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Déclaration commune de 38 partis communistes et ouvriers d’Europe : « L’anti-communisme en Europe ne passera pas ! »

Publie le mercredi 29 décembre 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

Les partis communistes et ouvriers d’Europe dénoncent l’initiative provocatrice et scandaleuse des ministres des Affaires étrangères de Bulgarie, Lettonie, Lituanie, Hongrie, Roumanie et République Tchèque exigeant que l’Union Européenne engage la persécution légale de tous ceux qui, dans l’Union européenne, n’acceptent pas les campagnes réactionnaires de ré-écriture de l’Histoire ainsi que de criminalisation des communistes et du communisme.

Il s’agit d’une dangereuse tentative de généraliser la persécution légale, ainsi que d’autres mesures qui y sont liées, déjà en vigueur dans plusieurs pays de l’UE contre tous ceux qui rejettent les calomnies contre les expériences historiques de construction socialiste et contre tous ceux qui combattent les tentatives d’effacement de la contribution décisive que les communistes ont apporté à la lutte pour les droits sociaux, des travailleurs, et pour la démocratie en Europe et rejettent la déformation de l’histoire et de la Seconde guerre mondiale et l’inacceptable mise sur un pied d’égalité du communisme et du fascisme.

Ce n’est pas un hasard si cette initiative a été lancée dans une période où les luttes ouvrières et populaires se renforcent. L’intensification de l’offensive anti-ouvrière va de pair avec l’accroissement des mesures anti-communistes. Les communistes sont la cible de ces attaques parce qu’ils sont en première ligne du front des luttes, pas seulement pour que les travailleurs n’aient pas à porter le poids de la crise capitaliste, mais aussi parce que ce sont les seuls qui détiennent la véritable solution à la barbarie capitaliste. La classe dominante, comprenant très bien les impasses du système capitaliste et ses contradictions inconciliables, intensifie ses persécutions, ses menaces et ses crimes. Toutefois, quelles que soient les mesures prises, elles ne peuvent faire obstacle aux lois inexorables du développement social, et à la nécessité du renversement du pouvoir du capital. Elles ne peuvent faire obstacle au renforcement de l’organisation de la classe ouvrière et au développement de la lutte de masse pour le socialisme et le communisme.

Nous déclarons fermement que les plans anti-communistes de la bourgeoisie seront mis en échec. La supériorité de notre idéologie, de la cause juste de la classe ouvrière peuvent briser même les plus dures de leurs mesures. Nous continuerons la lutte de façon encore plus résolue et intransigeante afin de vaincre le pouvoir anti-populaire du grand capital. L’hystérie anti-communiste ne dupera pas la classe ouvrière et les forces populaires qui subissent les problèmes du chômage, de la remise en cause des droits sociaux, du Travail, à la Sécurité sociale, la barbarie capitaliste même.

Nous en appelons à toutes les forces démocratiques, progressistes et anti-impérialistes afin qu’elles nous rejoignent dans la lutte contre l’anti-communisme, une lutte qui est directement liée au combat pour les droits des travailleurs et du peuple ainsi qu’à celui pour la justice sociale, pour un monde sans exploitation de l’Homme par l’Homme.

1 – Parti communiste d’Arménie

2 – Parti communiste d’Azerbaidjan

3 – Parti communiste du Bélarus

4 – Parti du Travail de Belgique

5 – Parti communiste de Grande-Bretagne

6 – Nouveau parti communiste de Grande-Bretagne

7 – Parti communiste de Bulgarie

8 – Parti des communistes bulgares

9 – AKEL (Chypre)

10 – Parti communiste du Danemark

11 – Parti communiste d’Estonie

12 – Parti communiste de Finlande

13 – Parti communiste de Macédoine

14 – Parti communiste allemand (DKP)

15 – Parti communiste de Grèce

16 – Parti communiste ouvrier Hongrois

17 – Parti communiste d’Irlande

18 – Parti des communistes italiens

19 – Parti communiste du Kazakhstan

20 – Parti socialiste de Lettonie

21 – Parti communiste du Luxembourg

22 – Parti communiste de Malte

23 – Parti communiste de Norvège

24 – Nouveau parti communiste des Pays-Bas

25 – Parti communiste de Pologne

26 – Parti communiste portugais

27 – Parti communiste roumain

28 – Parti communiste de la Fédération de Russie

29 – Parti communiste d’Union soviétique

30 – Parti communiste ouvrier de Russie/Parti des communistes de Russie

31 – Union des Partis communistes/PCUS

32 – Parti des communistes (Serbie)

33 – Parti communiste de Slovaquie

34 – Parti communiste des peuples d’Espagne

35 – Parti communiste de Suède

36 – Parti communiste de Turquie

37 – Parti communiste d’Ukraine

38 – Union des communistes d’Ukraine

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pc...

Messages

  • 38 partis communistes s’élèvent fermement contre l’anticommunisme officiel et institutionnel, lequel assimile communisme et fascisme(s).

    Ces 38 partis ne représentent aucunement de quelconques intérêts capitalistes, bourgeois, oligarchiques, bureaucratiques, etc....

    En revanche, ils invitent à (ré-)écrire l’Histoire du XXème siècle dans le sens de la reconnaissance pleine et entière du rôle assumé par le socialisme réel et historique.

    Car on doit bien se pénétrer de l’enjeu que recouvre ce travail de mémoire. Nous nous trouvons dans cette période de l’Histoire où le capitalisme mondialisé traverse une crise profonde, qualifiée de systémique. C’est-à-dire qui frappe contradictoirement celui-ci de façon vitale. Les énormes bénéfices sont obtenus au prix d’une surexploitation de l’ensemble des salariés et qui voit des couches sociales, longtemps épargnées et même objectivement alliées au système, brutalement paupérisées.

    La folie de ce système consiste désormais à faire de l’argent avec de l’argent, à se rendre purement spéculatif et financier. Il entend s’enrichir de lui-même en dehors des circuits de production.

    Pour y parvenir, il impose des reculs sociaux assortis des coups portés contre sa propre démocratie bourgeoise.

    Pour ce faire, il mène une vaste campagne idéologique visant à ruiner l’image du communisme. Il postule une théorie communiste impossible qu’il illustre par une expérience ratée, frappée d’autoritarisme tyrannique et dictatorial. Aussi fait-il du stalinisme l’échec fatal et inexorable du communisme théorique.

    Au nom du réalisme, il assène pédagogiquement l’idée que seul le capitalisme est la forme politique, économique et sociale viable.

    Aussi doit-on aborder la question du socialisme réel avec précision et discernement.

    Or je lis régulièrement ici même des contributions qui tendent à rendre équivalents fascismes et expérience soviétique et ce jusqu’à dire que l’URSS fut une forme de capitalisme intéressant une bourgeoisie bureaucratique, n’ayant eu aucun mal à s’assimiler à la bourgeoisie mondiale, au lendemain de la chute du mur.

    Cette vision est confortable. Elle permet de renvoyer l’échec soviétique à un quelconque phénomène capitaliste, dont il serait un avatar.

    La réalité est bien plus complexe et exige des outils d’analyse critique beaucoup moins sommaire. Le socialisme, tel qu’il s’est construit, se voyait naturellement le lieu de la lutte des classes, travaillé par d’énormes contradictions dont la dialectique mérite une approche résolument originale.

    Ravaler cette problématique à un schéma de classes comparable à ce qui se passait dans les pays ouvertement capitalistes est erroné, source d’erreurs et fautif.

    Au dedans de la perversion stalinienne indéniable, des forces de libération, de progrès et d’avancées était en oeuvre. Et elles l’étaient du fait d’orientations engagées depuis le sommet de l’Etat. Voilà qui impose une situation inédite, sortant des canons théoriques habituels.

    De ce point de vue, l’existence vivante et dynamique des Etats socialistes offre à bien des égards des centres d’intérêt. En premier lieu, d’avoir joué un rôle de libération au plan international et autoritaire au plan national.

    Nous avions ainsi des Etats dirigés par des instances prétendant totaliser les solutions sociétales pour les imposer à leurs peuples. Une sorte d’utopie en acte et rendue autiste.

    Une telle approche réinvestit, certes, la théorie du pouvoir et de la lutte de classes mais dans un contexte parvenu à un niveau plus élevé de développement politique et social.

    Il ne s’agit nullement de légitimer, mais, seulement de comprendre.

    Si l’on veut, en France, proposer une fusion de militants issus grosso modo de la IIIème et de la IVème Internationales, cela passe par une élucidation marxiste de certaines questions historiques. Il ne faut pas rêver : on n’en fera jamais l’économie.