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DEROBADE DE F BAYROU

Publie le jeudi 15 mars 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

Lettre d’un collège de la République
à M. François Bayrou

A propos du devoir de mémoire

Le devoir de mémoire a suscité ces dernières années quelques débats et le président de la République sortant n’a pas manqué d’y apporter ses contributions personnelles. Loin d’être un exercice obligé, il témoigne du souci de ne pas oublier les sacrifices passés et les fautes commises à l’encontre de valeurs qui assurent notre dignité.

Présidentiable, devenu ces dernières semaines l’un des trois favoris, vos discours sont nourris de culture et d’humanisme et ce serait vous faire injure que de vous interroger sur le regard que vous portez sur ces Français antisémites, serviteurs zélés du régime de Vichy.

« L’affaire Léon Bérard »

Malgré les articles parus dans la presse départementale, régionale et même nationale, malgré nos courriers - mais vous en recevez tant - il est possible que « l’affaire Léon Bérard », du nom de l’un de vos prédécesseurs à la présidence du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, vous ait échappé.

Néanmoins ce nom ne vous est pas inconnu ne serait-ce que parce qu’il désigne le petit collège public de St-Palais où vous aviez été affecté en tant que professeur en 1982. Probablement qu’en traversant le hall de cet établissement aviez-vous pris le temps de lire la plaque commémorative dédiée à celui qui fut, entre autres fonctions prestigieuses, ambassadeur.

Pour être complète cette plaque aurait dû préciser, dans un souci pédagogique, que Léon Bérard fut nommé ambassadeur auprès du Vatican par le Maréchal Pétain pour défendre auprès des services de Pie XII l’ignominieux « statut des juifs » adopté par le régime de Vichy. Envoyé de Rome le 2 septembre 1941, conservé aux Archives nationales, son rapport atteste que l’éloquence de l’avocat qu’il était l’emporta puisqu’il le conclut par cette phrase : « Comme quelqu’un d’autorisé me l’a dit au Vatican, il ne nous sera intenté nulle querelle pour le statut des Juifs. »

Nous ne pourrions qu’abuser de votre emploi du temps en développant deux autres « détails » édifiants à ajouter à la biographie de Léon Bérard : sa complicité dans l’édification du camp de Gurs d’où sont partis vers les camps de la mort 3 907 juifs entre août 1942 et mars 1943 ; son discours de fidélité au Maréchal Pétain prononcé à Rome le 1er janvier 1943 au terme d’une année au cours de laquelle « la Solution finale » s’était déchaînée sans épargner la France.

Vous ne connaissiez peut-être pas le fourvoiement de ce notable béarnais que l’on a voulu hisser au même rang qu’un Louis Barthou. Sachez qu’il était rusé car il sut éviter, « sous le porche de St-Pierre » la période des procès de la Libération. Sa condamnation par contumace à dix ans d’inéligibilité ne fut pour lui qu’un moindre mal.

Il y a cinq ans déjà qu’officiellement le conseil d’administration du collège Léon Bérard de St-Palais demandait au président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, M. J.J. Lasserre, le changement de dénomination de l’établissement. Cette démarche ne passa pas inaperçue puisque « Le Monde » et « L’Express » s’en firent l’écho. Elle se heurta à une fin de non-recevoir sans aucune explication argumentée.

Seriez-vous mal informé ?

Cela fait cinq ans que vos collaborateurs et vos amis commettent par négligence l’erreur de ne point vous parler de « l’affaire Léon Bérard ». C’est une erreur car vous êtes conseiller général et, à ce titre, concerné par ce dossier. C’en est une car vous avez exercé les responsabilités de ministre de l’Education nationale et vous connaissez le rôle des enseignants dans la transmission du devoir de mémoire auprès des élèves et leur attachement à cette mission. C’est vraiment une erreur d’être proche d’un présidentiable et de vouloir maintenir à son insu - nous voulons le croire - l’appellation déshonorante d’un collège de la République dont l’une des fonctions est l’éducation civique de notre jeunesse.

Serez-vous informé de cette lettre, la lirez-vous ? Il serait fâcheux - vous en conviendrez – que, postulant aux plus hautes responsabilités de l’État, vous puissiez être accusé de ne pas savoir choisir des collaborateurs compétents et au pis de couvrir les forfaits imprescriptibles d’un personnage qui ne mérite que l’oubli.

Veuillez agréer, Monsieur le présidentiable, l’assurance de notre haute considération.

St-Palais, le 14 mars 2007

e-mail : gogoan@neuf.fr
site : http://gogoan.neuf.fr

Messages

  • Encore un de ces gens qui s’interroge d’avantage sur le passé (évènements vieux de plus de 65 ans) que sur l’avenir de nos enfants et de notre pays. Assez !

  • c’est étonnant cette propension a vouloir faire fi du passé

    ON NE CONSTRUIT RIEN DE SOLIDE SI LE PASSE EST MECONNU INCONNU OU CARREMENT EDULCORE

    Au risque de deplaire au premier intervenant un pys qui ne se regarde pas dans le rétroviseur est un pays sans avenir qui périclitera tot ou tard

    F BAYROU à la memoire courte et ce n’est pas étonnant : c’est son fond de commerce
    OUBLIER SON PROP¨RE PASSE POUR SE REPRESENTER EN CHEVALIER VERTEUX SUR SON PUR SANG BEARNAIS

    LES CHEVAUX ONT PAS DE CHANCE ET LES FRANCAIS QUI SE PRENDRAIENT AU PIEGE DE PREUX CAVALIER DECHANTERONT VITE SURTOUT DANS LES MILIEUX POPULAIRES...

    louis coconuts

    • Tout peuple qui oublie son passé est condamné à le revivre !

      Je ne me rapelle pas qui est l’auteur de cette citation mais elle tombe à pic.

      Au fait Giscard il voulait pas que l’Histoire ne soit plus enseignée qu’en deuxieme ou troisiéme niveau ?

      Il est bien dans le même camps que Bayrou ?Bayrou qui essaye même de faire oublier le sien !

      Jean Claude des Landes