Dominique Perben présente le plan canicule pour les prisons

C’est munis de "bobs" et briefés sur les effets de la chaleur que les détenus français vont pouvoir affronter une éventuelle canicule cet été dans leurs cellules : le ministre de la Justice, Dominique Perben, a présenté jeudi à Nanterre (Hauts-de-Seine) les grandes lignes du "plan d’actions pour supporter l’été en prison".

Rappelant qu’aucun décès ou hospitalisation liés aux fortes chaleurs n’avaient été recensés l’été dernier dans les prisons, le garde des Sceaux a souligné que les directeurs de prison "ont la possibilité d’adapter le fonctionnement des établissements" en cas de forte chaleur.

Personnels, médecins et détenus ont tiré le bilan du "bricolage" de l’an dernier. A partir de ces expériences, un plan de vigilance a été élaboré. Adressé à tous les chefs d’établissement, il les invite dès à présent de préparer le terrain.

Il s’agit notamment de "sensibiliser les personnes détenues aux risques encourus lors d’une canicule, de repérer les troubles qui peuvent survenir et de les informer sur les moyens de les prévenir". A cette fin, une plaquette disponible en français, anglais, arabe et espagnol sera remise à chacun d’entre eux.

La direction est incitée avant l’été à "faciliter l’accès au service médical et d’accroître la vigilance pour les détenus les plus vulnérables", de "prévoir des modalités de distribution de boissons fraîches", de "vérifier la fonctionnalité du réseau d’adduction d’eau potable et le fonctionnement des douches" et de "veiller aux conditions de stockage des aliments".

Si une nouvelle vague de chaleur venait à toucher la France, le plan demande aux directeurs de prison de "faciliter l’accès aux douches et d’en abaisser la température", "d’adapter les menus et de veiller à la qualité", "d’arroser les murs et les cours de promenade ou encore d’y installer des douches, des brumisateurs, ou tout autre système de rafraîchissement".

"L’humanisation et l’attention portée aux détenus" feront le reste, espère Dominique Perben qui a visité jeudi la maison d’arrêt de Nanterre. Un établissement moderne, mis en service en 1992, qui accueille 885 détenus pour 591 places.

"La surpopulation actuelle des prisons rend les choses bien sûr plus difficiles", a reconnu le ministre. "C’est la raison pour laquelle des adaptations des règlements ont été décidés, comme les ouvertures de portes de cellule" dans certaines conditions.

Et pour les prisons plus anciennes, le ministre de la Justice compte sur la solidité des murs pour écarter les plus fortes chaleurs. "La fraîcheur est souvent meilleure dans des établissements anciens", a-t-il souligné.

Si le système D a fonctionné l’été dernier, le plan canicule se veut plus professionnel. Le garde des Sceaux n’a donc pas caché son agacement sur la formulation du dossier de presse indiquant que les "personnes indigentes se verront remettre gratuitement une bouteille d’eau et un ’bob’"... NANTERRE (AP)