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Elysée-moi ? Main basse sur un pays tout entier.

Publie le dimanche 14 janvier 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Par acclamation, tout d’une voix, sans recours au scrutin ?

1. Saluer par des cris d’enthousiasme. La foule, debout, acclama le vainqueur. Il se fit longuement acclamer.
2. Nommer, élever une personne à une dignité, à un poste, par acclamation. Les prétoriens l’acclamèrent empereur.

Qu’entend-t-on sur les radios ? Des mots étranges, tels que ceux de Fief.Sacre.Ralliés.Adversaires devenus affidés.Grand-messe.Investiture. Et pourquoi pas "couronnement" ? A Reims, par exemple. Je vous assure que cela s’est déjà produit. Je suis formel.

Ces mots sont insupportables. On ne saurait confondre la prise en main d’un parti politique avec une consultation nationale.

Réveillez-vous ! Nous ne sommes pas au cinéma. On ne joue plus "Main basse sur la ville" (Le Mani sulla città. F. Rosi- 1963), mais main basse sur un pays tout entier.

Article 6, Titre II de la Constitution de la Vème République (Loi constitutionnelle n° 2000-964 du 2 octobre 2000) :" Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct."

Suffrage. Suffrage universel. Suffrage universel direct.

Ces mots sont précis. Ils ne parlent pas de "privatisation politique" du pays.

Quant aux partis politiques, ceux dont l’article 4, Titre premier de la Constitution (intitulé : De la souveraineté), rappelle "qu’il concourent à l’expression du suffrage. Qu’ils se forment et exercent leur activité librement. Qu’ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie." Ce même article stipule aussi "qu’ils contribuent à la mise en oeuvre du principe énoncé au dernier alinea de l’article 3 dans les conditions déterminées par la loi."

Et que dit ce dernier alinea (Loi constitutionnelle n° 99-569 du 6 juillet 1999) ?

Il énonce tout simplement que "La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives."

Dès lors, à moins d’avoir décidé de procéder à une OPA sauvage ou à un véritable hold-up politique, ce qui est inacceptable, on ne saurait donc sérieusement confondre la prise en main d’un parti politique avec une consultation nationale.

Les Français n’élisent que celui qui leur donne l’impression de les aimer plus qu’il ne s’aime lui-même.

La France est une République. La France n’est pas idiote.

On peut verrouiller un parti politique.

On ne verrouille pas un peuple.

Prenons-rendez-vous.

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