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Discours du Chef de l’Etat Comorien au Sommet de l’Union Africaine

Publie le mardi 1er septembre 2009 par Open-Publishing

Discours du Chef de l’Etat au Sommet de l’Union Africaine sur l’examen et le règlement des conflits en Afrique


A l’occasion la Session Spéciale de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine sur L’examen et le règlement des conflits en Afrique qui vient de se tenir en Jamahiriya Arabe Libyenne, le Président de la République, Son Excellence Monsieur AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI a prononcé le discours que nous vous proposons, ci-après dans son intégralité.


Excellence, mon frère Mouammar El-Kadhafi, Guide de la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste, Président de l’Union Africaine,
Excellences ; Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Excellence Monsieur le Président de la Commission ;
Mesdames et Messieurs les délégués ;
Honorable Assistance.
Je voudrais tout d’abord adresser, au nom de toute la délégation comorienne et en mon nom propre, mes très sincères remerciements ainsi que ma profonde gratitude, à notre Frère Mouammar EL-KHADAFI, Guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple frère libyens, pour l’accueil toujours fraternel qu’ils nous réserve en toute circonstance et tout particulièrement à l’occasion de ce Sommet. J’adresse également mes félicitations au Président de la Commission de l’Union Africaine, pour la bonne organisation de cette assise et pour la sagesse avec laquelle il s’est toujours acquitté de sa noble mission.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
La décision que nous avons prise, sur l’invitation du Frère Guide Mouammar El-Khadafi, à l’occasion de la 13ème session de notre Conférence tenue à Syrte du 1er au 3 juillet dernier, de placer l’examen et le règlement des conflits en Afrique, au centre de cette session spéciale, que nous tenons à la veille de la célébration du 40ème anniversaire de la Révolution libyenne, revêt une profonde signification.
En effet, l’ordre du jour principal qui nous réunit aujourd’hui, révèle la préoccupation qui est la nôtre, face à la persistance des situations de conflit et de crise sur notre continent.
Il suffit de faire un rapide tour d’horizon sur les situations conflictuelles en Afrique pour se rendre compte combien la prévention et le règlement des conflits, ainsi que la consolidation de la paix demeurent en cela, des grands défis pour le continent.
Ces dernières années, nous avons tous été préoccupés par l’Etat des Relations entre différents pays du continent et par les situations en République démocratique du Congo, en Somalie, au Burundi, au Soudan, en République centrafricaine, au Libéria, en Côte d’Ivoire, en République de Guinée, en Guinée Bissau, en Mauritanie, à Madagascar et dans mon propre pays, l’Union des Comores.
Si de nombreux conflits demeurent tout aussi préoccupants, des progrès importants, bien qu’encore fragiles, ont été réalisés grâce à la détermination de l’Afrique et aux efforts qu’elle a déployés, avec l’appui de ses partenaires.
Vous me permettrez, de citer parmi de nombreuses évolutions positives, le cas de mon pays, l’Union des Comores, qui demeure en cela, un parfait exemple et un témoignage de la capacité de l’Union Africaine à agir avec détermination et efficacité et de façon solidaire, en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent.
Aussi, les résultats encourageants enregistrés par notre organisation, à travers la libération de l’Ile d’Anjouan dans mon pays, doivent être soutenus et consolidés pour que le processus engagé, qui demeure encore fragile, ne soit pas compromis.
En effet, si les causes des situations conflictuelles inquiétantes en Afrique sont nombreuses et varient d’un pays à un autre et d’une région à une autre, la pauvreté et les problèmes socio-économiques demeurent l’origine principale de nombreuses graves crises sur le continent, notamment la longue crise du séparatisme en Union des Comores.
Ainsi, les défis de la misère et du désespoir, ajoutés à ceux de la gouvernance et de l’État de droit, de la consolidation de la paix et de la stabilité, de la reconstruction et du développement post-conflit, devraient continuer à interpeller notre continent et notre Organisation.
Il est inconcevable qu’au 21ème siècle et avec toutes les avancées techniques et technologiques enregistrées, nos pays continuent à souffrir de la faim et de maladies, enrayés dans d’autres continents.
Il est inconcevable que nombreux de nos pays n’arrivent toujours pas à offrir à leurs populations un enseignement de qualité, des soins de santé appropriés et les infrastructures de base nécessaires pour un développement socio-économique harmonieux.
Il s’agit là d’une infime partie des nombreux corollaires de ces crises persistantes qui affectent notre continent et qui compromettent, au quotidien, l’avenir de nos nations.
Par conséquent, il s’avère urgent voir vital de redoubler d’efforts et de traduire nos discours en actions concrètes pour mettre un terme à ces conflits fratricides.
Il est tout aussi important d’apporter l’appui et l’accompagnement nécessaires aux pays en situation de post-conflit, pour pouvoir garantir une paix et une stabilité pérennes dans nos différentes régions.
Excellences
Mon pays se réjouit de l’adoption, en juin 2006, lors de sa 9ème session ordinaire du Conseil exécutif du Document-cadre de l’Union Africaine sur la reconstruction et le développement post-conflit, appelé à favoriser la reconstruction, la sécurité et la croissance des pays et régions qui sortent de conflits.
Ce document qui a permis de mener des actions concrètes depuis son adoption, notamment en faveur de mon pays, doit s’adapter à des réalités spécifiques et nécessite une mise en œuvre plus effective et un appui politique constant pour éviter les risques de rechutes, toujours à redouter, des pays et des régions post-conflits.
Notre Organisation se doit de faire preuve d’une solidarité agissante en faveur des pays les plus démunis, pour que la misère et le mal-être ne poussent pas nos frères et sœurs à s’entretuer et à hypothéquer ainsi leur avenir.
Et pour le cas précis de mon pays, qui par le passé a connu des nombreux coups et tentatives de coups, il s’avère nécessaire d’assurer efficacement la protection de nos frontières pour pouvoir garantir une paix et une stabilité durables.
C’est dans ce sens que nous comptons réorganiser notre Armée nationale et mettre en place une unité maritime pour prévenir ses destabilisations qui ont longtemps freiné la relance économique de nos îles.
Ainsi, je lance un appel solennel à tous nos pays amis pour qu’ils nous apportent leur appui matériel et technique, afin de permettre à cette Armée de mener, avec plus d’efficacité, ses missions régaliennes de garant de la paix, de la stabilité et du développement.
Je ne peux clore mon propos, Chers Frères et Sœurs sans m’acquitter d’un devoir : celui de remercier sincèrement l’Union Africaine ainsi que toutes les autres organisations, notamment la Ligue des Etats Arabes, le Mouvement des Non-Alignés et l’Organisation de la Conférence Islamique qui, à travers leurs résolutions, ont à nouveau réaffirmé leur soutien à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Union des Comores et leur condamnation de la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte.
Fort de ces soutiens, mon pays qui entend toujours privilégier le dialogue et le droit, soumettra bientôt de nouvelles propositions, pour que, dans le respect de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’Union des Comores et des intérêts de toutes les parties concernées, une solution au problème de l’île comorienne de Mayotte soit enfin trouvée, afin de préserver la paix, la sécurité et la stabilité dans cette partie du monde.
Je vous remercie.
Source : http://wongo.skyrock.com/