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DEUX PRISONNIERS PALESTINIENS DANS LE COMA : ISRAËL DOIT AGIR !

Publie le dimanche 13 mai 2012 par Open-Publishing

En grève de la faim depuis plus de 70 jours pour protester contre les atteintes aux
droits de l’Homme dont font l’objet les prisonniers palestiniens détenus en Israël, Thaer
Halahleh et Bilal Diab sont aujourd’hui dans le coma et risquent de mourir. Les organisations
signataires demandent solennellement aux autorités israéliennes de répondre aux
demandes des prisonniers de respecter enfin leurs droits fondamentaux.

Faudra-t-il deux morts pour que soient prises en compte les revendications légitimes de ces
prisonniers et des centaines d’autres qui se sont joints à leur mouvement de grève ?

Nos
organisations dénoncent la pratique de la détention administrative ainsi que les mesures
punitives quotidiennement infligées aux prisonniers palestiniens, telles que l’isolement et le
refus régulièrement opposé aux familles et aux avocats qui veulent visiter les prisonniers,
particulièrement ceux de Gaza privés de visites familiales depuis 2007.

Thaer Halahleh et Bilal Diab, tous deux résidents de Cisjordanie, ont été placés en détention
administrative après leur arrestation, le 26 juin 2010 pour le premier et le 17 août 2011 pour
le second. Telle qu’elle est pratiquée en Israël, la détention administrative est une forme de
détention arbitraire. Elle permet à l’armée israélienne de détenir une personne pour une
période de six mois renouvelables indéfiniment si des présomptions suffisantes permettent
de penser que cette personne menace la sécurité de la zone ou la sécurité publique. Le
détenu administratif est emprisonné sans accusation ni jugement, le plus souvent sur la base
de « preuves » qualifiées de secrètes par l’armée et qui ne sont donc accessibles ni au
détenu ni à son avocat. Dans ces conditions, il est impossible au détenu de contester
efficacement son placement en détention devant la justice militaire israélienne.

Les deux détenus ont entamé une grève de la faim le 29 février. Dans les semaines qui ont
suivi, des centaines d’autres prisonniers palestiniens se sont joints à eux. Les prisons
israéliennes comptent aujourd’hui plus de 2 000 grévistes de la faim dont plusieurs sont dans
un état de santé très préoccupant. La Cour suprême israélienne vient de rejeter un recours
demandant à ce que les dix prisonniers dont l’état de santé est le plus grave soient
transférés dans un hôpital public mieux à même de répondre à leurs besoins que les
services médicaux des prisons.

Les signataires s’indignent de l’indifférence coupable dont font preuve les autorités
israéliennes et enjoignent à la communauté internationale, dont la France, d’interpeller
immédiatement le gouvernement israélien afin qu’il accède aux demandes des grévistes et
mette ainsi fin au drame humain qui est en train de se jouer et qui risque d’embraser la
région.

Premiers signataires : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, Amnesty
International France, Ligue des droits de l’Homme, Plateforme des ONG pour la Palestine,
Palestinian Center for Human Rights.