Côte d’Ivoire : En provenance d’Abidjan, les déchets toxiques soulèvent la colère près de Lyon

Côte d’Ivoire : En provenance d’Abidjan, les déchets toxiques soulèvent la colère près de Lyon

Fraternité Matin (Abidjan)

5 Décembre 2006
Publié sur le web le 5 Décembre 2006

Bourahiman Ouattara
Abidjan

S’agissant des déchets qui ont tué 10 personnes en Côte d’Ivoir, des associations écologistes françaises veulent alerter sur la pollution de la zone proche de l’Isère.

Mécontentements et indignation à Salaise-sur-Sanne (Isère), près de Lyon en France ; où doivent être traitées les 7 500 tonnes de terre contaminée recueillies à Abidjan, après le passage historique du navire Probo Koala. Que fera alors la société Trédi qui a eu, dans l’urgence, l’exclusivité du marché ivoirien avec l’accord des gouvernements ivoirien et français ?

Située dans la vallée du Rhône, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Lyon, le site choisi pour incinérer les produits toxiques en provenance de la Côte d’Ivoire a pourtant la tradition de recevoir des déchets dangereux. Le quotidien Libération en donne quelques indices ; relevant que Salaise a développé depuis près d’un siècle une vraie culture de la pollution.

« Rhône-Poulenc, écrit le journal, s’était installé là en 1912, pour fabriquer du gaz moutarde, avant de reconvertir le site dans les fibres textiles. De nombreuses entreprises l’ont rejoint, et la zone est devenue une vaste plateforme chimique, à côté de laquelle Trédi brûle plus de 200 000 tonnes de déchets industriels par an ».

Mais, s’agissant plus spécifiquement des déchets qui ont tué 10 personnes en Côte d’Ivoire et occasionné plus de 100 000 consultations en août et septembre 2006 à Abidjan, des associations écologistes françaises veulent profiter du coup de projecteur pour alerter sur la pollution de la zone, située au carrefour de l’Isère, du Rhône, de la Drôme et de l’Ardèche.

L’information également rapportée par l’Afp indique que les populations de Salaise-sur-Sanne (Isère) ne veulent pas de ce déchet dans leur région. Colère et refus à travers les témoignages du genre : « On en a assez des odeurs. On ne sait pas ce que l’on respire et, avec cet arrivage, ça va aller de mal en pis », ou encore « Ma fille va à l’école à Salaise. Elle a de l’asthme, alors qu’il n’y a pas d’antécédents familiaux. Je me pose des questions ».

La société Trédi, filiale du groupe français Séché Environnement et Installation, classée pour la Protection de l’environnement (ICPE), a été choisie par le gouvernement ivoirien, sans appel d’offres.