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Des Polonais au travail comme des esclaves. Découverte d’une traite dans la zone de Foggia

Publie le jeudi 20 juillet 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

Opération des carabiniers, seize personnes arrêtées. Ils arrivaient dans des cars. Ils étaient dans des conditions inhumaines

Traduit de l’italien par karl&rosa

FOGGIA- Affamés de pain et de travail, mal payés, et même frappés et réduits en fin de vie en cas de rébellion. Et derrière tout cela, aussi quelques morts suspectes cataloguées comme suicides sur lesquelles il y aura un supplément d’enquête.

C’est le sort, pendant au moins deux ans, d’une centaine de Polonais arrivés en Italie alléchés par des offres d’emploi et se retrouvant esclaves dans les campagnes de la zone de Foggia de la main d’une organisation internationale.

"Ce n’étaient pas des lieux de travail, mais de véritables camps de concentration" a affirmé le procureur national antimafia, Piero Grasso, en commentant aujourd’hui à Bari dans une conférence de presse l’opération des carabiniers du Ros et de la Compagnie de Foggia qui a conduit à des dizaines d’arrestations. Seize personnes, dont un unique Italien, un entrepreneur agricole de Orta Nuova (Foggia), ont fini en prison en Italie sur ordre du juge des enquêtes préliminaires du tribunal de Bari, Giuseppe de Benedictis, à la demande des procureurs Lorenzo Lerario et Giovanni Colangelo du parquet antimafia du district de Bari. Quatre, sur mandat d’arrestation européen et dans le cadre de la même enquête, ont été arrêtés en Pologne et dans ce même pays 15 autres ont fini en prison à la suite de procédures pénales autonomes mais liées à cette opération. Sept autres personnes sont encore recherchées entre l’Italie et la Pologne.

Les carabiniers ont défini le blitz de ce matin ‘Terre promise’, parce que les Polonais qui, en payant chacun 150-200 euros, y arrivaient transportés par des camions ou des fourgons après avoir traversé une tranche de l’Est européen, imaginaient ainsi les terres de Foggia. Ils répondaient à des annonces publiées dans des quotidiens polonais ou, dans certains cas, ils étaient contactés directement. En perspective il y avait d’alléchantes offres d’emploi en Italie : la réalité est que derrière une escroquerie apparente il y avait une organisation spécialisée dans la traite d’êtres humains et leur réduction en esclavage.

Parce que ces Polonais, engagés surtout pour la cueillette des tomates, étaient obligés de travailler même 15 heures par jour pour une paye de deux à cinq euros de l’heure. Ceux qui n’étaient pas en bonnes conditions de santé et déclaraient forfait un jour payaient une pénale de 20 euros. Une fatigue qui ne pouvait sûrement pas être compensée par une soupe avec du pain et de l’eau ou un peu plus et par un repos pénible dans de vieilles maisons de campagne sur des matelas étendus par terre sans électricité ni eau ni aucun moyen de se chauffer lors des nuits les plus froides.

« Cela a été la première application d’un délit transnational après la convention de Palerme de 2000, récemment ratifiée par l’Italie et d’autres pays » a souligné le procureur antimafia Piero Grasso, en rappelant la collaboration instaurée aussi bien entre le parquet antimafia du district de Bari et le parquet de Cracovie qu’ entre les carabiniers et la police polonaise à travers Europol.

Le parquet antimafia du district de Bari a recueilli toutes les procédures pénales ouvertes par le parquet de Foggia sur dénonciation de travailleurs polonais échappés à cette nouvelle forme d’esclavage, ou de citoyens polonais qui n’avaient plus de nouvelles de membres de leurs familles partis travailler en Italie. Les enquêtes ont été unifiées, en Italie et en Pologne des procédures pénales ont été ouvertes contestant l’association de malfaiteurs avec l’aggravante du délit transnational. Et à l’aube d’aujourd’hui a été déclenché le blitz des carabiniers qui a permis de ‘libérer’ une centaine de travailleurs polonais désormais à bout de forces.

http://www.repubblica.it/2006/07/se...

Messages

  • "N’ayez pas peur du plombier polonais."
    Josep Borell, Président du Parlement européen - Mai 2005

    Oui aux plombiers...
    Non aux négriers !

    Non, nous n’avons pas peur des plombiers polonais...

    Ni de ces travailleurs que la Bourse monnaie :

    " Vends chinois à vil prix ! Promo sur l’estonien !

    Portugais au rabais ! A saisir, ukrainiens !"

    Standardistes tunisiens, chauffeur-routiers roumains,

    Comptables marocains, ouvriers à toute main,

    Maliens, pakistanais,turcs ou lithuaniens,

    Sous-payés, rackettés, traités comme galériens...

    La liste s’allonge sans cesse, de ces femmes, de ces hommes,

    Contraints pour vivre un peu de se vendre au Marché,

    Au gré des maquignons, comme des bêtes de somme !

    C’est ce trafic pervers que l’on doit empêcher,

    Ces négriers qu’il faut au diable dépêcher,

    Et ce monde inhumain classer au muséum.

    Yves Simonnet - Château Thébaud - Juin 2005

    • En effet c’est une honte !!
      Surtout de nos jours et en plus en Italie !
      Pays sois disant civilisé... et dans l’Europe s’il vous plaît !
      Comment peut t-on être aussi monstrueux ?
      Qu’est ce qu’ils ont dans le crâne ?
      En somme rien, pas un grain !
      Ni la moindre ombre d’un coeur ;
      Et on appelle ça des êtres humains !
      Tout ce qu’ils méritent c’est le même traitement
      Pour voir et ressentir ce que ces Polonais ont ressenti !
      Ne faites pas aux autres ce qu’on aimerait pas qu’on vous fasse !
      De toute manière la roue tourne ; un jour
      Le mal qu’ils ont fait leur sera retourné.

  • merci d’avoir mis le lien vers le texte en italien parce que la traduction est à la limite de l’incompréhensible.

  • Dans ce cas de figure, il n’est nul besoin de traducteur assermenté pour comprendre qu’il s’agit d’esclavagisme moderne.

    Bravo à la police européenne qui a mis 2 ans pour arrêter cette honte...
    Bienvenue à l’éventuelle Turquie qui pourra allimenter ces réseaux de main-oeuvre qui paye pour pouvoir travailler.

    Q : Nous sommes où ?

    R : (en français dans le post) mais en Europe mon bon Monsieur et ma bonne Dame et de plus de l’autre côté de notre frontière.

    C’est-y pas malheureux de nos jours dites-vous ?

    Eh bé, il semblerait que cela ne dérange pas du tout ceux qui en profitent...

    Moi qui croyais que l’époque de la boyesse, du cooli, du champ d’expension économique, de l’hôtel d’abattage, de la vierge de 13 ans achetée le prix d’une promo, etc...appartenaient au passé.

    Me voilà revenu à une dure réalité.

    J’espère que tous ce réseau aura au moins une amende exemplaire de 10€ par personne et un mois de sursi.

    Polonnais et autres Nga Couais de corvées, vous avez tout mon amour.

    "Courbez l’échine mais ne baissez jamais votre pantalon" (car de se côté obscure de la chose, il semblerait que l’on ai omis d’évoquer les quelques personnes qui faisaient partie du convoi et qui ont du payer en NATURE...)

    Robin Dubosquet de la Flêche