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Elu dès le premier tour, la bête noire des Etats-Unis en Amérique centrale

Publie le lundi 6 novembre 2006 par Open-Publishing
16 commentaires

L ’ex-guérillero sandiniste Daniel Ortega a remporté l’élection présidentielle de dimanche au Nicaragua en obtenant 38,4% des votes, selon un groupe d’observateurs indépendant. Elu dès le premier tour, la bête noire des Etats-Unis en Amérique centrale au pouvoir de 1979 et 1990, a donc répondu à l’exigence d’obtenir 35% des voix avec 5 points d’avance sur le candidat arrivant en second, Edouardo Montealegre ayant récolté 29,52% des suffrages. Ces résultats ont été annoncés par le groupe indépendant "Ethique et transparence" qui a déployé environ 11 000 observateurs.

Lutte d’influence
Le candidat du Front Sandiniste de libération nationale (FSLN) a donc devancé les deux candidats de droite Eduardo Montealegre de l’Alliance Libérale nicaraguayenne et Jose Rizo du Parti libéral constitutionaliste ainsi que Edmundo Jarquin du Mouvement de rénovation sandiniste et Eden Pastora de l’Alliance pour le changement. Des milliers de partisans de Daniel Ortega fêtaient déjà la victoire dans la nuit de dimanche à lundi, en parcourant les rues de Managua en voiture ou camionnette, brandissant des drapeaux noir et rouge.

Messages

  • Ces résultats sont ceux donnés par l’organisation d’observation électorale Ethique et Transparence. Il n’y avait, à 22 h (heure française) que 40,43% des suffrages dépouillés.

    Cependant, le Conseil Suprême Electoral donne Ortega gagnant avec 40,1% contre 32,7% à Montealegre, ce qui fait qu’il serait élu quel que soit le score de Montealegre car il dépasse les 40%. Entre 35 et 40%, il lui faut 5% de différence.

    Il faut donc encore resté prudent.

    Source : http://www.tercera.cl/medio/articul...

    Dernier commentaire : Ortega n’est plus vraiment un sandiniste. Bon, c’est toujours mieux que la droite, à défaut d’autre chose.

    JMH

    • Tout à fait d’accord avec JMH : même si c’est moins pire que les candidats de la droite (soutenus comme toujours par les Etats-Unis), Ortega n’est plus le sandiniste des années 80 et c’est devenu un horrible opportuniste (par exemple, pour obtenir le soutien de l’église catholique, il s’est battu pour l’interdiction de l’IVG) pour lequel le peuple nicaraguayen est maintenant loin d’être la principale préoccupation.
      Henri.

    • tu dis "il s’est battu pour l’interdiction de l’IVG" tu es sûr de ça ? Tu as une référence ?

    • Cela fait plusieurs années que D.Ortega et le FSLN n’ont plus grand chose à voir avec le Sandinisme.

      Je conseille la lecture d’un article édifiant d’Ernesto Cardenal, prètre, poète et ancien ministre de la culture des années 80 qui a rejoint le Mouvement Rénovateur Sandiniste, créé par des anciens du FSLN face aux dérives et l’autocratisme de D. Ortega. On le trouve en francais sur le site Bellaciao :

      http://www.bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=36289

      Au Nicaragua "Sandino vit, la lutte continue" mais pas avec D. Ortega et ses amis, liquidateurs de la pensée de Sandino.

      Jacques

      brigadiste au Nicaragua en 1984 et qui s’y rend régulierement.

      ps) Et je confirme . Le FSLN a voté la loi interdisant l’IVG même therapeutique. Seuls les députés du Mouvement Renovateur Sandiniste ont voté contre !

      Communiqué AFP du 27 octobre :

      Nicaragua : vote d’une loi punissant l’avortement thérapeutique

      AFP

      Managua

      Le Congrès du Nicaragua a approuvé jeudi une loi punissant de 4 à 8 ans de prison les médecins qui pratiquent un avortement thérapeutique, y compris sur les femmes victimes de viol ou dont l’accouchement présente un risque mortel.

      Cette loi, adoptée par les députés libéraux et sandinistes qui contrôlent l’assemblée parlementaire, prévoit également les mêmes peines pour les femmes ayant recours à l’avortement.

      À l’annonce du vote, des centaines de femmes, militantes d’associations féministes, ont exprimé leur colère devant le siège du Congrès, aux cris d’« assassins ». Des manifestantes, qui tentaient d’envahir le bâtiment, ont été repoussées par la police.

      Cette réforme sur l’avortement était ardemment soutenue depuis plusieurs années dans ce pays d’Amérique centrale par les Eglises catholique et évangéliste.

      À l’origine du projet soumis au Congrès, le président ultra-conservateur du Nicaragua, Enrique Bolanos, avait proposé de modifier la loi permettant de pratiquer un avortement thérapeutique en cas de danger pour la mère lors de l’accouchement.

      Le chef de l’État avait même préconisé une peine de 10 à 20 ans de prison pour les médecins, voire jusqu’à 30 ans si une patiente venait à décéder ou souffrir d’un traumatisme physique ou psychologique à la suite d’un avortement. Mais les parlementaires n’ont finalement pas été aussi loin.

      La nouvelle loi va porter préjudice aux femmes dont la grossesse est très risquée, ou dont le foetus présente des malformations, ainsi qu’aux adolescentes enceintes à la suite d’une agression sexuelle, a estimé Maria Teresa Blandon, responsable d’une association féministe.

      Le vote du Congrès est intervenu peu avant les élections présidentielles du 5 novembre au Nicaragua et les détracteurs de la nouvelle loi ont accusé leurs auteurs de chercher à attirer l’électorat très croyant.

  • Je confirme, c’est vrai. Mais il faut comprendre qu’en Amérique Latine, si on veut arriver à quelque chose, un compromis avec l’Eglise est incontournable. Les cardinaux s’expriment dans la presse sur toutes les questions politiques. Et le curé, à la messe du dimanche, qu’est-ce que tu crois qu’il fait ?

    A ma connaissance, il n’y a que deux cardinaux qui se sont rangés du côté des opprimés :

    – Romero au Salvador, assassiné dans la cathédrale de San Salvador en 80 par les Escadrons de la Mort du Major d’Aubuisson.

    – Silva Henriquez au Chili, qui a crée la Vicaria de la Solidaridad, pour venir en aide aux prisonniers politiques sous le régime de Pinochet.

    JMH

    • "un compromis avec l’Eglise est incontournable"
      Pour moi, un compromis est déjà diificile à accepter mais un compromis avec l’église, pour un """sandiniste""", c’est de la put.....ie
      C’est seulement pour ne pas être assassiné qu’on renie ses engagements d’antan ??
      – Et dire qu’ily a bien longtemps, j’ai failli aller aider comme "infirmière-instit" la cause de ce mec au Nicaragua. ""Bénis"" soient les ennuis de santé qui m’ont empêchée de partir....
      Décidément, la vieillesse est inéluctablement un naufrage pour certains.
      Bigoudène

    • Eh ben, lis la presse traditionnelle latino-américaine, et tu vas voir... Je n’invente rien.

      J’ai vécu 5 ans au Venezuela, 6 ans en République Dominicaine et je suis depuis presque 6 ans au Chili. Et j’ai voyagé dans de nombreux autres pays. Le poids de l’Eglise n’a rien à voir avec ce que l’on peut connaître en France.

      Viens, tu vas voir !

      Allez, chiche.

      JMH

    • OUI !

      Ils ont été vaincu par le sabre et par le goupillon !

    • Moi ce que je vois , c’est qu’entre deux candidats ultraconservateurs alliés des etats unis , et un sandiniste bien comme il faut ou affreux ayant oublié son passé , bete noire des bushiens , le peuple du Nicaragua a choisi .
      Comme je ne connais rien de la situation actuelle du pays , et des débats qui traversent sa gauche , je me contente , connement , peut etre , de me rejouir de cette victoire , et donc de cette nouvelle défaite de l’empire en amerique centrale , aprés les défaites de l’amerique du sud .
      claude de Toulouse .

    • Je comprends très bien Claude que l’on se contente de constater que les deux candidats ultraconservateurs soutenus par les Etats-Unis aient été battus, ce qui est une bonne nouvelle.
      Malheureusement, et c’est souvent le drame, l’alternative n’est pas toujours brillante, loin de là.
      C’est un peu comme lorsque les démocrates battent les républicains aux Etats-Unis, on peut être plutôt content mais en réalité les deux politiques sont proches (si par exemple c’est Hillary Clinton qui est investie pour la prochaine présidentielle ce sera catastrophique).
      Henri.

    • C’est pas pareil ; le bipartisme aux EU, c’est totalement sans issue.
      La victoire de Ortega ouvre à mon avis une situation plus complexe.
      Toutes sortes de choses jouent : l’hostilité des EU, qui pousse Ortega vers Chavez, et alors il faudra voir ce que fera Chavez, ce que fera Morales, les conséquences de la réelection de Lula, la politique de son second mandat, la situation en Argentine, au Chili etc.
      Il est possible que la réalisation d’une "masse critique" de gouvernements "de gauche" change la donne.
      Des politiques qui nous sembleraient très modérées ici sont très dangereuses en amérique du sud.
      Il ne faut jamais oublier que la-bas, les opposants à la dictature etasunienne ont été dans le passé liquidés par des coups d’états sanglants.

      Nous n’avons aucune idée de ça en Europe.
      Donc moi aussi, j’ai un certain espoir en Ortéga, malgré tout.

      Jacques Roux

    • Je suis pas tout à fait d’accord Evo Morales n’a jamais flatté l’église et a même des problèmes avec car il souhaite instaurer un état laique, aprés je suis d’accord avec vous pour dire que la religion à un poids énorme en Amérique latine...

    • "Il est possible que la réalisation d’une "masse critique" de gouvernements de gauche change la donne".
      Oui, et ce raisonnement pouvait sans doute s’appliquer à Lopez Obrador au Mexique, que certains n’arrêtaient pas de vilipender. Maintenant, ils peuvent se réjouir, Calderon le champion de Bush est passé.

    • C’est justement ce qui est dangereux pour Morales car il prend de front l’oligarchie conservatrice et catholique qui gouverne le pays depuis 180 ans d’indépendance. Le seul gouvernement de gauche en Bolivie a été mené par Lidia Geiler en 1980. C’est elle qui a libéré Régis Debray. Elle a été renversée 6 mois après son élection par un coup d’État militaire mené, si ma mémoire est bonne, par le Général Hugo Banzer, qui sera plus tard président par les urnes. L’heure n’est plus aux coups d’État en Amérique Latine mais les dominos (chers à Reagan) qui tombent pourraient bien exciter les faucons de Washington et Baby Bush.

      N’ont-ils pas essayer plusieurs fois de renverser Chávez ? Ça a même réussi une fois pendant 2 jours. N’y a-t-il pas eu des rumeurs d’assassinat ?

      Et si l’Histoire se répétait ?

      Morales a intérêt à faire gaffe à sa peau. Il a déjà touché aux intérêts des multinationales avec le gaz. Il a raison, mais c’est mal vu...

      JMH

    • Non c’était Natush Bush qui a renversé Lidia geiler (le nom Bush est vraiment maudit) il ya eu aussi la révolution de 1952 du MNR qui a apporté la nationalisation des mines, une réforme agraire l’abolition du servage etc... ils ont été à la tête du pays pendant douze ans au pouvoir mais ils ont été aussi renversé par Barrientos celui qui a buté le Che, il ya pas eu de coup d’état depuis 83 mais Evo Morales c’est dangereux pour lui, il ya des rumeurs comme quoi il y aurai un contrat sur sa tête en ce moment.

    • Merci pour la rectification. Serait-ce des signes de sénilité précoce ? Alors, Banzer, c’était avant ?

      Le contrat sur la tête de Morales, dont je n’ai pas entendu parler, ne m’étonne absolument pas car il s’inscrit dans la logique du système. Il a intérêt à prendre des mesures de sécurité comme le font Castro et Chávez, sinon ils ne vont pas tarder à le dégommer.

      Pour Barrientos, réécoutez donc "Soldadito Boliviano" chanté par Paco Ibañez.

      JMH