Dieppe : les recalculés recalés

Les recalculés ont perdu

En une minute, tous les espoirs se sont effondrés. Cybelle Vannier, vice-présidente du tribunal de grande instance (TGI) a lu hier matin la décision, l’affaire des recalculés avait été mise en délibéré le 30 septembre dernier : « Le tribunal rejette la demande des parties civiles contre l’Assedic et l’Unedic puisque ces derniers ont été réintégrés dans leurs droits. Le tribunal déboute les demandeurs. »Comme au Havre le mois dernier.

L’association Attac, les Cégétistes et Gérard Montalan, du comité local des privés d’emploi, sortent de la salle dépités. Certains glissent : « C’est déjà une bonne chose que tous les recalculés soient réintégrés dans leurs droits ». Mais pas étonnés. Juste révoltés. « Y aurait-il plusieurs justices en France ? », clame Gérard Montalan en faisant référence aux décisions différentes.

Certains tribunaux comme Paris ont débouté les recalculés, d’autres comme Marseille leur ont donné raison. « Ce n’est pas au 22 juin que tous les recalculés ont été réintégrés comme l’a déclaré l’avocate de l’Assedic et l’Unedic. Il faut savoir que la dernière Dieppoise réintégrée l’a été au 19 août », commente Gérard Montalan. « Et contrairement à ce qu’a annoncé l’Unedic, ce n’est pas 650.000 allocataires qui ont été recalculés mais 1.059.316, source Unedic ! », poursuit-il.

Les 33 recalculés feront-ils appel ? « Je ne sais pas. Nous allons voir avec l’avocate, Nathalie Vallée », explique Gérard Montalan. Sébastien, le seul recalculé présent hier à l’audience, est pour continuer la bataille. « J’ai eu la chance d’avoir trouvé une formation. Je n’ai pas été obligé de demander à être logé chez de la famille ou chez des amis comme certains. L’Assedic et l’Unedic ont reconnu leurs erreurs en nous réintégrant. C’est logique qu’ils nous indemnisent maintenant », explique le Dieppois de 28 ans.