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DECLARATION DE JEAN JACQUES KARMAN SUR LA DETTE DE SEINE SAINT DENIS

Publie le vendredi 19 décembre 2008 par Open-Publishing
12 commentaires

Voici la déclaration de Jean Jacques Karman, conseiller général communiste de Seine Saint Denis, suite aux propos du président socialiste du conseil général sur la dette du département :

http://www.jjkarman.org/Action%20d%...

DECLARATION DE JEAN JACQUES KARMAN

PRESIDENT DE LA 1ère COMMISSION (Finances et développement économique)

EN REPONSE AUX PRISES DE POSITIONS

DU PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL, CLAUDE BARTOLONE,

SUR LA DETTE DU DEPARTEMENT DE SEINE SAINT DENIS

Cher-e-s collègues,

Le Président Claude Bartolone a déclaré à l’AFP vouloir une « opération vérité » après avoir reçu l’audit financier de notre département. Personnellement, je suis d’accord avec lui, je dirais même qu’il nous faut « une opération toute vérité » car commander un audit peut avoir deux objectifs : le premier, celui d’une meilleure connaissance de la situation budgétaire du département, dans un contexte de crise majeure du capitalisme et de ses conséquences sur les collectivités locales ; le deuxième, plus discutable, rendre l’équipe précédente responsable des problèmes nouveaux et des mesures impopulaires possibles.

Le 16 octobre dernier, la Première Commission, dont je suis le Président, se réunissait. A cette occasion, et au vu du contexte de crise financière mondiale, j’ai proposé qu’une commission exceptionnelle sur notre situation budgétaire, soit programmée. Le P.V. de la réunion prouve qu’à ce moment-là, personne ne parlait des emprunts du département.

Le 20 octobre, c’est-à-dire trois jours après notre réunion, paraissait dans Les Echos un article dans lequel le Président faisait état de 864 millions de dettes, composées de 97 % d’« emprunts toxiques » contractés par notre département et, je cite l’article : « Et de mettre en cause l’ancien exécutif, présidé par le communiste Hervé Bramy… », ajoutant « les élus ont légué à leurs successeurs un risque au moins équivalent à celui des subprimes ».

Sur les 109 lignes de l’article, six sont consacrées à l’attitude de la Direction des collectivités locales, six mettent en cause les banques, en particulier Dexia, seulement trois sont consacrées aux 30 millions d’euros du ticket modérateur à reverser à l’Etat. Le reste, c’est-à-dire 94 lignes, portent sur la dette du département et la responsabilité de l’équipe précédente.

A cette date, le Président était le seul à détenir les résultats de l’audit du cabinet Klopfer Avant toute communication, nous aurions pu en discuter, d’autant que la majorité de notre Conseil général, celle d’hier comme celle d’aujourd’hui, est une majorité d’union de la gauche.

Ce rapport Klopfer a d’abord analysé l’année 2007. Il note page 4, je cite : « l’aisance de la section de fonctionnement, c’est-à-dire, les marges de manœuvre dont dispose le département ». Il ajoute que « la capacité de désendettement est acceptable », que « la dette du Département présente en 2008 un taux moyen inférieur aux conditions du marché » et que « le département recèle encore de 11.85 millions d’euros d’économies, une très bonne performance comparée aux autres grandes collectivités. »

Page 5, il est souligné que l’investissement du département est autofinancé à hauteur de 85 %. Il pointe aussi le fait que la dette du département a baissé durant deux années consécutives et qu’elle représente 6,7 années d’épargne brute, donc loin du seuil difficile qui est de 12,5 années.

Par ailleurs, il est noté que les dépenses de personnel sont élevées ou encore que les dépenses d’action sociale sont les plus importantes de France « avec 814 millions d’euros d’aide sociale en 2007 ».

Puis page 27, dans les cinq points d’analyse globale, au regard de la réalité sociale de la Seine-Saint-Denis, aucune faute de gestion n’est soulignée quand on sait, faut-il le rappeler, sans faire de misérabilisme, que la moitié des ménages du département ne sont pas imposables et que la part des RMIstes est la plus élevée des départements de France ?

L’analyse prospective qui suit est problématique en fonction de la crise, avec par exemple, la baisse des droits de mutation et le désengagement financier du gouvernement dans le cadre de la décentralisation. Tout cela, vous le savez bien, rend difficile l’équilibre budgétaire 2009.

Des préconisations sont avancées pour équilibrer le futur budget de fonctionnement par le biais d’éventuelles baisses de charges du personnel, de dépenses sociales, de frais généraux et un recours à l’augmentation des impôts. Il est aussi question d’amputer une partie des politiques dites « facultatives » : dès lors comment concevoir que les politiques innovantes mises en place en faveur des personnes âgées ou de la jeunesse, politiques qui ont été largement vantées dans nos villes et nos cantons, soient considérées comme facultatives ? Les choix portés ont été volontaristes, utiles, nécessaires et bénéfiques à la population de la Seine-Saint-Denis.

Dans ces conditions, on ne peut que regretter le choix de communiquer uniquement sur la dette et ses risques, en employant le mot « toxique », mot qui n’existe pas dans le rapport d’audit. Le résultat, c’est que toutes les mesures impopulaires à venir seront comprises par la population comme la conséquence d’erreurs de gestion de la majorité précédente à direction communiste. Rien sur la crise de ce régime pourrissant, rien non plus sur les 360 millions d’euros dus à notre département par l’Etat, qui correspondent à 40 % de notre dette.

Ainsi, le Parisien de samedi dernier publie deux pages dans l’édition nationale avec pour titre : « Les prêts toxiques feront grimper les impôts locaux ». Ce dossier inclut l’interview d’habitants du département sur les 97 % d’emprunts dits toxiques. Les réponses sont bien orientées, je cite : « amers, les contribuables jugent aussi durement l’ancienne majorité communiste », « C’est écœurant », lâche Evelyne, la quarantaine, employée du conservatoire de Noisy-le-Sec, et ajoute « on va payer les pots cassés ».

On le voit, le mal est fait et cela crée un terrain favorable aux incompréhensions. Les coupes budgétaires envisagées dans certains secteurs, qui seront sans doute impopulaires, pourquoi faut-il qu’elles soient, aux yeux de la population, la conséquence d’une mauvaise gestion communiste ?

On ne peut prétendre analyser la dette de notre département, sans la resituer dans un contexte plus global des finances publiques et notamment en 1986 et en 1991, dates de la privatisation du Crédit Local de France, par deux Premiers Ministres socialistes. Et c’est à ce moment-là que l’on assiste à l’achèvement d’un processus appelé « banalisation des financements » qui n’est autre que la financiarisation des budgets des collectivités locales. Les produits structurés en sont les fruits. Je dis « structurés » et non « toxiques », car ce terme est une belle invention médiatique et dire que 97 % de la dette est constituée de produits toxiques n’est pas juste….oui, 97 % de la dette est composée de produits structurés, dont 29 % sont swapés, c’est-à-dire à risque !

Soyons objectifs : beaucoup de collectivités ont eu recours à ces emprunts. Prenons l’exemple de la dette de la Communauté Urbaine de Lille qui est de 1,7 milliard d’euros, c’est-à-dire plus de deux fois la dette de la Seine-Saint-Denis. Sur ces 1,7 milliard, les produits structurés représentent 955 millions, dont 44 % de produits structurés swapés. Le député socialiste Dominique Baert, délégué aux finances de la Communauté urbaine de Lille, ex-conseiller de la Banque de France et spécialiste des finances publiques, défend la « gestion active de la dette » car, dit-il, « elle a permis à Lille d’économiser 33 millions d’euros sur 3 ans ».

En Seine-Saint-Denis, les emprunts contractés n’ont jamais fait l’objet d’une remise en cause de la part des autorités de tutelle départementale, ni de la Chambre Régionale des Comptes. M. Rebsamen, maire de Dijon, membre du Conseil d’Administration de Dexia jusqu’à la fin octobre 2008, a déclaré récemment que ces produits avaient été bénéfiques aux collectivités, dans le cadre d’une gestion active de la dette.

Qu’est-ce qu’une gestion active de la dette ? Simplement, pour schématiser, il s’agit de porter des actions fortes sur le coût de la dette, la minorer, être en alerte à tout moment, tout le contraire d’une gestion statique. Mais c’est surtout dégager autant d’argent qu’il est possible, afin d’investir dans des équipements nécessaires à la population.

Dans la situation financière que nous connaissons aujourd’hui, je le rappelle une nouvelle fois, rendue difficile par les transferts de charges non compensés, notre politique d’emprunt n’est en rien responsable des difficultés actuelles puisqu’au contraire, elle a permis d’économiser 30 millions d’euros.

Réfléchissons bien à la déclaration suivante de Monsieur Klopfer lors de la commission du 26 novembre, je le cite : « Aujourd’hui, étant donné que l’on parle de produits structurés, une assimilation consiste à se demander s’il ne s’agit pas de subprimes, et à craindre que l’on se retrouve dans la situation de ces Américains qui n’arrivent plus à payer les annuités de la dette ou les mensualités de leur logement et qui sont saisis. Je réponds très clairement, non. Les collectivités qui demain se seront effondrées, ne le seront pas à cause des produits structurés. Il s’agit pour vous d’un effet de ciseaux entre les dotations d’Etat qui vont progresser moins que l’inflation, une taxe professionnelle contrainte, des droits de mutation qui feront peut-être moins dix l’année prochaine, voire pire, et la dérive du social. »

De plus, je lisais dernièrement une analyse de Finance Active qui affirmait que les charges financières des collectivités n’allaient pas exploser à cause des produits structurés et que s’il y avait augmentation de la fiscalité dans ces collectivités, elle serait surtout liée à la crise économique et aux dotations de l’Etat de plus en plus serrées.

Lors de la commission exceptionnelle du 26 novembre, M. le Directeur général des Services, a exposé l’idée, si j’ai bien compris, que nous avions développé de nouvelles politiques sociales en nous appuyant sur des recettes non pérennes générées par la gestion active de la dette et les droits de mutation. Je ne partage pas cette analyse.

En effet, nous bénéficions d’une importante possibilité d’autofinancement, à hauteur de 85 % comme le souligne le rapport Klopfer, suite à deux hausses des impôts. J’attire également votre attention sur le fait que les potentialités financières dégagées par notre gestion active, ainsi que les hausses de droits de mutation, ont permis de faire baisser notre dette globale de 72 millions d’euros en deux ans. Le dernier chiffre issu de la synthèse du rapport Klopfer, serait une dette de 798 millions en octobre 2008, ce qui porterait à 82 millions la réduction de notre dette depuis 2006.

Aujourd’hui, notre dette n’est donc pas de 864 millions d’euros comme annoncé dans les médias mais de 798 270 242,40 euros sur la base de 44 contrats dont 9 avec Dexia.

(Pour info, 2 avec la Société générale, 1 avec le Crédit foncier, 7 avec Depfa, une banque allemande, 9 avec CADIF, une filiale du Crédit agricole, 5 avec Hypothekenbank, le Dexia allemand, 3 avec la CDC, 4 avec la Caisse d’épargne,1 avec l’agence de l’eau, sans intérêt.)

Sur ces 44 contrats, 17 sont des contrats swapés qui peuvent être qualifiés de « contrats à risque ». Il y a donc 235 885 150, 80 euros de contrats à risque, ce qui fait 29 % de la dette totale et non 97 % comme annoncé.

Je précise d’ailleurs, que la Commission permanente a délibéré sur tous ces contrats d’emprunts. Tous ont été adoptés unanimement par les membres de la Commission permanente : communistes, socialistes, et droite.

Je tiens à cette occasion à rappeler la qualité du travail accompli par les services du conseil général : une collectivité peut gérer sa dette dans son encours. Si certains outils mathématiques sont nécessaires, il ne saurait constituer un outil unique dans un processus de décision stratégique.

Prenons le cas particulier de nos emprunts chez Dexia : ils s’élèvent à 453 millions d’euros sur une dette globale de 798 millions. Sur ces emprunts structurés, 111 millions sont swapés, c’est-à-dire 24% sont des contrats à risque.

Et surtout, les différentes opérations de gestion réalisées depuis 2001 ont permis de renégocier et d’optimiser non seulement le taux de la dette mais encore de minorer les frais financiers, et ce, sans aucune indemnité. Au total, cette gestion active de la dette, chez Dexia, a permis d’économiser 21 millions de frais financiers, soit près de 4 points de fiscalité. Pour repère, si le poids des frais financiers du conseil général en 2008 est de l’ordre de 1.9% des dépenses de fonctionnement, l’ensemble du secteur public local est largement au-delà, avec 4%.

Dexia déclare aujourd’hui, qu’il nous est possible, si nous le décidons, de passer une grande partie des 453 millions de contrats structurés en contrats à taux fixes sans pénalité. Cependant, du taux de 3% annuels, nous passerions à un taux de 5%, c’est-à-dire près de 5 millions supplémentaires de frais financiers.

L’Etat qui a injecté des dizaines de milliards dans ces banques, dont 50 chez Dexia, doit garantir nos finances. Si la seule banque Dexia a vendu ces produits structurés dans plus de 4 000 collectivités, nous pouvons être sûrs que la majorité des collectivités de France sont touchées. Certaines d’entre elles les cachent pour le moment, d’autres ne se sont pas encore rendues compte qu’elles en avaient.

Le gouvernement a convoqué une première réunion le lundi 3 novembre, au cours de laquelle il a voulu rassurer et minimiser le problème. La Ministre de l’Intérieur a déclaré : « Nous avons constaté que si certaines collectivités pouvaient avoir des difficultés, il n’y a pas de risques majeurs ». S’il y a des risques pour une ou plusieurs collectivités, le gouvernement, qui a versé des milliards aux banques responsables de ces produits structurés, doit aussi mettre sur pied un plan de sortie sans risque.

Aujourd’hui même, une deuxième réunion a lieu au Ministère de l’Intérieur avec des représentants des collectivités et des banques.

Les déclarations sur la dette sont de nature à couvrir le désengagement financier de l’Etat. Il n’est pas trop tard, cher-e-s collègues, pour que nous nous adressions ensemble au vrai responsable des difficultés de notre département.

Parallèlement, il est impératif de poursuivre une gestion active de la dette en renforçant si nécessaire tous les éléments de contrôle, car les préconisations des experts vont dans ce sens.

Messages

  • Il n’est vraiment pas certain que cet article rende finalement complètement service à ceux qu’il est destinés à réhabiliter.

    La réplique à ces saloperies du Ps doit être politique - économiquement parlant vous avez tous eu tort , ou disons que vous avez été particulièrement légers. On le comprend du PS, ce parti de bourgeois, de libéraux même, mais découvrir que des communistes ont voté des produits structurés dont 20 % été swapés, franchement ça ne fait pas rigoler.

    Le drame c’est que vous n’êtes pas les seuls, en seine saint denis - c’est toute la France.

    Je n’ose pas imaginer le nombre de commune dont la dette est ainsi répartie et structurée ...

    On voit arriver comme ça, de loin en proche, un effondrement quasi apocalyptique.

    Et le couplet sur "la majorité de gauche" avec le PS, s’il vous plait épargnez-le VOUS car NOUs citoyens ne sommes plus dupes depuis longtemps.

    Cela étant dit faire porter le chapeau aux seuls communistes est évidemment une arnaque des médias bourgeois et en cela le camarade Karman a parfaitement raison de rétablir la juste vérité et de rappeler certains à ne pas avoir de "trous de mémoire"...

    Que le jeu d’équilibriste auquel nous contraignent tous ces oublis idéologiques sont difficiles et épuisants, camarades...

  • Tout le monde d’accord ?

    Sur ces 44 contrats, 17 sont des contrats swapés qui peuvent être qualifiés de « contrats à risque ». Il y a donc 235 885 150, 80 euros de contrats à risque, ce qui fait 29 % de la dette totale et non 97 % comme annoncé.

    Je précise d’ailleurs, que la Commission permanente a délibéré sur tous ces contrats d’emprunts. Tous ont été adoptés unanimement par les membres de la Commission permanente : communistes, socialistes, et droite.

    29% de la dette totale ? et dans 10 ans ? cf les dettes à coups de produits inventifs qui vérolent la ville de St Etienne. Et les déboires pour renégocier avec.....Dexia (pas de chance hein ?

    Les autres aussi ont fait des conneries (et alors ?), cela exonère-t-il nos conneries ? :

    L’Etat qui a injecté des dizaines de milliards dans ces banques, dont 50 chez Dexia, doit garantir nos finances. Si la seule banque Dexia a vendu ces produits structurés dans plus de 4 000 collectivités, nous pouvons être sûrs que la majorité des collectivités de France sont touchées. Certaines d’entre elles les cachent pour le moment, d’autres ne se sont pas encore rendues compte qu’elles en avaient.

    Il faut se taire au nom de la bonne cause :

    Les déclarations sur la dette sont de nature à couvrir le désengagement financier de l’Etat. Il n’est pas trop tard, cher-e-s collègues, pour que nous nous adressions ensemble au vrai responsable des difficultés de notre département.

    Parallèlement, il est impératif de poursuivre une gestion active de la dette en renforçant si nécessaire tous les éléments de contrôle, car les préconisations des experts vont dans ce sens.

    "car les préconisations des experts vont dans ce sens."

    C’est cela même.... Pour continuer de se faire enfler ?

    Quelle est la position saine à avoir ?

    Se battre pour annuler ces dettes indignes, mettre au piloris les farfelus qui ont entrainés des collectivités publiques dans ces far wests de la finance....

    Et surtout de faire toute clarté et publicité auprès de la population et les travailleurs sur la réalité des choses et non essayer de camoufler, de taire, et de se la jouer salons feutrés.

    Même si la réalité est pénible , il est encore infiniment plus pénible d’entendre demander à demi-mots que soit censuré une réalité par un communiste (qui perd ainsi droit à ce titre).

    Le cravate-au vent dans les collectivités publiques a fait un mal effroyable ces dernières années, à coups de nouvelles méthodes de gestion, d’imagination financière, de produits financiers frelatés , en France et partout dans le monde, aux USA où on retrouve pile poil des collectivités en situation de quasi-faillite.... ayant avalé des yaourts de crédits saupoudrés aux emprunts toxiques.

    Les dettes des collectivités locales doivent être annulées et les banques priées d’aller ailleurs tondre le citoyen (sur Mars ou mieux Vénus, 400° et des pluies d’acide).

    La gestion tranquille dans un cadre capitaliste n’est pas possible, elle tourne rapidement au bras de fer avec l’état et les interets capitalistes . Baisser la garde là dessus c’est rentrer dans la gestion capitaliste qui finit par rendre inaudible une politique communiste .

    En appeler à la solidarité de la droite là dessus est tout à fait surréaliste et montre combien on a mal saisi qu’il n’y a rien de neutre dans une gestion, mais qu’elle est traversée par la lutte des classes.

    Une politique communiste ne se distingue pas seulement par la capacité à faire du social, mais surtout par sa capacité à aider les travailleurs et le peuple à une gestion plus directe de leurs affaires.

    • Finalement les élus communistes ont le même langage que les élus de droite. Ne dites plus "gestion à risque" mais "gestion dynamique".

    • Aux rédacteurs des précédents commentaires,

      Les propos sur la dette de Seine Saint Denis par Jean Jacques Karman ont été
      prononcés dans le cadre d’une réunion d’un conseil général, et non lors d’une réunion de communistes.
      Le langage employé a son importance face au destinataire du message, qui est le conseil général, pas une réunion de section.
      De dire que le langage des élus est le même,soit, mais c’est la gestion des affaires collectives qui fait la différence.
      Concernant l’usage d’une véritable rhétorique communiste, il suffit d’aller sur le site de la Gauche Communiste auquelle Karman appartient :
      http://www.gauche-communiste.net.

      Le langage militant, (et non le langage d’élu) de Karman est, me semble-t-il, celui qu’un représentant d’un véritable parti communiste devrait avoir, à mille lieux des propos tenus par les dirigeants actuels.
      Et il a été le seul des élus communistes à ne pas se lever et à ne pas applaudir
      Le nouveau président du Conseil général lors de la 1ere réunion, en réaction aux méthodes fourbes du PS local lors des élections de mars 2007. Les autres élus communistes ont applaudi. Sont-ils encore des communistes dans ce cas-là ?

      Boudda

    • Tu te fous de qui ?

      Depuis quand il faudrait avoir plusieurs langages ?

      La défense de la question des emprunts toxiques est farfelue et irresponsable. Le fait qu’il demande à mots couverts censure vis à vis de la population sur la réalité n’est pas bon.

      Je me fous un peu de ce qu’il prétend être par ailleurs, seuls les actes comptent.

      Sans auto-critique , vis à vis de la population, pas vis à vis du PCF (c’est une autre question), sur ce les conneries faites et les solutions pour ne pas recommencer (mais notre ami continue avec l’appel aux experts ), c’est bien d’une gestion capitaliste qu’il s’agit, rien d’autre.

    • Boudha ...Tu mets le doigt sur la duplicité du PS quand il nous pique une collectivité grâce au scrutin majoritaire et à l’idiotie politique des communistes du 93 qui se font plumer par leurs divisions entre gauche communiste,rénovateurs,communistes unitaires.Ils ont ouvert le chemin à Bartolone avec l’aide de la droite et aussi grâce à l’abstention populaire malgré la politique sociale de l’ancienne équipe .La gestion des collectivités territoriales est en cause car elle n’est plus un point d’appui de la classe ouvrière et des exploités du capitalisme.Emprunter à Dexia est un anachronisme financier et un gouffre pour les budgets publics.Les Communistes ne doivent plus enrichir le système bancaire avec l’argent de leurs contribuables,ils doivent gérer avec leurs administrés en fonction de leurs recettes et non pas sur le "cul de la poule" prévisionnel .Le citoyen-contribuable votera en séance plénière sous la forme d’un forum le budget annuel après âpres discussions dans tous les quartiers et entreprises.S’il envisage un crédit pour une école ou une action sociale il doit le faire en connaissance de cause et choisir plutôt la caisse d’épargne ou le crédit foncier qui sont nos banques véritablement françaises.Pour ma maison j’ai emprunté à la Caisse d’épargne et non pas à une banque d’affaires remplis d’actionnaires comme Déxia .Alors la remise en cause "révolutionnaire" de la gestion des collectivités territoriales avec les élus du scrutin majoritaire est nécessaire et possible surtout avec la crise du capitalisme analysée dans la base commune du congrès .Les militants communistes ,élus ou pas,sont obligés de changer de méthode et d’objectifs stratégiques dans l’animation d’une ville ou d’un département en choisissant l’autogestion permanente et citoyenne avec l’argent du peuple.Ce n’est pas en restant dans des bureaux confortables de Mairies ou de départements,avec des experts financiers,que nous sortirons le peuple de ses problèmes sociaux-économiques et culturels .Le Front progressiste et citoyen peut s’affirmer et se déployer grâce à cette nouvelle donne militante....

      Mais entre nous qui s’attendait à une autre attitude de bartolone et consorts Voynet et nouveau maire d’Aubervilliers que Karman devrait "carboniser" au prochain enjeu électoral ........

      Bernard SARTON,section d’Aubagne

  • Tant que les collectivités locales avaient, avec la Caisse des dépots, une référence solide, avec la privatisation de celle-ci (Dexia, qu’en pense le PS ?...et Bartholone ?.), cette référence a sauté, sans bien sûr que cela soit claironné sur les toits. Et tout le monde a plongé, PCF, PS et Droite comprise !

  • Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre qu’ouvrir la porte du CG 93 à Bartholome allait AUTOMATIQUEMENT déclancher une cascade de saloperies ! Il fallait se donner les moyens politiques de lui barrer la route. Mintenant, le ver est dans le fruit !

    • Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre qu’ouvrir la porte du CG 93 à Bartholome allait AUTOMATIQUEMENT déclancher une cascade de saloperies ! Il fallait se donner les moyens politiques de lui barrer la route. Mintenant, le ver est dans le fruit !

      Ca aurait changé quoi de continuer sans Bartholome ?

      C’est bien le problème d’une dérive en profondeur d’une gestion sociale vers une gestion capitaliste farfelue et niaise, qui est en question.

      Les origines d’une politique sociale communiste dans ces collectivités n’avait pas vocation à dériver vers ce type de gestion imbécile.

      Le ver était dans le fruit sur la base d’une gestion capitaliste, pas dans le fait de faire rentrer, ou pas , le social-libéralisme au conseil général.

  • c’est l’union de la gauche dans toute sa splendeur . mais ça fait rien , on continue a dit MGB au nom des liquidateurs associés , alors ça continue . sam 82 .

  • N’importe quoi ton évaluation de la situation - comme quoi c’est toujours le coup de la coupe à moitié vide ou à moitié pleine hein ?

    Ça s’est joué de qques sièges grâce à la foutaise du "désistement républicain" en faveur du PS alors que dans au moins 2 cantons les cocos, s’ils avaient VRAIMENT voulu tenter de garder le CG et niquer le PS , auraient pu se maintenir...

    Mais... ah mais... il y avait "l’accord national", les fantômes de l"union de la gauche"... la trouille de pas y arriver, l’absence de volonté de casser les mythes, le calcul (bon ou mauvais c’est selon) de redouter de faire "passer la droite" supposée bien pire que le PS... etc etc etc.

    Tu veux que je te ressorte les chiffres, vu l’indignation que ça avait provoqué ici ?!!

    Ça sert à rien de refaire le monde dans u n sens ou dans l’autre - le FAIT EST, c’est le PS qui dirige la Seine Saint Denis et de ce PS , un des "pires" (traduisez : un des plus anticommunistes) c à d Barto. Voilà. C EST COMME CA.

    Ca ne change absolument rien au débat de fond, à part pour celles et ceux qui arrivent ENCORE à être étonnés du comportement méprisable de nos soi disant "partenaire de gôche". Mais là, franchement, pour être "étonné" ou "indigné" faut vraiment être un pigeon de l’année hein....

    Et le débat de fond c’est comme dit Copas : comment on peut expliquer ce discours, où il n’y a pas une ligne de "mea culpa " (ce qui ne serait pas "moral" mais juste "honnête" et apprécié sans doute, c à d "on a cru sincèrement bien faire on s’est laissé contaminer par l’idéologie dominante on a cédé à la facilité etc) et surtout comment on peut expliquer les actes que le discours ne tend qu’à justifier et qui pour des communistes devraient être injustifiables (c à d le recours à la finance , à la spéculation , aux fonds de placement, aux SWAP etc) ???

    Franchement, c’est délirant cette posture du camarade qui dit "oui on l’a fait MAIS LES AUTRES AUSSI".... Et c’est qui "les autres" ?? LA DROITE (belle référence !!) et les soces (superbe !)

    C’est ça la différence entre de nombreux élus communistes d’aujourd’hui et des élus communistes d’hier qui n’auraient jamais fait ce genre de choses. Des élus dont le rapport au capitalisme et aux bourgeois, souvent parce qu’ils avaient été ouvriers ou petits employés ou paysan... et parce qu’ils étaient encore marxistes (et au delà communistes), les préservaient de ce type de , au mieux, "erreur", au pire "saloperie".