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Dernière minute : un Cubain entre la vie et la mort à Madrid ! (Rebelion)

par Joannès

Publie le samedi 21 avril 2012 par Joannès - Open-Publishing

De Percy Francisco Alvarado Godoy

La triste réalité qui cerne ceux qui ont accepté de cohabiter avec le capitalisme vient de révéler cruellement son véritable visage et ces Cubains qui un jour, pas si lointain, répudièrent leur patrie soumise au blocus et où sévissent certaines pénuries matérielles, et l’abandonnèrent, hypnotisés par les chants de sirènes de leurs maîtres de la SINA (1), sont aujourd’hui en train de payer chèrement une douloureuse addition faite d’abandon et d’indifférence.

Connaissant leurs parcours individuels, je ne peux m’empêcher de les comparer à ces autres mercenaires, « embarqués » et vaincus par le peuple cubain en moins de 72 heures, sur les sables de Playa Girón (2).

Une dizaine de ces Cubains ont décidé d’exprimer leur frustration devant le Ministère des Affaires étrangères, à Madrid, en entamant une grève de la faim - ce même genre de grève qui fut tellement médiatiquement exploitée lorsqu’elle avait lieu à Cuba - et cela pour forcer le gouvernement espagnol à répondre à leurs demandes après avoir vu venir la fin des allocations qu’ils touchaient depuis un an et demi.

Habitués toute une vie à avoir tout près de leur domicile leur médecin de famille et à avoir droit à tous les soins hospitaliers sans débourser un seul centime et sans la moindre discrimination en dépit de leur rôle de salariés des ennemis de leur Patrie, les voici aujourd’hui qui connaissent l’insupportable surprise de voir l’un d’eux, Randol Roca Mursuli, subir un refus catégorique de la part d’un centre hospitalier espagnol et du SAMUR (SAMU espagnol) pour lui prodiguer des soins au prétexte que sa carte de santé (carte VITALE) n’est plus valide.

L’infarctus du myocarde dont a été victime Randol Roca Mursuli il y a deux jours n’a pas ébranlé les médecins espagnols et cela le condamne pratiquement à mort. Jamais il n’aurait vécu une telle situation à CUBA.
Ces mêmes médecins espagnols n’ont pas été davantage émus par la présence, aux côtés du malade, de toute sa famille, dont un nourrisson de 6 mois.

Je ne sais pas encore précisément ce qu’il est advenu du patient victime d’un infarctus ni s’il a ou non, finalement, reçu les soins médicaux appropriés pour mettre sa vie hors de danger. Je ne sais pas non plus ce que deviennent les soi-disant grévistes de la faim qui, cette fois, sont bien obligés de jeuner pour de vrai s’ils veulent attendrir les coeurs de pierre de Mariano Rajoy et de ses associés du Partido Popular.

Cette fois, le show médiatique ne sert à rien. Ici, Messieurs, c’est le capitalisme !

(1) - La Section des Intérêts Nord Américains (SINA) à La Havane qui tient lieu d’Ambassade des USA en l’absence de relations diplomatiques.…

(2) - Playa Girón est une petite plage, dans la partie orientale de la Baie des Cochons, au centre de Cuba. Elle passa à l’histoire en 1961 lorsqu’elle fut, avec Playa Larga, le théâtre du débarquement de la baie des Cochons des mercenaires contre-révolutionnaires cubains, recrutés, entraînés et armés par la CIA… (d’après Wikipédia).

Percy Francisco Alvarado Godoy
Rebelión
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=148147

Traduit par Manuel Colinas Balbona