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Du déboire industriel à l’affaire d’Etat ?
Publie le jeudi 4 octobre 2007 par Open-Publishing1 commentaire
Du déboire industriel à l’affaire d’Etat ? (libre belgique)
BERNARD DELATTRE
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Selon le gendarme de la Bourse française, les délits d’initiés auraient été massifs entre 2005 et 2006.
Ces délits auraient été commis au su de Bercy.
Gros émoi, démentis énergiques et demande d’enquête parlementaire.
CORRESPONDANT PERMANENT à PARIS
Ce n’est qu’une "note préliminaire", mais elle a fait l’effet d’une bombe mercredi à Paris. Elle a été rédigée par l’Autorité des marchés financiers (AMF, le gendarme de la Bourse française) et transmise au juge qui, depuis la fin 2006, enquête sur des délits d’initiés présumés à EADS entre novembre 2005 et mars 2006. À l’époque, d’innombrables actions de ce groupe avaient été vendues par leurs détenteurs avant que soient rendus publics (en juin 2006) les déboires de l’Airbus A380, qui avaient fait plonger le cours du titre. Selon l’AMF, c’est bel et bien un délit d’initié massif qui a été commis à l’époque, y compris par les plus hauts dirigeants du groupe, et il l’a été au su de l’Etat.
Au total, l’AMF a débusqué la bagatelle de 1 200 initiés ayant vendu plus de 10 millions de titres EADS et empoché près de 90 millions d’euros de plus-values. Parmi eux, figurent 21 personnalités sur lesquelles l’AMF a concentré son enquête : des dirigeants d’EADS et d’Airbus dont Noël Forgeard et Thomas Enders (actuel n° 1 d’Airbus) ainsi que les patrons des actionnaires DaimlerChrysler et Lagardère dont Arnaud Lagardère, un proche du Président Sarkozy.
La responsabilité du ministre de l’Economie d’alors, Thierry Breton, est suggérée par l’AMF. A l’époque, une note lui avait été adressée, conseillant à l’Etat de se désengager d’EADS tant que les déboires d’Airbus n’étaient pas connus et donc que le titre EADS était encore valorisé. Bercy aurait autorisé en connaissance de cause Lagardère et DaimlerChrysler à céder leurs titres EADS.
"Une voyoucratie"
Seule la juge pourra éventuellement donner des suites pénales à cette enquête de l’AMF, qui ne sera terminée qu’à la fin de l’année. Dès mercredi, néanmoins, ces allégations ont suscité un tombereau de réactions. Les faits dénoncés, il est vrai, s’ils étaient confirmés, seraient très "graves", a-t-on admis au gouvernement comme à l’UMP.
Le groupe Lagardère a réfuté catégoriquement tout délit d’initié et va intenter une action en justice pour obtenir réparation de la diffusion d’"informations infondées". Thierry Breton a rappelé que jamais l’Etat n’avait vendu un seul titre EADS ni eu le moindre pouvoir sur la stratégie de ses actionnaires. Et a donc conclu à son comportement "irréprochable" dans cette affaire.
Tel n’est pas l’avis de l’opposition. Le PS a dénoncé "les petits arrangements, les manipulations et la recherche du profit à tout prix jusqu’au plus haut sommet de l’Etat", qui, selon lui "a couvert" les cessions de titres. Le député Arnaud Montebourg a fustigé "la confusion permanente entre intérêts privés et pouvoir politique". Le Vert Noël Mamère a démoli la "véritable complicité entre les plus hautes sphères de l’Etat et le complexe militaro-industriel". Le Parti communiste, qui réclame une commission d’enquête, a accablé une "voyoucratie financière insupportable".
Côté syndical, on a tout autant poussé des hauts cris. Se référant aux milliers de suppressions d’emplois du plan "Power 8", la CGT a dénoncé "ces hauts dirigeants qui restructurent l’entreprise après l’avoir dépouillée". Force ouvrière a jugé "scandaleux" que la direction d’Airbus de l’époque ait préféré "gagner de l’argent plutôt que s’occuper de stratégie". Et des associations de petits actionnaires ont exigé que la justice, au besoin avec des peines de prison ferme, soit "intraitable y compris pour les amis du Président". "L’AMF et la justice vont poursuivre leur travail de manière parfaitement indépendante", a promis à cet égard la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.
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Messages
1. Du déboire industriel à l’affaire d’Etat ?, 4 octobre 2007, 18:49
C’est effectivement lamentable et manifestement le peuple de france a plutot l’air de s’en moquer. A force de surconsommations d’informations bidons, de faits divers, de ragots qui arrivent mème a transpirer sur Bella Ciao.
Ce sont pour ces mèmes raisons, que nos dirigeants d’Etat et du secteur privé réunis doivent etre écartés et empèchés de produire de l’irresponsabilité sur tous les secteurs de l’industrie ; et plus particulièrement celui du nucléaire civil et plus encore militaire.
Il est absolument nécessaire de se mobiliser afin de les stopper dans leur grande braderie mondialisée. L’heure est a l’arret total du programme nucléaire français, le démentèlement doit etre réalisé par des ouvriers hyper-protégés par contrat CDI spécifiques .
OUI, La CGT énergie doit en premier lieu revendiquer l’intégration de toutes les composantes et de tous les intervenants qui exercent dans ce domaine, vous Mr Dartilogne ne pouvez admettre que ce secteur hautement stratégique, puisse etre laissé a la solde de ces personnages sans scrupules.
Il y va de l’avenir de nos enfants et de tous les enfants de la planète.
La mobilisation des écologistes au/avec les communistes (plus encore), est plus que jamais d’actualité. L’énergie atomisée n’a plus de place dans des pays ou les instances dirigeantes sont a ce point empétrés dans des affaires douteuses, voir MAFIEUSES.
La question du nucléaire civil sera a réétudier, dès lors qu’ils auront fait la démonstration de leur capacité de raison et de claivoyance démocratique et alors seulement, en attendant ;
Arret de l’EPR, de l’ITER, et moratoire sur le NUCLEAIRE CIVIL ET MILITAIRE