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Contre la censure : Qui veut la mort d’Internet ?

Publie le lundi 3 juillet 2006 par Open-Publishing
16 commentaires

de Yannick CHATELAIN

Dans un contre-monde ou la gouvernance par la peur est devenue aussi banalisée que mondialisée, les terroristes sont devenus des complices autant que des coupables. La liberté de désinformation a été promulguée. Les "déla" sont à l oeuvre : ils dénoncent comme l’exige la citoyenneté.

Les "récupérateurs" débarrassent sans pitié la société des derniers bastions de déviance : "ceux qui ne pensent pas comme eux sont contre eux". Parce que les derniers libres penseurs se sont réfugiés sur Internet les gouvernants ont décidé d en finir... Un crime doit être commis ce soir, une épuration dont la conférence des 230 définira la méthodologie...

Réquisitoire cynique et contre-utopie, cet essai sans concession de Yannick Chatelain dénonce le meurtre annoncé d Internet et donne un visage aux coupables. Il alerte sur le déterminisme totalitaire de nos sociétés actuelles dont les fondements sont la pire des choses : le mensonge. Il nous rappelle s il en est encore temps la phrase de Benjamin Franklin : "ceux qui abandonnent une liberté essentielle pour une sécurité temporaire ne méritent ni la liberté, ni la sécurité".

QUI VEUT LA MORT D’INTERNET ? IMPACT SOCIOLOGIQUE ET TECHNOLOGIQUE DU 11 SEPTEMBRE :

"Qui veut la mort d’internet " (Juin 2006/ L’Harmattan 2006, Essai, Type :
Contre-utopie, 222 p. Y.Chatelain) disponible sur amazon.fr

bio :

Yannick CHATELAIN est enseignant-chercheur, directeur du Département des
Enseignements Appliqués à Grenoble École de Management. Spécialiste des
Nouvelles Technologies, et Techniques Avancées de Marketing on Line,
diplômé de Grenoble École de Management. Après un Doctorate Business of
Administration, il poursuit actuellement une thèse de Sociologie à
l’université de Montpellier sous la direction de Jean Bruno Renard, ses
travaux portent sur internet, le contrôle social et la liberté
d’expression. Spécialiste du hacking et de la communauté hacker. Essayiste,
il est l’auteur de nombreux ouvrages sur le marketing on line, le hacking
et la Cybercriminalité. Il est le co-auteur avec Loïck Roche du très
médiatique « in bed with the web ».

Messages

  • Internet c’est l’outil le plus formidable pour la liberté d’expression. Il est un contrepouvoir puissant qui permet aux plus petits, c’est-à-dire aux peuples de s’exprimer sans contrainte.
    Le meilleur cotoyant le pire.
    L’Internet c’est l’information et la formation. Il a dépassé tout ce qu’il était possible d’imaginer. On peut comprendre que les gouvernants aient peur à présent de cet outil démocratique.

    • et bien sûr par "petit" on entend bien le peuple souverain et majoritaire !!!

      ANA

    • Effectivement Internet est un outil PUISSANT, et comme tous les outils développés par l’Homme, il peut en être fait différents usages.

      Pour que cet outil devienne un contrepouvoir il faudra tout d’abord faciliter sont accès au plus grand nombre, il me semble qu’il est nécessaire d’avoir certains moyens financier pour avoir cet accès en France de nos jour, et que beaucoup de "petits" n’ont pas ces moyens.

      Une autre condition me parait indispensable, que le réseau actuel ne soit pas dépendant de quelques "serveurs-maîtres", tous propriété d’une seule Nation. (désolé de ne pas afficher de liens pour étayer)

      Enfin une dernière remarque, si Internet devient la base de données de "toute" la connaissance humaine, c’est effectivement une promesse de partage du savoir et de la connaissance, et donc un potentiel contrepouvoir, mais il ne faut pas oublier quels sont les "mots" les plus utilisés sur les différents moteur de recherche et je ne suis pas convaincu que "presse alternative", par exemple, soit très haut placé.

      J’espère malgré tout que cet outil pourra permettre de recréer des liens entre les humains, avant que les marchands n’aient tout "sectoriser", bien que certaines lois récentes ne nourrisent guère cet espoir.

      PéKa

    • Je vous recommande le livre. je l’ai lu, pour les adeptes Métropolis (1926) de Thea von Harbou (dont le mari Fritz Lang tirera un film célèbre), Le Meilleur des mondes (1932) d’Aldous Huxley, 1984 (1949) de George Orwell et Fahrenheit 451 (1951) de Ray Bradbury. avec de allez-retour dans la réalité, ci dessous un petit extrait trouvé sur le net et deposé par l ’auteur (c’est à la fin de la conference des 230 (entendez les 230 gouvernants gerés par Georges W.W.W le heros du livre :

      Participant54 : (Pleurant dans un coin de la salle)
      Georges : « Qu’est-ce qui se passe mon vieux ? »
      Participant54 : « Je n’y arriverais jamais »
      Georges : « Mais si mais si »
      Participant54 : (Larmoyant) « J’ai un peuple de gueulard vous savez »
      Georges : « C’est vrai qu’avec les Français mon vieux on peut pas dire que vous soyez le plus verni ! »
      Participant54 : « Putain de pays »
      Georges : « Faut pas dire ça mon vieux, on est tous avec vous. »
      Participant54 : « Je sais, mais je vous sentais si sur, et les autres aussi… »
      Georges : « Bien sûr qu’on va la crever cette saloperie ! »
      Participant54 : « Vous voyez ! Vous êtes sûr de vous. »
      Georges : « Mais il faut faire cela à votre rythme, vous pensez trop global ! Soyez cool »
      Participant54 : « Je le sens pas »
      Georges : « Mon vieux vous nous faites une petite déprime. (Lui tapant affectueusement sur l’épaule) va falloir vous ressaisir on a besoin de vous vous savez ! »
      Participant54 : (Jetant un regard reconnaissant) « C’est vrai ? »
      Georges : « Bien sur que c’est vrai, vous êtes même un rouage indispensable mon vieux ! »
      Participant54 : « C’est gentil »
      Georges : « Il n’est pas question de gentillesse, vous êtes un élément incontournable ! Si on baise les Français on baise le monde… »
      Participant54 : « Olalalala Ça me met une sacrée pression. »
      Georges : « Mais non on vous aidera ! C’est un beau challenge, et un vrai beau crime, être tendu est plus que normal ! C’est même souhaitable ! »
      Participant54 : « Je me sens déjà mieux…. »
      Georges : « Qu’est-ce qui pourrait vous rassurer, je veux dire vraiment vous rassurer… »
      Participant54 : « En fait j’aimerais que tout soit fini que cette saloperie soit crevée ! »
      Georges : « Et si je demandais au « nettoyeur » de vous aider. Hein ? Le nettoyeur… ça vous direz ? »
      Participant54 : « Vous le feriez ? »
      Georges : « Bien sur, et puis il a fini son boulot en Chine, croyez moi là-bas ils ne mouftent plus ! Ils bougent plus une oreille les Chinois, et c’est déjà presque une version bêta d’« Internoster » ».
      Participant54 : « Ce serait vraiment super »
      Georges : « Bon je lui en touche un mot et il vous contacte »
      Participant54 : (Reconnaissant) « Merci encore. »

      Copyright Yannick Chatelain, extrait de Qui veut la mort d’internet ? Impact technologique et sociologique du 11 septembre, editions l harmattan Juin 2006

      Bonne soirée à tous et à toutes Mixer

    • Merci pour ces précieux compléments, je ne peux qu’évoquer Farheineit 451, et la course "au_plasma_pour_habiller_ un_ mur" contemporaine m’évoque souvent ce superbe livre.

      PéKa

  • Hého, les copains, vous ne joueriez pas à vous faire peur, des fois ?

    Parce que, bon, c’est vrai qu’Internet agace les puissants. Qu’ils vont chercher à mettre leurs vilains doigts dans notre engrenage de liberté. À enrayer notre joli jouet. Ils ont même déjà essayé. En pure perte.

    Pour l’instant, que je sache, on fait ce qu’on veut, on dit ce qu’on veut, on télécharge même ce qu’on veut. On n’a jamais eu un tel espace de liberté. Et on les emmerde !

    Alors arrêtons de nous la jouer parano. Continuons à éructer, à glapir, à jouer, à fantasmer, à les envoyer au diable, à les gnougnoufrater. Profitons-en. Il sera toujours temps de leur voler dans les plumes le cas échéant.

    Pour l’instant, "jouissons sans entrave" en leur riant au nez !

    Le Yéti (sur le web comme un poisson dans l’eau)

  • Et pour ammorcer le combat, si on s’embarquait sur la flotte des Pirates ???
    http://www.parti-pirate.info/
    le Vieuxrat

    • Eh eh juste avant l’embarquement Vieux rat, Allez pour la route un petit extrait de la préface pour attirer le chaland : ah ah
      la préface est de Jean Bruno Renard, Professeur de Sociologie à l’université de Montpellier, avec lequel je travaille sur le contrôle social, ce dernier est un spécialiste de la rumeur, et il m a fait l l’honneur et a eu la gentillesse de prefacer le livre :

      Extrait , Préface de "qui veut la mort d’internet ? " ! par Jean Bruno Renard

      La politique-fiction

      Yannick Chatelain s’inspire en effet d’un genre littéraire contemporain bien identifié, celui de la contre-utopie. Ce sont des textes largement fictifs qui, à travers la description d’une société du futur, dénoncent l’évolution totalitaire de nos sociétés actuelles : par exemple Métropolis (1926) de Thea von Harbou (dont le mari Fritz Lang tirera un film célèbre), Le Meilleur des mondes (1932) d’Aldous Huxley, 1984 (1949) de George Orwell et Fahrenheit 451 (1951) de Ray Bradbury. Suscités par la montée des dictatures puis par la guerre froide, les romans contre-utopiques avaient disparu pendant les décennies « utopiques » des années 1960 à 1980. Le retour actuel de la contre-utopie reflète les inquiétudes face à la mondialisation, dont l’Internet est un aspect. Ce n’est pas un hasard si le titre de cet ouvrage est une allusion claire au Big Brother du roman d’Orwell.

      Le livre de Yannick Chatelain s’inscrit également dans une lignée littéraire plus ancienne qui remonte aux philosophes des Lumières : sous un habillage fictif qui rend la lecture du texte très agréable, il s’agit d’informer le lecteur et, mieux encore, de le faire réfléchir. Fontenelle exposait ses idées sur l’habitabilité des autres planètes en conversant avec une marquise fictive (Entretiens sur la pluralité des mondes, 1686) tandis que Montesquieu critiquait son époque à travers les observations de deux voyageurs orientaux imaginaires (Les Lettres persanes, 1721). Yannick Chatelain modernise la situation : l’entretien avec une marquise est remplacé par une conférence devant un public international de gouvernants, rythmé par l’accueil des participants, les tea breaks, un buffet garni et la classique séance de questions/réponses à l’orateur ! Relèvent aussi plus nettement encore de la politique-fiction les « mauvaises nouvelles » qui émaillent l’ouvrage comme autant de paraboles dénonçant l’usage totalitaire d’Internet. En revanche, tous les encadrés qui accompagnent la conférence fictive révèlent des faits réels et des informations vraies, recueillies dans la presse générale ou spécialisée, qui fondent l’inquiétude que l’on peut avoir sur les dérives totalitaires d’Internet : les germes d’une société de surveillance, de dénonciation, de contrôle social ou, plus perversement encore, d’auto-contrôle.

      Du bon usage de l’ironie
      Dès la lecture de la première page de cette « conférence » sur l’instauration d’un nouvel ordre mondial de l’Internet, on se rend compte que Yannick Chatelain adopte une rhétorique de l’ironie : il fait semblant de louer ce qu’il veut blâmer ; il se met apparemment du côté de l’ennemi, mais c’est pour mieux le dénoncer. Henri Suhamy décrit ainsi l’ironie :
      « L’ironie combat l’hypocrisie avec les armes de celle-ci, elle fait semblant d’être convaincue par l’imposture, elle entre dans son jeu pour la détruire. C’est une arme cruelle, car en simulant la rhétorique et même la pensée de l’adversaire, elle s’approprie son être, le dénude, le fait apparaître comme une mécanique transparente, unidimensionnelle, dérisoire. »3

      C’est pourquoi, à l’inverse, les opinions qui ont la sympathie de l’auteur sont énoncées à la fin du livre dans un tract, défendant un Internet libertaire, que les participants à la conférence piétinent, littéralement et symboliquement !
      La distance que crée entre lui-même et son texte un auteur maniant l’ironie n’est pas sans danger. Son œuvre peut lui échapper, ses intentions être détournées. Que l’on se souvienne de la triste histoire du pamphlet de Maurice Joly, dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu ou La Politique de Machiavel au XIXe siècle (1865). Publié anonymement, ce texte critiquait le règne de Napoléon III au travers d’un plan de conquête du monde fictivement énoncé par Machiavel (déjà lui ! On ne s’étonnera pas que Yannick Chatelain cite fréquemment le rusé Florentin !). Or le texte de Maurice Joly fut plagié en 1900-1901 par la police secrète tsariste de Russie qui lui donna la forme tristement célèbre qu’on lui connaît aujourd’hui : le faux antisémite des Protocoles des sages de Sion, censé relater une réunion secrète de dirigeants juifs pour planifier leur mainmise sur le monde.

      extrait de la préface de : "qui veut la mort d’Internet ? Impact technologique et sociologique du 11 septembre, 224 p.

      voila voila, j’espere que cela eclairera le lecteur et la lectrice le reste : c’est ici : ) ok ok 4 semaines de délais c’est ce qu’indique amazon ;( bon oui, mais c’est un chef d’oeuvre quand même :) promis ! : ) je pense qu’il l amene avec des porteurs :)

      Amitiés Yannick

    • Ce livre est remarquable ! Bravo ! et merci pour cette information