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Crise économique : un Weimar planétaire
Publie le mercredi 3 juin 2009 par Open-Publishing2 commentaires

La crise de l’emploi et la protection sociale provoquée par la crise économique mondiale actuelle pourrait durer six à huit ans, a mis en garde mercredi le directeur-général de l’Organisation internationale du Travail (OIT) Juan Somavia.
Devant les délégués de la 98e Conférence internationale du travail, il a appelé à l’adoption d’un pacte mondial pour l’emploi.
Avec quelque 45 millions de personnes qui entrent chaque année sur le marché du travail, le monde aura besoin de créer 300 millions de nouveaux emplois d’ici 2015 rien que pour les taux de chômage restent stables, a-t-il prévenu.
Or "les choses vont dans la direction opposée", a constaté Juan Somavia, lors de l’assemblée annuelle de l’organisation onusienne qui regroupe 183 pays.
Juan Somavia a déclaré que l’économie mondiale allait se contracter de 1,3% cette année et que le chômage risquait d’augmenter encore en 2010 et peut-être en 2011. Les faillites augmentent de façon "exponentielle", a-t-il mis en garde, la pauvreté augmente et les classes moyennes sont fragilisées.
Le diplomate chilien, qui dirige l’OIT depuis 1999, appelle les gouvernements à prendre des mesures pour soutenir l’emploi et la protection sociale en plus des plans de relance qui se sont concentrés sur le sauvetage des banques et des entreprises.
Si le G-20 a pris des mesures audacieuses pour lutter contre la crise financière, a-t-il expliqué, la situation de l’emploi ne se rétablit généralement après une crise qu’au bout de quatre à cinq ans. Dans le cas présent, "le monde fait peut-être face à une crise des emplois et de la protection sociale d’une durée de six à huit ans", a-t-il estimé. "Faire passer en premier les personnes, pas seulement le dire mais le faire, doit être la priorité"
Messages
1. Crise économique : un Weimar planétaire, 4 juin 2009, 08:25
Les apprentis-sorciers
Publié par Paul Jorion
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Avec le recul qu’offriront les années, l’image qui émergera des politiques économiques mises en place aujourd’hui sera celle de mesures désespérées prises dans un immense désarroi. On observera ces leviers poussés ici ou là, d’abord dans un sens, puis dans l’autre, dans la plus grande expérimentation par essais et erreurs qu’ait connu l’humanité, mettant en jeu à chaque nouvelle tentative une somme plus colossale que celle mobilisée dans la précédente.
Quelqu’un dira : « La complexité de l’édifice qu’ils avaient bâti dépassait de loin leur entendement. Ils ne s’en rendaient pas compte, mais regardez les modèles dont ils pensaient qu’ils leur offraient une certaine maîtrise et à qui ils accordaient toute leur confiance ! Dans celui-ci, on suppose que la vitesse de circulation de la monnaie est constante « pour rendre le problème soluble ». Dans un autre, que le temps ne compte pas, assimilant du coup un marché à terme à un marché au comptant. Dans celui-ci encore, que l’on peut additionner reconnaissances de dette et billets de banque. Dans ce dernier, on suppose que les taux d’intérêt restent constants pour des durées indéfinies.
Pis encore, leur évaluation du risque était entièrement statique : fondée sur l’idée que chacun, individu ou entreprise, a son destin tout tracé et qu’on peut lui assigner une notation, un nombre magique, résumant ce destin.
Qu’espéraient-ils, les malheureux ? Quand les tensions de cette construction dont la complexité leur était inimaginable et de laquelle ils avaient perdu tout contrôle, ont commencé à la fissurer, ils n’ont su que faire et ont poussé sur tous les boutons à la fois. Ils ont tenté de noyer l’édifice branlant sous des tonnes d’argent frais, comme une habitation que l’on voudrait stabiliser en la coulant dans le béton. Ces efforts désordonnés n’ont fait que précipiter un effondrement dont l’inéluctabilité était certaine dès lors qu’ils ne comprenaient pas les forces qu’ils avaient mises en branle ».
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
Ce bulletin a été publié le Mercredi 3 juin 2009 08:04
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1. Crise économique : un Weimar planétaire, 4 juin 2009, 11:36, par Alien D
... Et "Sarkoland" pendant le même temps !!!???