Accueil > Confessions d’un tueur à gages économique

Confessions d’un tueur à gages économique

Publie le dimanche 19 février 2006 par Open-Publishing
17 commentaires

Retranscription d’une interview de John Perkins, un ancien membre respecté de la communauté bancaire.

Dans son livre "Confession of an economic hit man" (confessions d’un tueur à gages économique ), il décrit comment, en tant que professionnel très bien payé, il a aidé les Etats-Unis à extorquer des milliards de dollars aux pays pauvres à travers le monde en leur prêtant plus d’argent qu’ils ne pouvaient rembourser pour ensuite prendre le contrôle de leurs économies.


Article original publié en anglais sur "Democracy Now !" le 9 novembre 2004.

Il y a 20 ans, Perkins a commencé à écrire un livre intitulé « la Conscience d’un Tueur à gage Economique »

Perkins écrit, « le livre à l’origine était dédié aux présidents de deux pays, des hommes qui avaient été mes clients et que j’ai respecté et que je tenais en estime - Jaime Roldos, président de l’Equateur, et Omar Torrijos, président du Panama. Les deux sont morts dans des crashs d’avion. Leurs morts n’était pas accidentelles. Ils ont été assassinés parce qu’ils s’opposaient à l’alliance entre les dirigeants des multinationales, les gouvernement et les banques dont l’objectif est de construire l’Empire Global. Nous, les tueurs à gages économiques, n’avons pas réussi à retourner Roldos et Torrijos, alors un autre type de tueurs à gages, les chacals de la CIA, qui étaient toujours dans notre sillage, sont entrés en scène. »

John Perkins écrit aussi : « on m’a convaincu de ne pas écrire le livre. Je l’ai commencé quatre fois au cours des vingt dernières années. A chaque fois, ma décision était motivée par des événements mondiaux : l’invasion du Panama par les Etats-Unis en 1980, la première Guerre du Golfe, la Somalie, et la montée d’Oussama Ben Laden. Cependant, des menaces et des pots de vin m’ont toujours convaincu de m’arrêter. »

Perkins a finalement publié son livre intitulé « Confessions of an economic hit man » [confession d’un tueur à gages économique]. Il est avec nous dans les studios.

AMY GOODMAN : Nous sommes avec John Perkins. Bienvenu à « Democracy Now » [titre de l’émission - NDT]

JOHN PERKINS : Merci, Amy. Je suis heureux d’être avec vous.

AG : Et nous sommes heureux de vous recevoir. Bien, expliquez-nous ce terme « tueur à gages économique », comme vous dites.

JP : En gros, nous étions formés et notre travail consistait à construire l’empire américain. De créer des situations où le maximum de ressources étaient drainées vers ce pays, vers nos multinationales, notre gouvernement, et nous avons été très efficaces. Nous avons construit le plus grand empire de l’histoire du monde. Et nous l’avons fait au cours des 50 ans qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, avec peu de moyens militaires en réalité. En de rares occasions, comme en Irak, les militaires interviennent mais uniquement en dernier recours. Cet empire, contrairement à tout autre empire de l’histoire du monde, a été crée d’abord par la manipulation économique, par la fraude, par la corruption de personnes avec notre mode de vie, et à travers les tueurs à gages économiques. J’en faisais partie.

AG : Et comment en êtes-vous arrivé là ? Pour qui avez-vous travaillé ?

JP : J’ai été recruté lorsque j’étais encore étudiant dans une école de commerce, à la fin des années 60, par l’Agence de Sécurité Nationale [NSA - acronyme anglais, NDT], la plus grande et la moins connue des agences d’espionnage du pays. A la fin, j’ai travaillé pour des compagnies privées. Le premier tueur à gage économique était Kermit Roosevelt, dans les années 50, le petit-fils de Teddy [président des Etats-Unis - NDT] , qui renversa le gouvernement Iranien, un gouvernement démocratiquement élu, le gouvernement de Mossadegh qui avait été désigné « homme de l’année » par le magazine Time. Il a réussi à le faire sans verser de sang - enfin, il y en a eu un peu, mais sans intervention militaire, juste en dépensant des millions de dollars et en remplaçant Mossadegh par le Chah d’Iran. A ce stade, nous avons compris que l’idée d’un tueur à gages économique était une très bonne idée. Nous n’avions plus à nous préoccuper d’un risque de conflit armé avec la Russie en opérant ainsi. Le problème était que Roosevelt était un agent de la CIA. Il était donc un employé du gouvernement. S’il avait été découvert, nous aurions eu de gros ennuis. Cela aurait été très embarrassant. Alors la décision a été prise de faire appel à des organisations comme la CIA et la NSA pour recruter des tueurs à gages économiques comme moi et nous faire travailler pour des sociétés privées, des sociétés de conseil, de construction. Ainsi, si on se faisait prendre, il n’y avait aucun lien avec le gouvernement.

AG : D’accord. Pour qui avez-vous travaillé ?

JP : Et bien, le compagnie pour laquelle je travaillais s’appelait Chas. T. Main à Boston, Massachusetts. Nous avions environ 2000 employés, et je suis devenu leur économiste en chef. J’avais 50 personnes sous mes ordres. Mais mon véritable job était de conclure des affaires. J’accordais des prêts à des pays, des prêts énormes, qu’ils ne pouvaient pas rembourser. Une des clauses du prêt - disons 1 milliard de dollars pour un pays comme l’Indonésie ou l’Equateur - était que le pays devait retourner 90% du prêt à des compagnies états-uniennes, pour reconstruire des infrastructures, des compagnies comme Halliburton ou Bechtel. Ce sont de grosses compagnies. Ces compagnies ensuite construisaient des réseaux électriques ou des ports ou des autoroutes qui ne servaient qu’aux quelques familles les plus riches de ces pays. Les pauvres de ces pays se retrouvaient en fin de compte avec une dette incroyable qu’ils ne pouvaient absolument pas payer. Un pays aujourd’hui comme l’Equateur consacre 50% de son budget national juste pour rembourser sa dette. Et il ne peut pas le faire. Ainsi nous les tenons à la gorge. Si nous avons besoin de plus de pétrole, nous allons voir l’Equateur et nous leur disons, « Bon, vous ne pouvez pas nous rembourser, alors donnez à nos compagnies les forêts d’Amazonie qui regorgent de pétrole. » C’est ce que nous faisons aujourd’hui et nous détruisons les forêts amazoniennes, obligeant l’Equateur à nous les donner à cause de cette dette. Ainsi, nous accordons ce gros prêt, et la majeure partie revient aux Etats-Unis. Le pays se retrouve avec une dette plus d’énormes intérêts et il devient notre serviteur, notre esclave. C’est un empire. Ca marche comme ça. C’est un énorme empire. Qui a eu beaucoup de succès.

AG : (...) Vous dites que vous avez longtemps retardé l’écriture de ce livre pour cause de pots de vin et d’autres raisons. Que voulez-vous dire par là ? Qui a tenté de vous acheter ou quels sont les pots de vin que vous avez acceptés ?

JP : Et bien, dans les années 90, j’ai empoché un demi million de dollars pour en pas écrire le livre.

AG : De qui ?

JP : D’une grosse société de construction.

AG : Laquelle ?

JP : C’était la compagnie Stoner-Webster. Légalement, ce n’était pas un pot de vin. J’étais payé comme consultant. C’était tout à fait légal. Mais je n’avais pas de travail, en réalité. Il était entendu, comme je l’explique dans mon livre, que je n’aurais en réalité pas grand chose à faire si j’acceptais cet argent en tant que consultant, alors qu’ils savaient que j’étais en train d’écrire le livre qui, à l’époque, devait s’intituler « la conscience d’un tueur à gage économique ». Il faut dire que c’est une histoire extraordinaire, c’est presque du James Bond.

AG : En tous cas, c’est l’impression que l’on en retire à la lecture du livre

JP : Oui, et ça l’était réellement, vous savez. Lorsque la NSA m’a recruté, ils m’ont fait passer au détecteur de mensonges pendant une journée entière. Ils ont découvert toutes mes faiblesses et m’ont immédiatement séduit. Ils ont utilisé les drogues les plus puissantes de notre culture, le sexe, le pouvoir et l’argent, pour me soumettre. Je venais d’une très vieille famille de la Nouvelle Angleterre, Calviniste, fortement imprégéé de valeurs morales. Vous savez, je crois que je suis plutôt quelqu’un de bien, et je crois que mon histoire montre réellement comment ce système et ses puissantes drogues comme le sexe, l’argent et le pouvoir peuvent exercer une séduction, parce que j’ai été réellement séduit. Et si je n’avais pas mené moi-même cette vie de tueur à gages économique, je crois que j’aurais eu du mal à croire que quelqu’un puisse faire de telles choses. Et c’est la raison pour laquelle j’ai écrit ce livre, parce que notre pays a vraiment besoin de comprendre. Si les gens de ce pays comprenaient la nature réelle de notre politique étrangère, la nature réelle de notre aide à l’étranger, comment fonctionnent les multinationales, où passe l’argent de nos impôts, je sais qu’ils demanderaient que cela change.

AG : Dans votre livre, vous expliquez comment vous avez participé à la mise en place d’un plan secret destiné à rapatrier des milliards de dollars du pétrole Saoudien vers les Etats-Unis, ce qui a renforcé les liens entre le régime Saoudien et les administrations successives US.

JP : Oui, c’était une époque fascinante. Je me souviens bien, vous étiez probablement trop jeune pour vous en souvenir, mais je me souviens au début des années 70 comment l’OPEP exerçait son pouvoir pour réduire la fourniture de pétrole. Nous avions des files de voitures devant les pompes à essence. Le pays avait peur d’une nouvelle crise comme celle de 1929, une récession. Et ceci était inacceptable. Alors le Département du Trésor m’a embauché avec quelques autres tueurs à gages économiques. Nous sommes allés en Arabie Saoudite.

AG : On vous appelle réellement des tueurs à gages économiques ?

JP : Oui, c’est comme ça que nous nous appellons. Officiellement, j’étais un économiste en chef. Mais nous nous appelions les tueurs à gage économiques. C’était de l’ironie. C’était pour dire que personne ne nous croirait si nous le disions, vous comprenez ? Alors nous sommes allés en Arabie Saoudite au début des années 70. Nous savions que l’Arabie Saoudite était la clé de notre indépendance énergétique, ou le moyen de contrôler la situation. Et nous avons donc monté cet accord où la Maison Royale Saoudienne était d’accord pour nous envoyer la majeure partie de leurs petro-dollars, et les investir aux Etats-Unis. Le Département du Trésor utiliserait les intérêts de ces investissements pour engager des compagnies US pour reconstruire de nouvelles villes en Arabie Saoudite, de nouvelles infrastructures, et c’est que nous avons fait. Et la Maison Royale garantirait le prix du pétrole dans des limites acceptables pour nous, chose qu’ils ont fait pendant tout ce temps. En échange, nous assurions leur maintien au pouvoir tant qu’ils respecteraient l’accord, ce que nous avons fait, et c’est une des raisons pour lesquelles nous sommes entrés en guerre en Irak. En Irak, nous avons essayé la même politique avec Saddam Hussein, mais Saddam n’a pas marché dans la combine. Lorsque les tueurs à gages économiques échouent, l’étape suivante est d’envoyer ce que nous appelons les chacals de la CIA, à savoir des personnes qui tentent de fomenter un coup d’état ou une révolution. Si ça ne marche pas, ils recourent aux assassinats, ou ils essaient. Dans le cas de l’Irak, ils n’ont pas réussi à atteindre Saddam Hussein. Ses gardes du corps étaient trop efficaces. Il avait des sosies. Ils n’ont pas réussi à l’atteindre. Alors la troisième ligne de défense, si les tueurs à gages économiques échouent et si les chacals échouent, c’est d’y envoyer des jeunes hommes et des jeunes femmes pour tuer et se faire tuer. Ce qui est évidemment en train de se passer en Irak.

AG : Pouvez-vous nous expliquer comment est mort Torrijos ?

JP : Omar Torrijos, le président du Panama, avait signé un accord sur le Canal du Panama avec Carter. Vous savez que cet accord n’a été approuvé par le Congrès que par une majorité d’une seule voix. C’était un sujet très controversée. Puis Torrijos est allé de l’avant et a commencé à négocier avec les Japonais la construction d’un nouveau canal. Les Japonais voulaient financer et construire un nouveau canal au Panama. Torrijos leur en a parlé, ce qui n’a pas plus du tout à Bechtel Corporation, dont le président était George Schultz, et son conseiller principal était Casper Weinberger. Lorsque Carter a été viré (et il serait intéressant de raconter comment il a été effectivement viré), lorsqu’il a perdu les élections, et que Reagan est arrivé au pouvoir, Schultz est devenu Secrétaire d’Etat et Weinberger est devenu Secrétaire à la Défense et ils étaient très en colère contre Torrijos. Ils ont essayé de l’amener à renégocier le traité du Canal et de laisser tomber les japonais. Il a platement refusé. C’était un homme de principes. Il avait ses défauts, mais c’était un homme de principes. C’était un homme étonnant. Puis il est mort dans un crash d’avion, un magnétophone relié à une bombe avait été placé dans l’appareil. J’y étais. J’avais travaillé avec lui. Je savais que nous, les tueurs à gages économiques, avions échoué. Je savais que les chacals avaient été appelés. Puis son avion a explosé avec un magnétophone piégé. Il ne fait aucun doute pour moi que c’était un travail de la CIA. De nombreux enquêteurs latino-américains sont arrivés à la même conclusion. Bien sûr, nous n’en avons jamais entendu parler chez nous.

AG : Et quand avez-vous changé d’idées ?

JP : J’ai toujours eu un sentiment de culpabilité, depuis le début, mais j’étais séduit. Le pouvoir, le sexe, l’argent exerçaient une forte attirance sur moi. Et bien sûr, je faisais des choses pour lesquelles j’étais félicité. J’étais un économiste en chef. Je faisais des choses qui plaisaient à des gens comme Robert McNamara, et ainsi de suite.

AG : Quels étaient vos relations avec la Banque Mondiale ?

JP : Je travaillais en très étroite collaboration avec la Banque Mondiale. La Banque Mondiale fournit la majeure partie de l’argent utilisé par les tueurs à gages économiques, ainsi que le FMI. Mais après les attentats du 11 Septembre, j’ai changé. Je savais que je devais raconter l’histoire parce que les événements du 11 septembre sont le résultat direct du travail des tueurs à gages économiques. Et la seule manière pour retrouver la sécurité dans ce pays et retrouver une conscience tranquille serait d’utiliser ces mécanismes que nous avons mis en place pour apporter des changements positifs à travers le monde. Je crois réellement que nous pouvons le faire. Je crois que la Banque Mondiale et d’autres institutions peuvent être changées et être amenées à faire ce qu’elles sont censées faire, qui est de reconstruire les zones dévastées de la planète. Aider, aider réellement les pauvres. 24 000 personnes meurent de faim chaque jour. Nous pouvons changer cela.

http://www.johnperkins.org/

Messages

  • Quelle bande d’ordures.

    Non pas que je soit étonné par la nature des méfaits qu’ils finissent par avouer, mais je ne crois pas une seconde aux raisons invoquées pour expliquer ce retournement de veste. Une vie entière vouée au cynisme, à saper a construction d’un monde meilleure (pour tous !!!), et soudain, on change d’avis parce qu’il y a eu le 11 Septembre. Non, non.

    L’Amérique est un géant aux pieds d’argiles. Aujourd’hui cet empire totalitaire larvé ne peut plus mentir aussi facilement à un monde qui se parle (merci, Bellaciao) et chacun peut se faire une idée plus précise des vraies causes et des enjeux réels des politiques qui sont (et ont été) menées.

    Avait-on vraiment besoin que M. John Perkins vienne enfoncer le clou ? Peut-être, c’est toujours un argument de plus. De toute façon son témoignage ne le dédouane en rien du mal qu’il a fait. On ne se lave pas aussi facilement des saloperies qu’on a faites aux autres. Les souffrances, la douleur et la mort ne sont pas si aisément négociables.

    M. Perkins, s’il est sincère, doit réclamer l’ouverture de son propre procès. Il faut que son cas serve à produire un débat d’ampleur et à légiférer pour que de tels individus ne soient plus séduits par le "sexe, l’argent et le pouvoir" (sic) au détriment de l’humanité tout entière et de la planète.

    Sortir un bouquin, en tirer du profit, se faire mousser, se déculpabiliser...ça c’est Hollywood (ou, à la rigueur le trajet suivi par les pauvres bouquins de nos BHL et compagnie). Nous ne devons pas laisser banaliser ces processus ; il s’agit de savoir dans quel monde nous désirons vivre.

    SamSab.

  • douteux !

    Ce personnage existe-t-il ou sort-il d’un roman d’ailleurs vraisemblable ?
    comment imaginer, si cela est vrai, qu’il n’ait pas été trucidé avant de faire paraître un livre si des précisions véridiques apparaissent ?

    Si je ne crois pas à l’existence de Perkings, tout les faits relatés sont connus, identifiés...sans surprise, sauf pour les naïfs.

    J’ai moi-même été cadre supérieur dans une banque française : ce que j’ai vu m’a donné la nausée....
    Il reste que nous sommes gouvernés par l’EMPIRE lieu des pouvoirs, des mafias, des gangsters..modernes !

    comment imaginé qu’il en soit autrement quand les plus grand marchés : ce sont les armes, la prostitution en deuxième et la drogue !!

    dossier à suivre...

    Arlequin

    • Il y a bien des choses qui donnent la nausée. Quand vous parlez des "armes, la prostitution en deuxième et la drogue", vous oubliez la première industrie, la santé, qui compte pour un tiers dans l’économie mondiale. L’industrie pharmaceutique est de loin la plus rentable des industries (je vous recommande le livre de Philippe Pignarre "Le grand secret de l’industrie pharmaceutique").

      Pour ce qui est des nausées, je vous propose trois thèmes :

      1) Allez faire une visite sur le site du Dr Rath :

      http://www4.dr-rath-foundation.org/The_Hague/complaint/french/index.html

      2) Cancer : les mécanismes du cancer et de sa guérison ont été découverts en 1981 par le Docteur Ryke Geerd Hamer. Depuis 25 ans, des milliards sont investis dans la recherche pour quels résultats ? Des millions de morts chaque année à l’échelle mondiale ! Le docteur Hamer vient d’être libéré de la prison de Fleury-Mérogis cette semaine. Serait-ce un signe de plus que le monde est en train de changer ?

      3) SIDA, SARS, grippe aviaire : quand l’empire américain aura chuté, ces épidémies existeront-elles encore ?

      Albert Piquet.

    • "Si je ne crois pas à l’existence de Perkings, tout les faits relatés sont connus, identifiés...sans surprise, sauf pour les naïfs."

      Une grande banque française s’était spécialisée ainsi suivant le principe du prêt à hypothéques sur des projets agricoles foireux. En méche avec des hommes de paille dans l’immobilier aux aguets elle rachetait ainsi des terres et ruinait de petits exploitants à qui il ne restait plus que les yeux pour pleurer. Alors pour le reste plus rien ne m’étonne.

    • en réponse :

      je parlais bien sûr des trafics "illicites" même si la spéculation sur la "santé" est immoral cela reste parfaitement légal,

    • Un autre exemple de nausée.

      Rarement accusé, le libéralisme est pourtant à la source de la révolte sociale qui secoue les banlieues !!!
      http://www.alencontre.org/page/France/FranceLecurRam11_05.htm

      COMMENTAIRE d’Edith SAMME :

      En France ou ailleurs, les vrais problèmes ne viennent pas des systèmes alibis et superficiels (libéralisme, capitalisme, socialisme, etc) mais de l’échec de certains de leurs idéologues sur le plan de l’éducation. Tous les systèmes de ces « ismes » sont en échec. Tous les éléments de la filière qui ont porté leurs représentants aux affaires de l’enseignement ont démontré leur incapacité de convaincre et de s’accorder sur les valeurs nécessaires à l’éducation nationale et au corps social pour vivre en harmonie. Ils sont impuissants et incompétents pour rendre la Société belle, juste et équitable, et en conséquence les êtres humains heureux.
      J’estime que l’une des causes de ce désordre vient essentiellement d’hommes et femmes sans scrupules à l’image de certains prédateurs nuisibles.

      Les prédateurs en question - de toutes classes sociales – sont des manipulateurs conscients et exercés qui agissent en profitant de la complexité et de la fragilité de la nature biologique de l’homme. Ils ont l’art, pour arriver à leurs fins, d’utiliser la mauvaise part de l’animalité et de l’agressivité mal canalisée des êtres humains ; ceci à tous les niveaux et sur tous les continents. Instruits des mécanismes de la manipulation mentale dérivée des connaissances scientifiques (notamment de la biologie, neurologie, psychologie, psychiatrie, psychanalyse) les plus cyniques d’entre eux sont prêts à tout pour leur orgueil et avoir du profit facilement. Attention, nous sommes en danger, qui plus est avec le développement des nouvelles technologies !

      Ces prédateurs qui représentent une minorité agressive mais puissante, on la retrouve dans toutes les étapes de l’histoire, dans tous les pays, races, ethnies, religions. Ils s’agglutinent subtilement dans des organisations à l’air respectable et combinent en sous-main leurs affaires ensemble pour conserver partout leurs intérêts (par le biais de leur parti, de syndicats corporatistes, de groupes de pression économique et idéologique, etc). Il s’agit à tout prix pour eux de satisfaire leur Égo, d’accroître leur pouvoir, leur sécurité matérielle et celle de leurs proches, leurs jouissances personnelles, perverses ou non, et leurs dominations égoïstes et irresponsables.

      Pour leur narcissisme forcené, leur mépris de l’humanité, et la conception qu’ils se font de la réussite, qu’importent pour eux les plus faibles qu’ils écrasent de leur supériorité, les pauvres gens qui ne demandent qu’à vivre en paix, à travailler pour gagner leur vie tout en se rendant utiles, et à élever dignement leurs enfants.

      Qu’importent pour eux les dommages à l’environnement et les conflits militaires générés qui tuent des innocents en enrichissant ceux qui vivent de leur commerce.

      Ils m’écoeurent ! honte à eux ! Honte pour leur manque d’amour envers le genre humain auquel ils ne croient pas, mais dont ils abusent et veulent toujours plus tirer profit égoïstement.

      En reprenant une déclaration politique employant le terme injurieux de "racaille" - dont parlait "un Certain » aux multiples faciès des banlieues – on orienterait mieux sa signification sur « certains visages de toutes couleurs de personnalités rangées ; je veux parler de ces individus à l’allure trompeuse et grassouillette de poupons souriants ». On retrouve leurs visages frais, sans peur du lendemain, repérables dans les catégories et lieux feutrés « de certains cols blancs » ; souvent ils se tapent sur l’épaule avec des « cher ami » !. Beaucoup de ces prédateurs en question leur ressemblent, vous l’avez deviné. Initiés en tout genre, faiseurs de coups en bourse, bidouilleurs de plans d’occupation des sols, traficoteurs de toute nature, on les retrouve presque partout et prêt à corrompre d’aussi minables qu’eux.

      Ces prédateurs dominants, intelligents, malins et manipulateurs, toujours en recherche de reconnaissance des autres et de gratifications de toutes sortes, devraient se rappeler qu’il existe une chose plus importante que leurs lamentables combines, les systèmes qu’ils entretiennent, leur parti, classe ou groupe qu’ils pourrissent. Une chose plus importante que leur propre intérêt égoïste et ceux de leur entourage profiteur, conscient ou inconscient : "que personne dans ce bas monde ne crache le sang pour que d’autres vivent mieux".

      Ayons honte de tous ceux qui ne font rien pour que cela change et qui, sans discernement, se soumettent en pensant que « la loi du plus fort en argent est toujours la meilleure !

      Partout dans le monde, pour en finir avec la misère matérielle, affective et morale, commençons, dans tous les milieux, à identifier à tous les niveaux d’organisation de la société, sans exceptions, « ces insupportables, leurs complices et obligés ». Il faut les empêcher de nuire en les écartant de tous les postes ayant un pouvoir de décision ; principalement à tous les échelons ayant un caractère économique, politique, social et culturel. Que chacun réfléchisse au moment de toutes les élections de tout genre...

      C’est vital pour la république, et une saine et vraie démocratie qui doit en finir de reposer sur l’hypocrisie. Hypocrisie justifiée par des raisonnements fallacieux, eux-mêmes entretenus par des consensus frauduleux relayés volontairement ou non par tous ceux qui ont une influence sur la population, notamment la presse, la radio et la télévision. Mais aussi le monde de la littérature, du théâtre, des arts, du spectacle, de la musique et du cinéma qui, avec la séduction complice de leurs mercenaires, font lâchement passer certains messages dans les oeuvres de fiction ou non. Ces médias qui, sans généraliser, sont contrôlés subtilement, voire dominés, directement ou indirectement, dans l’ombre, par les représentants de ces tristes individus qui font, dans les banlieues et ailleurs, désespérer de la société et de l’humanité.
      Posons-nous la question : d’où vient l’exemple de la violence physique et psychique entretenues constamment par le système de la peur ? Peur servant de contrôle social permanent, distillée avec sadisme, sans relâche, jour après jour, avec les mêmes ressorts qu’il s’agisse de fiction ou de dépêches d’agence internationales de presse. Informations de voyeur, le plus souvent ânonnées sur des prompteurs, rabâchées et relayées en compromission à l’identique ; elles donnent, en regardant certains journalistes, envie de vomir.

      Je vous invite à publier largement et partout ce commentaire, car beaucoup de ces individus se reconnaîtront ! Ils sauront que les braves gens, des banlieues, des zones défavorisées volontairement, ou d’autres lieux sur terre, ne sont pas dupes même s’ils n’ont pas encore bien identifié la cause de leur malheur et désespoir qui vient essentiellement de ces cyniques ; et par voie de conséquence de ceux qui se complaisent à les imiter, servir, couvrir et malheureusement les représenter.

      L’homme est grand, je crois en lui !
      La vie est belle ; ne laissons pas les prédateurs « Les mauvais de cette nature » nous la gâcher !...

      Si vous voulez un débat, voilà de la matière !
      Cordialement !
      Signé : "un Enfant des banlieues"

    • oui, j’ai demandé à des amis américains, le personnage existe bel et bien, mais il n’a écrit ce bouquin que pour faire monter les enchères car pendant longtemps il s’est fait payer pour se taire.

      c’est un type pas recommandable et ne pas acheter ce bouquin est la chose la plus intelligente à faire !!!

      je penserais même que ce serait un acte de désobéissance civile de transmettre ce qu’il raconte sans tenir compte des copyrights et surtout surtout ne pas l’acheter !!!

      satya

    • merci pour le renseignements :
      cela est plus en "harmonie" avec l’apparence du personnage !

      arlequin

    • Bonsoir,

      Ne souhaiteriez-vous pas témoigner de ce que vous avez pu observer de nauséeux quand vous étiez cadre bancaire ?

      Sous couvert d’anonymat bien sûr, il s’agit seulement de comprendre les mécanismes de la corruption. Une sorte d’éclairage, rien de plus.

    • un seul exemple :
      un dossier de crédit présenté par la Direction est examiné, une "nouveauté", créatrice d’emploi est a financer : les "associés" sont des amis, le dossier se tient qui peut reprocher à une Banque le développement économique ?....
      sauf que : le dossier s’appuie sur des documents volumineux issu d’une thèse étudiante, ou du CNRS par ex...qui ne verra jamais le jour...
      la banque prête par exemple 100.000 €...la "Direction" sait que ce sera un contentieux, mais
      elle est "bordée" par le montage d’un dossier étayé, et comme prévu 10 ou 15 % lui seront reversé par des moyens"légaux" mais immoraux...la société dépose son bilan ??...
      la Banque perd les 100.000 € c’est l’institution qui supporte, les patrons de banque empochent, les bénéfices sont en légères diminution...quand aux débiteurs ? homme de paille ils n’ont aucune surface et ce sont les mêmes qui vont décider s’il faut poursuivre...on laisse tomber.

      voilà UN exemple et il y en a mille autre

      bien sûr comme on dit en langage bancaire : sans garantie ni responsabilité de ma part !!

  • Le livre de John Perkins a été traduit sous le titre "Les confessions d’un assassin financier" chez alTerre (Canada) et est dans toutes les bonnes librairies françaises, ou en ligne sur Amazon etc. Contrairement à ce que dit une autre intervenante, c’est la lecture la plus intelligente que vous pouvez faire des deux dernières années.

    • je partage l’avis de ’ne pas lire"....un bouquin fait pour du fric, par quelqu’un qui a touché du fric pour se taire, et qui fait du fric en parlant...beurk

      mais chacune, chacun est libre...quand à dire que c’est le meilleur depuis 2 ans, quand on sait que rien qu’en France il a du en paraître pas loin de 2.000 pendant cette période...bonne lecture pour comparer.

      arlequin

  • C’est une constante de notre époque :

    les confessions des salauds.
    Ils écrivent qu’ils ont été des salauds, mais que maintenant c’est fini, la vérité doit éclater.

    Sauf naiveté extreme, il est plus probable que ce type de confession ne sorte que pour l’unique raison qu’il n’y a plus aucun secret. Plus aucun risque.

    Ces types, qui sont les portes flingues des gouvernements, s’offrent une retraite en or avec ce genre de bouquins, ils se font passer pour des agents secrets alors qu’ils ne sont que de piteux fonctionnaires militaires , qui ont été aux ordres et silencieux durant toute la période où il fallait se taire pour rester en place.

    Une fois à la retraite, ils deviennent courageux, ils ont le courage de gagner plein de fric en vendant des livres qui racontent toute la vérité qu’ils ont courageusement cacher tant qu’ils étaient aux ordres.

    Ce sont les secrets actuels, ce que personne n’écrit, ce qui ne parait nul part qu’il serait interessant de connaitre.
    Et pas besoin d’être très malin ni très cultivé pour deviner quels sont certains de ces secrets actuels.

    Exemples au hasard :

    Notre chef maudit Chirac revient d’Inde, il a obtenu des contrats pour des centrales atomiques (AREVA) et pour nos avions AIRBUS pourris, alors que BOEING avait tous les marchés ailleurs en Asie.

    On retiendra donc du fiasco d’ARCELOR et du CLEMENCEAU cette annonce triomphale, la france vend du nucléaire et de l’avion à l’Inde.

    mais il manque des éléments. Dans le même temps, des contrats avec l’Iran sont signés avec la Russie pour l’enrichissement de l’uranium, qui ne peut servir qu’à construire une bombe atomique.

    Comment la France a-t-elle pu perdre ce fabuleux contrat, comment elle a pu raté cette opportunité de livrer de l’uranium mortel, alors qu’elle est spécialiste dans ce domaine ?

    Les salauds contemporains ne sont pas prêt de publier des articles qui précisent nettement la différence entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire. Ils attendent l’autorisation des chefs.

    Ces types doivent négocier en ce moment des millions d’Euro pour ne pas répondre à ces questions simples, ces questions comtemporaines.

    Ils sont les salauds actuels, ils sortiront leurs livres bientôt, quand toutes les transactions seront bouclées, et qu’il n’y aura plus aucun risque à diffuser la vérité.

    Vive Rosa Luxemburg, que maudit soit le pouvoir.

    jyd

    • Je comprends le ton de votre réaction car je suis aussi révolté que vous mais je pense qu’il faut faire preuve d’un peu plus de discernement :

      1. De nombreuses personnes se retrouvent impliquées dans des activités crapuleuses pour diverses raisons. C’est souvent à la fin de leur vie qu’elles éprouvent le besoin de se délivrer de leurs lourds secrets qui pèsent sur leur conscience. Si elles font de l’argent avec leur histoire, c’est sans doute déplorable mais ce qui me semble le plus important, c’est qu’elles contribuent à apporter un peu de lumière sur ce qui se passe dans ce monde.

      2. Pour ceux qui râlent sur l’industrie nucléaire française, je vous donne rendez-vous dans quelques mois quand les pompes ne seront plus alimentées en essence. Ceux-là remercieront les politiciens français qui ont permis à la France d’acquérir une certaine indépendance énergétique.

      3. Quant aux Airbus pourris, je ne suis plus ! En quoi sont-ils pourris ?

      Albert Piquet

    • Je comprends bien ce que vous dites. C’est votre droit inaliénable, mais je ne suis absolument pas d’accord. Vous êtes peut-être révolté, alors peut-être aussi est-ce par manque d’expérience, mais vous n’avez pas encore suffisamment le goût de la mort dans la bouche il me semble. Les néolibéraux vont bientôt vous le faire sentir autant qu’à moi, rassurez-vous. Simple question de temps. Vous savez pourquoi ? Parce que vous êtes ici ce soir et que pour eux vous n’êtes qu’un faible.

      "1. De nombreuses personnes se retrouvent impliquées dans des activités crapuleuses pour diverses raisons."
      Il est en réalité très rare de ne pas avoir réellement le choix dans la vie, notamment et surtout, lorsqu’il s’agit de s’enrichir aux dépens de plus faibles que soi (et je sais de quoi je parles). Ce qui prouve que ce que vous dites est inexact, c’est parfaitement le contraire en fait ! Très peu de personnes doivent commettre ce genre d’"erreurs". De plus, ce Perkins avait pour sa part, toute latitude d’au moins refuser de se joindre à ces odieux crimes économiques, même sans aller jusqu’à les dénoncer. Son niveau d’éducation lui aurait permis d’avoir un travail honnête sans aucune difficulté, c’est certain.

      "... qu’elles éprouvent le besoin de se délivrer de leurs lourds secrets qui pèsent sur leur conscience ... mais ce qui me semble le plus important, c’est qu’elles contribuent à apporter un peu de lumière sur ce qui se passe dans ce monde."
      Ces criminels sont responsables de guerres, de famines, de rapines, de meurtres ! Enfin !!! Le sang versé par leurs victimes pourrait remplir des centaines voir des milliers de piscines où ces salauds se rafraîchissent et pratiquent leurs orgies ! Et le plus important pour vous, c’est "que ces "personnes" contribuent à apporter un peu de lumière sur ce qui se passe dans ce monde" ??? Un peu de lumière !?! Non, Non, décidemment votre vision des choses n’est pas la mienne. Ah non alors, qu’ils crèvent sur leur lit de mort en pensant à tous ces pauvres gens, qu’on leur montre à ce moment les images de leurs crimes, les cadavres de leurs victimes, qu’ils regardent en face toutes ces souffrances qu’ils ont infligé ! Qu’ils soient maudits.

      CodeR

    • J’ai dû mal m’exprimer dans le paragraphe 1. Je suis en total accord avec vous. J’ai simplement voulu dire qu’il me semblait préférable que ces personnes écrivent leur mémoires plutôt qu’elles ne disparaissent avec leurs secrets.

      AP

    • Malheureusement, sur ce point précis, vous avez entièrement raison, c’est indiscutable. De ce genre de "livre" peut éventuellement sortir un bien. Mais néanmoins, je reste réservé sur son impact final, une fois digéré et vomi par la perversité du système...