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Elections CROUS 2010 : les conditions de vie des étudiant-e-s sont préoccupantes le bilan de l’action des CROUS est désastreux

Publie le lundi 22 mars 2010 par Open-Publishing
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Entre le 22 et le 31 mars, les étudiantes et les étudiants sont appelés à élire leurs représentant-e-s aux conseils d’administration des CROUS. Pour beaucoup, ces élections sont l’occasion de mesurer leur audience ou de financer leur mouvement. Dans de nombreux CROUS, on assiste à l’apparition traditionnelle de liste aux noms alléchants promettant fête et dolce vita aux étudiant-e-s. A écouter le discours de ces listes « apolitiques et indépendantes » on en oublierait presque les attributions du CROUS. Pour SUD Etudiant, ce serait mentir que d’affirmer pouvoir obtenir une quelconque amélioration des conditions de vie et d’étude des étudiant-e-s en participant à ces organes de gestion de la pénurie. Mais cette campagne constitue également l’occasion de dénoncer un bilan déplorable :

 la précarité étudiante ne recule pas. Les étudiant-e-s sont de plus en plus nombreux à devoir se salarier pour suivre leurs études. Les contre-réformes des bourses et l’insuffisance des aides sociales font empirer une situation déjà critique. Cela a des conséquences :
 la crise du logement est toujours plus flagrante. Elle touche toutes les classes d’âge mais les étudiant-e-s sont en première ligne. Les luttes récentes à Paris comme à Lille avec des occupations de logements vides ou des grèves des loyers sont là pour nous le rappeler.
 comme le rappelle un rapport peu surprenant : les étudiant-e-s sont mal nourri-e-s. Le coût de la viande ou des légumes en prive bon nombre d’entre nous. Plutôt que des effets d’annonces et la suppression des distributeurs dans les établissements scolaires, le gouvernement ferait bien de permettre à chacun-e de manger à sa faim ! Enfin, l’accès à la contraception est toujours difficile. Les distributeurs de préservatifs dans les établissements relèvent plus souvent de la légende que de l’effectivité.

Quand au remboursement des moyens de contraception, cela n’est toujours pas à l’ordre du jour (hormis pour certaines pilules) et vient alourdir un peu plus le budget. Pour remédier à cela : il y’ a une nécessité : un revenu mensuel garanti pour tout-e-s. Pour SUD Etudiant, cela passe par la mise en place d’un salaire socialisé. Mais à l’heure où le gouvernement met en place une nouvelle étape dans la casse des retraites, c’est vers des mobilisations défensives que nous allons devoir nous orienter dans les prochains mois.

Le discours sans concession de SUD Etudiant, qui dresse le bilande l’incapacité chronique des CROUS et du CNOUS à venir en aide aux étudiant-e-s à hauteur des besoins pousse certains CROUS à tenter de museler les listes de SUD Etudiant. Ainsi, à Paris la liste a été invalidée au motif d’un défaut de présentation de carte d’étudiant pour des élèves normaliens, pourtant inscrits dans un établissement donnant droit à la sécurité sociale étudiante comme le précisait l’arrêté du recteur.

Un recours au tribunal administratif sera déposé. Malgré ces embûches, les listes SUD Etudiant et FSE seront présentes cette semaine dans près de 15 CROUS pour faire entendre un autre son de cloche que l’habituel concert consensuel.

Assez de précarité ! Assez de cogestion de la misère et d’arrangements entre amis !

http://www.sud-etudiant.org/sites/www.sud-etudiant.org/IMG/pdf/CP_CROUS_2010.pdf

Messages

  • Un revenu mensuel garanti pour tous ? Une telle mesure a-t-elle vraiment un sens ?
    Pour ceux qui se trouvent dans une situation de réelle précarité, et souhaitent par ailleurs s’engager dans des études, la nécessité d’une telle mesure ne parait pas discutable.

    Mais pour les autres ? Pour tous ceux qui, finalement, peuvent s’en passer ? A quoi ce genre de promesses riment-elles !

    Ne jouez pas avec les statistiques : si la majorité des étudiants "doivent payer pour financer leurs études", c’est aussi parce que beaucoup font le choix de quitter le domicile parental tôt et se retrouvent à assumer un loyer exorbitant, en total décalage par rapport à leur revenu très modestes, voire inexistants.

    Face aux listes consensuelles, justement, je vous demande un peu de clairvoyance ! Demander "le revenu mensuel pour tous" n’a idéologiquement aucune valeur (car cela consiste dans ce cas à payer des gens pour apprendre, et non plus à aider ceux qui ne peuvent assumer des études) et relève dans la situation économique actuelle d’un véritable fantasme.

    Ce qui manque au système d’études ? Des leaders charismatiques et mesurés, qui savent que l’action s’inscrit au jour le jour, dans la médiocrité assumée des "petits arrangements entre amis" comme vous vous plaisez systématiquement à les dénoncer, et non pas dans une révolte systématique et démesurée.
    Faire avancer les choses c’est accepter de les voir bouger lentement. A trop demander la Lune, qu’a-t-on ? Rien.

    Je ne soutiendrais pas vos listes. Peut-être que certains pourront encore vous croire. J’aimerais pouvoir vous croire, mais je sais trop comment les belles paroles finissent.