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Cuba : la rue, un lieu de réflexion contre le blocus et l’annexion

Publie le dimanche 9 octobre 2005 par Open-Publishing
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de NAVIL GARCIA ALFONSO

Pour les Cubains parler du futur implique toujours une profonde réflexion sur le passé. Surtout quand le futur pourrait voir resurgir de veilles plaies que ce peuple a enterrées définitivement il y a plus de quarante ans. Il suffit seulement d’imaginer un retour aux expulsions, à la corruption, à l’analphabétisme, à la malnutrition et ce qui est encore pire, à la dépendance économique et politique des Etats-Unis.

Les Cubains ont commencé à discuter du dénommé Plan de transition pour assister une Cuba libre, que le président George W. Bush a signé récemment.

Les habitants de Managua, un quartier éloigné de la capitale cubaine, ont été les premiers à connaître les prétentions de l’administration du nord, qui augure un retour « heureux » du fils prodigue qui l’a abandonnée.

En présence du ministre des Affaires étrangères Felipe Pérez Roque, a débuté la Journée de réflexion populaire « Cuba contre le blocus et l’annexion » qui fournira à tous les habitants du pays une analyse
juste de ce plan d’annexion.

Suivant la ligne de recrudescence du blocus, dont les dernières mesures portent atteinte directement aux liens familiaux, le président Bush n’a pas hésité à appuyer un document de plus de 450 pages qui décrit ce que feraient les Nord-américains s’ils prenaient
le contrôle de l’île.

Ils ont déjà fait un premier pas en nommant Caleb McCarry comme gouverneur de l’île en charge de la transition. Ils ont fait la même chose en Afghanistan une fois la guerre terminée ; mais dans ce cas la charge est occupée à priori et le sieur M.Carry a déjà son bureau et un juteux salaire que lui assigne le président.

Le gouvernement des Etats-Unis établira aussitôt un plan pour
modifier le système légal de Cuba qui envisage la suspension de
l’actuelle constitution et l’établissement de procédés électoraux à
la mode nord-américaine.

Selon le document, les multinationales capitalistes ne tarderaient
pas à prendre le contrôle de l’économie cubaine et des secteurs
importants comme entre autres les transports, l’énergie, l’industrie
minière, les télécommunications et les ressources hydrauliques, qui
seraient immédiatement privatisés. Tout cela avec la présence de
conseillers nord-américains dans les principaux ministères de l’île.

La première priorité sera l’établissement d’une nouvelle force
policière entraînée par eux et chargée de pourchasser les anciens
fonctionnaires et membres du gouvernement, du Parti communiste et
des organes de sécurité intérieure ; sans compter la chasse aux
citoyens favorables au gouvernement et aux dirigeants des
organisations de masse. « La liste pourrait être longue », affirme
Bush dans son rapport.

En prévision qu’une telle persécution pourrait provoquer un nombre
élevé de morts et de disparus, le Plan prévoit un Service central
d’adoption d’enfants qui se chargerait de placer les enfants mineurs
de parents communistes morts ou disparus dans des familles nord-
américaines et d’autres pays.

Un aspect qui vient jeter de l’huile sur le feu régulièrement et qui
est à l’origine de plus d’une mesure contre Cuba est le cas des
anciennes propriétés nationalisées par le gouvernement
révolutionnaire. Le projet se devait bien de créer une Commission
pour la restitution des droits de propriété qui serait chargée
d’apporter des solutions aux réclamations en cours. Dont beaucoup
proviennent de Cubains exilés aux Etats-Unis et liés à la mafia de
Miami et de grands consortiums comme la United Fruit Company.

Ainsi plus de 300 000 agriculteurs regroupés en coopératives et
autant d’autres travailleurs agricoles seraient d’abord expropriés
puis expulsés.

Les précieuses réussites obtenues dans le domaine de la santé qui
ont placé Cuba au niveau des pays les plus développés seraient du
même coup supprimées en même temps que l’attention médicale
gratuite. Ce service deviendrait le privilège d’une élite qui aurait
les moyens de payer les prix élevés imposés par des entreprises
privées. Pour ceux qui ne pourraient pas payer il ne leur resterait
plus que les institutions de charité.

La santé est un sujet très sensible car le peuple cubain connaît les
grandes difficultés existantes concernant la production de
médicaments, mais même ainsi, les installations hospitalières du
pays n’ont jamais cessé d’offrir la gratuité des soins.

Mais le sieur Bush, qui trouve que le réseau national des Centres de
génie biotechnologique « n’est pas approprié à cause de son ampleur
et de ses coûts pour un pays pauvre comme Cuba » entend vacciner tous
les enfants de moins de cinq ans car « ils n’ont pas encore été
vaccinés jusqu’à présent ». Il s’agit d’une affirmation grotesque
quand on sait qu’à Cuba les mineurs sont immunisés contre 13
maladies, que la plupart de ces médicaments sont fabriqués dans les
53 centres qui constituent le « non viable » système biotechnologique
cubain.

S’agissant de l’éducation, le Plan serait chargé d’éliminer le droit
à l’instruction gratuite pour encourager le développement de
l’enseignement privé et les écoles fonctionneraient avec des
enseignants venus de l’extérieur et des programmes scolaires
approuvés par les Etats-Unis.

Pour comble, le document signé par Bush affirme que « l’économie
cubaine et le budget du gouvernement après la transition ne pourront
pas soutenir le niveau injustifié des conditions confortables que le
système communiste permet ». Ce qui veut dire que ce serait la fin
des subventions aux médicaments, aux plans éducatifs et à la
sécurité sociale qui protège plus d’un million 985 mille pensionnés.

Le coup de grâce dans ce sens réside dans la création du Corps des
retraités cubains pour que ces mêmes retraités, s’ils sont en bonne
santé, se remettent à travailler quelque soit leur âge.

Il est évident, quand les Cubains parlent du futur, qu’accepter un
Plan tel que le propose le président Bush, entraînerait un
monstrueux retour en arrière que le retour au capitalisme
impliquerait.

http://www.granma.cu/frances/2005/octubre/juev6/41barrio-f.html

Messages

  • Commémoration de l’attentat de la Barbade contre un avion cubain de passagers

    La Havane, 07.10.05 (AIN) « Les victimes du terrorisme US se lèvent toujours contre l’empire », a assuré Randy Alonso, dirigeant de l’Union des Jeunes communistes de Cuba (UJC), à l’occasion d’un meeting organisé à La Havane pour commémorer le 29e anniversaire de l’attentat perpétré, au départ de la Barbade, contre un avion cubain de passagers.

    Il a rappelé que 73 personnes, dont les membres de la sélection cubaine d’escrime de la catégorie junior, avaient été tuées dans cet attentat organisé par Luis Posada Carriles, qui se trouve actuellement aux Etats-Unis accusé d’une simple violation des lois US d’immigration, ainsi que par Orlando Bosch, qui réside aux Etats-Unis depuis que George Bush père l’a autorisé à s’y installer, pendant son mandat présidentiel.

    Les participants au meeting commémoratif, qui s’est déroulé en présence du président cubain Fidel Castro, ont également rendu hommage à la mémoire du leader indépendantiste portoricain Filiberto Ojeda Rios, abattu il y a deux semaines par le FBI.

    Edgardo Ojeda, fils du leader indépendantiste, a dénoncé la mort de son père comme une manifestation du terrorisme d’Etat auquel se livrent les autorités états-uniennes contre ceux qui refusent de se soumettre au diktat de Washington.

    Il a souligné encore que tout indique que les agents du FBI ont laissé le leader indépendantiste de 72 ans se vider de son sang après lui avoir infligé une blessure qui n’était pas mortelle au cours d’une opération qui a mobilisé quelque 300 agents, dont de nombreux tireurs d’élite arrivés à Porto Rico depuis les Etats-Unis.

    Le fils du dirigeant indépendantiste a mis l’accent sur le fait que, tout en sachant que son père avait été blessés, les agents du FBI ont empêché un médecin portoricain qui se trouvait sur les lieux de lui porter secours.

    Auparavant, les proches des victimes de l’attentat de la Barbade s’étaient rendus au cimetière de La Havane (voir photo) où Margarita Morales, au nom du Comité des familles des victimes, a encore dénoncé l’hypocrisie de Washington qui accueille sans vergogne un des responsables de ce crime et poursuit l’autre pour un délit mineur alors que le chef de la Maison Blanche s’érige en champion de la lutte contre le terrorisme.

    « Nous exigeons que l’administration Bush respecte les engagements internationaux contractés par les Etats-Unis et qu’elle approuve immédiatement l’extradition de Posada Carriles au Venezuela où il doit être jugé pour son crime », a déclaré Margarita Morales dont le père, Luis Alfredo Morales, était le directeur technique de la sélection cubaine d’escrime dont tous les membres ont trouvé la mort dans l’attentat de 1976.

    http://www.ain.cubaweb.cu/idioma/fr...