Accueil > Des bâtons dans les roues
de Muriel Steinmetz
Au cours d’un point de presse hier, la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France a rendu publics les premiers résultats du prérapport d’expertise d’initiative citoyenne sur leur système d’assurance chômage. Cela à quelques jours de la remise du prérapport Guillot demandé par le gouvernement. Une expertise financièrement soutenue par la région Île-de-France présidée par Jean-Paul Huchon (PS), par son vice-président, Francis Parny (PC), ainsi que par les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Bourgogne. À la tribune, Francis Parny, Bernard Paulré, directeur de l’équipe universitaire chargée de l’étude, Yann Moulier-Boutang, sociologue, ainsi que, entre autres, Samuel Churin de la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France, ont mis en cause les blocages de l’UNEDIC.
Selon Bernard Paulré, « l’un des éléments du cahier des charges consiste à faire des simulations, ce qui suppose de disposer de données individuelles que l’UNEDIC refuse de nous communiquer ». L’expert critique « la rétention d’informations, le manque
de respect vis-à-vis de la recherche et du monde scientifique ». Pour Francis Parny, cette « initiative citoyenne est victime d’une véritable réticence. On ne veut pas nous donner les moyens de mettre à plat les problèmes ». « Le ministre, poursuit-il, fait mine de défendre les intermittents, or, des centaines d’entre eux, sinon plus, ont déjà été éjectés du système. Monsieur Donnedieu de Vabres s’était pourtant engagé à nous fournir les mêmes données que celles dont a bénéficié Monsieur Guillot. » Pour le comédien Samuel Churin, « nous ne sommes pas en concurrence avec Monsieur Guillot. Le cahier des charges n’est pas le même. Lui, effectue un travail sur l’emploi culturel, le public et les annexes 8 et 10, tandis que notre cahier des charges a trait exclusivement aux annexes 8 et 10 ». « Le ministre, précise-t-il, semblait favorable au fait que nous soient communiquées les données chiffrées du dossier, mais on dirait qu’il a changé son fusil d’épaule car il n’a pas envie de recevoir une réponse négative de l’UNEDIC comme ce fut le cas de Jean-Jacques Aillagon dans l’affaire des femmes enceintes. Il nous envoie donc une lettre, conclut Samuel Churin, pour nous signifier que le travail de Monsieur Guillot est seul suffisant. »
http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-10-27/2004-10-27-448740