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Conférence de la famille 2005 : des propositions en trompe-l’oeil
Publie le lundi 18 juillet 2005 par Open-PublishingLa CGT
Les propositions avancées ne sont pas à la hauteur de ce constat et de l’enjeu que représente le travail des femmes en terme de développement économique et social, de lutte contre la pauvreté comme en terme d’égalité hommes/femmes.
Deux rapports préparatoires à la prochaine conférence de la Famille ont été remis au ministre de la Solidarité et de la Famille le 17 mai 2005, par les Présidents des groupes de travail. Les propositions concernant la protection de l’enfance sur internet apparaissent urgentes et frappées au coin du bon sens. Il reste à prendre les décisions politiques qui permettent leur effectivité grâce à des moyens légaux et techniques appropriés et des moyens financiers et humains concomitants.
Les propositions se rapportant aux enjeux démographiques et à l’accompagnement du désir d’enfant des familles sont plus décevantes. En effet, la contrainte budgétaire imposée d’emblée par la lettre de mission du Ministre au groupe de travail plombe la plupart des actions envisagées.
Toutes les observations et les contributions réalisées en France comme en Europe en témoignent : les pays développés où l’articulation entre la vie professionnelle et familiale est favorisée ont une démographie plus dynamique.
C’est pourquoi les propositions avancées ne sont pas à la hauteur de ce constat et de l’enjeu que représente le travail des femmes en terme de développement économique et social, de lutte contre la pauvreté comme en terme d’égalité hommes/femmes.
Une fois de plus, l’allongement du congé maternité a été repoussé. La Cgt milite depuis longtemps pour un passage de ce congé de 16 à 24 semaines (le congé est déjà de 28 semaines à partir du troisième enfant).
Deux mesures phare sont présentées : l’option pour un congé parental court (jusqu’au premier anniversaire de l’enfant), mieux rémunéré (entre 700 et 1 000 euros) et un ticket accueil du jeune enfant.
Le constat partagé par toutes les études et tous les acteurs sur les effets pénalisants pour l’emploi des femmes, d’un congé parental long (3 ans), accompagné d’une faible indemnisation (un demi Smic), a conduit à une proposition en trompe-l’oeil : un congé optionnel ouvert pour les seules mères de trois enfants et plus, alors que l’extension de l’allocation parentale d’éducation au deuxième enfant a fait chuter de façon spectaculaire l’activité professionnelle des mères de deux enfants.
La rémunération proposée reste faible, aux alentours du Smic, et ne correspond absolument pas aux congés parentaux des pays nordiques cités en référence, soit un an rémunéré sur la base de 80% du salaire antérieur avec une place d’accueil pour l’enfant garantie lors de la reprise d’activité professionnelle.
En France, ce sont donc les femmes salariées parmi les plus modestes que l’on va encore inciter à quitter leur travail.
Le Ministre a précisé qu’avec le ticket accueil du jeune enfant, il entendait stimuler l’engagement des entreprises, pour lesquelles le crédit d’impôt peut prendre en charge 60% de leurs dépenses et le développement des crèches privées pour élargir l’offre d’accueil collectif.
La Cgt continue de défendre un accueil des jeunes enfants organisé et financé dans le cadre du service public, qu’il s’agisse de l’accueil collectif, au domicile des assistantes maternelles ou au domicile des parents. Les parents doivent voir leur contribution financière substantiellement allégée, l’accueil doit être gratuit pour les parents les plus modestes.