forces de gauche ne sont pas en capacité de briser le duel entre le Parti socialiste et la droite ». Il faut construire un cadre unitaire au sommet et à la base, puis dégager un corps de proposition commun. Pour les élections régionales, Jean-Jacques Boislaroussie prône une union indépendante du PS au 1er tour - la divergence stratégique étant profonde entre les socialistes et l’autre gauche - et des fusions démocratiques au second tour - afin de ne laisser aucune chance à la droite. Les Alternatifs ne font pas de la participation aux exécutifs une question identitaire, et débattent encore de cette question.
Christian Picquet, porte parole de la gauche unitaire, déplore que les exigences majoritaires des mobilisations populaires ne trouvent pas de débouché politique, même si la dynamique politique de la campagne des européennes a conduit au succès électoral du 7 juin. Il invite donc, au sein d’un Front de Gauche élargi, à travailler au contenu d’une plate forme de rupture avec le capitalisme. Les orientations de la gauche de gauche pouvant être majoritaires au sein de la gauche au premier tour, il faut porter la confrontation entre les deux gauches devant le peuple. Au deuxième tour, Christian Picquet appelle à fusionner l’ensemble des listes de gauche, sur la base du rapport de force du premier tour et en indépendance totale du Modem. Et de conclure : « Fou serait celui qui prendrait la responsabilité de briser l’espoir qui commence à se lever dans le pays. Le Front de Gauche peut se pérenniser et s’élargir ».
Pour Pierre François Grond, membre de l’exécutif du NPA, la crise du capitalisme s’accompagne d’une crise du mouvement ouvrier. Le centre gauche fait une politique de droite. Au 1er tour, il faut donc être indépendant de l’orientation de la direction du Parti socialiste, et, au second tour, prendre la responsabilité de battre la droite. Mais, les deux gauches étant « programmatiquement irréconciliables », Pierre François Grond résume ainsi la position du NPA : « Une fusion démocratique, oui ! Une fusion programmatique, non ! ». Il conclut : « Si on arrive à se réunir vite et à être utiles dans les mobilisations, on peut aller ensemble plus loin que 2012 encore ! »
Pierre Laurent, Président de la coordination nationale du PCF, se demande comment aller vers des victoires autrement plus importantes que la promesse que le Front de Gauche a réussi à créer lors des élections européennes. Le spectacle d’une gauche impossible de se fédérer est organisépar Sarko ; cela oblige la gauche à travailler en toute circonstance à la construction de majorité d’idées, d’actions et de projet. Pierre Laurent nous assure que le « choix de construire le Front de Gauche n’est pas un choix de circonstances pour le parti communiste, mais un choix durable. Le PCF est déterminé à poursuivre dans ce chemin là sans aucune ambigüité », avec la volonté d’élargir le Front de Gauche. Mais il faut se donner une ambition plus grande que les fusions techniques ; il faut devenir majoritaire au sein de la gauche : « Nous ne sommes pas là pour compter les points entre la droite et une gauche sociale-libérale ; nous voulons créer des majorités pour mener des politiques alternatives. Je crois que nous pouvons y arriver ! »
Jean-Luc Mélenchon, Président du Parti de Gauche, nous exhorte à être « à la hauteur du mouvement révolutionnaire français ». La question des exécutifs des régions est certes importante, mais il en est d’autres... Le score de Die Linke aux prochaines législatives allemandes, l’issue du nouveau référendum sur la Constitution européenne en Irlande, le coup d’État au Honduras, la confrontation électorale entre les deux gauches au Chili au mois de décembre prochain... Nous sommes là pour « changer l’histoire, c’est à cette hauteur qu’il faut mettre notre ambition ! ».
L’objectif du Front de gauche est de conquérir la majorité à gauche, de mener la gauche, d’être devant.
Du point de vue de la construction d’un nouveau leadership à gauche, il faut donc que nous soyons autonomes au 1er tour. Pas un Français ne croit qu’on manque d’idées à propos de la politique que nous voulons appliquer. Le parti de gauche a proposé : le partage des richesses, la refondation républicaine de la France, la sortie du Traité de Lisbonne. Le Front de Gauche doit certes être élargi, mais il n’est pas élargissable au PS. Les listes autonomes au premier tour sont une manière de mobiliser le plus largement possible la gauche, pour affronter ensuite la droite.
Au second tour d’une élection, « nous aiderons les socialistes là où ils en auront besoin, et VICE VERSA !! » Jean-Luc admet que la question des exécutifs reste à régler ; il est « du point de vue qu’il veut que les points de vue avancent ! »
Jean-Luc Mélenchon explicite les avantages du « Paquet ». Mettre l’ensemble des élections dans la bataille permet à chacun de comprendre que, quand il met son bulletin dans l’urne, c’est pour trois élections. C’est un moyen de contourner cette « maudite présidentielle ». Chacun, dans le respect des règles internes de son parti, pourrait consulter ses adhérents sur le Paquet - puisque cette proposition n’a pas été soumise lors du dernier congrès des différentes organisations.
Pour conclure, Jean-Luc Mélenchon nous invite à faire preuve de volontarisme : « Ayons de l’ambition ! Tout ça, ça marche, à la condition qu’on veuille que ça marche ! Il faut qu’on en sorte par le haut, et on en sortira par le haut, en se fixant de grands objectifs. »
Messages
1. Compte rendu du Débat du 12 septembre sur le stand du PG à la fête de l’Humanité, 29 septembre 2009, 00:47, par Copas
Sauf que les rapports de force ne se jouent pas aux élections.
Les élections ne sont que les conséquences de batailles menées ou non menées en dehors du cirque électoral.
L’histoire des deux jambes, les luttes et les élections, est une fumisterie . Car au fond, et aux moments importants, le PC, le PdG , ne souhaitent pas de centralisation des batailles sociales car alors l’affaire prendrait un poids politique concurrents à leur électoralisme béa.
Ces partis veulent-ils réellement changer la société, sont-ils pour le pouvoir des travailleurs ? Il leur faut quand même donner une stratégie globale pour y arriver, au travers de quels modes d’organisation et quelles batailles ? . On ne voit rien venir là dessus, car ça concurrence l’idéologie du socialisme par en haut : votez pour nous et nous changerons les choses.
Ca n’a jamais marché sans bataille centralisée et massive des classes populaires. Bien pire, les gens avec des trémolos dans la voix quand ils parlent du partage et de l’égalité finissent par faire le boulot des patrons au gouvernement ou dans un remake d’unité nationale (PS ok, mais aussi le courant de Mélanchon comme le PCF lors des gouvernements de gauche).
Alors ?
Ce n’est pas parce que le PCF, le PdG, le PS ont l’âme noire qu’ils se précipitent toujours vers les bols de soupe bien chaude et épaisse, mais c’est une question plus en profondeur de compréhension des limites du système électoral et de ce qu’il convient de construire réellement avec ses dynamiques et ses logiques en dehors des couilloneries électoralistes.
Je dis tout de suite aux petits malins que je ne suis pas contre de participer à des élections, ni de se démerder pour avoir un bon score , ni d’essayer de renverser ainsi la droite (renverser la droite n’est pas renverser la bourgeoisie), mais que ça ne se joue pas là, que les choses sérieuses ne se jouent pas là, que là ne sont que les conséquences de défaites sur le terrain réel des batailles sociales et des questions d’organisation des travailleurs.
Alors ?
On l’a vu en début d’année, à la création du front de gauche , un des discours communs a tourné, PC et PdG , autour de la question de denier au mouvement populaire qu’il puisse aller plus loin. Les attaques des dirigeants syndicaux, du PCF et du PdG contre aller vers une grève générale, contre la préparer, la prétention et la volonté que le formidable mouvement naissant quii a été sabordé en mars ou avril n’ait comme centralisation et débouché que d’envoyer une poignée de parlementaires au parlement européen.
Tout cela démontre qu’il est inexact que ces partis mettent les luttes et les élections sur un même plan. ils mettent bien le mouvement populaire au service de ce qui ne marche jamais, l’électoralisme béa.
Le NPA oscille sur ces questions et est limite.
Il s’agit de lui dire de ne pas céder là dessus et de s’occupper de choses sérieuses et utiles. de la même façon qu’il faut convaincre militants PC et PdG que tout cela, le cirque électoral, est utile, mais doit rester subalterne au travail d’organisation des travailleurs dans leurs combats. Y compris en favorisant, par un travail de centralisation, de massification, que le mouvement de masse et son organisation prenne une dimension essentielle dans la société, candidat au pouvoir, dont un gouvernement n’est qu’une conséquence.