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EDF en appel à la justice pour assurer notre sécurité nucléaire !

Publie le mardi 16 juin 2009 par Open-Publishing
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 Depuis plusieurs semaines déjà, la contestation fermente dure à l’EDF, les syndicats réclamant des hausses de salaires de 5%, et dans le même temps l’entreprise EDF , celle là même qui est victime de son plein gré des agissements « secrets » de ses services de sécurité, fait appel aux magistrats, en référé svp, pour faire revenir au boulot tous les agents EDF qui seraient en arrêts maladie non justifiés.

Ainsi va, la sécurité dans les centrales nucléaires Françaises, ou quand les malades du stress et des potentielles contaminations, sont accusés par leur direction d’être des tireurs aux flancs, ou plus prosaïquement, sont classifiés par ces dirigeants électro-surprenants, de fainéants !

Au lieu de faire face et preuve de responsabilité, de prendre les bonnes mesures et de remplacer les absents, des techniciens et ouvriers qui sont certainement disponibles dans les effectifs « satellites » de cette multinationale d’Etat. Ceux qui opèrent depuis de très longues années déjà dans ce secteur hautement stratégique ! Un genre nouveau de spécialistes du nucléaire, de ces nomades ouvriers « jumpers » qui plongent ainsi dans le cœur de nos réacteurs, des intermittents du rendement qui sont en proportion grandissante, un mode de management plus qu’inquiétant.

En effet plus de 50% du personnel qui œuvre en maintenance dans les centrales nucléaires françaises, est issu, soit de l’intérim ou d’entreprises sous-traitantes au producteur d’énergie nucléaire et de ses travers.

Comment le Tribunal de Grande Instance de Bobigny, pourra-t-il faire justice ? En a-t-il d’ailleurs la compétence ? A gérer les arrêts maladie du personnel de cette entreprise gravement malade elle, non pas de ses absents, mais surtout de par ses investissements absolument ahurissants

Il aura suffit que le gouvernement ressorte encore pour la énième fois ce canular à malades imaginaires, à vouloir nous faire croire que les quelques « profiteurs » du système CPAM, seraient les responsables du déficit de près de 20 milliards d’euros cette année, et pour que l’EDF s’enfonce dans la brèche ! De la connivence gouvernementale basée sur des arguments populistes et idiots, indigne de notre capacité à penser deux fois de rang .

 Gadonneix, rappelons le, a quant à lui depuis l’année passée, creusé la dette de l’EDF à hauteur de 30 milliards d’euros en acquisitions de machineries usagées et dangereuses. Qu’il a été capable, ce grand malade, de faire perdre près de 50% de la valeur boursière de l’EDF ! Sans compter les manques de financements pour les démantèlements. Une dette exorbitante, qui doit à tout prix être épongée à la fin de cet exercice 2009, sinon à retrouver l’EDF à la dernière place du palmarès des agences de notation et de classement.

C’est tellement vrai, que ce patron électronucléaire, a du revendre une part de British Energie 6 mois après l’avoir acquise, une vente à perte, bien entendu ! D’ailleurs, il est dit que son patron écolo-caméléon, et pour le récompenser de tous ces bons résultats, a l’intention de le gratifier d’un autre mandat.

Quel est le Tribunal, et en référé svp, qui pourra juger de cet aspect financier en déficit publique et bien réel, puis de condamner ce PDG aux travaux forcés à perpétuité. Et par exemple, dans les travaux de surveillance pour l’éternité des tonnes et des tonnes de déchets toxiques radioactifs, qu’il aura participé à faire grossir en stocks.

En attendant la décision du Tribunal du 26 juin, espérons que rien ne ce passe de grave dans les centrales nucléaires françaises, car elles loin d’être déficitaires en risques atomiques cataclysmiques.

Et après ?


EDF saisit la justice face aux arrêts de travail dans ses centrales

La Tribune.fr - 15/06/2009 Ã 18:58

EDF estime que la multiplication d’arrêt de travail dans ses centrales nucléaires fait peser un risque sur la production et l’alimentation d’électricité en France.

La direction d’EDF a fait savoir ce lundi que l’entreprise "a saisi en référé le juge du tribunal de grande instance de Bobigny car le retard de production cumulé dans les centrales nucléaires met en péril l’équilibre du système électrique, avec un risque de coupures d’électricité" , notamment en ces temps de fortes chaleurs où les systèmes de climatisation sont utilisées à plein.

Le groupe a précisé que " EDF demande au juge de prévenir ce risque, ce risque de dommages pour l’entreprise et ses clients. La procédure sera examinée le 26 juin" et "nous demandons des "mesures qui permettraient la reprise du travail".

Depuis le 9 avril , des arrêts de travail ponctuels au moment du rechargement du combustible ou des opérations de maintenance perturbent la production de six des 19 sites nucléaires français. Les syndicats CGT, FO et Sud demandent une augmentation de salaire de 5% et des embauches de salariés travaillant pour les sociétés sous-traitantes. De son côté, Sud demande en outre une prime de 350 euros par agent.

Des tensions sont également sensibles dans la distribution d’énergie en France. La CGT organise jeudi une journée d’action chez ERDF (filiale spécialisée d’EDF) et GrDF (filiale de GDF Suez). Le syndicat évoque des sanctions à la suite d’arrêts de travail lancées depuis la fin mars qu’elle veut dénoncer.

latribune.fr

Messages

  • Et encore un PLOUF NUC qui pointe du nez !

    Le projet de recherche Iter toujours plus cher

    [ 16/06/09 ]

    Le prochain conseil des responsables du programme de recherche sur la fusion nucléaire s’annonce houleux : son président devra défendre un budget qui a doublé par rapport aux objectifs initiaux. En cause, les coûts d’ingénierie et l’explosion des besoins en matériaux.

    Le défi d’Iter consiste à conserver la stabilité de la réaction de fusion entre le deutérium et le tritium, source intense de chaleur. Ses concepteurs ont récemment rajouté une difficulté : le recyclage du tritium dans la machine elle-même. Cet élément étant difficilement puisable dans la nature, il sera tiré du lithium par bombardement de neutrons.

    C’est un rendez-vous tendu demain pour les responsables du programme international Iter de recherche sur la fusion nucléaire. Les représentants des sept puissances signataires du traité International Thermonuclear Reactor se réunissent en conseil au Japonavec un ordre du jour épineux : valider la nouvelle conception du démonstrateur. Et une mauvaise nouvelle : au lieu des 5 milliards d’euros annoncés initialement, la facture atteindra sans doute plus du double. A laquelle il faudra ajouter 5 milliards pour l’exploitation du site.
    Le coup est rude pour ce programme lancé dans la douleur en 2006, après des années de négociations internationales. La France avait notamment bataillé pour accueillir en Provence, à Cadarache, le premier démonstrateur de ce projet de recherche prestigieux, le plus grand jamais réalisé au niveau mondial.

    Quant aux physiciens, les promesses qu’ils ont « vendues » sont attendues au tournant : une nouvelle énergie illimitée et non polluante pour la seconde moitié du siècle. Contrairement aux centrales nucléaires à fission, la fusion fait appel à une source de carburant théoriquement inépuisable : deux isotopes de l’hydrogène, le deutérium et le tritium. Ce procédé possède un rendement très élevé et produit peu de déchets radioactifs. A condition de baigner le carburant dans une température de plus de 100 millions de degrés dans une enceinte sous vide où s’entrechoquent les atomes (plasma). La machine Iter compte sur ses bobines supraconductrices pour confiner le plasma dans un champ électromagnétique circulaire. Mais, à jouer les démiurges, les chercheurs sont pris de vertige.

    Dérapage contrôlé

    « C’est un réajustement plus qu’un dérapage », assure Didier Gambier, directeur de l’agence européenne Fusion for Energy (FFE), la principale des sept agences chargées de la fourniture des composants au programme. La précédente évaluation avait été réalisée en 2001 à partir des connaissances partagées entre les trois partenaires historiques (Euratom qui implique 28 nations, la Russie et le Japon). Depuis vingt-cinq ans, quelques premières machines expérimentales (tokamaks) tentent de dompter la fusion. En Europe, le prototype Torre Supra, détenteur du record de durée de la réaction (378 secondes) et l’équipement britannique Jet, quatre fois plus grand, ont fourni la plupart des réponses scientifiques. Mais, depuis, quatre puissances ont rejoint le traité signé fin 2006 (Chine, Inde, Corée, Etats-Unis) et modifié la donne en contestant certains choix. « Sept partenaires, c’est plus de connaissances à partager, plus d’ingénierie, moins d’amortissement », résume Didier Gambier.
    Depuis le début des expérimentations sur la fusion dans les années 1970, les scientifiques butent sur le même écueil : le contrôle du plasma. Il suffit qu’il vienne lécher la paroi de la machine pour s’éteindre. Les chercheurs avancent sur ce sujet de façon empirique, car la modélisation du phénomène dépasse la puissance des ordinateurs actuels.

    Une équipe internationale de chercheurs conduite par Todd Evans à San Diego a proposé un nouveau concept : « créer un système « ABS » pour rattraper les dérapages du plasma »,résume Norbert Holtkamp, directeur général adjoint d’Iter Organization. Selon ses travaux, il suffirait de rendre légèrement chaotique le champ de confinement magnétique avec une série de soupapes disséminées autour de la chambre à vide, pour que le plasma retrouve sa stabilité. Des expériences sont en cours sur un petit tokamak à San Diego et, d’ici peu, toutes les machines des partenaires d’Iter testeront la solution. « On saura d’ici à deux ans, si les choix technologiques qui ont été pris sont les bons, explique Norbert Holtkamp. Le design global de la machine n’est pas affecté, assure-t-il, mais des adaptations seront nécessaires. »

    Encore plus de plasma

    Le changement d’échelle pose un autre défi coûteux aux ingénieurs. Les expériences menées dans les tokamaks actuels montrent qu’il faut augmenter le volume du plasma pour obtenir une réaction de fusion qui dégage plus d’énergie qu’elle n’en consomme. C’est pourquoi les chercheurs ont le regard vissé sur deux objectifs : obtenir 500 mégawatts pendant au moins 400 secondes pour 50 mégawatts injectés. « Cela signifie que les particules alpha (le noyau d’hélium issu de la fusion deutérium-tritium) devront participer à hauteur de 66 % au chauffage du plasma, contre actuellement 10 % dans le tokamak européen Jet », explique Michel Chatelier, responsable de l’Institut de recherche sur la fusion par confinement magnétique au CEA. Les responsables du programme s’attendent donc à voir les coûts du démonstrateur exploser, notamment à cause du renchérissement de ses matériaux (cuivre, titane, alliages spéciaux). « Le programme Iter est cher car il est sophistiqué », tranche Kaname Ikeda, son directeur général. La fabrication des structures mécaniques est un bon exemple de cette complexité. La production de ces pièces nécessitera 10.000 tonnes d’aciers refroidis à moins 269 degrés et environ 130 tonnes de nobium-étain par an sur trois ans, alors que la production mondiale de cet alliage n’est encore que d’une tonne par an. S’il est plus performant que l’alliage nobium-titane déjà utilisé sur d’autres tokamaks, il est aussi quatre fois plus cher.

    Calendrier serré

    S’ils veulent tenir le calendrier prévu pour la réalisation d’un premier plasma en 2018, les 34 partenaires du programme sont malgré tout condamnés à s’entendre, financièrement comme scientifiquement. « Iter n’est pas seulement une machine énergétique. C’est une machine diplomatique complexe et un défi culturel autant que technique », résume Bernard Bigot, administrateur général du CEA et haut représentant de la France pour Iter. Après le conseil du 17 juin, les échanges ne devront pas durer plus de six mois avant que le nouveau budget soit approuvé au cours d’un conseil prévu en novembre à Cadarache (Bouches-du-Rhône). Les appels d’offres seront rédigés et lancés dans la foulée, au tout début 2011. « Le planning est serré », admet Didier Gambier, dont l’agence FFE est chargée de coordonner les travaux de chaque partenaire.

    Mettre tout le monde d’accord

    Les rouages bien huilés de l’organisation suffiront-ils à mettre tout le monde d’accord sur les nouveaux montants ? Les règles du traité prévoient le partage équitable de 90 % des coûts d’Iter à travers des apports en nature de composants. Une centaine d’accords doivent être signée pour ces fournitures. Le Japon et l’Europe auront ainsi l’essentiel du coeur de la machine, dont les aimants seront produits essentiellement en Asie. Les Etats-Unis interviendront sur toutes les parties du programme. L’Inde travaillera principalement sur les auxiliaires internes... « Pas sûr que la répartition initiale tienne le choc de la hausse des matières premières ou des coûts d’ingénierie », estime le représentant d’un des partenaires d’Iter qui veut garder l’anonymat. Certains pourraient profiter du prochain conseil pour demander à réviser les règles. Dans le contexte actuel de la crise financière, la diplomatie devra montrer toute sa puissance.

    PAUL MOLGA, Les Echos