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ECOUTES:Le complot de Sarkozy contre ces « bâtards » de juges
par Mediapart
Publie le mercredi 19 mars 2014 par Mediapart - Open-Publishing4 commentaires
Mediapart révèle la teneur de sept écoutes judiciaires effectuées sur la ligne téléphonique ouverte sous une fausse identité par Nicolas Sarkozy. L’ancien président a mis en place un cabinet noir pour neutraliser les juges qui enquêtent sur lui. Selon les écoutes, le magistrat Gilbert Azibert est bien intervenu auprès de trois conseillers de la Cour de cassation chargés d’examiner la validité des actes d’instruction dans l’affaire Bettencourt. L’avocat de Nicolas Sarkozy est par ailleurs informé par une taupe dans l’appareil d’État sur l’affaire libyenne.
Ce sont les mots d’un ancien président de la République pris la main dans le sac. Parlant sur des téléphones portables qu’ils croyaient sûrs, Nicolas Sarkozy et son avocat, Me Thierry Herzog, ont orchestré en ce début d’année un véritable complot contre l’institution judiciaire pour échapper aux juges et en tromper d’autres. Le nouveau procureur financier n’avait pas d’autre choix que d’ouvrir une information judicaire pour « trafic d’influence », mais les faits vont bien au-delà. C’est un nouveau scandale d’État dont il s’agit.
Mediapart a eu accès à la synthèse des retranscriptions de sept écoutes judiciaires sur la seconde ligne téléphonique de l’ancien président, ouverte sous la fausse identité de “Paul Bismuth”. Dans une dérive à peine croyable, Nicolas Sarkozy est allé jusqu’à mettre en scène avec son conseil de fausses discussions sur sa ligne officielle pour « donner l’impression d’avoir une conversation ».
Du 28 janvier au 11 février derniers, Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, ont tenté d’entraver méthodiquement le cours de la justice dans l’affaire des financements libyens et celle de ses agendas présidentiels saisis dans le dossier Bettencourt
. Leurs conversations font état de l’intervention du haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, auprès de trois conseillers chargés d’examiner la validité des actes d’instruction de l’affaire Bettencourt. En échange, l’ancien président a promis au magistrat son soutien pour un poste à Monaco, comme Le Monde l’avait révélé. Les juges qui ont mené l’enquête Bettencourt sont désignés, dans ces échanges, comme les « bâtards de Bordeaux ».
Averti d’une possible perquisition dans ses bureaux dans l’affaire libyenne, Nicolas Sarkozy demande aussi à son avocat « d’appeler son correspondant », manifestement un haut fonctionnaire bien placé dans la chaîne judiciaire, « parce qu’ils sont obligés de passer par lui », précise l’écoute.
La police, chargée de la retranscription de ces écoutes, va d’ailleurs conclure que les échanges interceptés laissent présumer des « faits de violation du secret professionnel » dans l’affaire libyenne et de « corruption d’un magistrat de la Cour de cassation » dans l’affaire Bettencourt.
Pour ce qui est du dossier Kadhafi, les policiers ont compris que Nicolas Sarkozy avait été alerté de son placement sur écoute, ce qui avait déclenché l’achat à Nice de nouveaux portables sous de fausses identités.
La première conversation qui attire l’attention des policiers a lieu le mardi 28 janvier, à 12h24. Me Thierry Herzog informe Nicolas Sarkozy de la teneur du mémoire du rapporteur de la Cour de cassation dans l’affaire de ses agendas, saisis par les juges de Bordeaux. L’enjeu est de taille : l’ancien président veut obtenir l’annulation de cette saisie, pour empêcher que ces documents, déjà versés dans l’affaire Tapie, soient utilisés par la justice dans d’autres affaires qui le menacent, comme l’affaire libyenne. Thierry Herzog se montre optimiste. Il pense que les réquisitions du parquet général lui seront favorables. Nicolas Sarkozy lui demande si « notre ami » – le magistrat Gilbert Azibert – a des informations discordantes. Herzog lui dit que non.
Le lendemain, mercredi 29 janvier, nouvel appel. Il est 19h25. L’avocat de l’ancien président informe son client qu’il vient de parler à « Gilbert ». Ce dernier lui a suggéré de ne pas faire attention au contenu « volontairement neutre » du mémoire du rapporteur dans l’affaire des agendas. Le rapporteur est en réalité, selon « Gilbert », favorable à l’annulation. La taupe de Nicolas Sarkozy à la Cour de cassation a prévenu que les réquisitions de l’avocat général seraient quant à elles communiquées le plus tard possible, mais qu’elles allaient conclure à l’annulation de la saisie des agendas présidentiels. Selon l’écoute, « Gilbert » a déjeuné avec l’avocat général. Me Herzog se félicite du dévouement de son informateur : il a « bossé », dit-il à Nicolas Sarkozy. Et la Cour de cassation devrait suivre les réquisitions, « sauf si le droit finit par l’emporter », commente-t-il, dans un aveu stupéfiant.
Jeudi 30 janvier, à 20h40, les réquisitions arrivent plus vite que prévu. Thierry Herzog en donne lecture à Nicolas Sarkozy. L’avocat précise avoir eu « Gilbert » le matin, qui lui a confié que la chambre de la Cour de cassation devrait, d’après lui, suivre les réquisitions. L’écoute laisse apparaître que « Gilbert » a eu accès à l’avis confidentiel du rapporteur à ses collègues, qui ne doit pas être publié. Cet avis conclut également à l’annulation de la saisie des agendas et au retrait de toutes les mentions relatives à ces documents dans l’enquête Bettencourt. « Ce qui va faire du boulot à ces bâtards de Bordeaux », commente Herzog, en parlant des juges qui avaient mis en examen Nicolas Sarkozy. L’avocat précise à l’ancien président que l’avis de l’avocat général leur a été communiqué à titre exceptionnel et qu’il ne faut rien en dire pour le moment.
Samedi 1er février, 11h22. Nicolas Sarkozy s’inquiète. Il a été informé par une source non désignée d’un projet de perquisition de ses bureaux par les juges qui instruisent sa plainte contre Mediapart dans l’affaire libyenne. L’ancien président demande alors à son avocat « de prendre contact avec nos amis pour qu’ils soient attentifs ». « On ne sait jamais », ajoute Nicolas Sarkozy. L’avocat n’y croit pas, mais, précise-t-il, « je vais quand même appeler mon correspondant ce matin (…) parce qu’ils sont obligés de passer par lui ». Ce qui semble désigner une taupe active de Nicolas Sarkozy dans les rouages de l’État. Nicolas Sarkozy se montre inquiet quant à la façon de consulter la source. Thierry Herzog le rassure, lui indiquant qu’il a « un discours avec lui qui est prêt », c’est-à-dire un message codé pour communiquer. « Il comprend tout de suite de quoi on parle. »
Le même jour, vingt minutes plus tard, à 11h46. Nicolas Sarkozy rappelle son avocat. Les policiers surprennent une mise en scène à peine croyable. L’ancien chef de l’État français demande à son avocat de l’appeler sur sa ligne officielle, pour « qu’on ait l’impression d’avoir une conversation ». Thierry Herzog lui demande alors de quoi il faut parler. Nicolas Sarkozy lui propose d’échanger autour des débats de la Cour de cassation. Herzog suggère de le faire « sans triomphalisme », de dire qu’ils ont les réquisitions de l’avocat général et de préciser aussi qu’ils ne vont pas les divulguer, parce que ce n’est pas leur genre. Nicolas Sarkozy l’interrompt pour lui demander si « les juges qui écoutent » disposent de ces réquisitions. Et comme l’avocat lui dit que non, Nicolas Sarkozy conclut que « ce n’est pas la peine de les informer ». Herzog propose aussi à son client de faire semblant de l’interroger sur la plainte qu’il a déposée contre Mediapart. Il lui dit qu’il l’appelle aussitôt sur sa ligne officielle : « Ça fait plus naturel. »
Messages
1. ECOUTES:Le complot de Sarkozy contre ces « bâtards » de juges, 19 mars 2014, 10:29, par arnold
19.03.2014 à 10h22 • Mis à jour le 19.03.2014 à 10h23
Un journaliste du « Monde » menacé
L’un de nos enquêteurs, Gérard Davet, chargé avec Fabrice Lhomme du suivi d’affaires particulièrement sensibles, dont notamment les dossiers des écoutes Sarkozy, Tapie, HSBC ou Bettencourt, a été l’objet de menaces précises, le visant lui et ses proches. Ces menaces ont été reçues par courrier manuscrit le mardi 18 mars. La police judiciaire parisienne a été saisie d’une plainte visant à identifier le ou les auteurs de cette lettre.
1. ECOUTES:Le complot de Sarkozy contre ces « bâtards » de juges, 20 mars 2014, 05:44
Après la privatisation de tous les moyens de productions,la privatisation de la justice, comme dans l’ affaire Tapie. C’ est quand même mieux si seule la crème de la société puisse décider elle même de sa bonne foi...
2. ECOUTES:Le complot de Sarkozy contre ces « bâtards » de juges, 20 mars 2014, 11:54, par AC
une"chancognerie"" ?
OUI ?
Merci.
En mettant en ligne cet article de MEDIAPART.., j’espérais qu’avant moi quelqu’un s’"amuserait" à noter :
Certes mais est ce un "délit" ?
Je connais un ancien secrétaire de Parti gouvernemental , devenu candidat du"changement pour maintenant" en 2012, élu PRESIDENT en affirmant vouloir rompre avec le système SARKO qui lui, n’écoutait..que ses copains bling blingdu CAC 40
.............bref, un certain F.H qui a été "jusquà mettre en scène avec son complice Gattz , de fausses discussions -baptisées"pacte de responsabilité" , afin, grâce au petit BERGER, de"donner l’impression" etc etc..
Je soupçonne ce présumé" innocent" d’avoir décidé de REFUSER TOUTE ECOUTE..des cris de colère de ceux qui souffrent !
Entre le M."Bismuth"(1) et son remplaçant à l ’ELYSEE , qui devait déclarer la guerre à son seul ennemi, "LA FINANCE"s , vous ne commencez pas , vous, à en avoir .plein le C..?(1)
A.C
(1)Explication de la grossièreté :
Bismuth :
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Adulte : 1 suppositoire Adulte, 1 à 3 fois par jour.
Wiki
:)
A.C
1. ECOUTES:Le complot de Sarkozy contre ces « bâtards » de juges, 21 mars 2014, 12:46, par ACKismar
tant que je suis dans ma crise de" lourdeur chancognarde"