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DES PROFS PANTINS, DES ELEVES CRETINS ?
Publie le samedi 3 septembre 2005 par Open-Publishing6 commentaires
Les médias avaient présenté le mouvement contre la loi Fillon comme un mouvement lycéen, voire un "mouvement lycéen manipulé par l’extreme-gauche et les anarchistes".
De fait, les grandes confédérations syndicales (FSU, SGEN-CFDT, UNSA) ont TOUT FAIT pour que la colère ne gagne pas les enseignants.
Les lycéens ont donc été livrés seuls aux flics et à leurs hommes de main .
Aujourd’hui, les professeurs commencent à comprendre :
Au nom d’un management digne du privé le plus sordide, au nom de la polyvalence et de "la continuité du service public" on leur demande de remplacer n’importe qui, n’importe quand.
Ils réalisent que demander à un professeur d’allemand de remplacer le professeur de maths est a peu pres aussi stupide que de demander au boucher de remplacer le chirugien.
Quand aux élèves, l’avenir est sombre .....
Messages
1. > DES PROFS PANTINS, DES ELEVES CRETINS ?, 3 septembre 2005, 22:54
éh oui, mais nous lycéens syndiqués à l’unl avons fait pression,sur les profs, mais beaucoup nous soutenanaient, certains ont fait grève localement (comme dans mon lycée qui a fermé complkètement une après midi et les profs ont manifesté avec nous).
sinon l’EN sera très dure à faire bouger depuis l’échec de 2003 avec une vraie-fausse mobilisation.
Espérons que ça change.
Je suis maintenant en prépa, mais toujours aussi remonté contre nos gouvernants qui cassent le service public, qui en fait ne sont pas si éloignés de ceux contre qui on a voté : politique anti-sociale, anti-chomeurs, expulsions, écolé inégalitaire, baisse des impots pour les plus riches...
quotas d’immagration (bref une pointe de racisme en moins que l’extreme droite).
la politique sécuritaire de Sarkozy est une injure fait à l’esprit des Lumières .
et je finirais mon message par une chanson de saez, fils de france, écrite le 22 avril 2002 contre ce connard de le pen, ça va nous rappeler un pêu qu’il faut se battre :
!Fils de France
"J’ai vu les larmes au yeux
Les nouvelles ce matin
20 % pour l’horreur
20 % pour la peur
Ivres d’inconscience
Tous fils de France
Au pays des Lumières
Amnésie suicidaire
Non, Non, Non,...
Nous sommes, nous sommes
La nation des Droits de l’Homme
Nous sommes, nous sommes
La nation de la tolérance
Nous sommes, nous sommes
La nation des Lumières
Nous sommes, nous sommes
A l’heure de la résistance
Pour les rêves qu’on a fait, et pour ceux qu’on fera.
Pour le poing qu’on a levé, pour celui qu’on lèvera.
Pour un idéal, pour une utopie.
Allons marchons ensemble enfants de la Patrie.
Fils de France !
ça, pour baisser la tête,Ah oui, ça t’aime bien les minutes de silence
Fils de France !
C’était à peine hier, et déjà tu brandis le drapeau de l’ignorance
Fils de France !
Nous n’oublierons jamais que nous sommes et seront les fils de la Résistance.
Fils de France !
Au royaume des aveugles tu sais bien ce qu’on dit les borgnes sont les rois.
Y a ces ombres derrière nous, y a ces idées vendues,
y a ces drapeaux qui flottent et des hymnes dessus,
et puis y a toi mon frère, Oui toi qui n’y croit plus
et puis y a nos prières et nos causes perdues.
Honte a notre pays, honte à notre Patrie,
Honte à nous la jeunesse, honte à la tyrannie,
Honte à notre pays, revoilà l’ennemi,
Allons marchons ensemble enfants de la Patrie.
Nous sommes, nous sommes
La Nation des Droits de l’Homme.
Nous sommes, nous sommes
La Nation de la Tolerance.
Nous sommes, nous sommes
La Nation des Lumières.
Nous sommes, nous sommes
à l’heure de la Résistance.
Nous sommes, nous sommes
La Nation des Droits de l’Homme.
Nous sommes, nous sommes
La Nation de la Différence.
Nous sommes, nous sommes
La Nation des Lumières.
Nous sommes, nous sommes
à l’heure de la Résistance
chanson écoutable sur :
http://idem.levillage.org/ici/article.php3?id_article=57
alllez, mai 68 reviendra et la commune refleurira !!!!!!!!!!!!!!!!
que crèvent la loi fillon et cette logique libérale crulle et meurtrière !!!!!!
j’ai des frisson à l’écoute de cette chanson, et elle me motive encore plus !!! grève insurectionelle !!!
1. > DES PROFS PANTINS, DES ELEVES CRETINS ?, 4 septembre 2005, 08:59
Attention à la désinformation , à terme elle est contre productive : ainsi , il n’a jamais été question qu’ 1 prof remplace dans une autre matière que la sienne .
2. > DES PROFS PANTINS, DES ELEVES CRETINS ?, 4 septembre 2005, 14:26
Rapport annexé à la loi d’orientation sur l’école du 23 avril 2005 (dite "loi fillon"), paragraphe "Les missions des enseignants" :
"Pour assurer la qualité du service public de l’éducation, les professeurs des lycées et collèges participent à la continuité pédagogique nécessaire aux élèves en concourant dans leur établissement au remplacement de courte durée de leurs collègues absents. Cette démarche s’inscrit dans la politique pédagogique de l’établissement.
Elle permet de faire appel aux professeurs disponibles qui proposeront des enseignements en relation avec leurs propres compétences et les besoins des élèves.
L’intervention des enseignants dans ce cadre donne lieu au paiement d’heures supplémentaires rémunérées à un taux spécifique ; le chef d’établissement ne peut toutefois solliciter un enseignant pour effectuer, en sus de ses obligations actuelles, plus de soixante-douze heures supplémentaires effectives par année scolaire à ce titre. "
Ce texte est mauvais pour tous : en vue d’économies incertaines (il faudra bien payer les enseignants en heures supplémentaires... mais jusque quand ?), il occasionne une dégradation des conditions de travail pour les enseignants jamais vue depuis le statut de 1950 (exception faite de l’allongement du temps de travail via la réforme des retraites, merci Fillon bis), sans gain du côté des élèves.
Pour les enseignants, cette mesure représente :
"72 heures supplémentaires effectives pas année scolaire" soit l’équivalent d’un mois de travail pour un professeur certifié, à ajouter à l’heure supplémentaire imposable existant déjà.
Soit un service hebdomadaire obligatoire passant désormais à 21 heures par semaine pour un certifié... (ne riez-pas, les non-enseignants, ça représente une somme de travail - préparation, corrections... - considérable)
des heures sont de plus annualisées : un enseignant peut être améné à remplacer 6 heures une semaine, 0 une autre, etc...
un enseignement potentiellement hors de la matière enseignée : le flou des termes, savamment entretenu, ouvre la porte à la bi- voire la trivalence (enseignement dans deux, voire trois matières), fantasmée depuis longtemps par les administrations...
Lorsq’on dit "en relation avec leurs compétences et les besoins des élève", qui fixe les compétences des enseignants, ou, pire, la "relation" avec ces compétences ?
Pour les élèves :
la "qualité du service public" ne sera pas améliorée : exercer un enseignement de qualité dans une classe éventuellement inconnue, en étant prévenu peu de temps avant,
dans une matières éventuellement non maîtrisée... relève de la pure lubie,
ou plus exactement du mensonge - et de l’enfer potentiel pour les collègues, particulièrement dans les établissements difficiles.
comment la "continuité pédagogique" serait-elle assurée dans ces conditions ?...
La seule continuité assurée, c’est celle de trouver un adulte pour surveiller les élèves, besoin accru par la suppression du statut MI-SE (surveillants) et les baisses massives en effectif des Vies Scolaires...
En résumé, est installé un système de remplacement perdant-perdant (élèves - personnels) avec le triple dispostif prévisible suivant :
des courts remplacements assurés par des collègues en poste fixe
des moyens remplacements (moins de 200 heures) assurés par
des non-titulaires vacataires, aux conditions de travail épouvantables,
connaissant la flexibilité et le non-droit le plus total (paies arrivant
3 mois après le travail, renvoi sans ménagement au bout des 200 heures...)
des moyens-longs remplacements effectués par des TZR malgré eux,
souvent jeunes, de plus en plus flexibles dans la mesure où l’adminstration
s’assoit sur les rares textes définissant leurs droits ou en les interprétant
de la façon la plus négative qui soit.
Face à cette évolution tout n’est pas perdu :
Le combat contre la loi Fillon continue, d’autant que les retraits
d’application ne sont pas encore sortis. Les lycéens persistent, rejoints de plus en plus souvent par les enseignants.
Le point précis du remplacement en interne peut réveiller un grand n
ombre de collègue - cf. action proposée de simulation de réquisition, à
effet garanti ! -
Même en cas de passage des décrets, il sera encore temps de choisir la
"désobéissance civique" en refusant, collectivement et/ou individuellement,
tout remplacement interne.
3. > DES PROFS PANTINS, DES ELEVES CRETINS ?, 4 septembre 2005, 14:30
plus récemment :
Le "remplacement interne" - mise en oeuvre d’une vieille idée -fixe-
Remplacement interne : décret et BO parus (août 2005)
Avant les vacances ne manquaient plus que les décrets d’application pour cette mesure qui va bouleverser le quotidien des enseignants, véritable non-sens pédagogique et remise en cause du statut des fonctionnaires de 1950, fantasme de gestionnaire et véritable fixette des administrations depuis un bail, contre lequel nous avions proposé des actions l’an dernier.
Le décret est donc paru le 26 août 2005 - cf. le document officiel ou le BO n°31 du 1.09.2005- :
J.O n° 199 du 27 août 2005
Décret n° 2005-1035 du 26 août 2005 relatif au remplacement de courte durée des personnels enseignants dans les établissements d’enseignement du second degré
Le Premier ministre, décrète :
Article 1
Sans préjudice des dispositions du décret du 17 septembre 1999 susvisé, dans les établissements d’enseignement du second degré, le remplacement des personnels enseignants absents pour une durée inférieure ou égale à deux semaines est organisé dans les conditions prévues par le présent décret.
Article 2
Le chef d’établissement élabore, en concertation avec les équipes pédagogiques, un protocole pour les remplacements de courte durée qui en fixe les objectifs et les priorités ainsi que les principes et les modalités pratiques d’organisation propres à l’établissement. Il concerne en priorité le remplacement des absences qui sont prévisibles tout au long de l’année scolaire.
Le protocole est présenté par le chef d’établissement au conseil d’administration qui est régulièrement tenu informé des conditions de sa mise en oeuvre.
Article 3
Pour la mise en oeuvre de ce protocole, le chef d’établissement recherche en priorité l’accord des enseignants qualifiés à même d’effectuer un remplacement de courte durée.
Lorsque cela est nécessaire pour assurer la continuité de l’enseignement mentionnée à l’article L. 912-1 du code de l’éducation susvisé, le chef d’établissement désigne les personnels chargés d’assurer des enseignements complémentaires pour pallier une absence de courte durée.
Article 4
Pour la mise en oeuvre dudit protocole, les personnels enseignants des établissements d’enseignement du second degré ne peuvent être tenus, conformément à leurs qualifications, d’assurer, en sus de leurs obligations de service telles que définies par les décrets du 25 mai 1950 et du 6 novembre 1992 susvisés, plus de soixante heures supplémentaires par année scolaire.
Ces heures supplémentaires donnent droit à rétribution spéciale dans des conditions déterminées par décret.
Un enseignant ne peut être tenu d’effectuer plus de cinq heures supplémentaires par semaine.
Article 5
Les dispositions du présent décret ne s’appliquent pas aux personnels enseignants du second degré stagiaires.
Article 6
Les dispositions du second alinéa de l’article 3 du présent décret s’appliquent à compter du 1er janvier 2006.
Article 7
Le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et le ministre de la fonction publique sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
En résumé, 5 heures de plus par semaine imposables, 60 heures annualisées, avec une rémunération inférieure aux heures supplémentaires habituelles, au bon vouloir des chefs d’établissements - après a "formalité" du vote d’un protocole en CA.
Ce décret s’accompagne de plus d’une note de service (p.XXVI et suivantes) : elle précise le calendrier de la mise en place de la réforme : le "protocole élaboré par le chef d’établissement devra s’appliquer au plus tard début octobre", le dispositif fonctionnera sur le seul volontariat au 1er trimestre 2005-2006, et deviendra obligatoire (désignantion d’office en cas d’absence de volontaires) dès le 1er janvier 2006.
Elle octroie aussi royalement un délai... d’une journée pour être averti du remplacement ("Sauf accord de l’intéressé, l’enseignant désigné doit être prévenu au plus tard 24 heures avant d’assurer le remplacement’).
Elle indique également la répartition des responsabilités : au niveau de l’établissement pour les remplacements de moins de deux semaines, à celui du rectorat pour les absences supérieures. Une exception : "dans le cas où... le nombre des enseignants disponibles excède la satisfaction des besoins en enseignement ainsi qu’une couverture raisonnable des besoins de suppléances supérieures à deux semaines, les services rectoraux devront veiller à leur mobilisation pour les suppléances inférieures à deux semaines. Il doit en être ainsi notamment dans les établissements de rattachement des titulaires des zones de remplacement." Et hop, un nouveau petit cadeau aux TZR !!
Dernière (?) chose, les critères des choix de l’enseignant désigné : il "se fondera sur une appréciation du professeur le mieux à même d’assurer cette mission de remplacement, en considération de sa disponibiltié et de sa qualification, ainsi que des motifs évoqués par les uns et les autres pour la refuser".
Un pas de géant vers la flexibilisation, et de belles foires d’empoignes en perspective entre collègues absents ou non, volontaires ou non pour remplacer, collègues et chefs d’établissement...
Les chefs d’établissement ne s’y trompent pas, qui, par la voie du SNPDEN, ont exprimé dès juillet leurs "vives inquiétudes" sur la mesure : "Ces dispositions sont de nature (...) à destabiliser la position statutaire des personnels et à compromettre la sérénité de la communauté éducative (...). Le SNPDEN n’acceptera pas que les personnels de direction soient pris comme responsables des difficultés qui sont à prévoir (...) ni des carences en matière de remplacement qui pourraient se manifester au niveau des académies."
Le combat contre cette mesure s’annonce d’autant plus difficile que bon nombre de collègues essaient de compenser leur baisse de pouvoir d’achat par le recours aux heures supplémentaires (comme par hasard rognées drastiquement cette année, au moins dans l’académie de Créteil...).
4. > DES PROFS PANTINS, DES ELEVES CRETINS ?, 4 septembre 2005, 17:17
Eh, merci de mettre la source !
http://www.cetace.org/remplacement_interne.html#decret_bo
5. > DES PROFS PANTINS, DES ELEVES CRETINS ?, 5 septembre 2005, 15:54
REPONSE A LA CONTRIBUTION DU 4 SEPTEMBRE 8h59
A vous qui avez la grandeur d’ame de mettre le public en garde contre "la désinformation" :
pourquoi ne pas ...vous informer ?
Il vous appartient désormais de lire attentivement le texte de Loi.
Une fois cette tache minimale effectuée, vous comprendrez peut etre que l’esprit de la loi Fillon est de mettre en cause le statut de professeur de 1950, car il est aujourd’hui le dernier point de résistance contre la casse de tout le service public d’éducation.
– 1 ) par l’annualisation du temps de travail au lieu d’un service défini en maxima hebdomadaires.
– 2) par l’enseignement éventuel dans une autre discipiline que celle du recrutement !
vous constaterez en effet que le remplacement concerne "les collègues absents" et que rien ne n’interdit au chef d’éytbalissement d’imposer un remplacement dans une autre discipline.
En droit, ce qui n’est pas interdit... est autorisé.
Ce sera donc une question de rapport de force local, et de luttes syndicales nationales, avec de vrais syndicats dont l’objectif est réellement la défense du statut des personnels et du service public.