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Coup de chaud dans le Front de gauche !

par Antoine (Montpellier)

Publie le jeudi 28 juin 2012 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
14 commentaires

Titre complet : Coup de chaud dans le Front de gauche : des candidats communistes positionnés en "quasi-socialistes à peine déguisés" (Mélenchon)

L’heure des bilans a sonné dans le Front de gauche et les dirigeants du PCF et du PG ne sont pas tendres les uns vis-à-vis des autres. On lira ci-dessous les rudesses échangées où l’on relève que, pour Mélenchon, le PC a joué trop près du PS aux législatives tandis que, pour le PC, il y a probablement eu un manque de lisibilité de "l’utilité " du Front de gauche dans "la majorité de gauche".

Majorité qui, comme le confirme le tchat du Monde avec Pierre Laurent, ci-dessous, reste l’axe politique du PCF à travers une subtile dialectique, pas bien nouvelle au fond, des deux fers au feu : résolument dans la majorité avec le PS avec, comme mineure, le refus de participer à un gouvernement dont le PCF sait parfaitement qu’il est programmé pour imposer une austérité "de gauche", ce qui devrait a priori questionner son appartenance à ladite majorité. Ce grand écart se confirme à travers le choix probable de s’abstenir sur le prochain vote de confiance au gouvernement mais celui de voter en faveur du candidat du PS à la présidence de l’Assemblée.

En résumé, une fois la séquence électorale finie, les deux principales composantes du Front de gauche cherchent à tirer la couverture à soi : pour le PCF, qui met à nu la difficulté du PG, malgré la présidentielle, à peser sur les équilibres d’appareils dans le Front de Gauche (1), il s’agit de garder le contact avec le PS sans (trop) dédire la rhétorique de la radicalité portée par la campagne de la présidentielle. Pour le PG, il importe de capitaliser celle-ci portée par Mélenchon en se donnant un profil plus à gauche (gauchiste disent certains au PCF !) : histoire déjà d’attirer à lui les quelques anticapitalistes de l’extérieur séduits par sa radicalité verbale et renforcer ses troupes. Mais tout cela ne nous fait pas oublier les pas de deux du dirigeant du PG à l’Elysée au surlendemain de la victoire socialiste sur fond de communion mitterrandolâtre (2), les appels à laisser "respirer" le gouvernement et, logiquement, le refus affiché de se poser, "comme Olivier Besancenot", en opposition vis-à-vis dudit gouvernement. Une autre façon donc de tenir deux fers au feu et, sur le fond en convergence avec le PCF, un même refus de répondre à l’appel du NPA à poser les jalons d’un mouvement social anticipant sur l’inévitable agression austéritaire que prépare le gouvernement !

Voilà ce que les anticapitalistes doivent retenir de ces "tensions" internes du Front de gauche (où l’on note le silence assourdissant des anticapitalistes de l’intérieur : Picquet, Autain, etc.) qui ne sauraient masquer ce que déjà le mouvement des retraites de 2010 avait mis en évidence : le Front de gauche ne veut pas être un catalyseur du mouvement social, aligné qu’il est totalement sur l’attentisme des principales directions syndicales et pris à plein par les manoeuvres parlementaires. Voilà ce que les effets de tribune exaltés, mais foncièrement électoralistes, sur la révolution citoyenne ne peuvent masquer et ce qui dessine le carnet de route des anticapitalistes : favoriser, en indépendance de ce Front de gauche fort "institutionnaliste" tout en maintenant, malgré tout, une disponibilité à une unité avec lui sur le terrain des luttes, le développement de celles-ci. Loin des querelles politiciennes et autres concurrences d’appareils "de toujours" qui se déploient aujourd’hui, elles-mêmes, bien évidemment éloignées des espoirs mis par exemple dans des assemblées citoyennes que certains voyaient déjà comme le creuset d’une nouvelle radicalisation populaire susceptible de prendre au mot le fameux slogan de campagne "prenez le pouvoir !".

Antoine (Montpellier)

(1) On notera, dans la lettre de démission du PG de l’économiste Jacques Rigaudiat, au demeurant attristé du cours "gauchiste" de son parti, cette remarque sur le fonctionnement interne de celui-ci : "J’admets bien volontiers que cette analyse puisse ne pas être partagée dans le PG, c’est le prix normal et légitime de l’action collective ; mais je constate qu’elle n’a même pas pu y être seulement discutée. Je ne parle pas ici de notre comité, mais des instances nationales, où je ne suis d’ailleurs pas seul à avoir, en vain, tenté de l’y porter. Chacun, à cet égard, se souvient du Congrès du Mans et de l’enterrement clandestin, sans fleurs ni couronnes, ni même de faire-part, de « Lignes d’horizon ». Cela pose, évidemment, la question du mode de fonctionnement du PG, dans lequel les vrais débats n’ont lieu qu’au sein d’un tout petit groupe qui, seul, prend les décisions. Les instances nationales officielles étant là non pour les discuter mais pour les avaliser et les transmettre." Tiré de Démission de Jacques Rigaudiat du PG

(2) Mélenchon, des tréteaux de la Bastille aux bureaux feutrés de l’Elysée...sur fond d’émotion mitterrandophile !

On trouvera en fin de page un extrait des déclarations de Michel Passet, le secrétaire fédéral du PCF 34 et adjoint de l’hollando-socialiste Hélène Mandroux à la mairie de Montpellier, qui s’inscrit sans surprise dans la démarche de la "majorité de gauche ...mais...sans être une opposition" !

Le bilan des législatives provoque des tiraillements au sein du Front de gauche (Le Monde)

Les résultats électoraux décevants aux législatives commencent à donner des aigreurs au Front de gauche. Jean-Luc Mélenchon a ouvertement reproché, lundi 26 juin, à son partenaire, le Parti communiste français, son positionnement vis-à-vis du Parti socialiste.

Le président du Parti de gauche a ainsi évoqué lors d’une conférence de presse à Paris, la "carence de direction politique" au Front de gauche durant les législatives : "Il faut tirer la leçon de tout cela et comprendre où sont passés les deux millions de voix qui manquent", entre les scrutins présidentiel et législatif, a continué l’ex-candidat à la présidentielle.

La critique avait déjà été faite dimanche lors d’une réunion de la direction du PG à huis clos : sans prendre de gants, les cadres du parti ont regretté l’absence de campagne nationale du Front de gauche en faisant porter la responsabilité aux communistes.

CRITIQUES SUR LA CAMPAGNE DE HÉNIN-BEAUMONT

Là, M. Mélenchon va plus loin, en critiquant un positionnement du PCF trop conciliant vis-à-vis de François Hollande. Répétant qu’il aurait fallu défendre un programme et une orientation, "pas seulement essayer de sauver sa peau chacun dans son coin", il ajoute acide : "il fallait être beaucoup plus ferme et empêcher qu’à certains endroits des campagnes ne se fassent sans même le sigle Front de gauche". Et le député européen d’insister en parlant de candidats communistes positionnés en "quasi-socialistes à peine déguisés".

La charge est sévère et dénote un certain tirage dans l’attelage PCF-PG. Les communistes avaient eux-mêmes ouvert le débat lors de leur conférence nationale le 20 juin. Si la très grosse majorité des cadres et militants avaient souligné l’apport positif de l’alliance formée avec les amis de M. Mélenchon, certains avaient fait entendre des critiques sur la campagne de Hénin-Beaumont. Avec la médiatisation de cette candidature, la campagne aurait été "trop focalisée" sur le FN pour faire entendre autre chose ailleurs.

"Certains camarades ont regretté qu’on soit resté rivé sur l’objectif d’être devant le Front national", raconte Marie-Pierre Vieu, membre de la direction nationale communiste. "Ça a pu apparaître comme un enfermement dans une stratégie de front contre front au lieu de défendre nos propositions pour peser sur la majorité de gauche", ajoute la jeune dirigeante.

"INFLUENCE GAUCHISTE"

Le débat est reconnu aussi par Olivier Dartigolles du PCF, porte-parole : "Le choix de Mélenchon de se présenter à Hénin-Beaumont – cohérent avec la ligne de la présidentielle – nous a déporté. On a donné l’impression qu’on refaisait le match de la présidentielle avec Marine Le Pen alors que les électeurs de gauche étaient passés à autre chose", dit-il.

Les opposants internes à Pierre Laurent en ont profité pour tirer à boulets rouges sur le "camarade Jean-Luc". Nicolas Marchand, ancien marchaisien, dénonçait ainsi "une influence gauchiste chez Jean-Luc Mélenchon, contradictoire avec l’objectif d’un large rassemblement transformateur de toute la gauche". Son ami, Yves Dimicoli, lui aussi membre de la direction, stigmatisait un message "rétréci à un "plan com" anti Le Pen très contreproductif, en même temps qu’une critique du PS, inutilement agressive".

Les nostalgiques de la gauche plurielle, anciens amis de Robert Hue parti du PCF, se sont aussi fait entendre : "La seule ambition nationalement visible du Front de gauche à l’occasion des législatives a été circonscrite au duel entre Mme Le Pen et Jean-Luc Mélenchon", écrit ainsi Gérard Lahellec, sur le blog Communisme 21, animé par les proches de Pierre Blotin, ancien bras droit de M. Hue.

"MESSIE DE LA PRÉSIDENTIELLE"

La direction dit aujourd’hui refuser tout "raccourci" : "La médiatisation de Hénin-Beaumont n’est pas l’essentiel de l’affaire. On a été confronté au rouleau compresseur du PS, remarque M. Dartigolles. C’est vrai qu’il nous a manqué un pilotage national mais on était tous en campagne dans nos circonscriptions." "Est-ce que le messie de la présidentielle va devenir le bouc émissaire pour expliquer la perte de la moitié de nos élus ? Ce n’est pas sérieux", raille un cadre communiste.

Ce que Pierre Laurent dit avec plus de diplomatie, par un raisonnement en deux temps : "La campagne d’Hénin-Beaumont était utile et a fait progresser le Front de gauche", remarquait-il sur RTL, le 15 juin.

Le numéro un du PCF l’a répété le 20 juin, lors de la conférence nationale, comme un mantra à l’égard de ses troupes. Mais en ajoutant aussitôt à l’égard de son homologue du PG : "Le seul message qu’il y avait à faire entendre n’était pas le seul message anti-FN mais aussi celui sur notre utilité dans la majorité de gauche et peut être ne l’avons nous pas assez fait entendre", assurait M. Laurent sur France inter.

Il n’est en effet pas question de laisser passer le message que le PCF serait trop conciliant avec le gouvernement comme le sussurent les amis de M. Mélenchon. "Pas un seul élu sortant n’a été dans la compromission avec le PS. Et on a été plus que cool dans la campagne", remarque Mme Vieu.

D’ailleurs les militants ont voté à une écrasante majorité le refus de participer au gouvernement de M. Hollande, insiste-t-on place du Colonel Fabien, siège du PCF.

Sylvia Zappi

Pierre Laurent appelle Mélenchon à "se garder de réactions caricaturales, voire insultantes" (Le Monde)

Extraits

Bertrand : Jean-Luc Mélenchon parle de "carence de direction politique" dans votre parti, que répondez vous ?

Pierre Laurent : D’abord, il a parlé de carence de direction politique dans le Front de gauche, à propos des élections législatives. Je pense que chacun devrait faire attention aux déclarations à l’emporte-pièce sur nos résultats dans ces élections. [...]

Contrairement à Jean-Luc, je ne pense pas que la campagne menée localement par nos candidats, a fortiori dans les circonscriptions sortantes, soit en cause.

Jeanne : Croyez vous comme Mélenchon que les communistes ont tenté individuellement de "sauver leur peau" ?

C’est contraire à toute la réalité de la campagne, qui a été menée collectivement au nom du Front de gauche. Si on veut sérieusement s’interroger sur les électeurs qui avaient voté pour nous à la présidentielle et qui ne l’ont pas fait aux législatives, il faut chercher les raisons ailleurs. [...]

Aline : Comment décryptez vous les attaques de Jean-Luc Mélenchon

A l’issue d’une période électorale aussi intense, il est normal que toutes les formations du Front de gauche tirent les leçons des scrutins et confrontent leurs idées sur la suite à donner.

Que s’expriment des opinions différentes au sein même du Front de gauche n’est pas en soi un problème. En revanche, je pense que chacun devrait se garder de réactions caricaturales, voire insultantes, sur la campagne de nos candidats.

L’exigence de confrontation n’exclut pas la solidarité et surtout, impose que nos jugements soient étayés sur des analyses approfondies et non des racontars. Je souhaite, j’espère que cela sera le cas très vite, que ces premières réactions laissent la place à ce nécessaire travail d’analyse dont nous avons besoin pour relancer de plus belle la dynamique conquérante du Front de gauche. [...]

Stéphane : Le Front de gauche est-il dans la majorité ou est-il une opposition de gauche au Parlement ?

Je considère que le Front de gauche est une des composantes de la majorité de gauche que le peuple a formée en permettant les victoires électorales aux élections présidentielle et législatives. Sans la contribution du Front de gauche, ces victoires n’auraient pas été possibles.

En même temps, nous ne nous reconnaissons pas dans la vision gouvernementale qui consiste à tirer un trait d’égalité entre cette majorité de gauche dans le pays et la composition du gouvernement. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons décidé de ne pas participer à ce gouvernement. [...]

Nous sommes déterminés à engager une campagne nationale d’explication et de mobilisation sur les questions des salaires et du pouvoir d’achat, qui restent pour nous une priorité absolue.

Henri De Gourges : Quelle est votre position concernant le vote de la confiance au gouvernement, sachant que Jean-Luc Mélenchon s’est prononcé pour l’abstention au nom du Parti de Gauche

Nos deux groupes parlementaires se réuniront dans les jours à venir pour arrêter leur position. C’est d’abord à eux de le faire. Il convient de connaître pour cela le détail des orientations de la déclaration de politique générale qui sera faite par le premier ministre. Il faut apporter à cette question une réponse précise et non une réponse de posture.

A titre personnel, et compte tenu de ce que je connais aujourd’hui de ces orientations, je penche également en faveur d’une abstention. [...]

Quentin : Les députés communistes vont-ils voter pour le candidat socialiste à la présidence de l’Assemblée, Claude Bartolone ?

Ils ont annoncé qu’ils ne présenteraient pas de candidat à ce poste et qu’ils voteraient pour le candidat désigné par le groupe socialiste. Je pense donc qu’ils confirmeront, lors de leur première réunion de groupe, leur vote en faveur de Claude Bartolone.

L’intégralité du tchat

Lu dans L’Hérault du jour du 26 juin 2012

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Dossier Front de Gauche

Dossier A la gauche du PS

Dossier NPA

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Coup de chaud dans le Front de gauche confronté à des candidats communistes positionnés en "quasi-socialistes à peine déguisés" (Mélenchon)

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Messages

  • Face au gouvernement de la bourgeoisie, le FdG est aux abonnés absents.

    Alors que les attaques pleuvent contre les travailleurs, que la BCE a décidé en faisant les poches des travailleurs de l’UE de prêter des sommes astronomiques aux groupes financiers avec des taux à 0.75%, le FdG hésite entre faire dodo et faire partie de la majorité de gauche au service des patrons et de la bourgeoisie.

    Les dirigeants de la CGT, de la CFDT, FO, etc, clament leur satisfaction d’être reçus et de négocier, alors qu’il n’existe aucun doute sur la politique menée par Hollandréou.

    Le FdG est transformé en descente de lit...par le commandant de pédalo ....

    • Copas, un révolutionnaire par les urnes doit savoir être patient. Dans 3 ou 4 présidentielles, le FdG et Mélenchon (qui sera surnommé le Vieux) passeront devant le PS. Et alors là !

      Et alors là le PS sera bien obligé de redevenir authentiquement réformiste, les élites économiques s’inclineront respectueusement devant la volonté souveraine du peuple républicain, et nous aurons enfin une présidence lumineuse, un mix entre celle d’Allende et celle de Mitterand.

      Haut les coeurs !

      (Quoi ? Haut le coeur ? Font chier ces réalistes...)

      Chico

    • Faut avouer que se casser les dents sur un flamby...

    • flamby

      Rien de difficile à déguiser un peu de strichnine dans un flan aux oeufs.

      Faut jamais se fier au contenant du flacon.

      Dès fois ça peut être dangereux pour la santé.

      Par contre pour se suicider c’est le top.

      G.L.

    • Camarade Antoine,

      Qu’est-ce que c’est que cette phrase : « (où l’on note le silence assourdissant des anticapitalistes de l’intérieur : Picquet, Autain, etc.) ».

      Là, tu es méchant et pas gentil du tout. Cela ressemble à une pique…

      Autain n’est pas une anticapitaliste… C’est une bolchévique.

      A preuve, elle a atterri dans la circonscription où je vote (dans le 9/3) comme suppléante du sortant candidat (depuis réélu) Asensi (ex-PCF, Reu-re, aujourd’hui FASE) réélu après avoir battu son ex-dauphin (Gatignon, ex PCF reconverti EE-les verts soutenu par le PS) au 1er tour.

      Quelle campagne de classe pour ce duo, au 1er comme au 2ème tour : « Pour la république, la gauche »… Les soviets, la révolution… Pulvérisés à gauche par ce mot d’ordre.

      2nd tour, désistement de Gatignon, liste FG, PG, PCF, GU, FASE, EE, PS.
      Front unique avec contenu de classe : « Avec la nouvelle majorité, pour des réformes justes et positives pour le pays, un député toujours à vos côtés. »…

      Fin de la profession de foi (presque une colonne) : « Avec François Hollande, je refuse la vente libre de drogue » . Gatignon débordé à gauche par l’axe Hollande-Asensi…

      Quant à Piquet et à la GU, ils virent ultra gauche…

      1 communiqué après le 1er puis le 2nd tour… Non mais… Substrat : il faut élargir le FG…
      Sur quelle ligne ? Ben, l’actuelle bien sur.

      Et 1 communiqué, ce jour sur le SMIC… Extrait : « Bien au contraire, une hausse vigoureuse du SMIC – le Front de Gauche défend le SMIC à 1700 euros brut pour vivre dignement – permettrait de relancer puissamment l’activité. Cette mesure doit s’insérer dans une politique économique cohérente, qui vise à donner la priorité aux besoins sociaux et environnementaux sur la recherche du profit. Cela suppose de contraindre les banques à financer les PME pour éviter qu’elles ne soient étouffées. C’est une sortie de crise qui permette une véritable justice sociale qu’il faut imposer aujourd’hui. »…

      Fuite des capitaux assurée dés demain : les banques (capitalistes) ont peur…Pire que l’expropriation !

      En fait, les « anticapitalistes de l’intérieur » ne tirent en rien le FG vers l’anticapitalisme, ils ont trouvé l’objet politique qui leur permet de poursuivre leur dérive à droite… Qui date parfois de plusieurs années…

      Cher Antoine, il vaut mieux en rire.

      Paco NPA

    • La Gauche unitaire qui fut un courant influent de feue la LCR de jadis a produit un communiqué terrifiant pour la bourgeoisie qui finit par ses paroles qui pèsent et ébranlent le front politique :

      Il faut envoyer des signaux forts pour impliquer le peuple dans la bataille contre la finance. Car la clé de la réussite de la gauche contre le libéralisme, c’est de susciter et de s’appuyer sur l’intervention populaire.

      bbbbrrrrrrr.... Parisot a pris la clandestinité...

      Pire encore dans le texte cette audace inouïe :

      Le Front de Gauche, après un résultat difficile au 1er tour, a réussi à conserver un groupe parlementaire ce qui lui permettra d’être plus audible dans les prochains débats parlementaires.

      Il faut se rendre à l’évidence : Si la Gauche Unitaire, 3eme composante du Front de gauche, continue dans cette voie il n’est nullement impossible qu’elle déborde par la gauche le PS.

      Si faut et peut-être, poussez pas derrière, ils vont finir par demander au gouvernement Hollandréou, avec respect hein, faut pas déconner, de bien vouloir infléchir leur politique vers une tendance qui pourrait conduire à un processus de négociation vers une éventuelle réflexion vers une inflexion vers la gauche grâce au groupe de députés historique du FdG tapant du point sur la table et faisant entendre dans les lambris et les ors de la république les classes laborieuses...

      Allez, dodo les dirigeants du FdG...

      Avé Maria.

    • Salut Paco,

      Nous sommes bien d’accord : il y a l’anticapitalisme dont se réclament dans certains documents des gens comme Autain et l’"anticapitalisme" que l’"on" pratique où bien sûr ce sont les guillemets qui sont importants (j’aurais dû les mettre !) ! Ni Picquet, ni Autain, ni Chaïbi, etc. n’empêchent le Front de gauche d’être ce qu’il est : un réformisme antilibéral polarisé, quoi qu’il dise, par le PS. Y compris dans la démarche de majorité sans participation gouvernementale chère au PCF et qui a, pour fonction essentielle, selon moi, de priver les anticapitalistes d’espace propre, d’assécher leur capacité à peser sur un mouvement social construisant en toute indépendance ses réponses à la crise. Cela a failli réussir dans la tentative de casser le NPA dans la foulée de leur contribution, quel hasard, à mener le mouvement des retraites à l’échec : les dates parlent d’elles-mêmes avec la création du PG dans la même temps où le NPA tenait son congrès de fondation (2009), la constitution du FdG et la stérilisation du mouvement des retraites (2010). Sans que cela obéisse à un plan machiavélique pensé au cordeau, on peut estimer qu’il y a une sorte de logique du système, dans lequel le PS et le PC sont inscrits, à sécréter des anticorps face à une agression anticapitaliste en germe ! De ce point de vue, la sortie de Mélenchon du PS n’est qu’une fausse rupture, elle est une redistribution des éléments du verrouillage des mouvements sociaux et de leur maintien dans les mécanismes de passivité, de mobilisations qui s’épuisent d’elles-mêmes, de délégation électoraliste de pouvoir et, au bout du compte, d’émergence d’une radicalité politique (en réalité politicarde) en trompe-l’oeil qui laisse "respirer" le social-libéralisme arrivé au gouvernement ! Le FdG saura même chevaucher le tigre social si d’aventure il se remet en mouvement en totale entente avec les bureaucraties confédérales dans le traditionnelle répartition des tâches qui a si bien fonctionné jusqu’à aujourd’hui : aux Thibault and Co la charge de mener le mouvement social à sa faillite, au FdG de récupérer le mécontentement pour l’inscrire dans un Bastille-République finissant de neutraliser les velléités d’un République-Bastille !

      Dans ce cadre-là les "anticapitalistes" de l’intérieur du FdG (et les quelques GA du NPA qui se préparent à les rejoindre finiront pareil) prennent toute leur place de caution de gauche de ce réformisme désactiveur de radicalité sociale autonome. Il ne s’agit donc pas pour moi d’un anticapitalisme ...sans guillemets !

    • On n’en finira pas, et c’est sans fin, de se poser des questions sur la sortie du PS du courant Mélenchon et de s’interroger sur le rôle d’endiguement face à ce qui était à l’époque le risque NPA.

      Tout ceci est une perte de temps.

      Ce sont les actes qui comptent, la nature qui compte.

      Là actuellement le FdG est comme une grosse baleine qui s’est échouée à la côte. Le changement par les urnes, ça ne marche pas et seule la mobilisation populaire marche.

      Alors que les bourgeois cognent comme des sourds contre la classe populaire, avec leur gouvernement, le FdG à sa façon et suivant ses différentes cliques parle d’attendre, d’infléchir, d’être dans la majorité de gauche, etc.

      Le tocsin bat, l’incendie court, les plans de licenciement s’abattent, des levées gigantesques d’argent sont faites de nos poches au profit des banques et groupes financiers privés, sources de très grands plans d’austérité demain, et nos partisans de l’insurrection citoyenne, de la révolution par les urnes se tâtent, font dodo, se disputent pour savoir si ils sont crypto-socialistes ou pas.

      Alors qu’il s’agit de préparer la mobilisation sociale sans limites nomencltaturistes, et c’est déjà un immense travail tant les déceptions ont été grandes, qu’il s’agit de mener une opposition politique résolue pour abattre le gouvernement des patrons, où est le FdG ?

      De temps en temps on entends quelques rodomontades sans effet de JLM, mais sans le début du commencement de travaux pratiques .

      Personne ne doit attendre, il faut démarrer avec ce qu’on a.

    • Pas de problème Copas !

      Revenir sur le "schéma" mélenchonien n’empêche pas de se mobiliser. Il permet à certains qui hésitent encore à évaluer ce que signifie le FdG de questionner leur hésitation. Tout dépend en fait où l’on se trouve. Moi, je suis dans un coin (le 34) qui a eu beaucoup d’illusions sur le FdG, donc la question doit être encore travaillée avec l’éclairage des évènements actuels qui, je suis d’accord, mettent en scène la "grosse baleine qui s’est échouée à la côte" dont tu parles.

      A nous de jouer la partition de la cavalerie légère ! pas facile. Mais incontournable...

    • Personne ne doit attendre, il faut démarrer avec ce qu’on a.

      L’ennui c’est qu’on n’a pas grand chose..

      _Même sans réel état de grâce, reconnaissons que la réaction par rapport aux SALAIRES (je pense àla provocation du SMIC) , y compris hélas une trop grande résignation chez PSA AULNAY- je lis effectivement le compte rendu des copains mais j’ai aussi comme toi certainement écho des grandes difficultés pour nos copains à pouvoir mettre la barreau niveau des enjeux- , avec en plus l’approche d’une inévitable "pause estivale" .., tout cela doit conduire , selon moi, à "muscler" drôlement le rapport de forcesen prenant"tout" en compte !

      Sinon..on risqu ’envoyer dans le mur une très faible minorité dans tel ou tel secteur..

      D’accord avec toi sur le fait que nous passons certainement trop de temps -pas que sur le "net"- à sodomiser les moucherons , en "analysant" ce que telle ou telle "polémique" (??) de fractions du FDG, ou telle dissension interne du NPA, peuvent avoir comme réelle influence sur le mouvement social !

      Pas assez de temps, par contre, pour "convaincre" non pas simplemnt qu’ilfaut lutter , mais en argumentant .sur les questions "AUSTERITE fatale ou pas"...

      Nous arrivons à un moment -vérité delaCRISe ou l’"indignation" à la catalane ne suffira pas..

      C’est bien sur la question deRESISTANCE SALUTAIRE "humainement" et "économiquement., que nous avancerons en faisant reculer une réalité qu’ilserait dangereux de nier :

      Trop majoritairement, la Classe ouvrière dans toute sa dimension (en intégrant ceux que l’on prive actuellement de boulot, notamment les jeunes- ) pense que ’l"on vapasser àla casserole"mais n’a pas conscience de ce que sera la violence de l’offensive du Capital..

      Ce sentiment est d’autant plus partagé que malheureusement, peu demonde s’imagine que nous sommes "objectifs" en parlant de marche vers la Barbarie ;.

      Bref : Il ya URGENCE..et nous devons faireVITE.,..toit en prenant le temps de convaincre avec patience parce que l’affrontement va necessiter , selon moi, du Mai68 puissance 12 !

      Désolé si mon propos semble pessimiste et surtout hors sujet par rapport à l’article sur les relevés de température dans le trou du c..des
      Mélenchon, Laurent ,Piquet, Autain and C°

      Cordialement

      A.C

    • Il y a bien pire que le 34 comme département.

      Et dans ces cas bien pires il y a des endroits où les batailles sociales ont été engagées.

      Mais il ne s’agit nullement de jouer à la cavalerie légère mais d’engager avec nos camarades de travail les batailles.

      Quand on mène la bataille avec notre classe on est dans la cavalerie lourde si j’ose dire, celle qui se divise en classes et pas en bulletins de vote.

      La tension est extrêmement vive dans le monde du travail, ce qui manque c’est des bras, une orientation, une détermination, une méthode et une stratégie.

      On re- développera ces points , mais on peut engager le combat et je constate là combien de dégâts ont été faits par le FdG sur une orientation qui finalement immobilise une partie des travailleurs.

      Mais malgré ces petits points forts géographiques du FdG, qui ne servent à rien aux travailleurs, ce front n’existe pas en tant que tel dans les entreprises ou pratiquement pas. Et là où il y a des adhérents du FdG parmi les travailleurs en activité c’est souvent des secteurs très étroits et âgés (pas toujours, mais...).

      Le FdG a toujours un énorme déficit d’implantation là dessus et ne sait pas comment le résoudre. pour cela il faudrait qu’ils soient capables de gagner des batailles (même pour des réformistes).

      Les questions de mobilisation de notre classe sont, si j’ose dire, en dehors complétement de la problématique du FdG.

      Le FdG est totalement inutile pour les travailleurs.

    • Salut Antoine,

      Pas de malentendus entre nous, avec ou sans guillemets, j’avais compris et approuvé le sens de ton texte. Juste un peu d’humour de ma part qui a été incompris.

      Pour le reste, bien d’accord sur le fait qu’il ne faut pas s’éterniser sur les variations climatiques des cliques et sous cliques du FdG.

      En terme de tâches, une me parait fondamentale : construire une "tendance" syndicale unitaire et interpro. de lutte.

      L’un des paradoxes de la situation et que sur un fond de désyndicalisation s’articulant aux capitulations des dirigeants syndicaux majoritaires, un nombre important d’équipes syndicales résistent, cherchent la voix de la mobilisation des travailleurs et sont globalement (avec toutes les nuances possibles) sur une orientation de lutte de classe.

      Principalement à la CGT, FSU et Solidaires.

      le problème (et l’objectif) est de les fédérer et de prendre les initiatives nécessaires. Avec ou sans l’assentiment des directions majoritaires.

      Pas pour produire une belle déclaration unitaire mais pour agir.

      En ce centrant sur quelques questions clés.

      Ainsi des plans de licenciements annoncés ou encore cachés.

      Branche par branche et pire boite par boite, c’est la défaite assurée.

      Agir pour une initiative nationale (manifestation nationale, grève coordonnée des secteurs concernés... ) s’appuyant sur des mobilisations et des structures syndicales me semble de l’ordre du possible.

      De même sur la question des salaires, surtout après les décisions sur le SMIC...

      Le tout articulé à une argumentation syndicale et politique sur la nécessité et possibilité de rompre avec l’austérité donc avec le capitalisme.

      Il faut avancer. Sachant que de telles initiatives se heurteront à l’opposition des dirigeants syndicaux du FdG qui occupent des places importantes dans les directions majoritaires.

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      Cordialement

      Paco NPA

    • Non, non, le vrai sujet, c’est bien celui abordé par AC et Copas , celui de l’urgence vitale de la mobilisation de classe, avant que les fachos ne deviennent l’alternative !
      Suffit de voir le désastre en Grèce.

      Mais puisque Antoine souligne le rôle de pare-feu du FdG, il y a aussi le facteur subjectif Mélenchon. Alors qu’il a été le plus jeune sénateur (grostesque, sauf pour lui...), il se retrouve dans la queue de la file des éléphants, sans moyen de passer devant, sauf par un raccourci.

      Il avait pensé à une alliance avec Les Verts, puis s’est retourné vers le PC. Mais sa sortie du PS tient aussi à des conflits personnels, y compris celui dont il fait état dans cette vidéo remarquable, où il avoue (elle ne devait pas être diffusée...) avoir organisé une fraude électorale dans le PS avec Hollande puis s’être fait rouler lui-même par Hollande.

      Il y déclare même : "Hollande prend plaisir à m’humilier" et conclue "Je ne lui pardonnerai jamais". On découvre là un politicard d’autant plus dangereux qu’il se révèle psychologiquement fragile.

      http://www.dailymotion.com/video/xph940_j-l-melenchon-sur-f-hollande-en-2009_news#from=embediframe