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Une jeune fille manifeste le "Jour de la colère" en Cisjordanie (source Libération.fr)
La visite zigzag du Président français au Moyen Orient a été
davantage qu’hyperactive et simultanée : efficace. Une réussite du
cesser-le-feu.
À ce jour, qu’on en juge :
— > La déclaration israélienne d’extension de l’occupation armée
dans la bande de Gaza et à Gaza ville est rassurante.
— > Un cesser-le-feu de trois heures par jour, ne concernant
que Gaza ville, est inexploitable alentour par les humanitaires
pas ok pour passer sous les bombes, mais étant tous les jours
c’est encourageant.
— > Les derniers tunnels frontaliers (petits polanskis fugitifs, voyous
n’accompagnant pas des grand mères, approvisionnement en
nourriture et hopitaux de fortune sous-terrains, abri Hô Chi
Minh qui fait peur aux bombes, pour cette partie de la bande
de Gaza divisée en trois) vont être radio activement brutalisés
à partir du 8 janvier au soir (c’est pourquoi les chars se
sont retirés hier), ce qui évitera l’entrée des armes à Gaza ;
on sait que les armes de longue portée du Hamas, peu meurtrières,
ne sont donc pas assez nombreuses, et la population des camps irait
dans ses rues se battre à mains nues (ce serait ’sans prisonniers’).
— > En Egypte, 60 frères musulmans ont été incarcérés pour
aller prier à l’ombre ; ils remercient notre président d’avoir
encouragé son co-président méditerranéen conforté par la symétrie
française en termes de Sécurité Défense — du territoire et de la
caténaire.
— > En Cisjordanie, un député et deux maires du Hamas
démocratiquement représentatif ont été arrêtés par la police
israélienne en pantoufles (la dépêche ne dit pas qui était en
pantoufles, si c’était la police trop expéditivement missionnée, ou les
représentatifs trop hativement enlevés), cela leur épargnera la
négociation de réunification que des dirigeants de l’OLP préparaient,
notamment à propos de la libération des prisonniers palestiniens du
Hamas, mais cela ne les empêchera pas d’être torturés — faut savoir ce
qu’il faut pour savoir. La division civile salutaire à la Palestine
est presque sauvée.. disons que l’État israélien n’a pas perdu espoir
de parvenir aux conditions de la paix éradicale.
Quant aux pays arabes qui ’ne soutiennent pas le Hamas’ (c’est pas mon
expression puisque je pense qu’à Gaza ’Hamas’ plutôt que parti est une
part importante de la population civile, notamment celle qui l’a élu)
— ne dites plus oh les cornes c’est le diable, mais shit shit shit on
les aura, comme l’UMP édifiée par la position UE tchèque de la première
heure se le dit dans la commission France-Israël de l’assemblée
nationale, qui projette sans paradoxe d’aller ’en Palestine’, dans les
prochains jours. Notez bien que si vous êtes séduit par la prestance
de Tzipi Livni ne dites pas ’je vais en Israël’ ça se verrait trop, dites
’je vais en Palestine’. Comme aucune mission diplomatique ne peut
se rendre à Gaza de toutes façons, si vous n’avez pas nommé sa soeur
Cisjordanienne ce sera clair, mais sans provocation.
On sait que tout musulman intégriste est chiite et qu’il n’y a pas de
sunnites intégristes, et que l’Islam est le seul monothéisme qui
présente des intégrismes, on sait surtout qu’Israël n’est pas un État
intégriste. Où tout se complique au Moyen Orient, c’est qu’il y a des
États arabes laïques, ce qui les rend encore plus douteux que les pays
arabes islamiques. Voyez la Syrie. Ce sont les plus méchants — après
l’Iran évidemment, toujours en train d’insulter les autres : shit ! ce
qui le rend d’autant plus déloyal à l’exception du racisme à
fragmentation qu’il a nationalisé le pétrole, c’est non seulement pas
juste mais moyen-âgeux : qu’on l’abatte !
Donc au Moyen Orient il est difficle de plaire à tout le monde et pour
les arabes dans aucun cas il n’y a moyen d’être sûr de plaire à moins
que :
— > sauf le Qatar qui se distingue par son soutien sans réserve pour
la population de Gaza, dans une demande de cesser-le-feu sans condition
adressée publiquement à la communauté internationale, mais apparemment
inaudible, les pays arabes du pétrole sont campés sur les bienfaits de
la guerre qui réhausse les prix du barril, c’est la mane céleste
inespérée après l’effondrement du brut, synchrone avec la chute de la
valeur à Wall street et ça commençait à stagner... Qu’importe la crise,
pourvu qu’on ait la guerre ! La guerre à Gaza relance les profits juteux
du pétrole texan et saoudien, alors vous pensez si les va(i)sseaux
pétroliers du Moyen Orient sont mous pour que ça s’arrête, et s’ils ne
risquent pas de déclarer l’embargo du fuel sur l’occupant... Nous
revoici à la case départ irakienne, qui prouve combien l’alliance est
précaire, et le pouvoir une vanité.
C’est toujours les mêmes qui s’en mettent plein les fouilles, les mêmes
qui déclarent les guerres aux populations pour leur piquer l’épice ou
menacer qu’elle devienne inacessible pour la faire payer plus cher...
Ben oui pourquoi pas nous, à la fin ? Donne-nous un char d’assaut,
qu’on y aille tout de suite pour sauver la barak (avec les risques
collatéraux en gueules de roquette, mais en pleine crise on peut pas tout
avoir).
Et puis... c’est pas tout. Comme d’habitude le président français s’est
parfaitement communiqué. D’ailleurs n’est-ce pas Nelson Goodman, dans
Langages de l’art, qui dit que toute fiction est vraie ? Je pense qu’en
tant que français avons beaucoup de chance que notre président soit un
artiste — de la communication. Comme de toutes façons il est peu de chose
dans l’énorme machine réticulaire de fric et de pouvoir qui au-delà de
lui devait prévisiblement se déployer, comme ce n’est pas la même
complicité que Blair impliqué dans ’les affaires’ de la guerre d’Irak,
on ne sait même plus où l’attribuer. Mais en tous cas ses idées
de limier ne sont pas tombées dans l’oreille de sourds, contrairement
aux idées de l’émir du Qatar.
Souhaitons que telle une épidémie de peste tout s’arrêtera sans qu’on
sache pourquoi, le 20 janvier, ainsi ’ils’ auraient relancé leurs
profits pétroliers et leurs marchés — les armes doivent se consommer
et se renouveler pour rapporter, autant les exercer contre
la population réduite par les camps (embargo et frontières)
ou sur les villages, ici comme en Afrique — tant qu’il fut encore
temps avant la nouvelle investiture (mais rien n’est moins sûr
et sinon, ni de ce qu’elle aura libre cours ni volonté d’empêcher).
Que restera-t’il de Gaza ? Que restera-t’il à Gaza ?
Qui restera-t-il de Gaza ?
Gaza, ce qu’on n’a vu n’est rien, le carnage et l’horreur ne font que
commencer. Comme ils ont dit, à Tel-Aviv, ce sera long mais de toutes
façons jusqu’au bout — la solution terminale à tous les problèmes,
s’il faut en croire. D’autant plus que les autres, de ne pouvoir vivre
pour vivre, n’ont rien à perdre de vivre pour mourir. Quand Personne
d’avisé ne peut dénier au ghetto de Gaza la légitimité de se soulever
ni de s’être soulevé.
PEACE NOW !
Louise
Messages
1. DÉPÊCHE (L’ÉCLAIR DU MIDDLE EAST), 8 janvier 2009, 10:03
Vieille adage :
Tu a un problème, et bien tu efface le problème et il n’y a plus de problème. (sic)
Hyoo