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Conseil National du PCF 20/11 : Rapport de Marie George Buffet

Publie le lundi 20 novembre 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

Cher-e-s camarades,

Nous avons hésité, Joëlle et moi, avant de tenir ce conseil national, mais je crois que dans cette période cruciale, où beaucoup se joue pour le maintien ou non d’une alternative à gauche, nous avons besoin d’être en alerte permanente afin de prendre les initiatives politiques nécessaires.

Je ne vais pas revenir ici sur le dernier Conseil national, le rapport de Françoise, le débat sont notre acquis collectif. Depuis, la désignation de Ségolène Royal n’a pas été une surprise, c’est le moins que l’on puisse dire et pourtant ce fait peut peser lourd sur la réalité future de la gauche.

Le résultat dans ces conditions et son ampleur prend un sens que la plupart des commentateurs ont d’ailleurs relevé depuis jeudi en parlant d’un « tournant », d’une « nouvelle donne » au PS et à gauche. Les prises de position de Ségolène Royal dans sa campagne, y compris celles qui avaient suscité surprise et réserve au sein même de son parti, sont plébiscitées, les voix différentes marginalisées.

Il a souvent été question, notamment dans une première phase du débat interne au Parti socialiste, de « peopolisation » ou de « dictature des médias », comme si cette candidature allait s’imposer contre et malgré les militants. Il est vrai que les ressorts qui ont fait son succès final ne sont pas traditionnels - je vais y venir. Mais il serait erroné de voir dans ce résultat un Parti socialiste pris par surprise.

Un très grand nombre de dirigeants de ce parti, à tous les niveaux, a agi en sa faveur. Et le débat a eu lieu. Des arguments ont pu se confronter. Les militantes et les militants socialistes ont fait preuve d’une grande attention dans cette confrontation d’idées qui a d’ailleurs contribué, nous l’avons ressenti, à une certaine politisation du débat à gauche. Cette mobilisation s’est retrouvée dans le résultat : 80 % de participation et la désignation au premier tour de Ségolène Royal avec 61 % des voix. J’ajoute que le sens de ce scrutin est aussi révélé par le score des deux challengers de la candidate socialiste et des projets qu’ils portaient.

Il ne s’agit donc pas d’un phénomène de circonstance. Il prolonge et amplifie un mouvement qui avait conduit le Parti socialiste à parler de « réformisme assumé », c’est-à-dire à revendiquer un « réalisme » qui, au motif de ne pas promettre l’impossible, renonçait de fait à une profonde transformation de la société. Le vote « oui » au référendum européen confirmait ce choix. Le congrès du Mans, le projet socialiste adopté à l’unanimité cet été allaient dans le même sens.

La campagne de Ségolène Royal est allée à la fois dans ce sens, le réformisme assumé, mais a également franchi une nouvelle étape en se libérant du programme du Mans au nom de « la proximité », du « pragmatisme ». Son score, dans ce contexte, montre que nous sommes en présence d’un choix maîtrisé, assumé, à considérer comme tel.

Il est très important de ne pas schématiser et réduire le sens de ce choix.

En premier lieu, il est généralement admis que la préoccupation première, celle qui l’a emporté, a été la recherche de la garantie la plus sûre pour ne pas revivre le 21 avril 2002 et pour battre la droite en 2007. Cela a été le premier critère qui, pour beaucoup, a balayé toutes les autres considérations : quelle est la candidature présentée comme « maximale » contre Sarkozy ? Le « vote utile » a joué à plein.

Comment ne pas voir au travers de ce vote interne tout à la fois l’expression de la volonté impérieuse, de plus en plus partagée et qui grandit au sein de notre peuple, de barrer la route du pouvoir au petit Bush français, de ne pas ressentir une nouvelle fois la honte d’un Le Pen au second tour. Et, indissociablement, comment ne pas voir, accrue par cette volonté, la force de ce mécanisme du « vote utile » dont la campagne du Parti socialiste va assurément utiliser tous les ressorts ?

En second lieu, cette candidature, loin de surfer seulement sur l’opinion, l’interprète et l’oriente, elle est porteuse d’idées et de propositions. Disons-le clairement : elles sont très préoccupantes. La candidate socialiste a commencé sa campagne interne en se référant à Blair, puis l’a ponctuée, semaine après semaine, de propositions abondamment reprises et commentées qui, selon un expert en la matière, Patrick Devedjian, « témoignent d’un glissement de la société vers la droite ». Cette dérive, qui a été qualifiée dans le débat interne de « blairiste », de « populiste », de « conservatrice » ne s’est pas faite à la sauvette. Elle a fait l’objet de nombreux échanges d’arguments. La dernière déclaration de Laurent Fabius pointait ainsi « l’extraordinaire paradoxe que les socialistes choisissent pour leur candidature quelqu’un dont toutes les positions en flèche sont en contradiction totale avec le projet socialiste ». Pourtant, ce sont ces positions qui l’ont emporté. Et elles l’ont emporté - l’examen des résultats le montre - avec à l’apport massif des militants socialistes des fédérations les plus populaires. C’est un fait politique.

Des millions d’hommes et de femmes en bute à l’exploitation, à la précarité, aux discriminations, aux licenciements, à l’insécurité ressentent au plus profond d’eux-mêmes le besoin de mesures concrètes, d’autres choix et d’autres pratiques politiques. Dans toutes les initiatives auxquelles je participe, hier encore dans une rencontre avec les salariés d’Aubade, Marie surgelés, Michelin... menacés de licenciements, la recherche de solutions s’exprime, les pistes fusent.

Dans le même temps, beaucoup parmi eux, ont l’impression d’être gommés du débat politique, de la vie politique. A la sortie du meeting de Châtellerault dimanche, une femme m’a interpellée car je n’avais pas traité du problème précis des loyers en me disant « à cause de cela, je ne me suis pas reconnue dans votre discours ». Il y a un besoin de visibilité sur les souffrances sociales, sur la violence endurée au quotidien. Ces exigences, cette reconnaissance appellent des réponses. La droite et l’extrême droite y travaillent, comme on le sait, dans un discours populiste, diviseur et par des actes laminant droits, statuts, acquis, services publics, tout ce qui sert l’intérêt général pour laisser libre cours à l’exploitation au nom de la compétitivité, de la libre concurrence.

C’est un enjeu considérable, primordial pour la gauche de ne pas leur céder, d’apporter à ces colères, ces exigences les réponses démocratiques, progressistes, de justice correspondant à ses valeurs. De le faire, ancrés dans les réalités, même si elles nous déplaisent, mais de le faire en essayant toujours de contribuer au tous ensemble face aux véritables responsables : multinationales, gouvernements libéraux. De le faire en témoignant de réponses alternatives progressistes, en ne cachant pas les difficultés, en sachant parfois être provisoirement à contre courant, pour confronter, faire appel à l’intelligence et rassembler.

C’est ce que nous avons fait, fin 2004 et en 2005, sur le projet de constitution antilibérale et l’Europe. C’est ce qu’ont fait les jeunes contre le CPE.

Or, Ségolène Royal ne prend en compte que les insatisfactions et les solutions immédiatement palpables. « On s’est beaucoup moqué des sondages, mais je suis la candidate des gens » a déclaré la candidate socialiste après sa désignation. Le projet politique porté par cette candidature postule que le bon moyen de gagner en 2007 est d’incarner « l’air du temps », et que celui-ci pousserait, notamment les classes populaires, à un désir tout à la fois de conservatisme social et de renouvellement politique sur fond d’adaptation à la mondialisation capitaliste. Mais ce qu’elle appelle abusivement l’écoute du peuple, voire la démocratie « participative », c’est en fait un renoncement au courage politique pour défendre une politique, des réformes aptes à contrer l’offensive libérale. Sous le nom fallacieux de « démocratie d’opinion », c’est la soumission aux idées dominantes qui progressent malheureusement dans la fraction la plus désemparée de notre peuple. Et quant au renouvellement politique, réellement espéré, il n’est qu’une illusion s’il ne se situe pas sur un renouvellement des idées.

Ségolène Royal n’a pas « dérapé » en abandonnant la lutte difficile pour des réformes profondes permettant de faire reculer l’insécurité dans tous les domaines de la vie et en se plaçant sur le terrain des mesures à courte vue d’inspiration « sécuritaire ». Elle n’a pas « dérapé » en proposant « l’assouplissement » de la carte scolaire plutôt que les moyens considérables qu’appelle l’explosion des inégalités à l’école. Elle n’a pas « dérapé » en validant un soupçon général contre les élus par sa proposition de « jurys » destinés à les contrôler au lieu d’avancer une VIième République.

Le « glissement à droite » de la société n’est pas une réalité inéluctable. Il est l’enjeu d’une bataille politique idéologique, d’une bataille de classe vitale pour notre peuple. On y pousse, on s’y résigne et on s’y coule, ou on le combat. Les choix de Ségolène Royal marque un abandon qui, sur des points essentiels, tourne le dos aux valeurs et aux repères clefs de la gauche.

Quelles conséquences doit-on tirer de cette situation ?

D’abord, je voudrais dire très clairement que, contrairement à certaines déclarations qui semblent se réjouir de ce que cette dérive ouvrirait un « espace » politique plus large pour les forces de gauche antilibérales, je suis pour ma part très préoccupée. Car la question du score électoral d’une « candidature anticapitaliste », comme le dit Olivier Besancenot, est franchement beaucoup moins importante que ce qui risque de se passer pour notre peuple. Ce qui nous importe, à nous, communistes, c’est que les élections présidentielle et législatives de 2007 permettent, comme nous ne cessons de le dire, de battre la droite et de réussir à gauche. C’est qu’elles permettent de construire une nouvelle majorité à gauche et un gouvernement de gauche déterminé à combattre véritablement les souffrances imposées à notre peuple et à ouvrir une période nouvelle de progrès social et démocratique pour la France.

Or, les objectifs politiques que Ségolène Royal assigne à sa campagne sont à l’encontre de l’exigence de rassemblement de la gauche pour répondre aux attentes populaires. C’est en cela que la situation est grave et non pas prometteuse. En cela qu’elle concerne bien sûr les forces, les citoyens d’ores et déjà engagés dans la construction d’une gauche antilibérale, mais au-delà toutes les femmes, tous les hommes qui ne peuvent plus attendre pour que leur vie change. En cela qu’elle concerne tout le peuple de gauche.

À toutes, à tous, la même question est posée : au regard de l’enjeu primordial des élections de 2007 et de ce qui en découlera pour les années qui suivront, quel doit être le combat de la gauche ? Au fond : que veut dire « être de gauche » aujourd’hui ?

Voilà en quoi notre responsabilité est engagée.

Elle est engagée parce que le Parti communiste français est un des grands partis de gauche de ce pays et qu’il a des devoirs vis-à-vis du combat de la gauche, qui est le sien ; de l’avenir de la gauche, qui l’engage ; de toutes les femmes, de tous les hommes de gauche dont il partage les espoirs et les valeurs.

Et elle est engagée parce que nous sommes un grand parti populaire, que la raison même de notre combat est de promouvoir les intérêts des forces vives de notre société, du monde du travail, des exploités, des laissés-pour-compte et que le sens de leur vote va être l’enjeu principal de l’échéance décisive qui s’annonce.

Va-t-on laisser faire : contre l’immense danger d’une victoire de Sarkozy, une gauche normalisée, ayant troqué la lutte pour la transformation sociale contre la « modernité » du retour à l’ordre et du social-libéralisme ? Ou va-t-on battre la droite et ouvrir une voie pour la gauche en 2007, une voie à la hauteur des exigences populaires ?

Dans cette situation nouvelle, l’alternative à gauche à laquelle nous travaillons avec les collectifs unitaires est plus indispensable que jamais. Je crois que le Parti communiste, mais aussi les femmes et les hommes, les forces engagées dans le mouvement de rassemblement antilibéral, ont la responsabilité historique de tendre la main à toutes celles et tous ceux que la dérive du Parti socialiste laisse au bord du chemin. Nous avons la responsabilité non pas seulement de nous adresser à elles et à eux, mais d’aller à leur rencontre, de leur proposer de mener ensemble, sur les valeurs et les idées qui nous sont communes, le combat pour que soit majoritaire à gauche en 2007 une gauche qui soit vraiment à gauche. Il ne s’agit pas de leur dire de nous rejoindre. Mais de proposer que nous nous rejoignions.

Je veux être absolument claire sur ce point. La construction d’un rassemblement de toutes les forces antilibérales de gauche est plus indispensable que jamais. Depuis plusieurs mois, des forces, des citoyens et citoyennes sont engagés avec nous dans la construction de ce rassemblement. Ce rassemblement s’est donné son ambition d’une nouvelle majorité à gauche et les grands traits de son programme. Des centaines de collectifs militants agissent dans toute la France et il s’en crée de nouveaux quotidiennement. Leurs initiatives publiques ont un succès populaire croissant, comme en témoignent les grands meetings qui viennent de se dérouler. Cette dynamique est en train de prendre de l’ampleur. Mais tout dépendra de sa force, de son élargissement populaire, de son approfondissement. Tous nos efforts doivent y tendre dans les semaines et les mois qui viennent. Il nous faut porter cette démarche dans les entreprises et les quartiers populaires. Il nous faut travailler au développement des collectifs unitaires, à leur élargissement, leur création partout où ils n’existent pas encore. Et nous devons finir de construire, en décidant les 9 et 10 décembre d’une candidature à l’élection présidentielle, l’accord politique qui nous permettra de nous lancer en grand dans la campagne électorale.

Nous avons également à être aux côtés de toutes celles et ceux qui agissent face aux projets nocifs de la droite et des multinationales : travailleurs sociaux contre la loi délinquance des mineurs ; salariés en lutte contre les licenciements, familles pour le droit au logement, le pouvoir d’achat, jeunes contre les discriminations et les moyens d’étudier, avec les femmes, ce samedi dans les manifs contre les violences qui leur sont faites.., demain pour l’adoption d’une grande loi d’orientation.

Il faut poursuivre sur le pouvoir d’achat avec le rendez-vous du 12 décembre, donner toute leur force aux Assises pour l’emploi, démultiplier nos initiatives de rencontres-débats, meetings... Etre des résistances, répondre à la question « d’autres choix sont-ils possibles ? », problème par problème est essentiel.

Mais je suis persuadée que nous ne serions pas au niveau de nos responsabilités si nous ne prenions pas les initiatives nécessaires pour permettre aux femmes et aux hommes qui ne peuvent plus se reconnaître dans une candidature socialiste tournant le dos au rassemblement de la gauche contre la droite sur un programme apte à contrer les logiques libérales, de mener avec nous la bataille de 2007.

Elles, ils ont leur place parmi nous, avec nous.

Au moment du référendum sur le traité constitutionnel européen, nous avons dit : « quand on est de gauche, on vote non ». Et nous avons mené campagne pour donner à ce non un contenu politique précis : social, démocratique, pour un monde de coopération et de paix. Le 29 mai, dans leur grande majorité, les électrices et les électeurs de gauche, les salariés, les précaires, les privés d’emploi, les jeunes ont choisi cette orientation politique en votant « non ». Eh bien aujourd’hui, je considère que nous devrions dire à notre peuple : « être de gauche, c’est voter pour une véritable politique de gauche ».

Nous devons proposer de dire, avec toutes celles et tous ceux qui sentent de gauche, qu’être de gauche, c’est se prononcer pour une forte et immédiate augmentation des salaires - à commencer par le SMIC à 1500 euro - l’augmentation des retraites et des minima sociaux ; une sécurité d’emploi et de formation ; une sécurité sociale universelle ; un véritable droit au logement ; le développement et la démocratisation du secteur et des services publics ; une 6ème République citoyenne et participative ; une réforme fiscale et financière permettant d’aller chercher l’argent là où il est afin de le mettre au service des besoins sociaux et de la construction de l’avenir ; une lutte résolue pour l’égalité effective des femmes et des hommes, contre les inégalités et les discriminations qui gangrènent notre société ; une Europe agissant pour un monde de co-développement durable, de coopération et de paix.

Nous devons dire : être de gauche, c’est se battre pour qu’autour de telles propositions, une dynamique populaire se développe jusqu’à créer les conditions en 2007 de la constitution d’une majorité et d’un gouvernement de gauche qui mènent une politique de rupture avec le libéralisme.

Tout doit donc être fait maintenant, tout devra être fait dans les semaines et les mois qui viennent, jusqu’au moment du vote, pour que ce rassemblement soit constamment ouvert, accueillant à l’égard de toutes celles, tous ceux qui aspirent à un vrai changement. La gauche populaire, la gauche antilibérale, ce n’est pas une petite partie de la gauche à préserver dans l’adversité ambiante, c’est ce que doit devenir la gauche. Au regard de l’intérêt de notre peuple et de la gauche, construire « à gauche de la gauche » en excluant de fait la majorité du peuple de gauche serait passer à côté de l’essentiel, à côté de ce qui peut ouvrir l’espoir et créer une dynamique majoritaire.

Dans cette situation, la question de la candidature pour la présidentielle est plus importante que jamais. Nous connaissons toutes et tous, ici, les termes et la difficulté de ce débat. Aucune des candidatures ne fait en l’état consensus car aucune ne peut à elle seule exprimer la diversité du rassemblement. Je rappelle que c’est pour cette raison que j’ai proposé la constitution d’un collectif de porte parole afin de déjouer les pièges de la personnalisation et permettre un partage du temps de parole dans l’esprit de l’initiative que j’avais prise durant la campagne du référendum européen. Et que j’ai décidé, pour ce qui me concerne, de me consacrer entièrement à la campagne commune. Il faut poursuivre ce débat.

Mais nous ne serions là non plus pas à la hauteur de la situation si nous ne considérions pas comme décisif que cette candidature soit désormais mise à la disposition de toutes celles et tous ceux qui veulent pouvoir se prononcer pour une véritable politique de gauche. Nous devons pouvoir dire : « quand on est de gauche, on vote pour cette candidature ».

Notre proposition n’en est que plus justifiée. Cette candidature doit pouvoir être reconnue et entendue par les femmes et les hommes de toutes les sensibilités de gauche : celles et ceux qui pourraient se retrouver dans des votes de résistance et de colère autant que dans un vote « utile » pour battre la droite. Elle doit - et ce n’est vraiment blessant pour personne, mais traduit une réalité de la vie politique - être portée par une personnalité déjà suffisamment reconnue dans tout l’électorat de gauche à l’échelle nationale. Et elle doit impérativement s’affranchir du dénigrement des partis qui est dans l’air du temps et manifester au contraire - car c’est là aussi une réalité politique incontournable - que c’est avec et non contre les partis ou en s’en méfiant que peut se construire une majorité politique capable de gouverner.

Voilà, cher-e-s camarades, les réflexions que je voulais vous soumettre. Je pense qu’elles appellent de notre part une initiative politique pour nous adresser publiquement à toutes les femmes et tous les hommes de gauche afin de leur faire part de nos préoccupations et leur proposer d’affronter ensemble la situation nouvelle qui vient de se créer.

Nous devons leur dire que nous partageons leur aspiration à ce que la gauche se rassemble sur une véritable politique de gauche, afin de permettre en 2007 la constitution d’une majorité et d’un gouvernement de gauche déterminé à mettre en œuvre une telle politique.

Nous devons leur dire que le rassemblement antilibéral auquel nous travaillons avec beaucoup d’autres vise cet objectif, qu’elles et ils y ont donc toute leur place, non pas en se ralliant à qui que ce soit, mais pour contribuer, avec leurs idées et leurs propositions, à ce que nous puissions permettre au peuple de gauche, majoritairement, de se prononcer en 2007 pour une véritable politique de gauche.
Nous devons leur dire qu’avec elles, avec eux, toutes et tous ensemble, il est possible de faire naître dans notre pays un espoir qui bousculera les barrières et s’imposera comme l’événement politique de 2007 ; qu’avec elles et avec eux, il est possible de gagner.

Si vous en êtes d’accord, je pourrais rendre publique cette adresse tout à l’heure, à l’occasion du point de presse que nous avons convoqué. Et les communistes, partout, pourraient en faire de même auprès des hommes, des femmes, des personnalités de gauche qui sont inquiets et cherchent une solution pour que la gauche gagne et réussisse.

Cher-e-s camarades,

Nous avons toutes et tous conscience, aujourd’hui, des risques mais aussi des exigences auxquels nous confronte la situation nouvelle qui s’est créée à gauche. Notre responsabilité est grande. Il dépend pour une large part de nous, de nos initiatives et de nos efforts de conviction, partout où nous pouvons être et agir, de rendre possible le très large rassemblement politique qui peut changer la donne à gauche, battre la droite et ouvrir en 2007 pour notre peuple une nouvelle période de progrès social et démocratique.

Messages

  • Mme Buffet, Je suis militante socialiste, j’ai un gd respect pour vos idées et pour votre personne, mais il faut penser à l’avenir et permettre à la gauche de gagner. Quel est notre adversaire ? Nicholas . donc unissons nous et battons cette droite, qui écrase et fait plier les gens qui quand ils ont un travail, ont très peur de le perdre et même souvent n’en ont pas, sont rayés des listings qui pourraient leur apporte un peu de la solidarité que nous leur devons. A gauche toute c’est très bien mais est ce réalisable ? non alors, ne recommencons pas les erreurs commises lors des dernières présidentielles, je ne l’ai pas digéré et j’en veux aux petits parts qui n’ont pas senti le vent tourné On verra au 2 ème tour, de 2 ème tour il n’y en a pas eu et Chirac avait beau jeu de se targuer de 82 % de voix , dont la mienne !
    Alors s’il vous plait plus jamais cà. Que pouvez vous faire, négocier avec les socialistes, ils ne sont pas si bornés que certains le prétendent . Il ne faut pas croire que pour nous c’est facile, on a voulu nous faire croire que L F était le plus a gauche mais à qui peut on faire avaler une telle couleuvre, non Ségolène écoutera, elle ne peut faire autrement et ses propos sont si souvent déformés . Donnez lui une chance , ce sera peut être en même temps la nôtre, a vous a moi enfin au peuple de gauche.

    La souris.

    • ne recommencons pas les erreurs commises lors des dernières présidentielles,

      Et pourtant c’est bien ce qu’a choisit le PS en présentant une candidate qui ne porte pas les valeurs de la gauche comme l’a montré MGB dans son rapport. Le PS recommence la même monstrueuse connerie qu’avec Jospin dont le "programme n’était pas socialiste". Le renoncement à changer la vie fera perdre le PS.
      On ne battra la droite qu’avec une candidature clairement identifiée à gauche. Le seule vote utile sera donc le vote pour le (a) candidat(e) de l’AU.

      Jips

  • Toujours de trés belles analyses par le PCF
    Mais lorsque ils ont participé aux gouvernements , des carpettes !!!

    Reste que les militants de base sont des personnes sincéres ,que je salue et leur souhaite bon courage

    • classique l’opposition entre la direction et les militants sinceres.Le PCf a changé notamment depuis 2002 et l’orientation impulsée par MG BUFFET...les analyses ont été suivies d’initatives politiques ..regionales IDf, Europeennes , referendum, rassemblement antiliberal.

      les carpettes te saluent bien
      Fab

    • je salue les miliants les cadres la secrétaire nationale et puis et puis faut avancer. La feuille de route est claire battre la droite, et le P.S. de Mme Royale au carré comme le lit ... Il faut un candidat et c’est la question qui fâche ; si la secrétaire du parti communiste français avait l’élégance de retirer sa candidature en même emps que monsieur Bové ,on aurait règlé une grosse partie du problème , la LCR pourrait nous rejoindre et sa ferait déjà un candidat en moins il nous resterait à nous déterminer entre les candidats hors parti ( ne dites pas José est hors parti c’est un peu de la mauvaise foi). Les socialistes du non rétifs au partis pourraient nous rejoindre eux aussi et je crois que là on tiendrait le bon bout pour une franche bagarre contre l’impérialsme libéral . gilles Collectif de Pontivy

    • "la LCR pourrait nous rejoindre "
      ce n’est pas la candidature de MGB qui fait obstacle , c’est l’orientation que nous avons defini ensemble pour une Gauche de gauche qui est combattu par les majo de la LCR.
      fab

    • Mais non mon ami, tu inverse totalement le problème, ce qui retient la LCR, provisoirement je l’espère, c’est que justement nous voulons avoir l’assurance de rassembler une gauche de gauche, alors que Mari Georges, en particuliers, reste dans l’espoir totalement irréalisable de réunir "toute la gauche" c’est à dire en réalité avec le PS ; Comme la désignation de Royale comme candidate rends cette solution tout à fait impossible, la participation de la Ligue dans
      l’alternative unitaire ne doit plus poser de problème.

      Donc à bientôt dans l’unité anticapitaliste. Raymond LCR

  • Je voudrais un nom qui correspond à la définition : " la candidature doit être portée par une personnalité déjà suffisamment reconnue dans tout l’électorat de gauche à l’échelle nationale."
    je voudrais savoir qui décide " du maintien ou non de l’alternative à gauche" ? Pour le reste on attend l’attitude de nos partenaires communistes dans leurs lieus d’exercice. Vont ils enfin dénoncer les politiques hallucinantes de leurs ex amis socialistes en matière de transports d’environnement de gestion de l’eau, cessions et commissions etc etc ?.
    Si nous sommes si méfiants à l’égard des partis c’est que chat échaudé craint l’eau froide et la ligne de ton organisation a depuis son existence et jusqu’à aujourd’hui été pour le moins sujette à beaucoup de retournement. C’est pas un hasard si le PCF a perdu autant de grands militants ( Fédé de Paris et autres...) et que son électorat est passé de 28% à la Libération à 3% Gilles.