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DRANCY BOBIGNY SEINE SAINT DENIS...

Publie le mercredi 23 mai 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

Bobigny, le 22 mai 2007

Tribunal de Bobigny : affaire du CD rap et engagement syndical

" Où règne la justice, c’est à la liberté d’obéir " (*)

Nous regrettons la sévérité et la portée inquiétante des décisions prises hier par le tribunal de Bobigny envers H. TAMAR, salarié - syndicaliste CGT à la mairie de Drancy et A. DIENG, Y. BELOUCHAT, employés à la ville de Bobigny et L. BERKIOUNEN, rappeur.

Est ce la nouvelle donne lorsqu’il y a expressions, oppositions ou divergences de, maintenant, se retrouver systématiquement dans un tribunal pour régler les choses ?

Dans le cadre de son activité syndicale et pour la progression des droits de tous les salariés, H. TAMAR a dit son avis sur la situation précaire dans laquelle se retrouvent des employés communaux à Drancy. La procédure veut alors qu’on en discute en organisme paritaire, au sein de la collectivité, dans le respect du dialogue social.

Cela n’a pas été le cas. A l’organisme paritaire se substitue une chambre correctionnelle. Le dialogue social est remplacé par des plaidoiries entre procureur et avocat. Nous sommes ni plus ni moins en train de verser dans une société à l’américaine où l’avis contraire est tranché par les procédures juridiques et les tribunaux. Un modèle de société à la pensée unique est en marche puisque l’expression de la contradiction n’y est plus par crainte de représailles.

Quant aux condamnations dans l’affaire du CD rap à Bobigny, celles ci nous interrogent. Il y a urgence au dialogue et non à la répression. Ces jeunes artistes expriment à leur manière une révolte, si souvent justifiée au regard des discriminations qu’ils subissent. Leurs textes, leurs mots interrogent notre société tout comme ceux de Brassens interrogeaient à propos des juges ou ceux de Vian à propos des " Va-t-en guerre ". Et quelle disproportion de traitement vis à vis de cette jeunesse, à l’âge où l’on se cherche, à l’âge où l’on se découvre, se révolte… quant un Ministre d’Etat enflamme les villes de ce pays par des propos provocateurs, discriminants et blessants.

Pour toutes ces raisons, nous soutenons les concernés dans leurs appels respectifs et demandons la levée de leurs lourdes peines. Nous ne voulons pas de la société de la pensée unique et au traitement policier de la contradiction. La liberté d’expression est à préserver.

Les élu-e-s du groupe Communiste, apparenté et citoyen

Messages

  • Nous regrettons la sévérité .......... etc. Je m’excuse mais le verbe regret n’est pas de mise. C’est scandaleux, c’est très grave, .... Ce que vous voudrez, mais pas regret. Ou bien nous sommes en résistance et cela veut dire que nous ne pouvons laisser une injustice impunie, ou bien alors on s’aplatit. À quand une pétition, un rassemblement, une manifestation, des actions pour agir contre toutes ces injustices ?
    j c

  • Quelqu’un peut-il rappeler les faits pour une meilleure compréhension ? Merci

  • Nicolas Sarkosy nous l’avait bien dit avec l’UMP tout est possible, je dirais même, rien est impossible, la preuve. En mai 2005 le journal ’’LIBERATION ’’ titrait un article pour la libération de Florence Aubenas et de son chauffeur ’’ Pas de liberté sans liberté d’expression ’’.
    Le nouveau président a demandé que soit lu à chaque rentrée scolaire la lettre de Guy Moquet pour stigmatiser le courage de ce jeune homme de 17 ans. cette initiative est très louable.
    je suggère que soit lu par le président de l’assemblée nationale et avant chaque séance le préambule de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. il faut offrir à nos prochains élus le poster de cette déclaration pour qu’ils l’affichent dans leurs divers bureaux, afin qu’ils aient toujours présent à l’esprit la mission, confiée par leurs électeurs.
    Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparé avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous. En conséquence, l’Assemblée nationale reconnaît et déclare, les droits suivants de l’homme et du citoyen.
    Il en est de même pour la magistrature, qui doit rendre la justice en vertu des mêmes principes
    Tout peut être possible dans le respect des droits de l’homme si l’on prend soin de ne pas les bafouer.
    C .T .

  • Qui peut croire a la justice dans le monde ump ?momo11

  • Comment on criminalise l’action syndicale en Seine saint denis....

    Accusé de « faux et usage de faux » par sa direction, le syndicaliste a subi lundi une perquisition et une deuxième garde à vue de douze heures.

    Un syndicaliste traité comme un malfaiteur pour une simple pétition : l’affaire Manuel Goncalves, délégué CGT chez Servair, la filiale plateaux-repas d’Air France à Roissy, a connu un nouveau rebondissement cette semaine. Fin avril, ce syndicaliste déjà menacé plusieurs fois de licenciement par sa direction, avait été convoqué et placé en garde à vue toute une journée par la police aux frontières (PAF), suite à une plainte de la direction pour « faux et usage de faux » concernant une pétition qui a circulé dans l’entreprise il y a un an. La direction accuse le cégétiste d’avoir trafiqué le texte de la pétition pour la faire signer à des collègues. Lui, de son côté, nie toute falsification et explique que ces collègues ont subi des pressions pour retirer leur signature.

    Lundi à 6 heures du matin, Manuel Goncalves a vu débarquer chez lui cinq agents de la PAF. Dans le cadre de la même commission rogatoire délivrée par un juge d’instruction de Bobigny, les policiers ont fouillé son bureau et emporté de nombreux documents syndicaux, ainsi que son ordinateur. « À huit heures du matin, sous les yeux de mes voisins, ils m’ont passé des menottes et emmené dans leurs locaux à Roissy, témoigne le cégétiste. Je suis resté en cellule jusqu’à quinze heures avant d’être interrogé tout l’après-midi, pour être finalement relâché à 19 heures ».

    D’une manière un peu confuse selon le syndicaliste, les policiers se sont cette fois-ci intéressés aux tracts qu’il a rédigés dans le passé, mais aussi aux contacts qu’il a eus depuis la première garde à vue, notamment avec la presse. « Ils m’ont demandé si c’est moi qui avais écrit l’article paru dans l’Humanité ! Puis, si je faisais souvent appel à la presse, si j’avais bien envoyé un e-mail au Canard enchaîné », rapporte Manuel Goncalves. En fin de journée, ils lui ont communiqué sa convocation le 7 juin prochain au tribunal de Bobigny, où il pourrait être mis en examen par la juge d’instruction.

    À Servair, les collègues du cégétiste sont stupéfaits des moyens déployés sur une plainte de la direction pour un motif aussi ténu. Ils ont en tout cas manifesté leur solidarité en votant massivement pour la CGT. Le résultat des élections professionnelles délivré mardi fait apparaître une nette progression du syndicat, qui, avec 40 % chez les ouvriers contre 30 % auparavant, a pris la majorité au comité d’entreprise.

    Hier, la CGT ainsi que les syndicats SUD, CFDT, et CFTC de la plate-forme aéroportuaire de Roissy se sont réunis et ont décidé d’organiser un rassemblement début juin pour soutenir Manuel Goncalves avant sa convocation chez le juge.