Accueil > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte"
Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte"
Publie le jeudi 9 novembre 2006 par Open-Publishing10 commentaires
Les militants communistes sont appelés à se prononcer, les 10 et 11 novembre, sur la question de la candidature du PCF à l’élection présidentielle de 2007. Nous aurons le choix entre trois possibilités : proposer Marie-George Buffet comme candidate du « rassemblement anti-libéral » à l’élection présidentielle ; présenter Maxime Gremetz comme candidat du parti ; présenter Jean-Jacques Karman comme candidat du parti. Le résultat de cette consultation ne fait aucun doute : ni Gremetz, ni Karman ne présentent d’alternative sérieuse aux idées de Marie-George Buffet. Au fond, ils ne se distinguent de la secrétaire nationale du PCF que par une exécrable réputation au sein du parti, par une tendance - nettement prononcée, chez Karman - à la démagogie « souverainiste », et par le fait d’être largement méconnus de la population française. Dans ce contexte, malgré nos désaccords de fond sur le programme que défend la direction du parti, "La Riposte" appelle ses militants et sympathisants communistes à voter pour Marie-George Buffet.
Reste que, la consultation passée, Marie-George Buffet ne sera toujours pas - du moins pas officiellement - candidate à la présidentielle, mais seulement candidate à la candidature du « rassemblement antilibéral ». "Dans Le programme du PCF et la saga des candidatures unitaires", daté de juillet dernier, "La Riposte" a exprimé son désaccord sur cette stratégie. Nous expliquions pourquoi, à notre avis, le parti n’aurait pas dû s’engager dans l’imbroglio des « candidatures unitaires ». Sans répéter l’argumentation développée dans cet article, revenons brièvement sur le sujet.
En quoi consistent, au juste, les « collectifs unitaires » ? Selon la mythologie unitaire, ils réunissent des militants de différentes organisations politiques de gauche - PCF, LCR, MARS, PRS, Alternatifs, Verts, etc. - ainsi que des syndicalistes et de « simples citoyens ». Cependant, comme le disait le vieil Hegel, « la vérité est toujours concrète ». Et pour être concret, en l’occurrence, il n’est pas superflu de préciser dans quelles proportions les différentes composantes des collectifs y sont représentées. Or, à l’échelle nationale, non seulement ce sont les militants et sympathisants du PCF qui constituent la grande majorité des leurs effectifs, mais dans la plupart des cas, l’infrastructure qui sert de base à leur fonctionnement (salles de réunion, photocopieuses, etc.) est également celle du PCF. En d’autres termes, si le PCF se retirait des collectifs, ils tomberaient en poussière. D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement, puisque des différentes organisations qui constituent le collectifs, le PCF est de très loin la plus puissante et la mieux implantée, à l’échelle nationale ?
Mais peut-être que les « simples citoyens » viennent en masse dans les collectifs ? Non. Répétons-le : les collectifs sont très majoritairement composés de militants et sympathisants du PCF. Ainsi, loin d’être l’expression d’une quelconque « dynamique unitaire », qui mobiliserait la population au-delà des structures politiques traditionnelles, les collectifs ne sont, dans les faits, qu’un réseau militant dont le PCF constitue non seulement la colonne vertébrale, mais bien souvent aussi la chair et le sang.
Les dirigeants du PCF, et Marie-George Buffet la première, savent très bien qu’il en est ainsi. Pourtant, la direction nationale fait « comme si » : comme si le PCF était, dans les collectifs, une force « comme les autres » ; comme si les communistes y discutaient « d’égal à égal » ; comme si on avait affaire à une « dynamique unitaire » dépassant largement les rangs des militants et sympathisants du parti. Les dirigeants du parti se sont mis en tête de faire apparaître les candidats du PCF, aux prochaines élections, comme émergeant, non d’une simple désignation interne au PCF, mais d’une puissante lame de fond « antilibérale ».
Contrairement à Gremetz, Gérin et consorts, qui ne se lassent jamais de prophétiser « la mort du parti », nous ne sommes pas enclins à exagérer les conséquences négatives de cette démarche. Ceci-dit, elle a effectivement des conséquences négatives. D’une part, cette interminable partie de poker-menteur - en vertu de laquelle il n’est pas sûr, officiellement, que le PCF présentera un candidat aux présidentielles - commence à avoir un effet démoralisant sur nombre de militants du parti. A cela s’ajoute l’impact négatif sur l’électorat traditionnel du PCF, qui a bien du mal à comprendre la stratégie et les intentions du parti. Enfin, la « démarche unitaire » a pour effet de brouiller les cartes en ce qui concerne le programme du PCF. Parmi les autres « composantes » des collectifs, certaines défendent des idées franchement réactionnaires. Par exemple, José Bové est favorable à la « décroissance soutenable », c’est-à-dire à la désindustrialisation du pays. Est-ce la position du PCF ? Jusqu’à nouvel ordre, non ! Mais dans ce cas, plutôt que de répéter sans fin qu’« on est tous des anti-libéraux », le parti devrait tracer une ligne nette entre son programme et les idées de José Bové.
Les collectifs sont supposés trancher la question de leur candidature en décembre. Etant donné le poids du PCF dans les collectifs, il n’y a aucune raison, théoriquement, pour que Marie-George Buffet ne soit pas choisie. Cependant, des « personnalités » comme José Bové, Clémentine Autin, etc., qui sont également candidats à la « candidature antilibérale », ne l’entendent pas de cette oreille. Et pour préférer leur candidature à celle de Buffet, ils ont un argument imparable : ils ne sont à la tête d’aucun parti ! En d’autres termes, ils demandent à celle qui représente la principale force des collectifs de bien vouloir leur céder la place, au motif qu’ils ont l’« avantage » singulier de ne représenter qu’eux-mêmes ! Si le ridicule tuait, la question des candidatures unitaires serait rapidement réglée.
L’idée qu’un candidat « non-encarté » ferait un meilleur score que Marie-George Buffet est complètement absurde. Là encore, la vérité est concrète. Si, plutôt que de présenter un candidat, le PCF appelait à soutenir José Bové, Clémentine Autin ou toute autre « personnalité » du sérail antilibéral, il ne faudrait pas compter sur beaucoup de militants communistes pour faire campagne, coller des affiches et diffuser des tracts. En fait, il y aurait immédiatement une grave crise au sein du PCF, dont la direction nationale ne veut évidemment pas. C’est pourquoi, quelles que soient les manœuvres des autres candidats « anti-libéraux » pour discréditer Buffet, celle-ci sera candidate aux présidentielles. Toute la confusion « unitaire » finira par retomber. Et le plus tôt sera le mieux !
La Riposte : http://www.lariposte.com
Messages
1. > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte", 9 novembre 2006, 08:21
Désolant. À qui profite la division ?
Avis à la Riposte : rejoignez Lutte Ouvrière !
Il y a d’ailleurs des positions dans ce communiqué qui font hurler de rire : José Bové réactionnaire ?
Alors que le PCF reste productiviste et pro-nucléaire ...
La décroissance soutenable est la seule solution logique pour l’avenir de la planète.
Si ce n’est pas Marie-George Buffet qui est désignée au sein des Collectifs, au moins, les sectaires de La Riposte ne feront pas campagne à coté de moi. Tant mieux.
Même si, et c’est une vérité, actuellement la majorité des participants des Collectifs sont membre du Parti Communiste Français, s’il y a une vrai campagne qui s’enclenche et que le 10 décembre, ce n’est pas Buffet qui est désignée, mais Bové par exemple, et bien énormément de "simples citoyens" rejoigneront la lutte électoral.
Et ça, pour gagner !
Soyons réalistes, une candidature de Buffet ne sera forcément qu’une candidature de "témoignage", mais "nous ne sommes pas là pour témoigner !"
Simple Citoyen.
1. > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte", 9 novembre 2006, 10:43
Non tout n’est pas débile dans cet article bien au contraire.
Et dire que la décroissance est un idée réactionnaire n’est pas à hurler de rire, meme si il faut en discuter et que tout n’est sans doute pas à rejeter dans ce que d’aucun appelle "la decroissance".
Je suis également d’accord pour pourfendre l’idée simplissime qu’un non-encarté rassemblerait davantage que MGB. Comment alors, qu’on s’oppose aux pratiques délégataires, peut on s’en remettre à une personne seule, qui ne représente rien du tout (et parfois à peine elle même tant les idées font parfois défaut, et qui n’a rien montré de ses capacités et talents si ce n’est une aptitude à grenouiller entre les appareils mais toujours loin des gens).
Je suis également d’accord pour dire que seule MGB rassemblerait tous les cocos et que ceci est une condition indispensable pour le succès de la campagne.
Je suis toujours d’accord pour constater comme la Riposte que le PCF est la colonne vertébrale des collectifs unitaires et qu’il n’y a pas eu, pour le moment, d’engagement massif de la population dans ces collectifs.
Jips
2. > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte", 9 novembre 2006, 12:19
La décroissance réactionnaire ?
Il faut vraiment avoir absorbé le discours des media dominants pour croire ce genre de truc.
Je ne savais pas que l’écologie et l’anti-capitalisme étaient réactionnaires.
Pauvre pauvre riposte ;-)
3. > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte", 9 novembre 2006, 13:37
C’est vrai que le terme reactionnaire est peut-etre maladroit mais en tout cas je ne vois nullement le rapport entre anti-capitalisme et "decroissance" bien au contraire !
Question médias dominants, la decroissance me parait etre justement une tarte à la crème qui dégouline de Libé, Nouvel Obs, Charlie-Hebdo, Inrok, etc... et qui vise à détourner l’exaspération de la lutte anti-capitaliste.
Mais avant de s’étriper sur la "décroissance", on devrait essayer de définir ce que c’est car peut-etre nous n’en avons pas la meme définition.
Jips
2. > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte", 9 novembre 2006, 14:43
Les communistes sont effectivement nombreux dans les collectifs. Mais quel est notre objectif ? Souhaitons-nous seulement rassembler des militants dans des collectifs ? Non. Notre objectif est de "jouer la gagne" et d’être élu. Pour cela, nous avons donc besoin de rassembler des électeurs, le jour de l’élection, et pas seulement des militants. Or, si les militants communistes sont nombreux, l’électorat communiste ne l’est pas : si nous gagnons, l’électorat communiste ne représentera qu’une petite partie de la majorité des français qui auront voté pour nous.
Enfin, si, comme tu l’affirmes, les communistes ne sont pas prêts à faire campagne pour quelqu’un d’autre que leur secrétaire générale, je ne vois pas comment il pourrait y avoir d’unité. Heureusement, j’ai pu constater par moi même que ce n’est pas le cas de tous les communistes, loin de là !
Jean-Baptiste
1. > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte", 9 novembre 2006, 16:04
tout va tres bien mme la banquise ben ouais je fond j’me liquefie j’en selive d’avance tout va tres bien ouaie ouaie j’suis au courant et et et j’m’en fiche autant qu’y s’en foutent...pourvu qu’ça dure en fait surtout ne rien changer c’est si bon la pensee_ piscine ou y sont installes pendant k’la mer monte°°°
2. > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte", 9 novembre 2006, 17:08
Fort heureusement il y a en France au moins vingt fois plus de communistes que de militants du PCF ; et ce sont ces communistes qui doivent se rassembler dans ou hors des collectifs pour avoir une chance de gagner en 2007.
Alors camarades du PC arretéz de nous rabâcher sur le site votre supériorité dans les collectifs, en nombres et en moyens. Que ceux qui n’étaient pas mobilisés dans les collectifs du non avant le 29 mai soient venus nous rejoindre depuis quelques mois nous en sommes très heureux, mais cela ne vous donnent pas le droit de vouloir imposer MBG comme candidate naturelle. Donc, toute sa place au PCF, mais rien que sa place
Une campagne unitaire ne peut pas se rassembler seulement autour du PC. Pour espérer être majoritaire un jour, le plus tôt possible, ce doit être le rassemblement de toutes les forces de progrès radicalement anti-capitaliste, et cela inclus bien évidemment ceux, qui lucides devant les catastrophes climatiques à venir, ont le courage de réfléchir à une société qui en finisse avec cette course infernale après la satisfaction des besoins artificiels que nous impose la société de consommation pour son plus grand profi : PARTAGE DU TRAVAIL PARTAGE DES RICHESSES PARTAGE DES RECOURCES NATURELLES PARTAGE DU BONHEUR
La recherche du vrais bonheur pour tous doit être, aussi, au centre de la réflexion politique.
Raymond LCR
3. > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte", 9 novembre 2006, 22:31
D’abord Raymond nous ne cherchons pas à imposer MGB,nous soumettons sa candidature au débat comme les autres candidats du rassemblement.
La présence des communistes dans les collectifs est naturelle,on peut regretter qu’ils soient les plus nombreux ce n’est pas leur souhait.
Fianciérement c’est un fait et il faudra bien à un moment ou un autre parler de ces problémes de finances car le PCF n’a pas à supporter seul le financement de la campagne(ça sert quand même les encartés) et il faudra bien trouver des méthodes de financement.
Et question:c’est quand que la LCR prend sa place dans le rassemblement,parce que j’en ai pas encore vu !
Jean Claude des Landes
3. > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte", 9 novembre 2006, 18:13
Être réactionnaire par rapport à qui ou à quoi ? Réagir à la croissance est réactionnaire ! Même si l’on est anti-capitaliste, anti-libéral ou autre pro ce que l’on veut. Même si l’on prône « la décroissance soutenable » ou une autre théorie de l’imagination !
Seul l’action peut être révolutionnaire ! Les performances techniques et scientifiques agissent et révolutionnent l’économie, la croissance, la société etc.. Qui ou quoi d’autre révolutionne nos sociétés ? LO, LCR, PCF, PS, UMC, FN ou autres parti de je ne sais quoi ? Ces « grands Richards », ces superstars du bizzznes ? Ou ceux qui travaillent, tous les jours pour vivre, pour que ce monde existe ?
On oublie trop les petites gens qui consomment leur propre vie dans une société qu’ils font vivre, tous les jours. C’est eux qui toujours ont fait l’histoire, qui la révolutionne à chaque jour qui passe.
Les autres ? Tous les autres, moi y compris, ne font que réagir à une évolution. Beaucoup y participent mais très peu, trop peu d’entre nous la construisent. Certains en tirent un profit, souvent matériel, les autres ne font que la subir !
Stelios
1. > Consultation interne au PCF : le point de vue de "La Riposte", 9 novembre 2006, 23:15
Jean Claude quand je dis que de nombreux communiste (heureusement pas tous beaucoup mettent leurs désirs de réussir l’unité avant leurs préférence partisanes et je les en félicite) sont agressifs dés qu’on pense que la dirigeante d’un parti n’est pas la mieux placée pour rassembler les différentes sensibilités des collectifs.
Pour le retour de la Ligue dans l’animation des collectifs, je la souhaite au moins autant que toi, car c’est une condition nécessaire pour qu’une candidature commune soit véritablement unitaire.
Je pense qu’après les décisions officielles des communiste, les choses seront beaucoup plus claires.
a bientôt j’espère dans la lutte dans les urnes et dans la rue Raymond LCR