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Dans les cafés de Riyad, les jeunes disent leur haine d’Israël et de l’Amérique
Publie le jeudi 28 octobre 2004 par Open-Publishing3 commentaires
de Michel Bôle-Richard
Riyad de notre envoyé spécial
Les distractions sont rares pour les jeunes à Riyad. Pas de cinémas, pas de boîtes de nuit, alors on se retrouve dans les cafés. Dans la rue Tahlia, rendez-vous de la jeunesse saoudienne, on trompe l’ennui dans la moiteur d’une nuit de ramadan. Les élections américaines sont au centre des conversations de cinq jeunes revêtus de leur taube immaculée. Ils s’appellent Souleiman, Sultan, Muaz, Turki, Salah. Tous des hommes évidemment, étudiants ou fonctionnaires et convaincus qu’avec Kerry ou Bush, "ce sera la même politique".
Cependant, tous voteraient Kerry car "avec Bush on sait ce que l’on a tandis qu’avec Kerry il y a une petite possibilité de changement". Tous sauf un qui reconduirait Bush "pour que la situation continue de se dégrader et que le pouvoir et l’arrogance des Américains soient réduits". Une politique du pire cependant tempérée par l’obsession permanente dans le discours du conflit israélo-palestinien. "Israël est responsable du chaos au Moyen-Orient et le lobby sioniste conduit la politique américaine. C’est lui le vrai ennemi des musulmans. Tant qu’il en sera ainsi, rien ne changera quel que soit le président américain car ils sont tous les deux d’accord en ce qui concerne ce conflit."
DEUX FAÇONS DE VOIR
La lecture des événements internationaux passe toujours par le prisme israélien. A commencer par le 11-Septembre. "Pourquoi n’y avait-il pas de juifs dans les deux tours ? Qui a touché les assurances ? De toute façon, les deux gratte-ciel étaient devenus vieux et fragiles. Il aurait fallu les détruire. Bush n’est qu’une marionnette dans les mains des sionistes et Sharon vient prendre ses ordres à Washington." Israéliens et Américains sont détestés, non pas en tant que peuple mais en tant que supporteurs d’une politique honnie. "Que savent les Américains de l’Arabie saoudite. Ils ne savent même pas où cela se trouve. Ils ne s’intéressent qu’à eux seuls. L’on ne demande qu’à coexister avec tout le monde, même avec Israël s’ils arrêtent de tuer des Palestiniens. Pourquoi l’initiative de paix du prince héritier Abdallah a été rejetée en 2002, sans examen, alors que les vingt-deux Etats arabes étaient prêts à reconnaître Israël."
Ces jeunes ne comprennent pas pourquoi on en veut à l’Arabie saoudite accusée de tous les maux à cause d’Oussama Ben Laden et des 15 kamikazes saoudiens du 11-Septembre. "L’islam est une religion de tolérance. Les voisins du prophète étaient un juif et un chrétien et ils avaient de bonnes relations. Et si Ben Laden, qui était appelé auparavant le "prince des moudjahidins", s’est attaqué aux Etats-Unis, c’est pour défendre les musulmans, pour faire comprendre aux Américains qu’ils n’avaient pas tous les droits.
"Si Ben Laden est un terroriste, comment qualifier les Américains en Afghanistan, à Guantanamo, à Abou Ghraib et les Israéliens en Palestine occupée ? Pourquoi rien n’est dit sur les armes nucléaires en possession d’Israël alors que l’on fait pression sur l’Iran ? Pourquoi, y a-t-il toujours deux façons de voir les choses ? Les Américains ne cherchent que leurs intérêts, et l’extension de la démocratie n’est qu’un prétexte. Par le passé, ils n’ont soutenu l’Arabie saoudite qu’à cause du pétrole. Le reste, ils s’en foutent.
"D’ailleurs, ils ont même élaboré un plan de partition si cela tourne mal pour garder les champs pétrolifères sous leur contrôle."
Une discussion animée commence alors sur la justification des attentats-suicides. Certains préfèrent dire attentats-martyrs. Les uns affirment que le Coran justifie de tels actes alors que d’autres assurent qu’il est interdit de se donner la mort pour une cause aussi juste soit-elle.
Et si l’un d’entre eux détenait une information susceptible d’arrêter Ben Laden ? Personne ne la donnerait. Certains n’hésitent pas à le qualifier de "héros" parce qu’il "ose affronter l’Amérique". "S’il est tué, la résistance ne mourra pas, car le problème, ce n’est pas Ben Laden mais l’injustice."
http://www.lemonde.fr/web/recherche_articleweb/1,13-0,36-384859,0.html
Messages
1. > Dans les cafés de Riyad, les jeunes disent leur haine d’Israël et de l’Amérique, 29 octobre 2004, 04:34
Qui sera etonne un instant de la soupe ideologico-religieuse simpliste, dogmatique et mensongere que l’on fait ingurgite a ces jeunes une pletore d’immams salafistes pronant le djihad a longueur de journee, justifiant la lapidation pour adultere et la systematisation de la polygamie.C’est toujours le meme discour, la meme rethorique rigide.
La democratie est possible pour tout le monde, a condition qu’elle soit separe du politique.Qui peut legitimement decrire l’arabie saoudite, et surtout elle, comme un etat laic.
Allez interviewer des jeunes israeliens dans des cafes a Tel Aviv, et vous n’avez aucune chance d’entendre des discours chargees d’autant de haine malgre leurs propres part de douleur.
1. > Dans les cafés de Riyad, les jeunes disent leur haine d’Israël et de l’Amérique, 29 octobre 2004, 10:41
ces jeunes prouvent qu’ils sont parfaitement informés des tenants et aboutissants de la politique actuelle du gouvernement américain, de qui fait quoi dans le monde et des deux poids deux mesures
qui ne peuvent que créer la révolte et le dégout de tout humain qui posséde naturellement le sens
de la justice
ces jeunes ne sont en rien différents de tous les jeunes du monde dans leurs jugement parfaitement lucide des crimes d’états d’israel et des usa qui précipitent le monde entier à la catastrophe
2. > Dans les cafés de Riyad, les jeunes disent leur haine d’Israël et de l’Amérique, 29 octobre 2004, 23:21
Ouais, bof, toujours la meme litanie, les coupables c’est les autres...tandis que les extremistes salafistes sont blanc comme neige evidement.
Ton observation est pathetique et psycho-rigide, mais si cela t’aide a faire passer ta rancoeur obsessionnelle.Soigne toi bien.