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Crest (Drome) : Quand l’UMP prend des libertés avec la Liberté

Publie le dimanche 15 mars 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

De mai à juillet 2008, ils se sont réunis tous les jeudis soirs sur le pont Mistral, à Crest (Drôme), pour dénoncer la "casse sociale". "Il vaut mieux protester ensemble plutôt que de râler chacun chez soi, explique l’un des organisateurs, Pierre Nicolas. Cette manifestation d’initiative citoyenne n’avait pas de mot d’ordre : chacun pouvait venir avec sa pancarte et sa revendication."

Ils se retrouvaient parfois à deux, parfois à trente, pour dénoncer les réformes judiciaires de Rachida Dati, la culture des OGM ou le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Quelques tracts contre le fichier "base élèves", une pancarte contre les centres de rétention : une fois par semaine, le pont Mistral de Crest (8 000 habitants) devenait "un lieu de résistance pacifique et convivial".

Mais, au bout de sept semaines, la police municipale a pris cette petite réunion très au sérieux. Le 12 juin 2008, elle a demandé à la quinzaine de manifestants présents de décrocher une banderole dénonçant "la casse sociale généralisée". Le corps du délit a été rangé, les pancartes ont été posées sur le trottoir, mais, la semaine suivante, la police municipale est revenue pour verbaliser "l’organisateur".

Pierre Nicolas, 64 ans, professeur à la retraite, membre du PCF, d’Attac et de la FSU, s’est vu dresser un procès-verbal pour violation de l’article 581-24 du code de l’environnement : "Nul ne peut apposer de publicité ni installer une préenseigne sur un immeuble sans l’autorisation écrite du propriétaire." Ses amis en rient encore. "Je suis membre du conseil d’administration de Résistance à l’agression publicitaire, une association qui lutte justement contre l’invasion de la publicité !"

Après consultation, le petit groupe du pont Mistral a contesté l’infraction et refusé de payer les 78 euros d’amende : Pierre Nicolas est donc convoqué, lundi 16 mars, devant la juridiction de proximité de Die. "C’est tout simplement ridicule, soupire-t-il. Une convocation devant le juge pour une manifestation à quinze au coin d’une rue !"

Le maire de Crest, le député (UMP) Hervé Mariton, estime que, dans cette affaire, la police municipale était dans son rôle "normal et important de police de l’environnement". "Certaines pancartes étaient posées contre les feux et les panneaux de signalisation, affirme-t-il. Le mobilier urbain n’a pas vocation à être un support de communication privée, qu’il s’agisse ou non de messages politiques. Il y a d’autres supports d’expression pour cela."

Anne Chemin

Messages

  • Comme c’est commun comme réplique de la part d’un maire.

    Depuis que les communes se sont octroyés des agents territoriaux pour faire la police, c’est vraiment devenu grave dans certaines villes (photos à l’appui si nécessaire).

    Dans certaines villes ce sont plus des hommes de mains du maire que des "gardes champêtres"...et plus l’homme est autoritaire, plus il y en a !

    L’avenir c’est peut être un flic pour chaque citoyen...selon certains ?...

    Que ceux qui sont chômeurs attendent un peu il vont avoir du boulot (il n’y a pas de sot métier, dit-on...).

    Quant à ces maires qui représentent une certaine bourgeoisie en mal de sécurité...ils feraient bien de postuler prioritairement, car la roue tourne, les temps sont sur le point de changer.

    Et, tout peut très vite basculer, c’est une question d’équilibre.

    • Bonjour, juste une parenthèse à cette "antithèse" de Crest...ne jamais confondre les agent de police municipale avec les gardes champêtres qui sont avant tout des GARDES chargés de la proximité et de la protection de notre environnement depuis 1369. Ils ne sont plus que 1480 en France, loin des 14000 agents de police municipale dont un des objectifs est de museler et anihiler les gardes champêtres en zone rurale, derniers garants de la conciliation, la Loi et du respect entre chacun. A bon entendeur salut !
      Fred

  • Il y a dans ce pays un bruit de bottes, des relents de fascisme qui deviennent de plus en plus insupportables, après Moreno v’là Mariton qui ramène sa fraise !

    Le 19 M tous dans la rue ! La liberté d’expression pourra se décliner à la bombe, au maxi-marker et tout autre moyen sur les vitrines de banques, les sucettes à Decaux etc, etc...

  • Voilà où nous en sommes !

    Certaines lois sont utilisées contre la liberté d’expression, la preuve !

    En effet la loi sur les enseignes et préenseignes du 29 décembre 1979, nous avons toujours été contre, car il y avait derrière la possibilité légalisée ( pour ceux qui veulent museler les citoyens et citoyennes dans un de leurs moyens d’expression : l’affichage !) de poursuivre leurs auteurs !!!

    Regrettons que lorsque la gauche a été au pouvoir certaines parties du texte de loi n’aient pas été modifiées !

    Une affiche associative n’est ni une publicité, ni une préenseigne !

    Voyez comme nous sommes gouvernés par des argousins, nos libertés sont de plus en plus conditionnées, il est vrai qu’il y a trop de moutons et qu’à force ils finiront bien comme ceux de Panurge !

    Il est temps de revoir toutefois cette loi de 1979, qui est utilisée de plus en plus non pas contre des publicités sauvages mais contre l’affichage associatif.

    • Assez d’accord sur le commentaire avec un sérieux bémol cependant : la gauche n’a jamais été au pouvoir.

    • MITTERRAND a été élu en mai 1981 (UNION DE LA GAUCHE)...

      Lire aussi :
      GAUCHE VINGT ANS DE POUVOIR 1981-2001 écrit par GIRET VINCENT ; PELLEGRIN BERNARD .

      Il est vrai que l’on se demande ce que veut dire la gauche aujourd’hui (PS, et apparentés...), blanc bonnet, bonnet blanc probablement.

      Seule l’extrème gauche pourrait prétendre avoir une politique de gauche...? Ce qui laisserait penser que le PS a globalement une politique de droite...on n’est pas vraiment loin de la vérité dans certains cas...mais comparée à la politique de droite menée actuellement...le PS se placerait alors à la gauche d’une certaine droite, ceci pourrait expliquer alors que certains sont sur les bancs qui ne sont pas les leurs (DSK, BK, et bientôt MR l’ancien du PSU...).

      A qui le tour ?

      De gauche, ou pas, il se moquent bien des citoyens, ouvertement et sans aucun scrupule. Alors de gauche, ces gens là ?...je pense qu’ils ne l’ont jamais été vraiment, des opportunistes comme beaucoup en politique, des opportunistes que ces gens là !

      Il faut pour notre pays un homme de la carure à JAURES ! Et, non des marionnettes qui n’amusent même plus les enfants.