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Des prisonniers toujours en grève et des revendications satisfaites

Publie le lundi 13 septembre 2004 par Open-Publishing

Des prisonniers de Kfar Youna poursuivent leur grève de la faim pour le 24 ème jour, dans des conditions très difficiles

Cheikh Raed Salah lance un appel pour sauver la vie des grévistes de la faim

L’avocat de Nadi al-asir al-filistini, Raed Mahamid, a rapporté que quatre prisonniers sont toujours grévistes de la faim dans la prison de Kfar Youna, pour le 24ème jour, pour protester contre les conditions dans lesquelles ils se trouvent en isolement dans la prison.

Trois prisonniers ont arrêté leur grève à cause de la détérioration de leur état de santé. L’avocat a rencontré Jamal Zino, Ismaël Shakshak, Khadr Adnan, Khaled Sulayhat, Ali Abu Jardiya, Raed Salah, chef du mouvement islamique dans les terres de 48, Hassan Abdul Raziq, Mazen Abu Zour, Sulayman Aghbarieh, ancien maire de la ville d’Umm al-Fahem. Les revendications des prisonniers sont les suivantes :

 leur transfert vers des prisons
 autorisation de visites pour les parents
 Amélioration de la nourriture.

Les prisonniers rencontrés ont déclaré que les négociations ont eu lieu entre les officiers de la prison et les prisonniers, mais qu’elles n’ont abouti à rien, car la direction de la prison a mis comme condition la fin de la grève de la faim, ce que les prisonniers ont refusé.

Le prisonnier Khadr Adnan a déclaré que les prisonniers vont poursuivre leur grève, bien que les derniers examens pratiqués montrent la détérioration de leur état de santé.

Le prisonnier Khaled Sulayhat a déclaré que la direction de la prison a mis les grévistes dans des cellules individuelles, en les attachant aux pieds, jour et nuit.

Cheikh Raed Salah a lancé un appel à toutes les organisations humanitaires ainsi qu’au conseil législatif palestinien leur demandant de soutenir les revendications des prisonniers grévistes jusqu’à l’obtention de leurs droits.

L’avocat Raed Mahamid a déposé une demande à la Haute Cour de justice demandant leur transfert vers d’autres prisons et rappelant qu’ils sont des prisonniers administratifs.

Les prisonniers grévistes de la faim sont :

Ismaël Shakshak, Khadr Adnan, Ali Abu Jarida et Jamal Zino.

D’autre part, l’avocat Lou’ai Akka a rencontré dans la prison de Ascalan les deux prisonniers Faysal Abu Rabb et Ahmad Kamil, parmi les dirigeants des prisonniers.

Ils ont rapporté que la direction de la prison a négocié avec les dirigeants de la prison, et les prisonniers ont acquis certains droits comme :

 la fin des fouilles corporelles à nu.
 Promesse d’enlever la vitre d’isolation des parloirs.
 L’autorisation de visite des enfants de plus de dix ans, dans les deux mois prochains.
 Les autorités ont accepté le principe des études dans les prisons européennes et étrangères.
 L’accord de permettre aux médecins arabes de visiter les prisonniers, en améliorant les soins.
 Autorisation au prisonnier de se faire photographier avec ses parents, s’ils ont plus de 60 ans.
 Autorisation d’acheter des légumes et des ustensiles de cuisine et de contrôler la cuisine.
 Augmentation du nombre des télévisions.

Les deux prisonniers ont rapporté que près de 330 prisonniers ont participé à la grève de la faim, 30 prisonniers ayant été excusés pour raisons de santé. Mais la grève, selon eux, a eu des conséquences sur la santé des prisonniers, comme les maux des reins, la tension et les douleurs aux articulations.

Ils ont également annoncé que des négociations se mènent actuellement avec les prisons de Nafha et Beer Saba’ pour les autres revendications.

Nadi al-asir 11 septembre 2004


Communiqué de Nadi al-asir al-Filistini

Témoignages sur la torture des prisonniers

La vitre de séparation dans la prison de Ramleh est enlevée et

Possibilité pour les prisonniers de contacter leurs parents par téléphone

Plusieurs prisonniers de la prison de Ramleh ont témoigné avoir été sauvagement torturés et d’avoir été soumis à des traitements inhumains lors de leurs arrestations et interrogatoires. C’est au cours de leur rencontre avec l’avocat de Nadi al-asir, Hanane al-Khatib que les prisonniers suivants ont donné ces témoignages :

1 - Wissam Abdallah Jaradat, 25 ans, de Sa’ir, al-Khalil. Il a été battu et insulté dans le centre de détention de Atzion, il a été interdit de boire et de se rendre aux toilettes. Il a indiqué que les soldats l’ont battu avec les crosses des fusils, sur son visage et d’autres parties de son corps. Les traces des coups sont encore visibles. Il a déclaré que six soldats de la prison de Atzion l’ont attaqué violemment, avant qu’il ne soit placé dans une cellule individuelle dans ce centre de détention. Il était obligé d’utiliser une bouteille pour faire ses besoins. Les repas qui lui étaient remis étaient maigres et de mauvaise qualité. Le prisonnier a raconté son transfert pour interrogatoire à la prison de Ascalan, où il a été menacé de voir sa fiancée arrêtée, sa maison et celle de ses parents démolie. Il a été insulté avec des termes orduriers par les officiers des interrogatoires. Un officier dénommé Yoav l’a giflé plusieurs fois jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Il a subi le shabeh sur une chaise, les mains et les pieds liés, et les yeux bandés, pendant de longues heures, lui causant de terribles douleurs au dos et au cou.

Concernant les conditions dans les cellules, il dit : la superficie des cellules est de 2,2x3, avec un trou au sol en guide de toilettes, sans lieu pour se laver. La couleur des murs est gris foncé, et les murs sont recouverts de bosses pour que les prisonniers ne puissent pas s’y adosser. Une lumière rouge vif est toujours allumée, causant des douleurs aux yeux. De plus, un ventilateur envoie de l’air très frais, causant des douleurs au dos.

2 - Firas Muhammad Abdallah Jabarin, 20 ans, du camp Aïda, Bethlehem, arrêté le 26 février 2002. Il dit : l’un des soldats qui l’ont arrêté l’a jeté très violemment sur le siège en fer de la voiture militaire, lui causant des maux importants. Il a été jeté dans une cellule individuelle de Moskobiyya, sale et humide, avec une eau nauséabonde. Il y a dans la cellule un ventilateur très froid, mais aucun air frais naturel n’y entre. La lumière dégagée en permanence par une lampe est blanche et éblouissante, un trou dans le sol en guide de toilettes, duquel se dégage des odeurs et des insectes.

3 - Lou’ai Muhammad Awda, 24 ans, d’al-Quds, arrêté le 4 mai 2004. Il a parlé des coups que reçoivent les détenus dans la prison de Ramleh. Il a mentionné que les 130 prisonniers de Ramleh avaient eu des droits comme la levée de la vitre d’isolation, l’autorisation de contacter les parents, la promesse de transférer les prisonniers en isolement vers les prisons.

Nadi al-asir

10 septembre 2004