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En Allemagne, les réformes sociales passent mal

Publie le mardi 24 août 2004 par Open-Publishing

Gerhard Schröder a été accueilli mardi par des jets d’œufs de manifestants en colère contre ses réformes du marché de l’emploi • La veille, plus de 70.000 personnes avaient défilé contre le projet « Hartz IV » •

A l’est, Schröder n’est pas le bienvenu. Mardi matin, le chancelier allemand est en déplacement dans l’ancienne RDA : il doit inaugurer la nouvelle gare de Wittenberge, dont les travaux de rénovation ont coûté quelque 76 millions d’euros. A l’heure du rendez-vous, malgré un important dispositif policier, plusieurs centaines de manifestants, particulièrement remontés par « Hartz IV » son projet de réforme du marché de l’emploi, dont certains lancent des œufs et des pierres en direction du cortège de limousines de Gerhard Schröder et l’une d’elle a touché l’un des véhicules. Par mesure de sécurité, la police a décidé d’évacuer le chancelier par hélicoptère.
Quelques journalistes et un policier ont été atteints , mais pas le chancelier qui « se trouvait hors de portée », a précisé le porte-parole adjoint du gouvernement, Thomas Steg.

L’altercation intervient au lendemain de nouvelles manifestations dans le pays contre la réforme du marché du travail. Des dizaines de milliers de personnes étaient encore dans la rue lundi soir en Allemagne pour les traditionnelles « manifestations du lundi », ont indiqué les organisateurs, qui attendaient 100.000 participants dans 140 villes. Ces rassemblements ont lieu pour la quatrième semaine consécutive.

Une nouvelle fois, ils étaient concentrés dans l’est du pays où le chômage est plus élevé. Leipzig comptait le plus grand nombre de protestataires, 16.000 selon la police, 30.000 selon les organisateurs. A Berlin ils étaient 15.000 selon les organisateurs. Les manifestants étaient divisés en deux blocs, les uns - emmenés par l’extrême gauche - sont partis de l’Alexanderplatz pour rejoindre le siège du SPD (le parti de Schröder), tandis que les autres - syndicats, Attac et néocommunistes du PDS - ont rejoint le quartier général des Verts depuis la mairie.

Malgré la grogne montante dans la population et l’appel par les syndicats à des corrections de « Hartz IV » qui prévoit notamment une fusion des aides sociales et des allocations de chômage de longue durée devant se traduire par une réduction des prestations pour un grand nombre de ses bénéficiaires, le chancelier social-démocrate continue à afficher une confiance sans faille et maintenir le cap en vue d’une mise en œuvre en janvier 2005.