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De la beauté, en tant qu’arme politique - Conversation avec Gilad Atzmon, par Manuel Talens

Publie le lundi 19 décembre 2005 par Open-Publishing

Trois hommes en un seul : un jazzman, un écrivain et un militant

L’autoroute A7, qui file vers le nord de l’Espagne, est habituellement fluide et agréable. Mais le 27 août dernier, elle a mis ma patience à rude épreuve : je devais foncer, car j’avais rendez-vous avec Gilad Atzmon, dans les Pyrénées, du côté français. L’avalanche des voitures de vacanciers européens sur le chemin du retour redoublait le trafic. Aussi, au lieu d’arriver à deux heures de l’après-midi, je n’ai pu échanger une poignée de mains avec Gilad qu’à la nuit tombée. Heureusement, il m’avait attendu...

Né en Israël, Gilad Atzmon a reçu une éducation juive laïque. Il a effectué son service militaire à l’époque de la guerre du Liban (1982), et cet événement l’a rendu extrêmement sceptique en ce qui concerne tant le sionisme que la politique israélienne. Dix ans plus tard, il a quitté son pays natal, avec un aller simple. Au Royaume-Uni, où il s’est installé, il a étudié la philosophie. Mais après l’obtention de la licence, il a opté pour la carrière musicale. Il vit à Londres et se considère comme un exilé.

Jusqu’au jour où nous nous sommes rencontrés, nous ne nous connaissions que par des e-mails échangés à l’occasion, depuis que je m’étais mis à traduire en espagnol un certain nombre des articles qu’il publie régulièrement sur son site ouèbe http://www.gilad.co.uk pour fustiger l’appareil institutionnel de l’Etat d’Israël. Il m’a toujours impressionné par la manière intellectuellement très structurée qu’il a de critiquer ce qu’il considère être les politiques racistes des sionistes, et il a mis son art au service d’une cause : la libération du peuple palestinien. Si je viens à l’instant de mentionner l’art, c’est parce que Gilad Atzmon, avant toute chose, dans la vie, c’est un artiste, qui utilise ses nombreux instruments (saxophone, clarinette, flûte.. et ordinateur) pour jouer de la musique et écrire des livres, ainsi que des articles engagés.
Son premier album, EXILE, a reçu en 2003 la distinction (décernée par la BBC) de « meilleur album de jazz de l’année », et il vient tout juste d’en lancer un nouveau, musiK. Ces deux albums ont été enregistrés avec son propre groupe, un orchestre multiethnique nommé The Orient House Ensemble. Il a aussi publié deux romans, traduits chacun en dix-sept langues (« Guide des égarés » - « A Guide to the Perplexed » et « My One and Only Love »). Ce qui suivra est une partie d’une longue conversation que nous eumes avant qu’il ne parte, à l’aube, pour Rome, tandis que je retournais vers le Sud. Signe des temps : notre conversation s’est poursuivie, ensuite, par l’intermédiaire d’un chat sur Internet.

Manuel Talens et Gilad Atzmon

Pour lire l’interview :
 http://quibla.net/alire/gilad3.htm

English version :
 http://peacepalestine.blogspot.com/...

Versione italiana  :
 http://www.kelebekler.com/occ/talens.htm

Versión española :
 http://www.rebelion.org/noticia.php...